- Chapitre 25 - Ex
Matthias :
Ses aveux me faisaient l'effet d'un choc électrique, elle m'avait fait comprendre des choses que j'aurais préféré ne jamais avoir entendues. C'était de ma faute, j'avais craqué beaucoup trop de fois en sa présence, mais je n'y pouvais rien, elle m'excitait. Je ne voulais pas lui briser le coeur, elle ne méritait pas ça, mais je devais être honnête, je ne pouvais pas jouer à ce jeu plus longtemps avec elle. J'étais un connard, mais pas à ce point, pas avec une fille bien. Deuxième option, j'évitais le sujet.
- D'accord, je dirais à Simon que ce n'est plus la peine de venir, j'ai compris ce que tu voulais, je vais respecter ton choix. Si tu te sens plus en sécurité seule qu'avec un inconnu, c'est tout à ton honneur. C'est bien de se méfier de tout le monde, tu devrais aussi te méfier de moi. Avais-je rajouté, je voulais lui faire comprendre indirectement que je n'étais pas fait pour elle, que je ne la méritais pas.
Elle relevait seulement à cet instant ses yeux vers moi, mais elle n'osait toujours pas me regarder en face. Cet air qu'elle avait sur son doux visage m'apaisait le coeur, ce n'était pas pour rien que je la comparais à un ange. Je ne comprenais pas, d'habitude elle soutenait mon regard, avait-elle toujours peur de moi ?
- Merci Matthias... Et concernant, l'autre chose ?
- Je comprends ce que tu ressens. J'ai la même bataille en moi, concernant une fille courageuse, qui veut devenir aussi forte que moi.
Je croyais apercevoir un léger sourire traverser ses lèvres. Je n'arrivais pas à lui dire qu'il ne fallait pas, que c'était mal, que ça allait nous détruire tous les deux si ça continuait. Je ne voulais pas briser son coeur. Les durs mots de la vérité voulaient sortir de ma bouche, mais je n'arrivais à rien. Je n'arrivais pas moi-même à me faire entendre raison.
- Je ne t'en veux pas pour tout à l'heure. Je sais que tu es différente, mais ta façon de demander de ne pas avoir quelqu'un pour te surveiller à cet instant précis, m'a rappelé quelqu'un que je préfère oublier. Lui avouais-je afin qu'elle puisse comprendre ma réaction.
- Qui était-ce ? Demandait-elle innocemment.
- Mon ex, une manipulatrice.
Si elle savait seulement qu'elle l'avait déjà rencontré, mais je ne voulais pas parler d'elle, elle faisait partie de mon passé.
- D'accord, je peux regarder le film avec toi ?
- Allé vient là.
Je levais le bras pour qu'elle puisse venir se blottir contre moi, ce qu'elle faisait sans hésitation. Sa main glissait sur ma cuisse, je retenais une respiration, pourquoi faisait-elle ça, pourquoi jouait-elle avec mes pulsions ? Puis je constatais qu'elle voulait seulement caresser Miel. J'expirais lentement ma respiration contenue, soulagé. Je mettais sur play le film et penchais ma tête pour la poser sur la sienne. J'avais l'impression qu'il y avait toujours un peu de tension dans l'air depuis qu'elle avait avoué ce qu'elle avait sur le coeur. J'aurais voulu la réconforter plus que ça, mais je ne savais pas vraiment comment m'y prendre.
*
Mon réveil sonnait comme tous les matins, à 8h précise. J'ouvrais les yeux puis l'éteignais en soufflant, je me redressais et sortais de mon lit. Je passais à la douche, je restais plus longtemps que d'habitude sous l'eau brulante qui m'irradiait le corps. J'avais déjà eu du mal à m'endormir à cause de ça, et ça n'arrêtait pas, je ne faisais que penser à ce que m'avait avoué Lucie. Je me maudissais intérieurement de ne pas avoir assez de courage pour mettre fin à cette aventure entre nous, j'étais le seul responsable, c'étais moi qui avais commencé. Je songeais à l'envoyer loin de moi, mais je ne pouvais pas non plus opter pour cette solution sinon je ne pourrais plus la protéger. Le seul endroit où elle était réellement en sécurité c'était ici, près de moi. Je souriais à ce souvenir d'elle à chaque fois qu'elle me disait que je la prenais pour un pion, si seulement elle savait... Je terminais de me rincer puis sortais de la douche, attrapais une serviette et l'enroulais autour de ma taille. Je retournais dans ma chambre et m'habillais d'un ensemble noir, des mocassins jusqu'à la cravate, pour ne pas changer mes habitudes. Avant de descendre au rez-de-chaussée, j'entre ouvrait la porte de la chambre de Lucie, je l'observais dormir encore, elle allait bientôt se réveiller. J'aimais bien la regarder dormir, toute fragile et à ma merci, bien que je n'abuserais jamais d'elle dans cet état, mais l'imaginer me procurais toujours un sentiment désagréable et en même temps d'excitation. Je refermais lentement la porte de sa chambre puis me dirigeais vers les escaliers. Une fois dans mon bureau, j'ouvrais mon pc et commençais le travail. Je prenais le dossier qui était sur le côté et l'ouvrait à la dernière page. J'étais content de constater que le restaurant allait bientôt ouvrir ses portes, dans deux semaines exactement. Tous nos futurs clients étaient déjà informés, ce lieu d'échanges et de rencontre allait booster nos performances d'au moins 75%. Je rangeais le dossier avec les autres puis prenais celui avec écrit en gros Francis sur la première page. J'étais bien embêté, logiquement Francis avait accepté de nous céder du terrain, mais il n'était plus là pour le confirmer à ses hommes, leur demander si l'accord était toujours valable ne ferait que renforcer les soupçons nous concernant. Il fallait que ça se tasse, ensuite nous pourrions envisager de récupérer du terrain. Je referais la demande auprès de son successeur dans quelques semaines en lui exposant que j'avais déjà eu une discussion avec Francis à ce sujet, son successeur serait surement plus enclin à conclure ce marcher avec nous.
Je me faisais interrompre alors que je clarifiais le point sur les comptes du gang. Je m'avançais vers l'interphone et mettais le code de sécurité.
- C'est qui ? Demandais-je fermement dans le micro de l'interphone.
"À ton avis, chéri ?"
Je reconnaissais sa voix, cette salope avait osé venir ici, mais je n'étais pas étonné. Je savais qu'elle allait venir, sa présence en Californie ne voulait dire qu'une chose. J'ouvrais le portail à contrecoeur, il fallait que j'aie une discussion avec elle, que je mette les choses au clair. La porte de la villa s'ouvrait peu de temps après. Elle s'avançait en jugeant l'intérieur, puis elle posait son regard sur moi. Un sourire arrivait sur ses lèvres, elle m'aimait encore.
- Ça fait un moment que je voulais venir te voir mon amour. Commençait-elle en roulant des yeux.
- Pourquoi t'es là ? J'entrais dans le vif du sujet, sans amabilité, je ne voulais pas m'éterniser.
- Matthias, je suis là pour nous, pour nous redonner une chance, elle s'avançait lentement vers moi, je sais que ça fait plus d'un mois que tu ne penses qu'à moi...
Je fronçais les sourcils, elle était devenue complètement tarée.
- Qu'est-ce que tu me racontes ? Nous deux c'est fini depuis plus d'un an maintenant, et je n'ai toujours pas changé d'avis, je ne veux plus de toi Georgia.
- Ne dis pas n'importe quoi, je te manque.
- Pas du tout, je suis passé à autre chose, je ne retomberais pas dans ton piège comme la dernière fois.
- Tu es sûr ? Ce n'était pas un piège, je t'avais dit que j'avais besoin de toi pour régler une affaire et tu es venu.
- D'ailleurs je t'en remercie, grâce à ça je me suis rendu compte que je ne t'aimais vraiment plus.
Le regard de Georgia changeait soudainement, elle n'était pas patiente et ça se reflétait sur son visage.
- Comment tu es rentré, tu n'as pas rencontré de problème pour revenir en Californie mon chéri ?
Je serrais mes poings, elle commençait vraiment à me saouler.
- Non aucun, j'ai volé une voiture et je suis revenu ici. Maintenant sors de chez moi.
- Matthias, elle s'avançait vers moi jusqu'à éliminer les quelques mètres entres nous, elle posait sa main sur mon torse, je vais te récupérer, et je sais comment faire.
Elle relevait les yeux vers moi, des yeux de chat, puis elle approchait sa tête et m'embrassait sur la joue avant de se diriger vers la porte. Je la regardais s'en aller en silence. Une fois seuls, un bruit provenant des escaliers attirait mon attention. Lucie apparaissait soudainement, elle descendait les marches mais restait à l'écart. Elle avait les bras croisés sous sa poitrine et me regardait sans aucune émotion sur son visage.
- Lucie.
- Alors c'est elle ton ex, tu m'as menti !
Eh merde, elle avait tout entendu, j'aurais dû me douter que sa curiosité la pousserait à m'espionner.
- Je ne t'ai pas menti, j'ai simplement omis de t'en parler.
- Ça revient au même ! Tu m'as envoyé en mission pour l'espionner et moi je suis tellement débile que j'ai accepté alors que c'était ton ex ! En fait ça n'avait rien à voir avec les Black Angels ?
- Non Lucie, tout ce que je t'ai dit est vrai, je n'étais pas sur de la raison pour laquelle elle est venue en Californie, maintenant je sais.
Lucie balançait ses bras en avant et s'avançait de quelques pas.
- Tu aurais dû me le dire.
- Je n'en voyais pas l'intérêt.
- Sûrement oui, imagine un peu si elle me voit ici ? À ton avis elle réagira comment ? J'ai tué deux de ses hommes Matthias !
- Il ne t'arrivera rien tant que tu es avec moi, n'ai pas peur.
- Mais j'ai pas peur ! Je te déteste vraiment !
Je ne pouvais m'empêcher de sourire brièvement, chaque fois qu'elle ne savait pas quoi dire, elle disait qu'elle me détestait, à la longue je prenais ça pour un compliment.
- Elle risque de revenir, elle espère me récupérer car elle m'aime encore.
- J'en ai rien à faire, si tu veux retourner avec elle vas-y, c'est pas mes affaires.
Je savais très clairement ce qu'elle pensait à ce moment-là, elle se disait qu'elle ne pouvait pas rivaliser avec Georgia, mais elle ignorait qu'elles deux étaient deux totalement différentes, et que cette différence faisait toute la différence.
- Tu es loin de savoir ce que cette femme a fait, il fallait que je lui fasse comprendre qu'il n'y avait plus rien entre nous.
- Elle a fait quoi ?
- Certaines choses que tu n'as pas à savoir.
- Ok. Comme d'habitude, je n'ai pas le droit d'en savoir plus.
Je soufflais, puis contournais la table afin de me rapprocher de Lucie.
- Par contre, je peux t'affirmer que quitte à choisir, je te choisis, toi.
Elle ne détournait pas son regard du mien, j'aimais cette lueur dans ses yeux, elle n'avait pas l'ombre d'une peur face à moi, alors qu'avant, c'était tout le contraire. Elle avait bien changé ma petite Lucie.
- Comment ça tu me choisis moi ? Elle était bien trop curieuse.
- Cherche pas à comprendre, mon ange.
Elle roulait des yeux suite au surnom avec lequel je l'appelais constamment. Je m'approchais encore un peu plus, jusqu'à ce que les quelques centimètres qui nous séparaient s'envolent. J'approchais ma main de son visage puis remettais l'une de ses mèches derrière son oreille.
- Je tiens bien plus à toi, lui soufflais-je, toujours en la fixant droit dans les yeux.
Je croyais la voir frissonner à mon contact, elle baissait les yeux une seconde, puis les remontait. Elle était ravissante, j'avais la crainte de ne pas réussir, une fois encore, à me contrôler, à contrôler mes pulsions qui m'attiraient irrésistiblement vers elle.
- Matthias, j'ai besoin de savoir... Jusqu'à quel point tu tiens à moi.
Sa question me laissait perplexe, mais je restais impassible.
- Je ne peux pas te le dire, mais j'espère que mes actions te prouveront ce que tu cherches à savoir.
Elle hochait lentement la tête. En cet instant je n'avais qu'une envie, je voulais bondir sur elle, lui arracher tous ses vêtements et lui faire l'amour là, au pied des escaliers. Je me perdais dans mes divagants désirs, à tel point que je n'avais pas remarqué qu'elle était toute frêle, comme une proie, là, juste devant moi.
- Qu'est-ce qu'il se passe, mon ange ?
Le rouge lui montait soudainement aux joues, je ne l'avais jamais vue rougir avant, sa bouche s'entre ouvrait et sa tête se baissait légèrement.
- Rien... Je pensais, enfin je me disais que... Non rien en fait. Oublie ça.
Un léger sourire s'introduisait sur mes lèvres, je la perturbais donc à ce point ? J'aimais l'effet que je lui faisais, à vrai dire elle n'était pas la seule à qui je faisais cet effet-là, Mélina pouvait en témoigner, mais elles étaient bien différentes et Mélina n'était pas du tout mon genre, elle était bien trop peu gênée et laissait souvent ses envies la submerger. Je posais ma main sur la tête de Lucie, je souriais un peu plus.
- J'ai du travail, on se revoit à l'heure de midi. Lui annonçais-je finalement.
- Il est déjà tard, je vais faire à manger.
Je hochais la tête puis m'éclipsais rapidement dans mon bureau. Je me remettais rapidement au travail tandis que Lucie faisait la cuisine, je devrais songer à l'aider au moins une fois, la pauvre était devenue femme au foyer, cela dit, ça m'était bien utile et au moins je n'avais pas à payer une femme de ménage, et je mangeais bien.
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