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Chapitre 23

Samedi soir, mis à part me vautrer sur mon divan devant la télévision, je ne nourris aucun projet.

Isaure est en déplacement tout le week-end pour assurer un shooting en Allemagne, Adèle fête ses retrouvailles avec Édouard et Thomas a annulé notre rendez-vous pour raison professionnelle.

Un peu déçue, je n'ai rien osé lui demander de plus.

Vous me connaissez, moi, qui tire toujours des conclusions hâtives.

En voulant prendre mon téléphone dans mon sac posé sur la petite table d'appoint dans l'entrée, je fais tomber par inadvertance une pile de prospectus publicitaires.

Au sol, un flyer attire particulièrement mon attention, je me souviens l'avoir eu entre les mains en début de semaine.

Le décor et l'atmosphère du Sky Haven Bar m'avaient séduite, et le fait de mettre en valeur de jeunes chanteurs est assez original et pique ma curiosité.

Sortir n'a jamais été dans mes habitudes et seul, encore moins.

J'hésite.

Bon, j'admets que la poisse s'acharne déjà pas mal sur moi. Je suppose qu'elle a dû trouver une autre victime.

J'ai pris ma décision.
Je file sous la douche avant de changer d'avis.

Au pire, si l'ambiance ne me plaît pas, je pourrai toujours revenir chez moi.

Devant ma penderie, je choisis une combinaison-pantalon à bretelles.

Sur un fond beige clair, des fleurs de couleur bleu, vert et rose s'entremêlent pour former un motif tropical.

Je termine ma tenue avec des sandales compensées camel et une veste en jeans.

Juste avant de partir, je me parfume de noix de coco après avoir soigneusement lissé ma longue crinière.

Dans le miroir, mon reflet me renvoie un look à la fois décontracté et habillé, validé par un selfie envoyé à Isaure pour expliquer ma pulsion du moment.

Elle me répond avec un pouce levé et d'autres émoticônes amusantes et ajoute qu'il est certain que le cœur et surtout le bas-ventre de mon Apollon vont chavirer.

Cette réponse m'arrache un sourire.

Je lui souhaite bonne chance pour sa session de nuit, tout en la prévenant qu'elle passera une soirée mémorable pour son anniversaire vendredi prochain.

Après avoir fait plusieurs fois le tour du quartier où se trouve le bar, je me gare dans un parking un peu plus loin.

Au milieu de la foule, à environ vingt pas de l'entrée, je ralentis.

Je pose mon regard sur un homme qui se tient de dos, une main agrippée à la poignée de la porte d'une voiture noire.

Il attend que sa passagère, aux longs cheveux blond-platine, s'engouffre dans le véhicule.

La silhouette de cet homme me dit quelque chose ; elle est trop familière.

Je plisse les yeux et espère y voir plus clair, malgré un mauvais pressentiment qui m'étreint.

Pour en avoir le cœur net, j'avance de quelques pas et cligne plusieurs fois des cils devant la scène qui se joue face à moi.

Des frissons me parcourent tout le corps, malgré la chaleur qui règne encore en cette fin de journée.

Quand j'aperçois des ressemblances entre cet homme et un autre qui habite constamment mes pensées, je comprends que je me suis encore fait avoir.

Sans réfléchir sur la suite à donner, je sors mon portable de mon sac à main et ouvre rapidement l'écran d'accueil.

Je dois vérifier quelque chose.

Au moment où il décroche, sa voix se superpose à celle du gars qui referme la porte, après qu'une longue paire de jambes fuselées à hauts talons noirs s'y soit glissée.

Une gifle en plein visage n'aurait pas plus d'effet que ça, au moment où je découvre Thomas me faisant face sans pour autant me voir le téléphone à l'oreille.

— Salut toi, j'allais t'appeler, mon rendez-vous est presque terminé. Je peux passer chez toi juste après, il m'annonce le pas pressé en se dirigeant côté conducteur.

Même le ton enjoué de sa voix et son grand sourire ne parviennent pas à me rassurer ; au contraire.

Mon pauvre cœur est sur le point d'exploser dans ma poitrine oppressée depuis cette découverte.

Ma gorge est aussi sèche que le désert du Sahara, et des clous s'y sont logés, m'empêchant d'émettre le moindre son, alors que j'ai qu'une seule envie : hurler jusqu'à briser mes cordes vocales.

Incapable de bouger, la colère mélangée à la tristesse se répercute partout dans mon corps, mes yeux restent focalisés sur lui, ouvrant la portière pour s'installer.

Pour en finir rapidement, je bafouille une explication sommaire à laquelle il n'a pas le temps de répondre.

— Je ne suis pas chez moi, Thomas. Je suis sortie et je n'ai plus de batterie.

Je coupe mon portable, le range dans mon sac à main pendant que sa voiture démarre et s'éloigne, tout comme mes sentiments pour lui, mais qui, jusqu'ici, étaient annihilés.

Thomas m'a menti.

Les larmes sont prêtes à déborder, je les refoule, m'interdisant de craquer, pas ici, pas aujourd'hui, peut-être demain.

Même les enfers seraient un endroit plus confortable que ce maudit trottoir, souvenir d'une étreinte passionnée.

— Vous comptez entrer ou non ? Gronde un homme derrière moi.

Abasourdie, mon regard vogue de lui à ma main posée sur la poignée de la porte du bar.

Mes pas m'ont amenée là malgré moi.

Je m'excuse du bout des lèvres et entre.

Un jeune serveur abordant, un t-shirt noir floqué au nom de l'enseigne m'accueille.

Comme je suis seule, il me montre une place au comptoir et j'accepte.

Le lieu est bondé.

Je dépose mon sac à main sur le dossier du haut tabouret en cuir rouge et ma veste en jeans dessus, puis m'installe.

Le brouhaha joyeux des fêtards et des verres qui s'entrechoquent me ramène à la réalité.

Qu'est-ce que je fais là ?

Le barman prend ma commande et je choisis un cocktail du jour à base de jus d'orange, de vodka et d'amaretto.

Seul l'alcool pourra anesthésier mon cœur durant les prochaines heures.

Installée à l'angle du comptoir, ma vue embrasse l'ensemble du restaurant.

En sirotant mon verre, je constate que j'ai l'air pathétique par rapport aux autres.

Une fois ma consommation terminée, je me prépare à partir, mais le son d'une guitare retentit.

Tous les regards se dirigent vers la scène.

Dans la pénombre, deux silhouettes se distinguent alors.

Finalement, je change d'avis et commande un deuxième cocktail.

Mes yeux sont toujours rivés sur le chanteur assis sur une chaise haute.

Il passe la lanière de son instrument autour de son cou pendant que la seconde personne ajuste un micro devant lui.

Les premières notes s'envolent, le son de sa voix s'élance et les projecteurs éclairent un homme dont je n'aurais jamais imaginé qu'il avait d'autres talents que celui de se déshabiller.

Mathias.

Amenés à travailler ensemble, nous nous connaissons depuis deux ans.

Le contact est facile entre nous, étant donné que nous avons en commun une vie nocturne secrète que nous cachons dans l'ombre.

Mathias bosse à « Connect », une agence ultra-privée spécialisée dans l'art de l'effeuillage.

Cette entreprise offre des services soignés et raffinés qui mélangent glamour et sensualité, et elle n'est pas visible pour tout le monde.

Autrement dit, elle est impossible à trouver.

À moins que vous apparteniez à une élite, c'est-à-dire à un groupe social où se concentrent beaucoup de gens riches et puissants.

Les vices des uns font la fortune des autres.

Pendant plus de trente minutes, la sonorité de sa voix me chavire.

Il chante des airs connus et nous fait découvrir ses propres compositions.

À part ses fesses, je ne savais pas qu'il avait autant de talent. Je suis impressionnée.

À la fin de sa prestation, il dépose la guitare sur son socle et remercie l'auditoire.

Une jeune fille à la coupe afro se prépare alors à prendre la relève.

Tandis que Mathias se dirige vers moi, un sourire radieux accroché aux lèvres, je remarque que toutes les femmes ont les yeux rivés sur mon ami.

Certaines hésitent, d'autres se lancent vers lui, mais, quand il s'installe près de moi, je ne reçois que des regards assassins de la part de ces pauvres filles.

Des connasses qui m'envient certainement.

Je plains sa petite amie, s'il en a une.

— Toi, ici ! s'exclame Mathias en attrapant la bouteille de bière que le barman vient de poser devant lui.

— J'avais besoin de me changer les idées, je réponds en haussant les épaules.

— Je vois ça ! Il désigne mon verre vide tout en buvant la moitié de sa bière. J'imagine que c'est à cause d'un mec.

Je hoche la tête.

— Au moins, il a mérite de retenir ton attention sinon tu n'en serais pas au point de picoler.

— Pas faux. Je ne te savais pas le talent d'« Ed Sheeran », j'élude son allusion à ma vie amoureuse... 

Quelle vie amoureuse ?

Je suis juste encore une fois trahie.

— N'exagérons rien ! Le propriétaire du bar est mon pote et il m'offre l'occasion de faire autre chose. Rien d'exceptionnel.

Sa modestie s'accompagne d'une deuxième bouteille de bière qu'il vide aussi vite qu'un skieur sur une piste noire.

— Dis ! La vérité est-elle au fond de la bouteille ?

— Peut-être, il me répond. Une femme, ma voisine... Une beauté...

Ses mots restent en suspens.

Il serre la bouteille dans ses mains.

Ses yeux bleus se voilent de tristesse et se perdent sur le flot jazz-soul du célèbre titre « Sunrise »de Norah Jones.

Mathias et moi, on est pareils : on garde les gens à distance pour se protéger.

Sa peine est perceptible et semble l'affecter.

Est-ce l'alcool qui le pousse à se confier davantage, lui qui, d'habitude, est si taiseux ?

— Et quoi, elle te l'a mis à l'envers ?

— On ne vient pas du même milieu. Aucun avenir envisageable, déplore Mathias en haussant les épaules.

D'un geste de la main, il interpelle le barman.

Quelques secondes plus tard, plusieurs petits shooters se matérialisent devant de nous.

— Quelque chose s'est quand même produit !

— Un instant volé.

Il lève son verre et l'avale d'un trait.

Je l'imite.

Le liquide me brûle l'œsophage, agit comme un calmant dans ma tête et dans mon cœur en miettes.

C'est parfait.

Comme je le souhaitais.

— N'est-ce pas le début d'un commencement ? C'est à cause de ton job ?

— Elle ne le sait pas. De toute façon, je ne la croise plus depuis un moment. Quelle femme accepterait ça ? Être stripteaseur, ce n'est pas vendeur.

— Quel homme accepterait ma double vie aussi ?

— On est dans le même bateau.

Mathias a déjà vidé trois de ses six petits verres ; je ne me fais pas prier et en profite pour relancer une tournée.

Même si alcool a le mérite d'anesthésier mes peines comme un désinfectant sur une plaie, demain, rien n'aura changé, à part une gueule de bois atroce.

Tant pis.

— C'est con, on devrait se mettre ensemble.

On pouffe de rire.

— C'est une option. Est-ce que ça changerait quelque chose ?

— Non. De toute façon, cette femme me hante toujours l'esprit. Et puis, je te considère comme une vieille amie ou une sœur.

Je suis entièrement d'accord avec lui.

— À nos échecs ? Il lance enlevant son verre d'une main et de l'autre, il remet en place ses cheveux noirs.

Les joues échauffées, je trinque d'une facilité déconcertante en riant.

— À nos échecs !

La vodka fait son travail et s'insinue doucement dans mes veines et provoque une chaleur soudaine.

Ayant le besoin de me rafraîchir, j'informe Mathias que je vais aux toilettes.

En descendant du tabouret, je prie pour ne pas tomber de tout mon long et pour garder l'équilibre jusque là.

En me lavant les mains devant le miroir, je croise le regard, maquillé comme une voiture volée, d'une jeune femme blonde aux longs cheveux attachés en queue-de-cheval.

Son air mauvais, ses yeux entourés de noir me scrutent de haut en bas avec dédain avant qu'elle ne crache.

— Ce mec est trop beau pour toi !

Affichant une moue de dégoût, elle part à toute vitesse en claquant la porte, ce qui déclenche un fou rire chez moi.

L'abus d'UV a dû lui cramer quelques neurones à celle-là.

La jalousie mal placée a le don de blesser l'ego d'une femme.

Avant de retourner auprès de Mathias, je vérifie une deuxième fois mon allure et réajuste la lanière de mon sac à main sur mon épaule. 

Quand je sors, je remarque qu'un homme est assis à mon siège ; il discute avec un employé.

Lorsque j'arrive au niveau de Mathias, je prends le verre d'eau devant lui et le vide d'un trait.

La fraîcheur me désinhibe un peu : je pousse un soupir de soulagement et de contentement.

Du coin de l'œil, j'aperçois la blonde surmaquillée qui rêve de me dézinguer sur place, alors qu'elle complote avec sa copie conforme, mais brune cette fois.

La situation est tellement ubuesque et pathétique.

Pourrait-elle l'être davantage ?



















































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