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Chapitre 20

Le « Sky Haven Bar », un bar récent, est situé en plein cœur de la ville.

C'est la première fois que j'y mets les pieds et de l'extérieur, l'ambiance paraît sympathique.

À travers les fenêtres, je vois beaucoup de personnes qui s'animent et rient autour de leur table.

Je les envie.

Leurs vies sociales ont l'air plus chouettes que la mienne.

En même temps, ce n'est pas difficile, mon existence ne se résume qu'au boulot, au Club et à mon appartement.

Peu importe, dans quel ordre, ce sont les endroits que je fréquente souvent.

J'ouvre la porte de l'établissement, bien décidée à profiter de cette soirée avec ma sœur.

Quand j'y pense, c'est vraiment curieux.

Son attitude paraît changer.
Je le perçois, ce qui me rend sceptique et positive à la fois.

Après avoir franchi le sas d'entrée puis le vestiaire, à ma gauche s'étend un bar en bois et en métal derrière lequel des employés s'activent.

À environ vingt mètres plus bas se trouve une petite scène entourée de fauteuils club en cuir marron et de tables basses en chêne massif.

La partie où je me situe tient lieu de restaurant au travers duquel le personnel déambule avec leur plateau surchargé de boissons et d'assiettes à l'odeur alléchante.

Les suspensions à grosses ampoules très branchées offrent un côté industriel et une pointe de style à l'établissement, promesse de passer un bon moment.

Je vois Adèle, avant même que la serveuse ne m'accueille, je lui fais savoir que je suis attendue et me dirige vers la table où ma sœur patiente, les sourcils légèrement froncés au-dessus du menu.

Lorsque je m'assieds en face d'elle en lui lançant un salut joyeux, Adèle pose le menu, me répond de même et me sert un sourire lumineux, auquel je n'ai plus eu droit depuis longtemps.

À cet instant, dans mon for intérieur, je pressens une aura de bien-être qui nous entoure.

J'ôte ma fine veste blanche et la place sur le dossier de la chaise.

- Qu'est-ce que c'est ? Elle interroge d'une voix étonnée en pointant son doigt sur mon bras gauche.

Je réalise la bourde que je viens de faire.

- Une petite chute à la boutique. Ridicule ! J'ai voulu changer une ampoule et je me suis cassé la figure.

- Tu appelles ça une petite chute, elle continue en écarquillant les yeux. Quand est-ce arrivé ?

- La semaine passée, l'hématome s'est déjà bien résorbé. Tout va bien, je dois me rendre à l'hôpital pour enlever les points de suture ce vendredi.

- Tu as des points de suture en plus ? Elle s'indigne en secouant la tête.

Sa chevelure blonde, d'habitude attachée, voltige autour de ses épaules.

Tiens, c'est nouveau.

Je confirme en soulevant une mèche qui recouvre ma petite cicatrice.

- Rien de bien méchant, je banalise en ouvrant le menu.

- Hum, samedi soir, je n'ai rien vu. Es-tu réellement tombée ?

Elle insiste en rivant ses yeux aux miens et surtout, elle insinue quelque chose.

- Voyons Adèle, qu'est-ce qui te fait croire que je pourrais te mentir ?

- Parce que, parfois, c'est plus facile que d'avouer que l'on vit quelque chose de difficile, elle conclut de manière suspecte en retroussant son nez.

- Sweetie m'a appliqué un fond de teint super couvrant pour le cacher, je précise en déposant le menu.

- Je suis avocate. Des histoires comme ça, j'en vois tous les jours, elle avance toujours pas convaincue.

- Ne généralise pas, veux-tu ? J'ai fait une chute, je suis restée sous surveillance pendant 24 h et...

- ... tu es restée à l'hôpital ? Elle me coupe en haussant la voix, scandalisée de surcroît. Pourquoi est-ce que je l'apprends que maintenant ?

- Baisse d'un ton ! Je demande en regardant autour de nous pour m'assurer que personne ne nous entend. Adèle, pourquoi tant de Drama ? Que se passe-t-il ? Excuse-moi, mais, jusqu'ici, tu t'en moquais complètement de ce qui pouvait m'arriver.

Bouche bée, mes propos semblent la percuter.

La déception se reflète dans ses yeux clairs et, moi, je m'en veux de lui avoir envoyé cette vacherie.

Elle s'apprête à ouvrir la bouche et puis capitule.

Ma là l'aise, ma sœur baisse les cils et triture la pochette en papier qui protège les couverts.

Gênée, je me passe une main sur le visage.

- Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? Apparaît soudain une jeune fille munie d'un calepin et d'un crayon.

- Un verre de chardonnay, commande Adèle.

- Et moi, un mojito, s'il vous plaît, et une planche apéritive. J'ai une petite faim.

Après avoir pris note, la serveuse part vers une autre table.

- Si tu veux tout savoir, le médecin était aussi sexy que l'acteur Charlie Hunnam, mais autant détestable que ton futur mari.

Comprenant la portée de mes propos et ayant dépassé les bornes, je tente de me rattraper en ouvrant la bouche.

Adèle me devance en souriant légèrement du coin des lèvres.

- Édouard n'a absolument rien en commun avec Charlie Hunnam. Bref. Comment te sens-tu depuis que tu as revu Sam ? Même si, avec le temps, les choses s'apaisent, revoir quelqu'un qu'on a autrefois aimé est une épreuve.

J'élude son allusion par rapport à Édouard et prends conscience de sa révélation.

Adèle étant très secrète au sujet de sa vie privée, j'ai envie de lui en demander davantage.

A-t-elle vécu une expérience semblable ?

Je n'ose pas lui poser la question et lui réponds après que la serveuse a apporté notre commande et l'addition.

- Je dois dire que c'était inattendu. Le revoir m'a troublée. Il a formulé des regrets, je déclare en haussant les épaules.

- Tu crois que vous pourriez vous remettre ensemble ? se détend Adèle avant de boire une gorgée de son vin.

Elle lève les sourcils devant mon hilarité.

- Un avion de chasse à la chevelure brune soyeuse est dans la place, je te signale.

- Elle n'a rien à t'envier.

- Moi, j'envie son tour de poitrine, je lui lance sur le ton de la plaisanterie en faisant tournoyer, les feuilles de menthe avec ma paille.

Adèle roule des yeux en prenant une olive qu'elle porte à ses lèvres.

Son téléphone se met à sonner, un soupir exaspéré franchit sa bouche.

- C'est notre mère, m'informe ma sœur.

Elle s'excuse et s'éloigne pour prendre l'appel.

L'attente risque de durer un peu, car, lorsque madame De Courtanel Augustine vous appelle, ce n'est pas pour prendre de vos nouvelles, mais plutôt pour exiger quelque chose.

Raison pour laquelle elle tombe directement sur ma messagerie le peu de fois où elle me contacte.

Pour tuer le temps, j'en profite pour m'enfiler quelques morceaux de fromages et nous commander un deuxième verre.

Je découvre un flyer sur la table.

Le week-end, des chanteurs amateurs viennent pousser la chansonnette, sympa comme concept.

J'entends le bip d'un SMS.

Thomas :Salut, comment se passe ta soirée ?

Tiens, Thomas se souvient que j'existe.

Ma réponse par SMS ne se fait pas attendre, je suis toujours irritée qu'il m'ait laissé en plan et qu'il se repointe, ce soir, l'air de rien.

Euphorique, de mon petit tour, je coupe le son de mon téléphone et le range dans mon sac à main.

Je me concentre sur mon mojito et inspecte avec impatience le retour d'Adèle.

Ma blague retombe comme un soufflet, la bêtise me gagne.
C'était plus fort que moi.
Ma réaction était stupide.

Je m'apprête à reprendre mon téléphone pour lui envoyer un nouveau message pour lui dire que je n'ai pas de rendez-vous avec quelqu'un d'autre, qu'Adèle reprend place.

- Excuse-moi. Maman fait toute une montagne au sujet de la weeding planeuse qu'Édouard a choisie. Elle prétend qu'elle n'est pas professionnelle.

Pas surprise pour un sou, je roule les yeux vers le ciel.

Qu'est-ce qu'elle peut être chiante quand elle s'y met !

- Comment ça se passe avec Édouard ?

Au moment où elle hausse les épaules en soupirant, son téléphone clignote et sonne, elle s'empresse de rejeter l'appel et de couper le son.
Son regard se voile et reste visé dessus.

- Adèle ?

- Édouard est pragmatique et buté.

J'aurais plutôt dit qu'il est un connard, ce qui lui va à merveille, mais je me retiens et préfère ouvrir le dialogue.

- Si tu sens que ce mariage est trop précipité pourquoi ne pas le reporter ?

- Pour lui, la date est bloquée. Il ne veut rien savoir de plus, elle répond fataliste.

Mon sang ne fait qu'un tour, ce que je m'apprête à dire pourrait briser le semblant de lien que nous venons de tisser, si fragile soit-il.

Mais si je ne le dis pas, je le regretterai.

Sans prendre de gants, je lui balance d'une voix assurée, en croisant les doigts pour qu'elle réagisse et qu'elle ouvre finalement les yeux sur cet homme incompatible avec elle.

- Comment peux-tu te laisser faire de cette façon ? Si vous n'êtes pas en accord là-dessus, que se passera-t-il après ? Il voudra que tu restes à la maison en l'attendant sagement et en pondant des gosses ? C'est ainsi que tu imagines ton avenir.

- Qu'est-ce que tu en sais ? Elle crache énervée en me foudroyant du regard. Tu n'as jamais vécu avec quelqu'un.

- Tu as raison. Mais je ne pourrais jamais m'effacer de cette manière. Perdre le contrôle de ma vie.

- Évidemment, tu préfères prendre les hommes et les jeter. Moi, je veux de la stabilité et construire une famille.

Ses paroles m'affectent d'autant plus qu'elles ne sont pas vraies.

Les joues empourprées et les yeux remplis d'une colère qu'elle essaie de maîtriser, Adèle vide son verre.

Elle noie, sans doute, ce rêve parfait qu'elle croit partager avec Édouard.

Mes espoirs d'un renouveau s'amenuisent.

Après tout, Adèle n'est que le clone de ma mère : froide et calculatrice.

Ma sœur secoue la tête, son téléphone clignote à nouveau.

- Tu n'as aucune idée des enjeux que ça représente. C'est mon devoir de me marier avec lui.

Un devoir ?

- Alors, explique-moi. Bon sang, Adèle ! Tu n'es pas obligée de t'unir à ce connard. Réveille-toi avant qu'il ne soit trop tard. Tu as le droit d'être heureuse et tu mérites que quelqu'un t'aime. Une personne qui sera ton égal et qui te portera le plus haut possible.

- Ça suffit Ava, elle souffle tout bas, excédée.

Rongée par la colère, je poursuis et n'entends pas sa supplique.

- À aucun moment, tu ne parles de tes sentiments pour lui. Es-tu seulement amoureuse ?

Quand je pose mon regard sur ma sœur, elle le soutient sans ciller.
Deux lames aussi tranchantes qu'un rasoir perforent alors mon cœur et mon estomac.

Une larme roule sur sa joue et vient s'écraser sur la table.
Une seconde n'a pas le temps d'achever sa course qu'elle l'essuie avec la paume de sa main.

Soudain, elle se lève de sa chaise, ramasse ses affaires et s'en va à toute vitesse.

Abasourdie par la tournure des événements, j'ai besoin de quelques secondes pour reprendre mes esprits, lâcher un billet, m'emparer de ma veste et mon sac pour partir à sa suite.

Arrivée dans le sas de l'entrée, une main me stoppe net.

Surprise, je ne m'attendais pas à voir cette personne ici.

- Ava, est-ce que ça va ? Après qui cours-tu ? m'interroge Thomas, les sourcils froncés tout en me dévisageant. Bon sang ! Il s'exclame en ôtant ses doigts de l'hématome sur mon bras.

- Ce n'est rien, je débite à toute vitesse en m'écartant de son emprise. Une mauvaise chute en changeant une ampoule.

Je recule d'un pas ; il avance de deux pas, sûr de lui, les yeux plissés qui me scrutent, cherchant une réponse sur mon visage paniqué.

- Quelqu'un t'a fait du mal ? Tu es complètement affolée !

C'est le cas, mais ma priorité est ma sœur.

À ce rythme-là, je n'arriverai jamais à la rattraper.

- Non, non, je secoue la tête, c'est juste une chute. Désolée, je dois y aller. Je risque de ne pas la retrouver. Elle est trop chamboulée pour que je la laisse seule.

- Elle ?

- Ma sœur, j'étais avec elle.

- Putain, tu m'as dit que tu étais avec un mec. Je t'ai envoyé plusieurs messages, tenté de t'appeler... j'étais fâché.

C'est normal qu'il le soit.

J'ai l'air d'une conne maintenant.

- J'ai éteint le son de mon téléphone. Je suis désolée de t'avoir fait croire le contraire, mais j'étais en colère par rapport à ton histoire d'urgence à régler. J'imaginais que... oh !laisse tomber. C'est toujours la même chose : je me fais des idées et je réagis mal.

Dans un élan de désespoir, je comble la faible distance qui nous sépare en me jetant sur lui pour l'embrasser.

Comme si c'était la dernière fois, je m'accroche à lui, imprime le goût de ses lèvres et m'enveloppe de sa chaleur.

Thomas n'est pas en reste, il accepte mon étreinte, ses mains enserrent ma taille et son parfum boisé m'apaise.

Ce besoin de lui est viscéral, se confond à la réalité et me frappe à grande vitesse, les barrières commencent à se fissurer.

Comment a-t-il réussi cet exploit sur une si courte durée ?

Cette relation doit cesser.

À regret, je mets de la distance entre nous, mon rythme cardiaque peine à descendre.

Toutefois, je trouve la force nécessaire de parcourir les deux mètres qui me séparent de la porte.

La seconde d'après, je me sauve, c'est ma spécialité.

Foutu karma, il pleut.
De grosses gouttes en rafales bien froides m'arrachent un cri de surprise, et en moins de temps qu'il en faut pour le dire, je suis trempée comme une soupe.

Mon désir s'envole comme ce déluge diluvien qui s'abat, sur moi, dévastant tout sur son passage.

Sans parapluie, je suis vêtue d'une tenue printanière et je me maudis de ne pas avoir pris en considération les prédictions de monsieur météo.

- Ava, attends ! M'interpelle Thomas en se tenant sous le haut vent du bar. Je peux peut-être t'aider ?

Statufiée, je prends un instant pour le regarder et l'alarme dans mon cerveau se met en route et me glace encore plus que la pluie qui ruisselle sur moi : j'éprouve un petit truc pour lui.

Merde !

Mon instinct de protection revient à la charge.
Une seule solution : fuir et protéger mon cœur.

À cet instant même, un rien pourrait effondrer mes barrières.

-Restons en là, je crie pour couvrir le martèlement des gouttes, en secouant la tête, les cheveux collés sur le visage. Laisse tomber, tant que tu peux encore le faire, tu risques trop et, moi aussi, je continue tout en reculant à grands pas.

- Fuir n'est pas une solution, il déclare un large sourire et une étincelle dans ses yeux tout en s'avançant pour venir à ma hauteur. C'est trop tard, on est impliqués.

« On » ?

Il nous considère donc de la sorte ?

C'est bizarre.

L'idée me plaît, beaucoup.

Sauf que c'est encore trop tôt.

Mes pensées se mélangent et se répercutent dans tout mon esprit, je suis perdue.

Je reste immobile, ma veste humide tenue par le bout des doigts.

Ma respiration s'intensifie et mon rythme cardiaque s'emballe, ses aveux m'émeuvent.

Ses bras viennent m'enlacer et sa chaleur me rassure et me fait du bien.

- Va voir ta sœur, la famille, c'est important. Il murmure avant de m'embrasser délicatement sur la bouche. Mon problème urgent, c'était familial.

Alors, la honte m'envahit.

Je baisse les cils.

Il pose deux doigts sous mon menton pour redresser ma tête, puis il me dévore des yeux.

- Pars maintenant, sinon je ne répondrai plus de rien.

- Merci.

Mes lèvres rencontrent les siennes, rendues humides par la pluie, et je m'accroche à lui comme si ma vie en dépendait.

Après avoir mis de la distance entre nous, je lui offre un dernier sourire et me sauve en courant.

La voiture d'Adèle est déjà engagée et prête à démarrer du parking lorsque j'ouvre la porte du passager pour m'engouffrer.

Les yeux écarquillés de surprise de me voir à ses côtés, je remarque qu'elle est aussi trempée que moi, un plaid vert clair couvre ses épaules.

Elle me détaille.

Le visage triste, ma sœur se penche vers la banquette arrière pour saisir un autre plaid.

- Ils sont neufs, je les ai achetés hier.

Un silence lourd nous entoure.

Que dire ?

Je détourne mon regard et mon esprit revient sur notre échange houleux.

Tandis que l'air conditionné fonctionne à plein régime pour éviter que la buée ne s'accumule sur les vitres, je pense que peu importe la situation, Adèle est, et reste, ma sœur.

Sa pudeur n'osera jamais me demander de l'aide alors je vais m'imposer.

- Allons chez moi, tu as besoin d'une pause pour te retrouver. Pour une fois dans ta vie, Adèle, laisse-moi prendre soin de toi.

Sans dire un mot, Adèle essuie son maquillage qui a coulé avec son plaid.

Dans un soupir, elle enserre son volant jusqu'à ce que les jointures de ses doigts deviennent blanches.

Elle se redresse, inspire et enclenche sa vitesse et démarre.

Seules nos larmes silencieuses nous accompagnent durant tout le trajet.

La pluie poursuit sa course folle, martelant les vitres dans un bruit apaisant, le vent souffle en rafales, arrachant et soulevant les feuilles des arbres.

Demain, la ville constatera probablement des dégâts et tout sera à reconstruire, comme notre lien distendu depuis trop longtemps.

Un tourbillon d'émotion se profile et l'espoir que toutes ces années perdues pourraient disparaître au profit d'un nouveau départ me redonne confiance.







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