Chapitre 5
— Quel est le nom de l'archiduc de Darnar ?
— Armémon du Lac, se souvient Jurençon.
— La fonction de cet homme et son nom ? le questionna Richard en lui désignant une vignette.
Un long silence suivit ces mots alors que le demi-Hélios cherchait dans sa mémoire un indice, mais rien ne lui venait en tête. Il éliminait consciencieusement plusieurs possibilités, sans retrouver de qui il était question.
— L'image est trop vieille pour être encore valable, objecta William. Elle vient d'une collection qui date au moins de vingt ans...
— Il paraissait déjà très vieux à l'époque, nota Edward. Mais Jurençon n'arrive pas à s'en rappeler.
Le jeune adolescent rougit d'embarras face à cette constatation plus que pertinente. Il aurait pourtant dû savoir ce nom, mais impossible de s'en rappeler. Sa mémoire habituellement infaillible lui faisait défaut au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient.
Et si le maléfice de Circé se réveillait suite à son échec ?
Richard lui montra une autre vignette, qu'il reconnut aussitôt. Des cheveux noirs, des yeux d'un vert sombre, un port altier, un air sévère et une beauté parfaite sur le visage.
— Armance Dacourt, la directrice adjointe de l'école de l'Élite, reconnut Jurençon.
— Et qui occupait ce poste avant elle ? lui demanda l'Hélios.
— Barjaut Magimel, se rappela-t-il. Mais il est maintenant l'avocat attitré de la famille Hidalf.
— Et l'une des personnes les plus difficiles à tromper dans tout le royaume, continua Tybalt en arrivant dans le salon. Il surveillera certainement les épreuves de sélection pour le titre d'héritier du roi, et il est plus sournois que quiconque. Il sera certainement très attentif au passé de chaque candidat, et dans ton cas, cela peut être un problème pour nous.
Jurençon ne répondit rien, son esprit songeant surtout que le vieillard aux traits ridés et aux yeux bleus pétillants sur l'image colorée devait être une aide fantastique à Mathieu Hidalf pour que l'enfant réalise ses bêtises mémorables. Secrètement, il l'admirait, malgré la dangerosité certaine de l'homme à son égard. Il avait été directeur de l'Élite, pendant plusieurs décennies et se méfierait certainement de chaque candidat à la sélection comme héritier du roi.
Et à raison, puisque Jurençon comptait gagner ce titre, avec l'aide des Estaffes. Ce qui ne pouvait que très mal finir si quiconque s'en apercevait.
— Tu t'en es quand même bien sorti, lui confia Richard. Il serait temps que tu fasses une petite pause, d'accord ?
— Tu n'as qu'à réviser, décida Tybalt pour lui d'un ton un peu aigre. Ça t'évitera de te tromper de la sorte, à l'avenir.
Jurençon hocha la tête en sentant l'embarras dans sa poitrine s'intensifier. Il récupéra les vignettes et remonta dans sa chambre, rangeant les petites cartes dans son album de l'Élite selon un ordre bien précis. Venaient d'abord les Élitiens, puis les Pré-Élitiens spéciaux, ainsi que quelques Apprentis, et les membres de l'école possédant des titres honorifiques. Il n'attachait aucune valeur à ces vignettes-ci, mais il devait toutes les apprendre pour savoir à qui il aurait affaire lorsqu'il serait dans l'école.
Il lui arrivait de songer que peut-être il ne l'intègrerait pas, mais le demi-Hélios faisait disparaître cette pensée de son esprit dès qu'elle venait insidieusement lui souffler qu'il ne serait pas assez bon pour son épreuve, pour cacher sa nature ou son lien avec les Estaffes.
Il allait réussir. Il devait réussir.
L'image de l'Arbre doré parut briller plus fort sous ses yeux, mais il battit ses paupières en songeant que ce devait être un produit de son imagination.
Derrière le végétal, d'autres vignettes de l'école elle-même se succédaient. Aussi bien les galeries dangereuses que les impressionnants escaliers ou les salles de grande envergure. La bibliothèque paraissait franchement impressionnante, quand il la comparait à la taille des élèves dessinées sur ses vignettes.
Il regarda longuement les petites cartes peintes représentant des nobles ou des personnages importants du royaume avec autant d'intérêt. Après tout, il serait certainement évalué sur ses connaissances sur la royauté. Il serait absurde qu'il devienne héritier du trône sans connaître la hiérarchie astrienne ou les obligations qu'un titre de noblesse pouvait impliquer.
Jurençon tournait les pages avec lenteur, essayant de s'imprégner de chaque nom, de chaque rôle, de chaque visage, de chaque détail qu'il serait obligé de savoir par cœur d'ici très peu de temps. Mais malgré son sérieux, ses doigts frémirent en regardant les dernières vignettes de son album.
Une image du roi avec un chapeau accroché sur la tête était l'illustration parfaite de la bêtise de Mathieu Hidalf pour ses sept ans. Le garçon avait réussi par un coup de génie à échanger le cadeau que son père, sous-consul de Darnar, destinait au roi avec un chapeau d'une laideur affreuse, qui une fois porté, ne devait plus s'enlever de la tête de son malheureux possesseur. Le roi avait passé près de huit mois avec cet attirail ridicule sur la figure, et son agacement était perceptible sur l'image. Mais en dehors de cela, il ne paraissait pas mauvais. Il semblait surtout fatigué et assez âgé, bedonnant et engoncé dans ses vêtements d'allures très chics, mais qui lui donnaient un aspect de vieux lion terrassé par des moustiques.
Les Estaffes ne lui avaient jamais décrit le Grand Busier comme un personnage bon ou non. Ils éludaient un peu la question, comme s'ils hésitaient à lui dire le fond de leurs pensées, alors que Jurençon viendrait peut-être à côtoyer cet homme chaque jour.
À côté de la vignette du roi agacé, celle de Mathieu Hidalf datait déjà, elle aussi. Sur l'image, le garçon posait fièrement à côté d'un groupe de nymphettes fermement posées sur un meuble, sans que leurs ailes ne scintillent. Le garçon avait huit ans, et même si son air effronté devait toujours être le même, Jurençon se demanda si les enfants de cet âge paraissaient vraiment si petits.
— Qui est-ce que tu observes ?
La voix de William le tira de ses pensées et le jeune adolescent referma précipitamment son album, sachant immédiatement que sa réaction ne pouvait que paraître suspecte. Mais son réflexe traître ne sembla pas mal accueilli par l'Hélios.
— Tu peux rouvrir ton album, j'ai vu que tu regardais la vignette de Stadir Origan.
Presque timidement, Jurençon reposa les yeux sur la petite carte qu'il avait déjà admiré la nuit dernière avec un mélange de fierté et de crainte. Le vieil homme était certainement le plus reconnaissable de tous, avec ses cheveux et sa longue barbe bleus. Même ses yeux et ses tenues arboraient cette couleur, aussi vive que les Estaffes avec leurs yeux et leurs capes émeraudes.
— C'est le mage le plus puissant du royaume, un proche confident du roi, récita le demi-Hélios. Et...
— Ton arrière grand-père, compléta l'Hélios. Je voulais d'ailleurs aborder son cas avec toi. Si tu parviens, par chance ou par ton excellence, à devenir l'héritier du trône, Stadir Origan fera partie de tes protecteurs officieux, au même titre que le seraient les Élitiens.
Jurençon hocha la tête. Il savait que la royauté était officiellement protégée par la garde royale, mais celle-ci était rivale aux Élitiens, dont les missions les plus connues étaient de s'assurer qu'aucun membre royal ne courait de danger imminent.
— Il ne doit pas découvrir que je suis votre... élève, supposa Jurençon.
— Personne ne doit le découvrir, mais non. Le risque est plutôt... qu'un jour...
L'Hélios avait un air impassible mais le jeune adolescent devina dans ses yeux un certain malaise, qui ressemblait très peu à William. En général, c'était Edward ou Richard qui les arboraient, lorsque leurs frères se plaignaient d'une action ratée.
— Peut-être qu'un jour, il te parlera de sa famille... Et donc de sa petite-fille.
Le cœur de Jurençon battit soudain à tout rompre dans sa poitrine, deux mots au bord des lèvres. Peut-être que son désir de les prononcer était plus fort qu'il ne s'en serait douté, car William lui assura qu'il pouvait parler.
— Ma maman...
— Ariane Origan, oui. Et Stadir suppose certainement que nous l'avons tué, il y a douze ou treize ans. À part toi et la vieille Proserpine, personne ne savait que ta mère était vivante.
Le demi-Hélios l'avait toujours su, mais l'entendre de la bouche d'un Estaffes sonnait plus douloureusement à ses oreilles que lorsque sa mère le lui avait dit.
Les Estaffes avaient failli tuer sa mère, le soir où ils avaient tué son père. Ils l'avaient laissé pour morte, supposant certainement qu'elle ne pourrait être sauvée. Ce qui faisait que lui aussi avait pu survire, naître et vivre. Ses mentors avaient terrassé sa famille, mais ils étaient la seule présence que Jurençon trouvait rassurante dans ce royaume.
— Je sais que ce sera dur, continua William d'un ton patient. Mais si jamais il t'en parle, tu ne dois pas paraître aussi affecté que maintenant.
Le jeune adolescent aurait aimé repousser l'Hélios mais il comprenait tout à fait le raisonnement qui se trouvait derrière.
— Parce que...
— Parce que je serai un enfant venu de nul part... Et que ma maman ne peut pas être Ariane Origan... Je ne dois pas dévoiler qu'elle était ma mère...
Si son arrière grand-père venait à se confier auprès de lui sur sa famille –leur famille– alors Jurençon devrait renier sa mère pour le bien de sa mission. C'était la meilleure chose à faire pour bien obéir aux Estaffes, et les aider dans leur mission. C'était son devoir.
Même si ça lui ferait mal.
Il sursauta en sentant une main sur son épaule et il constata que William s'était un peu approché. Son geste se voulait peut-être faire office d'excuses pour lui donner une tâche si lourde, Jurençon décida de la voir comme une forme de réconfort à son égard.
— Je ferai de mon mieux, assura-t-il.
Son tuteur resta silencieux un moment avant de sourire et de sortir de la pièce en lui disant de préparer ses affaires.
— Il faut qu'on prépare un peu plus notre mise en scène pour te faire passer pour un enfant ordinaire, après tout.
Jurençon observait la petite cabane en bois, tout au bord de la ville, à un peu plus d'une heure de chemin de la demeure des Estaffes. William, Tybalt et Arthur étaient avec lui, sous leurs traits modifiés par leurs fioles, dans leurs vêtement en laine un peu grossiers. Le jeune adolescent savait qu'il paraissait mieux à côté d'eux, avec ses habits neufs, mais ce n'était pas son souci pour le moment.
— Tu vas vivre avec nous, pendant ces deux semaines qu'il nous reste avant les premières épreuves de sélection, trancha Tybalt.
— William sera officiellement un cousin éloigné de ton père, et ce vieux grincheux et moi ferons office de collègues de travail qui vivons avec vous, explique Arthur d'un ton léger en désignant Tybalt.
Son benjamin lui jetait un regard assassin qui devait être pourtant moins impressionnant que les yeux de Jurençon, écarquillés face à une telle décision. Ils allaient rester avec lui pendant deux semaines... à vivre comme des humains ?!
Ça paraissait presque hilarant tant la situation semblait absurde.
— D'après nos informations, des nymphettes vont être envoyées d'ici trois jours aux quatre coins du royaume pour surveiller un peu les candidats, l'informa William. Comme nous vivons dans une zone reculée, nous serons sans doute inspectés assez tard, donc nous avons un peu de temps pour nous préparer à agir de façon à nous éloigner de tous soupçons.
Il leur fit signe d'entrer, et malgré les râleries de ses frères, ceux-ci le suivirent dans la bâtisse, Jurençon près d'eux.
Les lieux paraissaient ternes à côté de ceux où il avait vécu encore quelques heures plus tôt, et même si les murs avaient l'air solides, ils devaient avoir été construits de manière un peu maladroite, de l'air s'infiltrant ça et là entre quelques interstices. Pour Jurençon, ce n'était pas désagréable, mais il était à parier qu'un humain aurait fini par prendre froid après plusieurs heures dans cet endroit.
— Je n'ai pas pu trouver mieux pour le délai qu'il nous reste, confia Arthur en refermant la porte. Mais il y a assez de chambres pour faire illusion.
— Combien ? voulut savoir Tybalt.
— Deux.
Les têtes de ses interlocuteurs se tournèrent vers l'Hélios qui lâcha « Trois, si on aménage un peu la bibliothèque du haut » sans paraître ennuyé.
— Par contre, tu n'auras pas de lit, juste un matelas.
— Arrêtez vos chamailleries, stoppa William en voyant son benjamin s'apprêter à protester. Vous tirerez à la courte paille... même si je suis d'avis que ce soit Arthur qui prenne la chambre, il s'est plus occupé de cette affaire que toi, Tybalt. Combien de lits ?
— Trois, plus un matelas. Jurençon et toi dormirez dans la même chambre.
L'adolescent frissonna, se demandant s'il ne préférait pas dormir seul dans la bibliothèque. Si le maléfice de Circé se déclenchait, ici, il était perdu. Alors dormir juste à côté de l'un des Estaffes, même si William était le plus sympathique avec Arthur, il en était hors de question !
— Pourquoi ?!
Sa voix était plus geignarde qu'il ne l'aurait voulu, mais l'argument de Tybalt tombera comme un couperet.
— Réfléchis, ce serait étrange que deux collègues de travail dorment dans une même pièce, et pas deux membres d'une même famille. À moins que tu ne préfères qu'on change les rôles et que tu ne dormes avec moi ou Arthur peut-être.
— Merci mais je ferai avec, décida Jurençon.
L'Hélios ne réagit pas, peu ému par sa légère nervosité.
Ils montèrent tous à l'étage, observèrent les lieux et déposèrent le matelas dans la petite bibliothèque, laissant Arthur dedans après délibération –même si Jurençon croyait avoir vu l'Estaffes échanger sa brindille avec celle de son frère– sans début de dispute.
Ils lui expliquèrent ensuite en détail leur mode de fonctionnement : William, Arthur et Tybalt Estaffes seraient respectivement Michael Blade, Paul et Thomas Arriand. Tous trois vivaient ensemble depuis une décennie, et étaient amis d'enfance, sans qu'aucun d'eux ne soit marié. Ils travaillaient comme bucherons et petits sculpteurs de meubles, vendant leurs créations de temps à autre au marché. Michael Blade avait recueilli Jurençon Olympe, le fils d'un cousin très éloigné, dont le reste de la famille était morte lors d'une épidémie virulente venue du nord, qui avait laissé le bébé pratiquement orphelin. L'enfant n'avait pratiquement aucun souvenir de ses parents, et avait été élevé entouré par les trois hommes, les considérant tous comme des oncles. Il se cultivait au travers de livres achetés en bibliothèque, des cartes qui faisaient parties de son album de l'Élite, de l'enseignement de ses tuteurs et des journaux. Ils avaient emménagé dans la demeure quatre ans plus tôt, ayant voulu se rapprocher un peu du royaume, après avoir vécu plus proche de la bordure du royaume voisin.
Jurençon absorba chaque détail que l'Hélios développait dans son mensonge : comment il pouvait être émotif à la mention de ses parents, qu'il lui arrivait d'être la proie à de puissants insomnies –un souci de famille– et qu'il voulait devenir membre de l'Élite pour chasser les Estaffes du royaume et protéger Mathieu Hidalf.
Il avait presque éclaté de rire à ce scénario, mais savait que cela paraîtrait crédible. Il avait douze ans, venait d'un lieu reculé et ne connaissait pas d'autres enfants que le pire jeune génie du royaume, qui était la vedette de tous les petits fauteurs de troubles. Jurençon n'en n'était pas un, mais il était certainement admiratif du garçon, même si celui-ci était un peu plus jeune que lui.
— Je vais aller chercher de quoi construire un meuble, grommela Tybalt. Et du bois pour le feu.
— Tu n'auras qu'à y mettre l'horreur que tu oseras appeler une chaise quand tu l'auras construite, se moqua Arthur.
Ils sortirent de la maison en trombe, le benjamin n'ayant probablement pas apprécié la remarque et son frère espérant sans doute l'embêter encore un peu. Ils revinrent peu de temps après, et chacun se mit à sa tâche. William décida de s'occuper du repas avec les provisions qu'ils avaient achetés et ses frères s'attelaient à modeler de larges morceaux de chêne et de sapin. Jurençon s'éclipsa dans la bibliothèque pour lire les livres qui s'y trouvaient.
Des ouvrages de médecine aux recueils de poésie, tout pouvait être adéquat mais tout semblait laissé à l'abandon. Il ouvrit un livre au hasard, le trouvant peut-être un peu moins poussiéreux que les autres. Quelques mots semblaient griffonnés dans une langue indéchiffrable et Jurençon ne s'y attarda pas. En dehors de la petite annotation, le reste du livre était parfaitement compréhensible, mais il le referma bien vite.
Comme s'il avait besoin de lire une romance quelconque.
Il stoppa son attention sur un livre recensant des conseils de survie en pleine nature, se disant que cela pourrait toujours lui servir pour intégrer l'Élite, lorsque Tybalt entra dans la pièce, avec un paquet neuf de vignettes.
— William les avait acheté mais il a... oublié de te les confier.
Jurençon déballa le petit paquet, trouvant une douzaine de vignettes. Il ajouta quelques images d'escaliers de l'Élite à sa collection –il en avait déjà trop–, l'image d'un garde royal dans son uniforme, une autre représentant Rigor Hidalf, le père de Mathieu Hidalf –qui ressemblait à une tomate rouge– et une vignette qui montrait le visage vieilli d'une femme qui paraissait pourtant encore vive.
— Gladys Andersen, murmura Tybalt. Nous aurions dû t'en parler d'ailleurs, soupira l'Hélios face au regard interrogatif de Jurençon. C'est la faiseuse de Lits de l'Élite, il faudra peut-être que tu te méfies un peu d'elle... Je ne sais pas si elle a installé des dispositifs pour comptabiliser le temps de sommeil de chaque membre de l'école depuis que nous y étions.
— Vous l'avez connu quand vous étiez infiltrés dans l'école ? tiqua le demi-Hélios.
Son tuteur hocha vaguement la tête, posant un regard indéchiffrable sur la petite vignette.
— Elle fait encore des lits ? Je veux dire... Elle doit avoir moins quatre-vingt-dix ans...
— Elle en a cent-dix-neuf ans, dévoila l'Hélios. Elle venait d'obtenir ce poste lorsque nous avons infiltrés l'Élite.
Jurençon s'interdit de dire quoi que ce soit, observant à son tour la vieille femme alors que l'Estaffes repartait sans ajouter un mot. Cette personne était plus vieille que ses tuteurs ! Est-ce que lui aussi pourrait la tromper sur sa nature quand il intègrerait l'Élite ?
Il n'y avait plus qu'à l'espérer. De toute façon, il devrait tromper tout le monde !
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