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- Chapitre 30 - Confiance

J'arrivais au rez-de-chaussée, légèrement maquillée et sac en main. Matthias était au bar de la cuisine, il fumait une cigarette en m'attendant.

- On y va ?

Mon cavalier se levait puis s'avançait vers moi, je prenais son bras, nous nous dirigions vers la porte d'entrée. Nous montions dans son 4x4 puis nous quittions la propriété.

- Le gala est en ville ?

- Oui, au fait, il y a quelque chose que je ne t'ai pas encore dit.

Je tournais la tête vers lui.

- Quoi donc ?

- On a découvert qu'il y avait une taupe dans nos rangs, cette soirée est en fait un prétexte pour la démasquer.

- Quoi ? Comment ça ?

- Seuls les plus hauts gradés sont au courant du piège qu'on va lui tendre. Quand on sera dans la salle de réception, ne sors dehors sous aucun prétexte, il y aura surement les S.S.S caché, prêt à nous tendre une embuscade.

- Super, et tu n'as pas jugé bon de me laisser à la maison ? Après tout ce que j'ai vécu à cause des South Side je-ne-sais-plus quoi !

- Il ne fallait pas qu'il y ait de soupçons, s'il manquait un seul membre des B.A, la taupe aurait compris qu'il se tramait quelque chose.

- Et alors ? Tu aurais au moins pu me le dire plus tôt ! Et puis je ne suis pas un membre de ton gang moi je te rappelle !

- C'était quand même trop risqué.

Je grognais dans ma barbe et m'enfonçais un peu plus dans mon siège, je croisais les bras sous ma poitrine puis regardais le paysage. Le ciel commençait petit à petit à s'assombrir. L'éclairage de la ville était déjà allumé et les touristes se rassemblaient dans les bars et dans les restaurants les plus prisés. Après quelques minutes en voiture, Matthias coupait le moteur sur une place de parking dans un lieu totalement désert et à l'écart des éclairages de la ville. Il n'y avait aucune autre voiture à l'horizon.

- Je le sens vraiment pas Matthias.

- J'ai tout prévu ne t'en fait pas, on à pris des dispositions pour pouvoir sortir sans encombre, il y aura néanmoins une fusillade. Tiens, au cas où.

Matthias me tendait une arme à feu. Je passais mon regard de Matthias à cette arme plusieurs fois.

- Tu es sûr de toi ?

- Oui, prends-la.

Je prenais l'arme sans hésiter et la rangeais discrètement dans mon sac.

- Prête ?

- Prête si tu es prêt.

Matthias hochait la tête une dernière fois avant que nous sortions du véhicule. Il verrouillait son 4x4 puis s'avançait vers moi. Je prenais son bras en soufflant, je n'avais plus envie d'aller à cette soirée, mais je n'avais plus le choix. Je pensais que pour une fois, on pourrait enfin passer du bon temps en compagnie de tout le monde sans qu'il y ai d'accroc. Nous traversions la route puis arrivions devant l'entrée d'un bâtiment, nous entrions en silence. Je n'osais rien dire de peur que quelqu'un ne nous épie et entende ce que l'on dise, on devait faire comme si tout allait bien. Une fois à l'intérieur nous nous avancions vers l'ascenseur. Matthias appuyait sur le bouton du cinquième étage.

- Cette fois ne te saoul pas, d'accord ?

- Oui, je comptais rester sur le qui vive de toute façon.

- Bien, et ne parle à personne de ce que je t'ai dit dans la voiture, comme je te l'ai précisé, seuls une poignée de personnes sont au courant de ce qui se trame.

- D'accord, mais tu ne m'as pas dit comment vous comptiez démasquer le traître ?

Matthias allait me répondre, mais au même moment, la porte de l'ascenseur s'ouvrait sur une grande pièce avec peut-être plus d'une cinquantaine de personnes. Je tenais toujours le bras de Matthias, on s'avançait dans la salle de réception du gala ensemble, je scrutais chaque personne, l'ennemi pouvait se trouver n'importe où. Il y avait un fond musical d'ambiance, et une atmosphère plutôt détendue, à première vue le gala avait l'air d'être conviviale et sympa.

- Bonsoir Matthias, comment vas-tu ? Nous interpellait un homme d'environs la quarantaine.

- Thomas, ça faisait longtemps qu'on ne t'avait plus vue, ta mission s'est bien passée ? Répondait mon cavalier en s'approchant.

Ce Thomas n'avait pas l'air d'être un méchant, au contraire, en plus il semblait bien connaître Matthias.

- Au fait, il faudrait que je te parle en privé. Thomas me lançait un regard discret, je comprenais que j'étais de trop.

- Ok, je vous laisse, amuse toi bien.

J'embrassais Matthias sur la joue puis les laissais entre eux. Je remarquais qu'il y avait plusieurs enfants qui couraient partout, j'étais consternée de voir qu'il y avait des enfants alors que l'endroit était totalement piégé par les South Side Squad, c'était totalement inconscient de laisser des enfants ici. Mais bon, d'après Matthias ils avaient tout prévu. Je lui faisais entièrement confiance.

- Lucie !

Je me tournais pour faire face à Lorenzo.

- Tu vas bien ? Me demandait-il en me faisant une brève étreinte.

- Oui ça va, et toi ? Tout ce passe comme tu veux ?

- Oui, je suis content de te voir ici, je pensais que tu ne viendrais pas après ce qu'il s'est passé au Miracle Juice.

- Alors tu as vue ce qui s'est passé ?

Lorenzo passait sa main sur sa nuque.

- En fait, tout le monde à vue, mais on à fait comme si rien ne s'était passé.

- Je comprends, vous avez bien fait, mais c'est réglé maintenant. Matthias à du vous mettre au courant.

Lorenzo hochait la tête de haut en bas.

- Le gang dont elle faisait partie ne devrait pas vous soupçonner. Me rassurait-il d'une voix confiante.

- De toute façon ils n'ont aucune preuve que c'est nous qui l'avons... Quik !

- C'est sûr, je suis content que tout soit rentré dans l'ordre.

- Oui moi aussi ! Cette femme était vraiment une vipère.

- Je ne la connaissais presque pas, mais je te crois, j'ai vu certaines choses moi aussi... Au fait, Henry voulait te voir il me semble, il est près du mur, là-bas.

Je regardais dans la direction que pointait Lorenzo. Je repérais Henry discutant avec deux hommes, à ses côtés se trouvait une petite fille qui lui tenait la main.

- D'accord, merci Lorenzo. On se revoit plus tard, n'abuse pas sur l'alcool ok ?

- Je devrais plutôt te retourner le conseil ! Il souriait amusé, ne comprenant pas la réelle raison de ma prévention envers lui.

Je laissais mon ami là et marchais en direction du boss. Il m'intimidait déjà quand j'ignorais de qui il s'agissait, mais alors maintenant, c'était double fois pire. J'arrivais à sa hauteur, je n'osais pas m'imposer entre lui et les personnes avec qui il parlait, j'attendais là quelques longues secondes, gênée, puis Henry me remarquait enfin.

- Lucie, je suis content d'enfin te voir et de pouvoir enfin avoir une vraie discussion avec toi.

- Oui, moi aussi...

Ses deux amis nous laissaient seuls. La petite fille me regardait en se cachant derrière Henry. Je lui souriais légèrement.

- Papa, c'est qui la dame ?

- Elle s'appelle Lucie, c'est l'amie de Matthias.

- Je peux aller jouer s'il te plaît ?

- Vas-y ma puce.

La petite me lançait un dernier regard puis partait en courant vers les autres enfants.

- Lucie, Matthias m'a confié que vous étiez devenu assez proche. Est-ce également ton point de vue ?

Henry allait droit au but, je ne m'attendais pas à ça.

- C'est exact, monsieur.

- Appel moi Henry, ce sera plus simple.

- D'accord monsieur, heu... Henry !

- J'ai besoin de savoir, tiens-tu réellement à lui ?

- Oui, bien sur que oui.

- Comment pourrais-tu me le prouver ?

- Je... J'en ai aucune idée.

Pourquoi me faisait-il un interrogatoire sur ma relation avec son bras droit ?

- Ce n'est pas grave, retiens bien ça ma petite, maintenant tu fais partie de la famille, ne nous déçois pas, sinon je chargerais Matthias de t'éliminer de ses propres mains, est-ce bien clair ?

- Oui, tout à fais.

J'en avais des frissons, je ne dirais pas qu'il me terrorisait, mais il faisait néanmoins son petit effet. Il était intimidant comme personnage. Il se mettait soudainement à sourire, ça contrastait avec son expression sévère d'il y a quelques secondes.

- Je suis content qu'il ai enfin trouvé quelqu'un de bien. Prend soin de lui.

- Je ferais de mon mieux.

- Allé, va le retrouver.

- À vos ordres.

Je n'osais pas le contredire, je me tournais et marchais sans pour autant savoir où était Matthias. Je n'avais jamais vu autant de membre des B.A au même endroit, je me sentais à moitié en sécurité, mais la menace présente à l'intérieur comme à l'extérieur de ses murs planait toujours. En regardant vers le buffet pour voir si Matthias y était, je croyais apercevoir un démon de mon passé. Un flash de cette ruelle me revenait en mémoire. Je n'y prêtais pas plus attention et tournais la tête, Matthias était près de moi.

- Tout vas bien ? Me demandait-il.

- Je viens d'avoir une étrange conversation avec Henry... lui avouais-je, la façon et les choses qu'il m'a dites ressemblaient beaucoup à un père soucieux envers son enfant.

Mon cavalier passait simplement sa main dans mon dos, m'attirant un peu plus vers lui.

- Nous sommes tous une famille.

Henry avait fait la même remarque, mais je voulais en être certaine du point de vue de Matthias, il m'importait bien plus que celui du boss.

- Et à tes yeux, j'en fais partie ?

- Pas seulement qu'à mes yeux.

Je hochais ma tête avec légèreté, je me sentais bien à ses côtés, je n'aurais jamais imaginé penser ça un jour. Au début je ne broyais que du noir, mais j'avais appris à voir la lumière entre ce que je croyais être juste et injuste. Mes perceptions de ce monde s'étaient totalement inversées.
Je fronçais les sourcils et tournais soudainement la tête vers le buffet, là où j'avais cru apercevoir un visage familier, cette pensée intrusive n'arrêtait pas de venir m'embrouiller l'esprit. J'étais pourtant sûre et certaine que j'avais eu une hallucination, cette histoire était bien trop vieille et le monde ne pouvait pas être si petit. Je ne cessait de scruté la foule avec attention, je reconnaissais certains visages que j'avais aperçu à la dernière soirée, d'autres que je connaissais un peu mieux, mais celui qui avait troublé ma psyché était hors de vue.

- J'ai besoin de prendre l'air. Informais-je à Matthias, confuse.

Il ne devait probablement pas comprendre mon soudain changement de comportement, je ne me sentais pas très bien. Mon cavalier hochait simplement la tête avant de m'orienter vers le balcon.

- Qui est-ce que tu cherchais dans la salle ?

- Rien, je crois... que j'essayais de chercher le traitre. Vous n'avez aucune idée de qui ça peut être ?

Il fronçait un instant les sourcils, sa mâchoire se crispait. J'essayais de changer de sujet, je me faisais probablement des idées.

- Pas précisément, ceux qui ont été recruté il y a moins d'un ans sont la liste des suspects.

Je passais ma main sur mon front, malgré sa présence à mes côtés, mes pensées n'arrêtaient pas de divaguer, je n'arrivais pas rester concentrée sur ses paroles.

- Ok, hum, tu peux discrètement me les montrer ? Il y en a beaucoup ?

Matthias remarquait mon manque d'attention, il n'arrêtait pas de me regarder avec des yeux suspicieux.

- Dit-moi qu'est-ce que t'as ? Il paraissait être inquiet, je l'étais bien plus, mais sans réellement savoir pourquoi.

Je l'écartais de mon champ de vision, je devenais obsédé par ces souvenirs qui venaient de refaire surface. Il était dans la pièce, je n'aurais pas pu halluciner sa présence alors que mon corps entier me criait alerte.

- Lucie ?

Je parcourais une énièmes fois la salle de réception du regard, le brouhaha ambiant devenait soudainement plus fort. Ma concentration était imperturbable. Je devais être sûre de ce qu'avais cru voir. Mon regard s'arrêtait enfin. Ma respiration s'accélérait, je pouvais sentir mon coeur tambouriner dans ma poitrine. Je me sentais prise au piège, mes pensées affluaient par centaine et ma perception des choses se formaient puis se déformaient. Que devais-je faire ? Je ne pouvais certainement pas ignorer ce que je savais, ce que j'avais vécu. Mon corps me criait d'agir, de faire quelque chose, mais je restais figée. Il discutait en riant à gorge déployée, je l'observait encore une bonne minutes avant que Matthias réussisse à me sortir de cet état d'hypnose dans lequel j'étais piégée. Il prenait mes mains dans les siennes et venait se placer devant moi, obstruant ma vision.

- Qu'est-ce que t'as bon sang ? T'as vu un fantôme ou quoi ?

Il ne croyait pas si bien dire.

- Il est là, il est dans la pièce. Je dois le tuer de ma main pour ce qu'il a fait.

Le brun fronçait les sourcils et serrait un peu plus ses mains, exerçant une pression, une douleur que j'ignorais. Ses yeux, soucieux de mon état second, me scrutaient avec minuties.

- Qui est là ? Demandait-il fermement.

Je restais silencieuse quelques longues secondes, cherchant la réponse adéquate.

- Lucie, ressaisi toi, dit moi ce qu'il y a ?

Je relevais les yeux, soutenant son regard. Je prenais une grande inspiration avant d'expirer calmement tout l'air que j'avais contenue dans mes poumons. La présence de Matthias réussissait à m'apaiser, mais je savais que ça n'allait pas durer. J'avais des envies de meurtre à combler.

- Il s'appel comment ? Le type qui mange les pistaches avec son polo vert ?

Matthias, bien qu'il ne devait rien comprendre, pivotait son buste vers la salle de réception. Toujours le regard rivé sur ma cible, il me répondait :

- Dit moi ce qu'il y a Lucie, tu m'inquiètes.

- Donne moi son prénom. J'avais une assurance que je ne me connaissais pas.

Matthias se retournait vers moi, sa mâchoire était serrée et son regard aussi sérieux que d'habitude.

- Simon.

J'avalais ma salive avec dégoût.

- C'est lui. C'est le traitre, je vais le tuer. Finissais-je par annoncer avec rancoeur.

Alors que j'allais sortir l'arme de mon sac, Matthias m'en empêchait. Il aurait pu me briser le poignet, mais sa force ne valait pas la haine que je ressentais.

- Lucie, qu'est-ce que tu fais ? T'es folle ?

- Je te dis que c'est lui, laisse moi en finir.

Mes souvenirs remontaient de plus en plus, ce salaud devait mourir. Il m'avait fait vivre un cauchemar et s'il pensait s'en tirer comme ça, il ne connaissait pas la Lucie que j'étais devenue.

- Je vais me le faire Matthias, je vais me venger. Laisse-moi faire. Continuais-je d'un ton sévère, la rage prenait place.

Matthias me tenait fermement, m'empechant tout mouvement brusque.

- mais qu'est-ce que tu racontes ? C'est impossible que tu le connaisses Lucie.

Matthias regardait autour de nous, nous étions seuls sur le balcons.

- Et pourtant... Je vais l'éliminer maintenant, lâche-moi avant qu'il ne me voie. Je soutenais son regard avec férocité.

- T'es pas possible, viens par là.

Matthias me tirait par le bras dans le sens opposé où je voulais aller, m'entraînant plus loin sur le balcon.

- Tu vas me dire ce qu'il y a maintenant ou tu préfères que je t'y force ? Sa voix était calme mais bien plus ferme que tout à l'heure, il commençait à s'impatienter.

J'aurais aimé tout lui dire, avec des mots exacts, mais je ne pouvais pas. Si je lui décrivais ma rencontre avec ce dénommée Simon, je sentais que mon coeur allait lâcher.

- Ce monstre, ce Simon, tu le connais bien ?

- Je le connais depuis peu, il a rejoint le
gang il y a quelques mois. C'est un membre ressent, et putain arrête de tourner autour du pot et dis moi c'est quoi ce bordel !?

- C'est lui le traitre, j'en suis sûre Matthias. Tu n'as pas le droit de me demander comment je le sais. Je le sais, c'est tout. Et dire que tu voulais qu'il vienne à la maison me protéger, murmurais-je avec mépris.

- Lucie, il faut m'en dire plus, qu'est-ce qu'il t'a fais pour être dans un état pareil ? Il essayait de se calmer mais je sentais son impatience bouillir en lui.

J'étais prête à exploser, à lui crier ce qu'il m'avait fait à moi et probablement à d'autres, la tension et la rage que je ressentais allaient exploser si je n'extériorisais pas rapidement.

- Il t'as fait quoi ? Dis-moi tout. M'intimait-il de lui avouer.

- J'avais 18 ans quand ça s'est passé.

- De quoi ? Il s'est passé quoi ?

Les flashs de cette fin de journée me revenaient en mémoire, le moment où il me bloquait sous son répugnant corps, dans cette petite rue à l'abri des regards, quand il m'avait enlevé mon sous-vêtement, puis le moment où je n'avais plus la force de crier tellement il m'avait brisée...

- Il m'a... murmurais-je en expirant lentement, il a fini ce que Royer avait commencé.

Le regard de Matthias changeait, il restait pourtant impassible, il me regardait lutter pour ne pas craquer, je croyais que cette histoire était restée derrière moi il y a longtemps, mais revoir mon agresseur ici et maintenant me faisait l'effet d'un coup de couteau dans la poitrine. Matthias me blottissait contre lui sans ménagement. Je l'enlaçais, j'en avais bien plus besoin que je ne l'imaginais.

- J'en fais mon affaire, me murmurait-il dans le creux de l'oreille.

Je me séparais de lui en hochant la tête. Il n'avait sans doute pas bien saisi, je devais moi-même m'en occuper. Je voulais le voir mort de mes mains encore tachées par son sang.

- Dis-moi pourquoi tu penses qu'il s'agit de la taupe ?

- Une intuition, je ne le pense pas, j'en suis sûre.

- D'accord, je vais aller voir Henry et lui en parler, tu restes à avec moi quoi qu'il arrive. 

- Je te suis.

Matthias me prenait la main puis entrait à l'intérieur. On traversait la salle jusqu'à arriver devant Henry, il discutait avec Enckell.

- Bonsoir vous deux, vous portez vous bien ? Nous demandait Enckell sans s'imaginer la raison de notre arrivée vers eux.

- Oui ça va, lui répondais-je l'air de rien, j'étais néanmoins bien moins enjouée que d'habitude.

- Enckell est dans le secret, m'informait Matthias, Henry, je crois que Lucie a trouvé le traitre, il s'agirait de Simon.

- J'avais déjà des doutes sur lui, lui confiait Henry, les tactiques des S.S.S ont radicalement changés quelques semaines après qu'il ai rejoint la famille.

- Plus aucun doute, dans ce cas, concluait Matthias, je m'occupe de lui personnellement, si tu n'y vois pas d'inconvénient ?

- Tu as le feu vert. Nous informait Henry.

- Lucie, reste avec Enckell.

- Hors de question. Je...

- Tu restes avec lui un point c'est tout ! me coupait-il brutalement.

Ma mâchoire se contractait. Nous nous défions du regard, avant que je n'avais eu le temps de répliquer, il s'était déjà éclipsé parmi la foule.

Je lançais un regard à Enckell, il me souriait légèrement, sûrement pour me rassurer. Mais j'en avais pas besoin. J'observais Matthias de loin, il s'approchait de la cible. Je le voyais sortir son arme et coller le canon contre les côtes de Simon, il lui murmurait quelque chose à l'oreille, puis nos regards se croisaient. Un frisson me parcourait lorsque ses yeux de profanateurs se posaient sur moi. Il affichait un sourire répugnant de satisfaction, puis il lui répondait quelque chose. J'aurais aimé entendre ce qu'il avait à dire. Quand les autres membres des B.A remarquaient ce qu'il se passait, il se reculaient tous de quelques pas puis braquaient leur arme en direction de Simon. Je trouvais ça incroyable, je ne m'attendais pas à ça, cette "famille" comme l'appelait Henry, était en fait très soudée, et même s'ils ne savaient pas ce qu'ils se passaient, ils agissaient comme s'ils avaient reçu un ordre.
Soudainement, Simon poussait violemment Matthias et sortait lui aussi son arme, il braquait d'abord Matthias qui avait rapidement reprit son équilibre, puis avant même qu'il ne puisse tirer, une multitude de coups de feu résonnaient dans la salle. Malgré les détonations résonnantes, je ne faiblissais pas et appréciait le spectacle : Simon tombait à terre. J'observais encore de longues secondes le corps encore chaud de cette pourriture, je m'en délectais. Je n'en voulais finalement pas à Matthias de m'avoir laissé avec Enckell car j'avais pu apprécier son assassina du début à la fin. Sans en rater une miette. Je reprenais petit à petit mes esprits, revenant dans le moment présent.
Je me précipitais vers Matthias.

- Tu vas bien, il ne t'a pas tiré dessus ? M'empressais-je de lui demander.

- Non ça va, les autres se sont chargés de lui à ma place, finalement.

Je tournais la tête, les membres de la "famille" rangeaient tous un à un leur arme, Matthias les imitait en rangeant la sienne à l'intérieur de son costume.

- C'est fini Lucie, il est mort.

- Oui, j'ai regardé. Il était de toute façon piégé, l'issue n'aurait pas pu être autrement pour lui.

- Il m'a avoué ce qu'il t'avait fait, il t'a tout de suite reconnue, j'ai aussi appris que c'était un tueur à gages pour les South Side Squad, tu avais raison.

- Oui, j'étais sûre qu'il était dans le camp des méchants.

Matthias fronçait ses sourcils le temps d'une seconde.

- Lucie, tu es consciente que nous aussi, on est les méchants ?

- Oui, mais vous... Vous avez des principes et des valeurs, pas comme eux.

- On n'en a pas toujours tu sais ?

- Je crois seulement ce que je vois.

- T'es vraiment têtue, allé viens on s'arrache d'ici.

Matthias prenait ma main dans la sienne pour se diriger vers l'ascenseur.

- Qu'est-ce que tu fais ? Tu veux partir ? Lui demandais-je pas très rassurée.

- On a coincé le traitre, on peut rentrer si tu veux ?

- Mais tu oublies qu'il y a les S.S.S qui nous attendent en bas ?

- Ne t'en fais pas pour ça, les autres s'en occuperont, Henry va les briefer sur la tactique qu'on a établie.

- Et comment on sort du bâtiment sans se faire tuer ? Et pourquoi tu ne restes pas avec eux ?

- Parce qu'à deux, on a réussi à coincer ce fils de pute. Tu me fais confiance ?

- Oui.

Il entrait dans l'ascenseur, j'entrais après lui. Il appuyait sur le bouton menant au premier.

- Alors tu n'as aucune raison de paniquer, on va sortir d'ici incognito tu vas voir.

On arrivait au premier, l'ascenseur s'ouvrait sur un couloir plongé dans la pénombre. Il me prenait la main puis s'avançait jusqu'à arriver devant une porte qu'il ouvrait. Nous étions maintenant dans une pièce non meublée, je ne voyais pas grand chose mais la lune arrivait à nous éclairer juste assez pour ne pas se prendre un mur.

- On peut allumer la lumière ? Demandais-je mal à l'aise.

- Non, on risquerait de se faire prendre. Tiens regarde, il y a des perruques, des vestes, des pantalons, des chapeaux et des lunettes. Change toi en essayant de ressembler à un sans abri ou quelqu'un d'ordinaire.

- D'accord.

Je me penchais et essayais de trouver des vêtements convenables pour qu'on puisse sortir d'ici en évitant les ennuis. Malgré la pénombre, je distinguais brièvement les différentes couleurs et la forme des perruques.

- Au fait, on est même pas sûr qu'il y ait les S.S.S dehors, si ?

- Non, on en sait rien, c'est une mesure de précaution.

- D'accord, alors j'ai espoir qu'il n'y ai personne.

- T'es prête ?

- Attends j'enfile encore la perruque et ce sera bon.

Je me penchais en avant afin de rassembler mes cheveux ensemble puis je les enroulais sur le haut de mon crâne et enfilais la perruque. J'espérais ne pas avoir un look trop voyant.

- Prête.

- On y va.

Je suivais Matthias, on sortait de la petite pièce où se trouvaient les déguisements puis nous avancions vers l'ascenseur, au lieu d'entrer dedans, Matthias ouvrait une porte sur le côté qui menait à des escaliers de secours. nous descendions les escaliers presque en courant sur la pointe des pieds, arrivé en bas, deux portes s'offraient à nous.

- On prend laquelle ?

- Celle qui mène à l'extérieur, on va sortir par-derrière.

Matthias poussait la lourde porte de secours, nous atterrissions dans une petite ruelle derrière le  bâtiment. On avait vraiment des dégaines propices à faire la manche. Matthias était vêtu d'un pantalon grisâtre et d'une veste à moitié déchirée et bien trop grande pour lui, il avait une fausse moustache, beaucoup plus velue que la vraie, il ne portait pas de perruque mais un chapeau de cowboy. Moi je portais un pantalon à carreaux délavé et un t-shirt beige en dessous d'une veste tâchée de choses que je n'osais pas regarder.

- On va rejoindre la voiture, d'accord ?

- Je te suis.

On s'avançait dans la rue comme si nous cherchions un endroit où dormir, j'avais toujours mon sac que j'avais mis en bandoulière en dessous de ma piteuse veste, j'étais prête à dégainer mon arme à tout moment. Il ne semblait y avoir personne, la rue était calme et paisible. Je reconnaissais rapidement la route, la voiture se trouvait de l'autre côté de la rue, on était revenu devant le bâtiment principal où se déroulait le gala. Une voiture passait devant nous, puis nous traversions la route rapidement. On se mettait à courir vers la voiture, Matthias la déverrouillait puis nous entrions ensemble à l'intérieur. Il se dépêchait de mettre le contact puis de sortir de ce bourbier. On rejoignait les hauteurs de la ville en passant par le centre-ville. J'enlevais la perruque et laissais mes cheveux tomber en cascade sur mes épaules.

- On s'en est bien tiré, hein ? Je lançais un regard complice à mon acolyte.

- Oui, à croire qu'il n'y avait personne. Me répondait-il toujours un peu suspicieux.

- Peut-être qu'il n'y avait personne, justement ?

- On verra demain, après le rapport des membres de mon escouade et de celui d'Henry.

- je suis fatigué, j'ai hâte d'aller dormir. Lui confiais-je avant de bailler.

On arrivait rapidement à la villa, Matthias garait la voiture puis j'entrais à l'intérieur.

- Je te rejoins en haut, va t'installer.

- D'accord.

Je montais rapidement les marches des escaliers puis entrais dans la chambre de Matthias, j'enlevais ces répugnants vêtements, puis ma robe qui était en dessous avant d'enfiler un pyjama. j'entrais doucement dans le lit puis fermais les yeux, mes pensées dérivaient sur la conclusion de cette soirée.

Je me réveillais doucement en sentant Matthias venir près de moi, un sourire venait s'insérer sur mes lèvres. Je me tournais pour lui faire face, puis venais me blottir contre lui. Je fermais les yeux, j'étais bien, là, en sa présence.

- Matthias, est-ce que ça te dérange si j'ai envie d'aller voir mes parents ? Ils me manquent, j'ai besoin de savoir qu'ils vont bien.

- Ce n'était pas dans mes projets, mais si tu y tiens.

- Merci...

Je me laissais porter agréablement dans les bras de Morphée, jusqu'à oublier toute cette pénible soirée. Savoir que j'allais bientôt revoir mes parents me faisait chaud au coeur, ils me manquaient terriblement. J'avais besoin de serrer fort ma mère contre moi, de rire aux blagues de mon père, et d'embêter les jumeaux.
Un chapitre de mon passé venait de se fermer définitivement, je dormais dans les bras de celui que j'aimais, j'avais hâte qu'une nouvelle journée commence, j'aimais ma nouvelle vie.
J'étais heureuse.

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