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7. La dernière Résolution

« Amour ? Création ? Désir ? Étoile ? Qu'est cela ? » – Ainsi demande le dernier homme et il cligne de l'œil. La terre sera alors devenue plus petite, et sur elle sautillera le dernier homme, qui rapetisse tout. Sa race est indestructible comme celle du puceron ; le dernier homme vit le plus longtemps.

« Nous avons inventé le bonheur, » – disent les derniers hommes, et ils clignent de l'œil.

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra


Il se réveilla assis sur une chaise, dans un couloir sordide, aux murs décrépis parsemés de pans de tapisserie à moitié arrachés, plancher vermoulu sous ses pieds.

« Salut, camarade, dit Igor en lui faisant une tape sur l'épaule. Toujours aussi sympa, le gars ?

– Qui ça ?

– Ben... le gars.

– Je suis revenu de l'Enfer ?

– Ouais, tu es surtout revenu à tes esprits. »

Igor était lointain. Akin n'avait plus qu'à l'esprit le visage de Mélodie et ses yeux. Lui restait-il encore ses yeux ? Il fit un effort considérable pour s'en souvenir. Ils étaient bleus. Ils étaient bleus. Il se répéta cela pendant une bonne minute.

« Bon, salut, dit Igor, il faut quand même que tu te débrouilles.

– Lucifer est censé m'indiquer le chemin à suivre pour la retrouver.

– Ouais, ce doit être quelque part dans ta tête, alors. Bon courage, mon gars, c'était un plaisir. Ça fait du bien de rencontrer une âme fraîche. »

Il s'éloigna dans le couloir. Les carreaux sales d'une grande fenêtre, sur la droite, projetaient sur le plancher un damier jaunâtre. Igor évita les taches de lumière en passant.

Akin, lui, savait qu'on l'attendait derrière la porte. Il était temps de prendre congé.

***

Le médecin était debout face à la fenêtre. Il avait changé de bureau, puisque le précédent avait pris l'eau. Mais l'organisation de la pièce était la même.

« Je ne suis jamais allé dehors, dit-il. Il ne vaut mieux pas sortir dehors. »

Puis en tournant la tête vers Akin :

« Vous avez quelque chose à me vendre ?

– Sinon quoi ?

– Sinon, l'inconnu.

– Je n'ai rien pour vous. Je n'ai pas de personnalité et les seuls souvenirs qu'il me reste me sont trop précieux.

– Vous êtes fatiguant. »

Il alla s'asseoir en regardant ses ongles.

« Vous a-t-on demandé votre avis, à un seul moment, depuis que vous êtes en cavale ? Vous êtes un individu inadapté à ce monde. Il ne vous est pas venu à l'esprit que vous étiez fait pour rester dans cet hôpital ? Tout comme certains sont faits pour vivre à la ville et d'autres destinés à rester à la campagne ?

– Je ne crois pas à ce que vous dites.

– Les forces de l'univers sont irrépressibles.

– Si je décide de partir d'ici, je peux. Vous ne pourrez pas m'en empêcher.

– Vous pouvez toujours essayer. Mais il faudrait s'accorder sur le pourquoi. »

Le médecin fit rouler ses yeux derrière ses lunettes, et reprit :

« Vous cherchez Mélodie. Soit. Mais elle, elle ne sait même pas que vous la cherchez. Vous connaît-elle ? Elle vous a sans doute déjà oublié, vous savez mieux que personne que la mémoire est volatile. Vous pourriez passer outre tout cela. En fait, ce qui compte pour vous, ce n'est pas ce qui lui arrive, mais ce qui vous arrive. Ce qui compte pour vous, c'est que vous la retrouviez. Mais vous ramenez tout à vous. Ce qui est normal, nous faisons tous ça. Vous vous servez d'elle. C'est un prétexte. »

Akin regarda le sol.

« Gagnez du temps, mon brave. Passez outre vos constructions mentales bancales, mettez un terme à tout ceci dès maintenant, remplacez votre pseudo-enchantement par une bonne dose de surmoi, et tout ira mieux. Je suis votre médecin. Je ne suis pas ici pour vous vampiriser, je suis ici pour vous aider. »

C'est comme ça que cela va se finir. Mélodie sera devenue un rêve, emporté par le reste du monde. De tout ceci il ne restera que le vide, sans que je sache d'où il provient.

Il eut tout à coup l'impression de ressentir quelque chose qu'il pouvait nommer mélancolie. Tout à coup, les murs de la pièce lui semblèrent tristes, et il n'était pas jusqu'au lustre du plafond dont les pampilles de cristal étaient comme autant de larmes figées.

Pourtant, il restait encore ses yeux.

Il y avait aussi la promesse de Lucifer, la possibilité de la retrouver.

Les pensées d'Akin se balançaient comme le ressac. D'un côté, l'envie violente de tout arrêter et de reprendre une vie normale, de rester dans un environnement confinant et rassurant. Et instantanément, la peur du monde extérieur était balayée par l'impression d'un devoir à accomplir. Un accord tacite passé avec lui-même, au moment où il était sorti de sa chambre d'hôpital.

Même si elle est absurde, je ne peux pas abandonner la seule chose qui me maintient en vie.

Oui, mais que représente Mélodie pour toi ? Même plus un visage. Plus que deux yeux bleus, et une vague impression de vide. La mélancolie.

« Je m'en vais, déclara-t-il d'un air décidé.

– Je vous conseille toujours de rester ici, dit le médecin, en clignant de l'œil. Pour vous, je peux réinventer le bonheur. Je peux expurger votre souffrance. Je peux combler votre vide, fût-il le tonneau des Danaïdes. Nous avons inventé des divertissements plus grands.

– Il n'est plus question de souffrance, dit Akin entre ses dents. Et quand bien même j'en garderai avec moi, elle ferait partie de moi comme les battements de mon cœur. Votre cœur à vous ne bat plus, n'est-ce pas ?

– C'est ridicule », dit le docteur.

Akin sortit en claquant la porte, indifférent à ses imprécations.

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