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Chapitre 15



— Les toilettes pour femmes ont toujours recelé des mystères qu'aucun homme ne peut percevoir.

Adossé au mur d'en face, les bras croisés sur sa poitrine, un large sourire aux lèvres, Thomas me transperce de ses billes turquoise.

— C'est une idée ou tu m'espionnes ? je lance, amusée et surprise à la fois.

—Tu t'accordes beaucoup trop d'importance, si tu veux mon avis. Mais je dois reconnaître que tu n'es pas mal dans cette robe, une Cendrillon des temps modernes.

Drôle de comparaison, il mérite que je lui balance ma sandale dans la tronche.

C'est pile le moment où mon estomac fait un deuxième rappel à l'ordre bien sonore qui résonne dans ce long couloir vide.

— Ils sont toujours radins sur les petits fours dans ce genre de soirée, il fait en se décalant du mur. Mais bon, c'est du business.

— Évidemment, je rétorque blasée, les affaires, ça te connaît.

— C'est surtout que je préfère manger un bon burger. Ça te tente ?

— De quoi ?

—Un burger et des frites, le tout arrosé d'un soda ou d'une bière.

Alors, comme ça, par le plus grand des hasards, je me retrouve devant Monsieur Apollon qui ne perd pas de temps pour m'asticoter et m'inviter à sortir, l'air de rien.

C'est tentant, même très tentant.

Cette fois, c'est mon estomac qui mène un véritable combat de freefight depuis qu'il a entendu les mots « burger » et « frites».

Ses yeux malicieux et son sourire, qui souligne sa mâchoire ombrée d'une barbe de quelques jours, attendent une réponse.

Quelles étaient les chances pour qu'on se rencontre ce soir ?

— Impossible ! À 22 h 00, ma robe disparaît et je me transforme en citrouille, j'ironise.

— Ce n'est pas vraiment comme ça que ça se passe dans l'histoire. Mais je suis partant pour être présent quand la robe disparaîtra, il répond d'un air taquin appuyé d'un clin d'œil. Le destin de Cendrillon est le rêve de toutes les filles.

Je me sens piquée et réplique.

—Je ne pense pas, non. Les femmes n'ont pas besoin d'un mec pour se prendre en charge. Et puis, Cendrillon était une cruche. Comment peut-on se laisser traiter de cette façon, et qui plus est, dans sa propre maison ? Comment peut-on tomber amoureux en un claquement de doigt ? Quand on est amoureux, on le prouve. Tout le temps et de n'importe quelle manière. Le prince aurait dû la retenir, lui montrer qu'il l'aimait. À la place, il a envoyé son majordome pour la retrouver, quel crétin !

— Au final, il l'a épousée, tu sais. Et puis, le « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants », ça te parle ? répond Thomas mi-amusé, mi-étonné. On n'a pas dû voir le même dessin animé, Princesse.

Je roule des yeux.

—Et après ?

Thomas arque les sourcils d'interrogation tandis que j'enchaine.

— Après le mariage !

Il cligne plusieurs fois des cils, ne saisissant probablement pas où je veux en venir.

—Tu sais bien, la période de baise ou c´est n'importe où. Quand la passion te consume, te dévore et qu'on se sent en symbiose avec l'être aimé en pensant que rien ni et personne ne pourra nous séparer ! Et bien, ça ne dure pas.

Parce que les faits sont là : L'amour n'existe pas.
Du moins pas comme on a tendance à l'idéaliser. On est persuadé d'aimer et puis, un jour, on se retrouve seul, la confiance ébranlée.

Par contre, le désir et le pouvoir de posséder l'autre sont bien réels.

Son air interrogatif fait place à l'étonnement, puis à l'amusement, passant par l'intérêt, pendant que je poursuis sur ma lancée endiablée.

— Parce qu'un couple s'étiole, se fragilise au fil des mois ou des années, voilà ! Cendrillon a perdu de sa fraîcheur, sa beauté s'est fanée et sa voix si mélodieuse n'est plus . Elle ne se sent plus à sa place auprès d'un mari sans valeur qui a retrouvé fougue et jeunesse dans les bras d'une ou deux maîtresses, rompant la promesse de l'aimer pour toujours et de prendre soin d'elle.

Les joues rosies d'énervement, j'inspire une grande goulée d'air encroisant les bras sous la poitrine.

Quelle gourde d'avoir divagué sur un tel sujet !

Des bruits de pas et de grincement de portes réveillent à mon cerveau embrumé.

Sans doute plus pour moi-même, je murmure.

— Elle aurait dû réfléchir avant de s'engager. Et lui, il aurait du lui prouver qu'il l'aimait réellement et la faire passer en priorité.

Thomas s'approche et pose une main sur mon coude.

— L'on ne peut donner un sens à une histoire d'amour qu'en la construisant ensemble et en ayant confiance en l'autre, Ava.

— Et toi, tu as déjà eu un coup de foudre ? Je m'entends lui demander, le regard perdu sur sa chemise blanche impeccablement repassée. Laisse tomber, je murmure, honteuse. C'était nul et je devrais aller rejoindre mon amie. Toute cette conversation était nulle, je répète, gênée par la tournure que prennent les événements.

Passant une main sur mon front, je n'ose pas affronter son regard.

Comment ai-je pu me laisser autant aller ?

—Non, au contraire.

Sa voix est posée, sérieuse.

— Personne ne t'a insufflé un peu de magie depuis longtemps, il souffle.

Sa chaleur devient familière et me trouble.

Si je m'écoutais, je me loverais dans ses bras pour y trouver réconfort et apaisement.

Au lieu de cela, ma raison reprend le contrôle et m'envoie une flopée d'interrogations.

Comment cet homme peut-il être aussi charmant puis méprisant et détestable?

Pourquoi cette attirance ?

La ressent-il autant que moi ?

C'est à n'y rien comprendre, j'ai beau gamberger, je n'arrive pas à le cerner.

Je  suis tentée de déchiffrer l'énigme face à moi mais je pressens qu'il vaudrait mieux ne pas jouer à ce jeu dangereux.

Les dés sont lancés, la partie est en cours et je ne peux absolument pas me permettre d' en être la perdante.

—Alors ce burger ? Je t'avoue que je suis impatient d'avoir ton analyse du dessin animé de « La Belle et la Bête » ou de « La Petite Sirène ».

Il réussit l'exploit de me décocher un sourire et je lui assène une petite tape sur l'épaule, il fait semblant d'avoir mal.

— Ainsi, ce sera l'occasion de régler un petit différend pour le quel je dois rétablir la vérité. Il y va de mon honneur !

Intriguée, j'arrondis les yeux comme des soucoupes.

S'assurant que personne n'est dans les parages en jetant des œillades de tous côtés, il balance en épelant chaque syllabe.

— Mi-cropé-nis !!!

J'explose de rire.

— Ah beh, bravo, tu te marres. C'est très réducteur et offensant pour un mec, il réplique un sourire en coin, un sourcil dressé et l'œil pétillant. Et en plus, c'est totalement faux.

Quelle commère ce Baptiste.

— Bon, en même temps, je l'ai bien cherché. Je te présente mes excuses de m'être mal comporté envers toi, il fait amende honorable, penaud, en passant une main dans sa nuque. J'ai été un vrai connard. J'ai subi trop de pression, mais ce n'était pas une raison valable pour te parler comme je l'ai fait et en plus, devant Baptiste, toujours à l'affût du moindre scoop. On repart à zéro ?

Thomas me tend une main comme pour sceller sa proposition.

— Amis ? Je demande.

Bien déterminée à entériner cette petite guerre, je saisis sa main, et d'un mouvement rapide, il me colle à lui et caresse l'ovale de mon visage de sa main et puis passe son pouce sur ma lèvre inférieure.

Est-ce une bonne idée que l'on s'embrasse ?

Non.

Est-ce que j'en ai envie ?

Oui.

La raison s'envole, une bonne fois pour toute.

— Je n'embrasse pas mes amis, il susurre contre mes lèvres.

—Moi non plus.

Occultant tout le reste, je vide mon esprit, avance et effleure sa bouche.

Son téléphone sonne.

Maaiiis noooonnn !

Embêté, il s'excuse et s'éloigne à reculons en sortant son appareil logé à l'intérieur de sa veste de costume noir.

Avisant l'écran, il grimace et hésite à répondre.

Frustrée, je lui signifie d'un geste de la main que je retourne dans la salle de réception, je suppose qu'il me rejoindra dès qu'il aura terminé.

Thomas me gratifie d'un clin d'œil qui me fait rougir et la température redescend autant que ma mauvaise humeur s'est dissipée.

Un large sourire fleurit sur son visage, les yeux encore brillants de notre rapprochement, Thomas décroche au même moment que j'ouvre la porte et, avant de m'engouffrer dans la salle, des bribes de sa conversation me parviennent.

Je m'immobilise et tourne mon regard vers lui, son dos me fait face.

Mon être entier se raidit, je me fige et une colère bouillonne en moi.

— T'inquiète, je pense régler cette affaire d'ici à ce soir, ou demain maximum. En aucun cas, elle ne pourra m'empêcher d'acheter ce restaurant. De toute façon, elle n' y connaît rien et est tellement conne qu'elle va lâcher l'affaire, il déclare en se marrant. Mon stratagème fonctionne à merveille.

Nos yeux se croisent à l'instant où il pivote, le téléphone encore à l'oreille.
D'abord surpris de me voir, il répond par onomatopées en bégayant.

Un bruit sourd me monte aux oreilles, ma tête est comme dans un étau, mon ventre est en proie à de vives douleurs.

Je réalise que cet enfoiré me traite de conne et tente de me séduire pour me soudoyer.

Rien à foutre de son restaurant de merde.

C'est la douche froide.

Les poings serrés le long de mon corps, plus déterminée que jamais, la rage circule dans mes veines, je file vers lui aussi vite qu'un cheval de course et lui crache, en me retenant de le gifler.

— Tu n'es qu'un connard. Je n'en ai rien à foutre de ce restaurant.

Un éclair de surprise passe dans ses yeux, pendant que j'entends son interlocuteur éclater de rire.

Son manque de réaction, que je n'attendais de toute façon pas, me fait tourner les talons vers la salle de réception.

À peine ai-je posé ma main sur la poignée que ses mains m'empoignent et me font pivoter face à lui, elles glissent jusqu'à mon visage.

Sans que je ne m'y attende, il capture mes lèvres et je cède.

Thomas nous emporte jusqu'à ce que mon dos se retrouve collé contre le mur.

Plus rien n'a d'importance, même les bruits autour de nous n'arrivent pas à nous distraire de notre étreinte.

Les baisers échangés et la nuit passée ensemble, souvenirs diffus d'une soirée bien trop arrosée, ressurgissent d'un coup.

Pire encore, je me souviens de tout, dans les moindres détails, comme si mon cerveau et mon corps se remettaient d'une anesthésie qui n'a que trop duré.

Les souvenirs de nos corps échauffés et soudés, de nos cris et de nos cœurs qui battaient à l'unisson, pourraient, à ce moment précis, me donner orgasme sur le champ.

Le plaisir et les émotions qui m'avaient transcendée cette nuit-là, juste avant de sombrer à ses cotés, m'avaient craindre la naissance de sentiments.

La fuite était la meilleure solution dès mon réveil.

Thomas met fin à notre embrassade, soude son front au mien, les yeux fermés, essoufflé.

Son téléphone sonne à nouveau, rompant notre intermède.

Lorsqu'il décroche sans m'accorder un seul regard, la colère monte à une vitesse vertigineuse.

Comment ose-t-il répondre et me laisser en plan ?

Furieuse, je l'insulte avant de retourner dans la salle.

— Tu n'es qu'un enfoiré !

Le cœur au bord des lèvres et les larmes qui menacent de couler, je cherche Isaure mais c'est elle qui me trouve en première, me saisissant par le bras.

— Non mais c'était qui ce mec-là ?

— Quel mec ? je réponds un peu énervée.

— Le sosie de Scott Eastwood qui avait sa bouche collée à la tienne, pas plus tard qu'il y a quelques minutes ?

Je secoue la tête et réprime mes larmes.

Ce mec ne les vaut pas.

— Scott Eastwood est le fils de Clint Eastwood, elle insiste. Le grand Clint, acteur, réalisateur. Le Gran Torino, Le Bon, la Brute et le Truand, ça te dit quelque chose ?

— Je sais qui est Clint Eastwood, je déblatère d'un ton sec qu'elle ne perçoit pas.

—Ouf, j'allais te traiter d'inculte, elle s'exclame une main sur la poitrine.

Encore sous l'effet de la colère, j'attrape une coupe de champagne que je siffle d'une traite.

Les effets du pétillant se répandent dans les méandres de mon esprit.

Malgré tout, je suis encore assez lucide pour constater que reporter ma mauvaise humeur sur Isaure n'est pas concevable.

Sur l'estrade, ma tante prend la parole aux cotés du directeur général de l'hôpital « Sainte-Marguerite » et de l'adjoint.

Je ne les écoute pas.

Tout est ma faute, je ne peux que m'en prendre qu'à moi-même après tout.

Je m'infligerais des claques lorsque mon esprit se laisse à espérer que Thomas me rejoigne dans la salle pour me donner des explications et s'excuser de son attitude.

Illusions à la con.

Je suis pathétique.

Force est de constater que notre semblant d'histoire, si on peut l'appeler ainsi, n'a rien d'un conte de fée, mais ressemble plutôt à ce que vit le commun des mortels de nos jours.

Du sexe sans attache et de la manipulation pour parvenir à des fins douteuses.

Je ne vaux pas mieux que cette pauvre Cendrillon et, surtout, il faut que j'arrête de boire.

Comme si elle lisait dans mon esprit, Isaure me tend un verre d'eau que je liquide cul-sec.

Mon amie me montre l'écran de son téléphone.

— Regarde, c'est lui. Il lui ressemble, tu ne trouves pas ? Scott Eastwood.

J'acquiesce sans répondre, en fixant un point imaginaire devant moi.

— Hein? Ça ne va pas ? Ah, il te manque déjà ? Il s'appelle comment et tu le revois quand ?

— Thomas. Et jamais, je réponds, un peu sèche.

— Comment ça, jamais ?

— Je ne le reverrai pas.

— Sérieusement ?

Isaure saisit tout de suite que je n'en dirai pas davantage, surtout pas ici, où les murs ont des oreilles.



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