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Chapitre 2

15 mai 1943, 1h28

Chère Marie, cela fait maintenant plus d'un mois que je n'ai pu vous écrire, si vous saviez comme le fait de ne pouvoir vous exprimer ces mots fut éprouvant pour mon moral. Je devais rester prudent, car, ces derniers temps, les geôliers étaient de plus en plus sur leurs gardes. En effet, il y a quelques semaines, l'un des prisonniers s'est échappé. J'ignore comment il s'y est pris, d'ailleurs je pense que tout le monde l'ignore car, dans le cas contraire, il y aurait sûrement eu plus d'un détenu à s'évader.

Cependant, j'aurai aimé être en mesure de vous apporter plus d'une bonne nouvelle, malheureusement ce n'est pas le cas. J'avais un compagnon dans cet enfer, un déporté avec lequel je m'entendais plutôt bien. Un dénommé Georges. Il était détenu ici depuis bien plus longtemps que moi, en fait, je crois qu'il était ici depuis le début de la guerre. Enfin, si j'ai bien compris, car il parlait avec un étrange accent. Un accent du sud, je pense. Et bien, cet homme est tombé malade il y a quelques jours. Je ne sais pas de quel mal il s'agissait. Une bronchite peut-être, ou une pneumonie. En tout cas, il toussait et avait du mal à respirer. Alors, les Nazis l'ont pris et amené à l'infirmerie. Les portes se sont refermées dans un bruit sourd. Tous les prisonniers ont retenu leur souffle, car personne ne revient de l'infirmerie, à moins que ce ne soit les pieds devant. Nous avons entendu un hurlement, un cris terrible, inhumain. Comme le gémissement d'un animal qu'on égorgerait. S'en est suivi un silence de pierre, un silence qui nous a fait froid dans le dos. Car nous savions tous ce que signifiait ce silence. Chacun a alors pris son bonnet et l'a placé contre son cœur en signe de deuil. Le temps était comme suspendu, arrêté par un déchirement mutuel. Mais cet instant a vite été rompu par les beuglements des Boches qui nous criaient de leurs mots barbares de retourner au travail.

Le soir venu, je suis retourné voir ma rose. Un de ses pétales noirs était tombé. Ce n'était pas la première fois, en effet, il y a trois jours, un de mes compagnons est tombé pendant qu'il travaillait. Et quand je suis allé observer ma fleur, elle avait perdu un pétale. De la même manière,hier, un des prisonniers de mon dortoir est parti durant la nuit. Et le matin, un autre des pétales était sur le sol. Comme si elle mourrait un peu plus à chaque fois qu'un des détenus perdait la vie. Comme si elle vivait avec nous, souffrait avec nous, et mourrait avec nous.

J'espère pouvoir bientôt vous écrire une lettre et vous apporter de meilleurs nouvelles.

Je rêve chaque nuit de me retrouver à nouveau auprès de vous.

Votre fiancé qui vous aime,

Charles

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18 mai 1943, 23h07

Chère Marie, c'est endeuillé que je vous écris aujourd'hui ces mots. Car, ce matin, les Boches ont voulu donner un exemple de ce qui arriverait à celui qui osera mettre un pied dans le « ravin de la mort » (c'est ainsi que nous appelons le bas-fond qui se trouve à l'Est du camp et qu'il est strictement interdit de franchir). Ils ont attendu que l'un des prisonniers les plus faibles passe près de la crevasse pour l'y jeter sans aucun scrupule. Les gardes l'ont alors attrapé pour le maintenir dans le ravin et les sentinelles ont soudain braqué leurs fusils sur lui. Les geôliers ont ensuite ordonné que chacun de nous se rassemble devant le détenu condamné. Puis, après s'être assuré que tous les prisonniers étaient arrivés, le capitaine a donné l'ordre de tirer. Les gardes qui retenaient le pauvre homme se sont rapidement écartés et les balles ont fusées. Enfin, le corps de cet innocent s'est effondré, complètement criblé de trous. Il y avait du sang, beaucoup de sang. C'était horrible.

Ce n'était pas la première fois que cela arrivait. Les gardes prennent comme un malin plaisir à torturer physiquement et psychologiquement leurs prisonniers. Mais, à côté de la vie que nous menons dans le camp, la mort s'offre à nous comme un cadeau du ciel. Donc, au final, nous pouvons considérer que les Nazis ont eu un élan de pitié pour ce pauvre détenu.

En ce qui me concerne, je pense que je ne suis pas trop à plaindre : je résiste mieux que la plupart des autres prisonniers, je suis moins maigre que la moyenne et j'ai encore assez de force pour travailler. Ceux qui n'en sont plus capables sont éliminés sur le champ ou bien finissent comme le pauvre homme dont je vous ai parlé.

J'espère vivre assez longtemps pour vous revoir.

Votre fiancé qui vous aime,

Charles

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