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Chapitre 12

À l'ombre d'un chêne, Adèle, assise sur un banc en bois, les coudes posés sur les genoux, le visage entre les mains, les cheveux épars sur les épaules, semble hors du temps.

Mon inquiétude grandit et se mêle face à ses sanglots.
Ses larmes roulent entre ses doigts et gouttent en taches sombres sur sa robe rouge.

Je m'approche.

Si un fossé s'est creusé entre nous depuis longtemps, Adèle n'en reste pas moins ma sœur.

Plongée dans mes souvenirs, je la revois débordante d'énergie, un sourire malicieux plaqué sur le visage rehaussé de grands yeux bleu clair espiègles.

Plus grande que moi, et c'est toujours le cas aujourd'hui, elle est aussi blonde que je suis brune, la complicité qui nous liait paraissait inébranlable.

Nous étions, envers et contre tous, les meilleures amies du monde, rien n'aurait pu nous séparer.

On s'était même promis de ne pas se quitter et de vivre ensemble, une fois adulte.

Si seulement j'avais su.

Des souvenirs heureux de mon enfance me reviennent.

Adèle, Pierre-André et moi étions très complices.

Grâce à Adèle, on ne s'ennuyait jamais, sa créativité nous animait chaque jour.

À l'aide de crayons, de pastels ou d'aquarelles, des portraits et des paysages se prenaient vie sous ses doigts.

Elle nous contait des histoires avec un goût prononcé pour l'aventure, traduisant une furieuse envie d'échapper à la réalité, pour nous emmener dans un autre monde.

Son monde.

Adèle avait un don qui ne cherchait qu'à s'exprimer, et elle, qu'à s'émanciper.

Et pourtant, du jour au lendemain, tout a changé.

Ça a été brutal.

Son entrée dans l'adolescence a signifié la fin de notre complicité.

Nos parents avaient d'autres projets pour elle.

Ma sœur, si douce et si gentille, s'est transformée en un mur de glace.

Pendant longtemps, ses rejets m'ont anéantie, je n'avais plus personne à qui me confier et faire confiance.

Et puis un jour, j'ai décidé de tracer mon chemin sans elle.

Sauver ma peau, ne pas devenir moi-même le pantin de mes parents, comme elle et mon frère.

Adèle ne m'appelle jamais, sauf pour me sermonner au sujet de mes disputes régulières avec nos parents.

Quand son prénom s'affiche, bien souvent, je laisse la messagerie vocale prendre le relais.

Notre lien s'est brisé et sa promesse de veiller sur moi a été rompue.

Elle qui, autrefois, pansait mes blessures, apaisait mes craintes et séchait mes larmes, s'était volatilisée.

À en juger par son état, aujourd'hui, les rôles semblent s'inverser.

Il faut croire que cette journée n'est pas un jour comme les autres.

Hésitante au début, je finis par m'asseoir à ses côtés.

Mon premier réflexe serait de la prendre dans mes bras mais on parle de ma sœur, quand même.

Avec maladresse, je pose ma main sur son épaule et exerce une légère pression en signe de soutien.

À mon contact, ses sanglots redoublent d'intensité et l'atmosphère se charge d'un malaise qui ne devrait pas avoir lieu, n'étant plus habituées à ce genre de rapprochement, elle et moi.

Silencieuse de mon côté, j'attends un signal et lui tends un mouchoir.

En aucun cas, je ne veux la brusquer et risquer qu'elle ne se referme comme une huître.

Je cherche mes mots.

Ils peinent à sortir et se meurent sur mes lèvres quand je tente de l'aborder.

Une fois calmée, elle lève son visage en fixant un point devant elle.

Une grimace crispée, puis un léger sourire se dessine sur son visage devant le spectacle qu'offre une famille riant aux éclats autour d'une partie de ballon.

Adèle secoue la tête, s'affaisse, mutique, triturant son mouchoir en papier qui s'effiloche sur sa robe.

Je décide de briser la glace et balance l'air de rien.

— Jolie robe.

Elle ricane tandis que sa main droite remet en place ses cheveux dont la blondeur est accentuée par le soleil.

—En début d'après-midi, elle commence la voix cassée par les larmes, je suis passée devant chez Sweetie. La robe que je porte était en vitrine et j'ai eu envie de l'essayer. Finalement, je l'ai achetée et les chaussures aussi, elle me montre en levant légèrement son pied gauche.

— Canon.

Comment ne pourrait-elle pas l'être avec cette robe rouge vintage ?

—Ça te change de tes vieilles... euh de tes vêtements traditionnels. Et puis, c'est un modèle unique.

— Cette fille a de l'or dans les mains, continue ma sœur, toujours les yeux au sol, sans relever mon allusion à sa garde-robe qui ferait fuir n'importe quelle accro au shopping.

—Ah oui, pour une styliste tatouée, aux cheveux roses, partiellement rasés ? je la raille pour essayer de détendre l'atmosphère, elle qui critique tout ce qui n'est pas conforme à ses yeux.

Haussant les épaules, elle se tourne enfin vers moi, les yeux rougis, le mascara a coulé.

— Je l'ai mal jugée... comme tant de personnes. Et puis, ils sont verts.

— De quoi ?

— Ses cheveux, ils sont verts.

— Ah, ça fait super longtemps que je ne l'ai pas vue. Sweetie a un style, c'est certain. Toujours est-il qu'elle a réussi à faire de sa passion son métier et qu'elle est heureuse.

Le chant des oiseaux comble le silence durant plusieurs secondes et sans que je ne m'y attende, ma sœur lâche en se redressant.

— Édouard a fixé la date de mariage : le premier juillet.

Aucune joie n'est liée à ce qu'elle vient de m'annoncer, pas même l'ombre d'un sourire béat n'est venue fleurir son visage, sans parler de l'état d'excitation qu'elle devrait éprouver et qui demeure absent.

Tout sonne creux.

Un frisson me parcourt et ça ne me dit rien qui vaille.

Depuis vendredi, le choc devrait être passé, elle devrait être heureuse.

Je fixe le gros caillou à son annulaire, il brille autant qu'elle est éteinte.

Bon sang, on parle d'un mariage quand même.

Ne préférant pas la brusquer, je reste subtile.

— Deux mois pour tout organiser, je comprends que tu sois stressée.

Tournant sa bague de fiançailles autour de son annulaire, elle secoue la tête et pousse un long soupir.

— Édouard s'est chargé de prendre un rendez-vous avec une wedding planeuse pour demain.

—C'est une bonne intention de sa part, je tente de la rassurer alors que je brûle de l'intérieur. Pourquoi précipiter les choses ?

Adèle se tourne brusquement vers moi et me mitraille de ses prunelles bleues qui ont viré au foncé : elle pourrait me tuer rien qu'avec ce regard.

—Pas quand «Monsieur» oblige ma secrétaire à annuler tous mes rendez-vous importants sans me demander mon avis. Quel imbécile !

Étonnée, j'ouvre de grands yeux, Adèle ne parle jamais d'Édouard de cette façon.

Ses certitudes sur sa relation volent-elles en éclats à l'approche de ce mariage ?

Est-elle en train de s'affirmer enfin face à son connard de futur mari ?

Si c'est le cas, rien n'est perdu.

— Quand je suis revenue aujourd'hui vers 16 H, je ne pensais pas qu'il serait déjà à la maison, explique Adèle d'une voix plus assurée et rapide. On s'est disputés. Il a eu le culot de me reprocher d'avoir pris ma journée, en délaissant mes dossiers, pour aller faire du shopping. Ce qu'il ne sait pas, c'est que j'avais un rendez-vous médical et que oui, j'ai profité de cette journée pour faire autre chose.

Son visage se radoucit à ma mine inquiète.

— Ne t'inquiète pas, j'avais juste un rendez-vous chez le gynécologue. Édouard estime que je ne m'investis pas assez dans l'organisation de notre mariage, alors qu'il a fait sa demande vendredi. Je ne comprends pas pourquoi il est aussi pressé. Il m'accuse de ne pas prendre notre union au sérieux. Jamais il ne m'a parlé de cette façon. C'est juste que... je me sens tellement fatiguée, Ava. Ça fait des mois que je lui en parle, mais il ne m'écoute pas. Je perds patience avec mes clients, j'oublie des choses, je...

À bout de souffle, elle se tait.
Une larme coule sur sa joue, je la recueille du bout de mon index.

La tristesse me gagne.
Jamais je n'aurais pensé qu'elle puisse rencontrer des difficultés avec ce crétin.

Ses traits sont tirés et de légers cernes se sont invités sur son beau visage pâle.

Adèle est dépassée par son job et l'autre troufion ne le voit pas.

Pire, il l'enfonce.

— Quelle idée de travailler dans le même cabinet, si j'avais su... Tu dois bien te marrer, Ava. Je me souviens que tu m'avais prévenue à l'époque, se désole ma sœur en lissant sa jupe évasée.

Effectivement, j'avais repéré ce con d'arriviste dès le premier jour, et quand il lui a proposé de venir travailler dans le cabinet où il pratiquait déjà, j'ai senti que ça n'augurait rien de bon.

Mes parents m'ont incendiée quand j'ai exprimé le fond de ma pensée et ma sœur m'a regardée avec un tel dédain que je me suis dit que c'était tant pis pour elle si elle ne voyait pas clair.

Le cabinet « Wagner et Associés » a été créé par notre père et celui d'Édouard, Jean.
Avec le temps, mon père a préféré fonder son propre cabinet tout en conservant des parts dans le premier. De son côté, Jean a continué à faire prospérer la société dont la réputation n'est plus à faire.

Si Adèle et Édouard ne sont pas spécialisés dans le même domaine en matière de droit, il n'en reste pas moins qu'ils travaillent dans le même cabinet, mais à des étages différents.

Cela peut avoir des avantages comme des inconvénients.

Je me retiens de lui balancer le fameux « Je te l'avais dis » et cherche mes mots pour la sortir de cette impasse.

— Alors quand il m'a dit qu'il avait avancé la date, je ne sais pas...

—Tu as pété un plomb. Adèle, mais je ne suis pas la personne la mieux placée en matière de mariage. Tes amies pourraient mieux t'aider à ce niveau.
Elle se contente de grimacer que de me répondre.

Plutôt que d'enfoncer le clou et qu'elle risque qu'elle ne se referme sur elle-même, je tente de trouver une solution, même si je pense qu'elle devrait quitter ce connard aussi laid qu'un pou.

— Il faudrait peut-être en discuter avec lui. Ce jour est si important pour vous deux qu'il nécessite du temps pour l'organiser. Essaie de ralentir la cadence au boulot, car à ce rythme-là, tu risques un épuisement.

Elle hausse les épaules et soupire à plusieurs reprises.

— Et puis, plutôt que d'imposer, il peut y participer.

— Il ne veut pas en entendre parler. Du moins pour la liste des invités qui est déjà longue comme mon bras. Édouard estime que c'est une affaire de femme.

—C'est un misogyne ce gars, je crache outrée.

Jusqu'ici, je faisais des efforts incommensurables pour faire taire mes pensées assassines à l'encontre de ce macho dont l'éducation est aussi affligeante que sa tonsure, mais c'est peine perdue.

Et ça ne plaît pas à ma sœur, j'ai merdé.

Adèle se redresse, affichant une expression neutre, la conversation est terminée.

Elle fait passer la bandoulière de son sac à main blanc sur son épaule pendant que je me lève à mon tour.

Mes mots sont sortis tout seuls, je l'ai sans doute froissée et perdue.

Mais bon sang, qu'est-ce qu'elle fout avec ce mec ?

La sonnerie de son téléphone retentit, elle le consulte et le range aussitôt.

— Édouard m'a envoyé un SMS, il s'excuse.

Un SMS !

Blaireau.

Au lieu de l'appeler.

C'est d'un ridicule... et le pire est qu'elle semble s'en satisfaire.

— Je suis désolée de t'avoir dérangée. Tu as raison, je vais discuter de tout ça avec lui, je me suis emballée pour rien. Édouard a des défauts et aussi des qualités.

Eh beh, je me demande bien lesquelles.

— Ne t'excuse pas, c'est normal que je sois à tes côtés quand tu ne vas pas bien. Nous sommes sœurs. Remets les pendules à l'heure avec lui et surtout, demain, ne laisse pas la weeding planeuse décider de tout.

Elle hoche la tête, la colère et la tristesse ont déserté ses traits.

— Est-ce qu'on pourrait se voir la semaine prochaine ? Manger un truc ensemble.

Ne croyant pas vraiment à sa proposition, et parce que je pense qu'elle me lance cette invitation en guise de remerciement, je balbutie un oui.

Et avant de la laisser partir, je lui balance ce que j'ai sur le cœur.

—Si tu as besoin de moi, je serai là. Et puis, ne laisse pas tes rêves t'échapper. Vis-les, Adèle.

Je la vois qui hésite, s'apprête à me répondre puis réfléchit pour finir par ancrer son regard au mien une ou deux secondes.

— Merci. Ça me touche beaucoup ce que tu viens de me dire.

Son téléphone retentit à nouveau.

Avant de décrocher, elle murmure un dernier « Merci », me salue, un sourire reconnaissant sur ses lèvres et part de son coté.

Le soir, pelotonnée dans un plaid dans mon divan, le visage triste de ma sœur réapparaît.

Malgré la situation, l'échange que nous avons eu m'a fait un bien fou, j'ai l'infime espoir qu'on pourrait reconstruire notre complicité qui me manque tant.

Et pourtant, je doute, il est peu probable qu'elle ne change un jour.

Mon capital sommeil déjà bien entamé tire la sonnette d'alarme en même temps que l'arrivée de SMS de Baptiste et d'Isaure.

Deux salles, deux ambiances.

 Baptiste : Devine qui m'a demandé ton numéro de téléphone ?

 Ava : Le Ratatouille du taudis que tu m'as fait visiter tantôt?

 Baptiste: J'ai vu clair dans votre petit jeu à toi et Thomas.

 Ava: Tu te fais des films.

 Baptiste: Dans le genre porno, carrément.

Non, non, je ne vais pas laisser s'emballer mon imagination.

Je chasse des images torrides de Thomas et moi de mon esprit et répond à Isaure.

 Isaure: Pourquoi je n'ai pas de mec ? Je suis si repoussante que ça ? J'ai le moral à zéro , copine. Encore un dîner familial catastrophique.

 Ava: Ils te reprochent quoi, cette fois-ci ? T'es une bombe, n'en doute jamais. Si la terre n'était pas peuplée de connards, ça se saurait. Utilise plutôt ton vibro.

 Isaure: Il est cassé.

 Ava: Mes condoléances.

Baptiste revient à la charge, quelle commère, ce gars.

Il a le mérite de me faire rire.

 Baptiste: Raconte, il est comment au lit ?

 Ava: Je ne me souviens de rien, à part son micropénis 

 Baptiste : Roooh !!! Toutes les images torrides que j'ai de lui viennent de s'envoler d'un seul coup. Bravo ! Bon tu vas tenter quelque chose ?

 Ava: Vu son attitude, laisse tomber.

 Baptiste: Coup classique. L'indifférence est égale au désir. CQFD.

 Ava: Rappelle-moi de ne jamais consulter chez toi si jamais tu t'installes comme psy.

Isaure me répond.

 Isaure: Ils ont été comme d'hab. Chiantissimes. Tous les projecteurs du bonheur visés sur ma sœur qui attend son quatrième mouflet. Elle veut quoi ? Repeupler la terre?

 Ava: Marraine cette fois?

 Isaure: Même pas. Tant pis, ça ne m'empêchera pas de filer des capotes aux trois gamins quand ils seront ados. Mon frère a eu droit à des congrats pour avoir été promu PDG. Lui, il a un boulot stable, tu vois, pas comme le mien qu'ils qualifient de passe-temps. Sans oublier, que tu m'exploites dans ta boutique.

 Ava: Un véritable tyran.

 Isaure: Ouais. Enfin bref, demain je passe prendre ma robe chez Sweetie. On se voit samedi soir à l'Hôtel Prestige pour la soirée de gala. Je te laisse, je suis crevée.

 Ava: Ok. Que la force soit avec toi pour tes deux dernières journées de shooting.

J'ai à peine le temps de reposer mon téléphone qu'il se met à vibrer.

 Baptiste: Vilaine ! Sinon, Thomas est trop canon. Ne me dis pas le contraire. Je te voyais baver dessus. C'était tellement intéressant. Si tu crois que je n'ai rien vu. Vous êtes faits pour être ensemble. Par contre, tiens moi au jus pour la vente du resto.

 Ava: Laisse- moi le week-end.

 Baptiste: T'abuses.

 Ava: Juste pour le faire chier.

 Baptiste: Je serai témoin à votre mariage, alors. Je te laisse. Mon mec est là et je t'assure que son sexe n'a rien de mini. On se voit samedi à la soirée de gala.

Je termine la conservation en saluant Baptiste et ricane toute seule.

L'un comme l'autre sont terribles, pas étonnant que je les apprécie tous les deux.

Les paupières lourdes, je quitte le salon pour ma chambre et enfile mon pyjama.

Je m'installe dans mon lit, prête à m'endormir quand mon téléphone émet encore un bip.

 Adèle: Merci.

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Hello,

Petite parenthèse.

Merci d'être toujours là, c'est que l'histoire te plait.

Tes impressions sur ces 12 chapitres ?

Que penses-tu d'Adèle et des autres personnages ?

Lequel préfères-tu et lequel détestes-tu ?

Dis-moi tout en commentaire :-).

Pour que l'histoire gagne en visibilité, n'hésite pas à voter en début de chapitre ainsi tu ne risques pas d'oublier.




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