Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 44


C'est en sursaut et couverte de sueur, que je me réveille.

Je me redresse brusquement et secoue la tête en haletant.

J'ai déjà connu mieux.

Un cauchemar.

Un de ceux qui vous restent gravé en mémoire à peine les yeux ouverts, au point que vos peurs les plus profondes vous engloutissent et vous fassent douter de la réalité.

La seule issue est de sortir de cette torpeur.

Je me raisonne.

Ce n'était qu'un cauchemar, juste un putain de cauchemars.

La température étouffante de ma chambre ne m'aide pas à reprendre pied.

Je passe le dos de ma main sur mon front humide et replace mes cheveux poisseux en arrière et je dois m'y reprendre à deux fois en clignant des paupières, 11 h 09.

Bordel, je vais être en retard.

D'un pas assuré, je me lève, tire les rideaux et ouvre la fenêtre.

Madame Klapish balaie sa devanture en scrutant les alentours, ses lèvres remuent.

Je soupire, elle ne changera donc jamais cette vieille folle.

En me dirigeant vers la salle de bain, je consulte mon portable : deux appels manqués d'Adèle.

J'appuie sur l'icône enveloppe : deux SMS.

Le premier est celui d'Adèle.

Adèle : Bonjour, je suis partie tôt ce matin, j'avais un rendez-vous prévu avec Marie-Cécile. N'oublie pas de prendre tes comprimés en fer. Je vais directement chez les parents pour 11 h 30.

Depuis quand ma sœur copine avec Marie-Cécile ?

J'ai dû rater un épisode.

En même temps, si j'avais consacré davantage de temps à elle ces derniers et moins à broyer du noir, j'en saurais peut-être plus.

C'est finalement ma meilleure amie qui me donne de ses nouvelles alors qu'elle vit chez moi. Je suis nulle.

Aujourd'hui, elle va annoncer à nos parents de sa séparation d'avec Édouard.

Je crains le pire, mais je serai là pour elle.

Je réponds « ok » avant d'actionner la douche puis j'envoie balader ma nuisette dans la panière tout en lisant le second SMS.

Tant pis pour mon retard, trente secondes de plus ne changeront rien.

Thomas : Je passerai ce soir chez toi vers 19 h. Il faut qu'on parle.

Malgré la chaleur qui emplit la pièce, son message me fait l'effet d'une douche froide.

Rien d'affectueux ni de sympathique qui pourrait me remonter le moral.

Ça ne lui ressemble pas, mais, vu qu'il est sous-pression en ce moment, je ne lui en tiens pas rigueur.

Je suppose qu'il doit encore faire face à un emploi du temps chargé.

Thomas m'avait dit que son établissement, spécialisé dans les brunchs, connaît toujours une grande affluence le dimanche.

Toutefois, le « Il faut qu'on parle » me laisse dubitative.

Je ne réfléchis pas plus que ça et lui réponds alors de la même manière.

Ava : Ok. Moi aussi, je dois te parler de quelque chose de très important.

Les dès sont lancés, aucune marche arrière n'est possible, ce soir Thomas saura enfin la vérité.

Il est 12 h 28 quand je me gare à côté de la voiture d'Adèle.

J'éteins le moteur, puis sors du véhicule en veillant à ne pas m'étaler dans les graviers avec mes sandales à hauts talons.

Aujourd'hui, aucun faux pas ne m'est permis.

Toute mon attention est concentrée sur Adèle qui compte sur moi, sur mon appui, quel que soit ce qui se déroule derrière ces murs.

Je sonne à la porte.

Inspire, expire.

Étant donné mon absence prolongée, ma mère a dû garder en réserve un tas de remarques qui me seront lancées entre le plat et le dessert.

Qu'importe, elles ne m'atteindront pas, je resterai impassible.

Martha m'ouvre, je la salue en lui claquant une bise sur la joue.

— Mademoiselle Ava ! elle chuchote autant consternée qu'amusée, si votre mère nous voyait.

Je lève les yeux au ciel et soupire.

— Pas de Mademoiselle entre nous, Martha. Je suis contente de te voir.

Elle s'assure d'abord qu'on est seules, puis elle s'approche de moi, presse rapidement mon bras en signe d'affection et m'offre un sourire timide, puis, sort du bout des lèvres, un « moi aussi ».

Comme d'habitude, je pose mon sac à main sur le petit guéridon et jusqu'avant qu'elle ne reparte en cuisine, Martha m'informe.

— Votre mère est déjà dans la salle à manger avec votre sœur et votre frère. Quant à votre père, il est retenu dans son bureau. Le dîner n'a pas encore été servi.

Je hoche la tête et porte, ensuite, mon regard sur le hall, la tapisserie, les tableaux, sur le sol impeccable et le grand escalier qui mène à l'étage.

Telle une photographie d'un magazine tout me paraît aseptisé et vide de sens, comme mes parents.

Les odeurs de cuisine me réaniment, je ne sais même pas si j'aurai l'occasion de goûter un plat préparé par Martha.

Tout cela dépendra d'Adèle. Si la conversation s'envenime et prend des proportions incontrôlables, alors, nous fuirons toutes les deux.

Je lisse les plis imaginaires de ma robe blanche et avance.

Avant même d'entrer dans la salle à manger, je sens une senteur inhabituelle m'envahir. C'est subtil, mais perceptible.

Ma mère a sans doute changé de parfum, abandonnant son traditionnel « J'adore » de Dior au profit d'une fragrance de plus intense et tellement nauséabond.

Tellement à son image.

Comme chaque dimanche, l'argenterie la plus ancienne et la plus coûteuse a été sortie de sa vieille armoire et la nappe et les serviettes en tissu brodées aux initiales de notre famille ont été repassées et posées au millimètre près sur la longue table en chêne qui n'est utilisée que ce jour-là.

Bref, des histoires de riches, alors qu'il est parfois plus simple et surtout convivial de manger une bonne pizza à même le carton dans son salon et devant la télévision.

Assise en bout de table, lorsqu'elle me voit, ma mère affiche une mine étonnée puis plisse les yeux et pince les lèvres avant de me lancer d'un ton acerbe.

— Tiens, te voilà ! Lorsque ta sœur m'a prévenue de ta présence, je n'y croyais pas vraiment. Prends place, veux-tu ! Tu sais fort bien que je déteste que tu sois en retard.

Je m'exécute et ose d'une voix forte en prononçant, et en insistant bien sur chaque syllabe.

— Bonjour Maman.

Pour toute réponse, elle boit une gorgée de son verre d'eau.

Je m'attendais à quoi ?

Profitant de cette petite pause, je m'incline légèrement sur ma droite et intime un salut à mon frère auquel, il réagit de la même manière que d'habitude, un subtil sourire en coin.

Je remarque que huit couverts sont dressés alors que nous sommes cinq. En effet, trois chaises sont inoccupées, celle sur ma gauche et les deux faces à mon frère et à moi.

Je ne m'en formalise pas. Sans doute, une lubie de ma mère pour éviter que la table fasse trop dégagée.

Je porte mon attention sur Adèle qui est aussi blême qu'un fantôme.

— Eh bien, Ava, as-tu oublié que tu as une famille ?

Si seulement.

— Oh non, tes appels me le rappellent constamment.

Après un petit hoquet de surprise, elle ajoute d'un ton sec.

— Insolente, comme toujours d'ailleurs. En tout cas, ton attitude confirme que tu ne tiens pas compte du chagrin de ta pauvre mère. Cela montre bien l'estime que tu as pour nous. Heureusement que ta sœur et ton frère sont plus attentionnés envers nous.

Comme elle y va.

Elle cherche simplement à me faire culpabiliser.

Ma riposte sort plus vite que mon ombre.

— Je travaille au cas, ou tu l'aurais oublié !

Elle claque sa langue contre son palais.

— Être vendeuse dans un petit magasin n'est rien d'autre qu'une activité récréative. À la place, tu aurais pu obtenir une situation identique que ton frère et ta sœur.

Et voilà, qu'elle recommence, toujours la même rengaine.

— Une sécurité financière, elle ajoute, avec un poste stable. Il ne te reste plus qu'à trouver un bon parti, et même pour cela, je suis sceptique quant à tes chances.

Une bouffée de colère m'envahit. Je ne supporte plus qu'elle me rabaisse de la sorte.

— Je tiens à te préciser, une fois de plus, que j'exerce un métier que j'ai choisi et que j'aime, j'assène d'un ton sec. Venant de la part de quelqu'un qui n'a jamais travaillé, tu ne manques pas d'air.

Et c'est ce même air qui vient à lui manquer pendant quelques secondes. Le rouge lui monte aux joues et ses yeux me lancent des éclairs tandis que ses poings se crispent sur table.

Personne n'ose intervenir, qui oserait de toute façon.

Au moment où elle allait répondre, un éclat de rire féminin déchire l'atmosphère aussi tendue que la ficelle de mon string.

Une silhouette se dessine dans l'entrebâillement de la porte qui donne accès au jardin.

Avant même d'apercevoir cette personne, je sens un parfum capiteux la devancer.

L'odeur s'insinue dans mon nez et dans ma gorge.

J'ai envie de vomir.

Aussitôt, je porte mon verre à la bouche pour essayer d'éliminer cette odeur immonde.

Et lorsqu'elle commence à parler, je manque de m'étouffer avec le liquide.

Pas elle !

— Ava, mais quelle surprise !

Pierre-André tapote le dos pour calmer ma quinte de toux, des larmes obstruent mes paupières et, même si je ne la vois pas, son parfum la précède.

Comment n'y ai-je pas songé plus tôt ?

Clarisse.

Ce dîner risque d'être pénible.

J'éponge le coin de mes yeux à l'aide d'une serviette, ce qui déclenche un grognement de la part de ma mère.

Derrière le tissu, je cligne rapidement des cils et constate que je ne rêve pas. C'est bien elle qui est en train de s'asseoir en face de mon frère.

Je perçois son sourire hypocrite et je racle ma gorge en déposant ma serviette sur la table.

Je soupire, passe une main sur mon visage et relève la tête pour chercher un soutien auprès d'Adèle.

Et quel n'est pas mon étonnement quand je vois Sam tirer une chaise et s'installer en face de moi.

C'est un cauchemar.

Stupéfaite, je dois reprendre le contrôle de moi-même.

Les paumes posées sur les genoux, sous la table, je rapproche l'ongle de mon index et il entaille la pulpe de mon pouce.

Je répète le geste plusieurs fois, sentant la douleur.

La douleur est réelle.

Tout est réel.

Affreusement réel.

Inspire.

Expire.

Ce dîner ne risque pas d'être pénible, il l'est déjà.

Clarisse et Sam à la même table, quoi de plus merveilleux !

Comme toujours, Pierre-André garde le silence, Adèle semble abasourdie, l'incompréhension se reflète sur son visage.

Sam fixe son assiette, visiblement mal à l'aise pendant que Clarisse se délecte de la situation.

Je lui arracherai bien ses petits yeux de fouines et son sourire pincé.

Connasse !

Mais qu'est-ce que mon frère fait avec elle ?

Quant à ma mère, l'air de rien, elle se sert un verre de vin.

Rien de plus normal, en fait.

Qu'est-ce qui pourrait être plus dramatique que ce qui se joue devant moi ?

Chaque coup d'ongle régule la nervosité en moi.

Plongée dans un état semi-végétatif, je n'entends que des bribes de leur conversation.

Je chasse une par une toutes les émotions négatives en me répétant mentalement que je ne suis là que pour ma sœur.

Uniquement pour elle.

Ensuite, je ne remettrai plus jamais les pieds ici.

Mon corps est présent, mais mon esprit est parti en balade, au fond du jardin, il s'assied sur la balançoire et je pourrais presque sentir le vent frais sur mon visage.

Malheureusement, je suis ramenée à la réalité dans un sursaut lorsque mon frère me donne un coup de coude.

Je lui lance un regard mauvais tandis qu'il reste impassible et, me désigne du menton quelque chose derrière moi.

La voix enthousiaste de ma mère me surprend d'autant qu'elle n'adopte ce ton que lorsqu'elle se trouve en société ou qu'elle reçoit des invités.

— Et voici notre seconde fille, Ava. Prenez place, je vous prie.

Il y a donc une personne supplémentaire.

Je tourne la tête pour voir à qui ma mère fait des ronds de jambe aussi spectaculaires qui m'énervent au plus haut point.

La consternation et la terreur me glacent le sang, la nausée monte, mon souffle se coupe et mon cœur se comprime, prêt à exploser.

La situation est pire.

Bien pire, à ce que je m'étais imaginé en arrivant.

Thomas est assis à côté de moi.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro