Quelques heures plus tôt, bien avant cette tragédie:

Demain, on part à nouveau au front. Moi, et toute la bande. Nous sommes passé par tellement d'épreuves... Chacun a ses propres raisons de s'être engagé. On est peut être différents sur beaucoup de chose... Mais ce dont je suis sûr, c'est que chacun ici présent, dans cette tente, est prêt à mourir pour son voisin. Les liens que nous avons fondés sont tels que nous en avons même oublié qu'une fille est parmi nous. Une fille ne peut pas être soldat et pourtant, Alya est à côté de moi, assise sur une bûche, en train d'écrire une lettre. Dehors, Nathan et Luc préparent le feu pour que notre cher cuisinier puisse s'abandonner à sa passion. John... Ce gars a toujours voulu être cuisinier... Malheureusement, il se retrouva ici. On ne sait pas exactement ce qu'il s'est passé... Il est assez discret là-dessus. Mais toujours est-il que je lui fais pleinement confiance. Comme à tous les autres d'ailleurs.

"Lorne! Reviens ici que je t'étripe!" cria soudainement une voix alors que le bruit d'affaires qui tombent se fait entendre.

Je me retourne et vois Alya poursuivre l'éternel farceur. Qu'a-t-il encore fait celui-là?

"STOOOOOOOOOOOOP!!!"

Boum!

Oh oh... Ça sent mauvais ça....Lorne et Alya se sont cognés à la charrette de nourriture et ont renversé son contenu.... De un, John qui allait s'en servir, est rouge de colère, de deux, tout le monde avait faim mais on n'a plus rien à manger. Sauf si on agit comme des soldats et qu'on mange ce qui s'est mélangé avec la boue du terrain. C'est d'ailleurs ce qu'on fit. Nos estomacs criant famine et cela fait quelques jours qu'on a plus rien à se mettre sous la dent. Ces provisions étaient et sont toujours la bienvenue dans la garnison. Enfin... Ce qu'il en reste. Il ne reste plus que la bande des copains ainsi qu'une trentaine d'autres soldats. Bien entendu, on sait que nos alliés sont à quelques kilomètres de là, c'est d'ailleurs la seule chose qui nous empêche de fuir. Non, pardon, nos familles aussi nous en dissuadent. Car avec la prime qu'on reçoit chaque mois, on peut subvenir à leur besoin.

"N'allez pas vous plaindre! C'est votre faute si on est obligé de manger cet immondice." dis John en servant une soupe à l'allure suspecte.

"Lorne, la prochaine fois ne fais rien, ça sera bénéfique pour tout le monde..." soupira Nathan en regardant son bol d'un air dégouté.

"Mais... Vous savez bien que je ne tiens pas en place quand je sais qu'on part au combat le lendemain!"

"Il n'y a pas de quoi s'en réjouir." contra Alya.

"Vous savez tous qu'il n'est pas joyeux mais nerveux... La guerre, on sait depuis bien longtemps que ce n'est pas un jeu. On a perdu trop de camarades pour ne pas s'en souvenir."

"Wow... Tu as le chic pour plomber l'ambiance, Aizel" intervint Nathan en se retournant vers moi.

"Je ne fais que dire la vérité, je ne vois pas le problème...." me défendis-je.

"Le problème c'est qu'on aurait besoin d'un remontant, pas de quelqu'un qui nous rappelle qu'on est les proies de la politique."

"Relax les gens... Demain, on défonce tout le monde, on empoche notre argent, on fini cette guerre vite fait bien fait, et on revient chez nous!" s'exclama Lorne en se levant, poing en l'air.

"Tu as le don de rendre tout simple..." dit Alya en esquissant un sourire en coin.

Le farceur de la bande se frotta le nez, l'air fier.

"Ce n'était pas un compliment, idiot." fit-elle remarquer.

La tête de Lorne se décomposa et tout le monde se mit à rire, moi y compris. Un petit moment de détente... Cela faisait longtemps qu'on n'en avait pas eu. Simplement entre nous. Nous sommes nous-même et on ne se juge pas.

"Lorne a raison sur une chose... On va la gagner cette guerre! Et vous tous, vous avez interdiction de mourir avant moi, c'est compris?" dis-je en les regardant dans les yeux l'un après l'autre.

"Tsk... Tu nous prends pour qui Aizel? On n'est pas faible comme toi!"

"Luc... Tu ne perds rien pour attendre... Je te jure que sitôt la bataille de demain fini, je t'étripe!"

"Je serais curieux de voir ça..."

"Les gars... Cessez un peu vos chamailleries! On n'est pas à la maternelle mais sur un champ de bataille! Ne surestimez pas notre adversaire, d'après les éclaireurs envoyés, ils sont bien organisés!" intervint Nathan.

"Oui, mais nous on a la force!" s'exclama Lorne, excité.

"C'est sûr! Et on peu compter sur Aizel pour nous couvrir en cas de besoin, il est trop balèze, c'est abusé." dis Alya en me donnant une grosse claque sonore sur le dos.

Mais... Ça fait mal!

"J'ai pourtant cru entendre tout à l'heure que j'étais le plus faible de vous tous... J'ai du mal entendre...' dis-je en faisant mine de me nettoyer les oreilles.

Tout le monde se regarda. Et bientôt Luc fut la cible de nombreux regards accusateurs.

"Euh... Hem... Pardonnez moi ô preux soldat Aizel, je me suis voilé la face et suis sorti du droit chemin pendant quelques instant.... Veuillez me pardonner..." dit Luc en faisant la révérence.

"Cesse donc de faire le pitre et mange, crétin." lui dis-je en lui décoiffant les cheveux affectueusement.

Et pendant toute la soirée, on a discuté. Demain, il faudra se lever tôt. Pourtant, personne ne voulait aller se coucher. Car au fond de nous, on savait que le combat du lendemain ne serait pas habituel. Ils sont bien plus forts que ceux qu'on a bien pu affronter les jours précédents.

Personne ne voulait aller se coucher.... Car au fond de nous, on savait que la bataille de demain pourrait bien être notre dernière. Car on savait que ce soir pourrait bien être la dernière fois qu'on se parle tous au complet. Demain, on jouerait notre vie.

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Voilà, j'espère que cette suite vous a plu^^

Si vous voulez plus, n'hésitez pas à me demander!