PDV père de Lina :

J'enfile une chemise et une veste noir. Je suis fin prêt. Je vais voir Marie, ma femme qui se prépare elle aussi dans la salle de bain. J'ouvre la porte. Elle est magnifique. Elle ressemble énormément à Lina. Elle porte une robe noir à dentelle. Elle tourne la tête, me faisant voir ses yeux remplient de larmes. Je la prends dans mes bras. Depuis ce matin, nous n'avons presque pas échanger le moindre mot. Je la conduis à la voiture.

***

Je regarde cet endroit si sombre. J'aurai voulu ne jamais connaître ce moment, ne jamais faire cela pour ma fille. Mais je n'ai pas le choix. Ah si je pouvais retourner en arrière!
La plupart des invités sont déjà arrivés. Je les salut. Mon regard s'arrête sur Lucie et sa mère . Je m'approche d'eux et leur fait la bise.
«- Toutes nos condoléances, commence la mère de Lucie »

Lucie me regarde. Elle me fait beaucoup de peine. Je vois qu'elle se retient devant moi. Je décide de la prendre dans mes bras.
«- Elle t'aimais beaucoup tu sais, lui chuchotais-je
- Tous est ma faute. J'aurai du vous le dire. J'étais au courant. Je suis désolée. dit elle en sanglotant
- Ce n'est pas ta faute. Ne t'en fais pas...»

Je l'embrasse, et retourne auprès de Marie. La cérémonie commence. Un silence pesant s'installe .

***

Je m'avance, et monte sur l'estrade. Ma bouche est pâteuse, mon cœur lourd, et mes yeux remplient de larmes. J'approche le micro de ma bouche, essayant de prononcer un mot mais il reste coincer dans ma gorge. Il m'est impossible d'expliquer ce que je ressens, quand je commence enfin à parler. Un mélange de tristesse, colère, détermination, amour, et vengeance.
Mon discours terminé, un sentiment de soulagement m'envahit. Malheureusement de courte durée car je commence à pleurer silencieusement.

PDV Lucie :

C'est mon tour. J'avance et monte sur l'estrade, mon discours à la main. La chanson " See you again " me vient en tête. Je regarde chaques personnes une à une, puis me lance.

« - Lina... J'ai mis beaucoup de temps avant de commencer à écrire ce discours. Je n'en avais aucune envie. Je voulais ne jamais avoir à écrire un discours pour ton enterrement... Normal, non ? Par où commencer, que dire pour résumer une aussi belle personne que toi, Lina. Une fille pleine de vie, rayonnante, souriante, ne baissant jamais les bras. Mais la vie en a décidé autrement. Et cette "blague" t'a coûté la vie.
Hier, j'ai écouté une chanson... Une chanson que tu adorait. (comme pour confirmer mes paroles, Philippe met le refrain de la chanson "see you again" ) Cette chanson explique parfaitement les sentiments que j'éprouve aujourd'hui. Un sentiment que je ne souhaite à personne. Lina.... Je m'en veux tellement tu sais (je marque une pose et déglutit) oui je m'en veux d'avoir agis de la sorte. J'ai agis comme une idiote. Sache que tu es bien plus que ma meilleure amie. Je t'aime tellement ma Lina. Mais apparemment je n'ai pas été assez courageuse pour te sortir de cette galère dans la quelle tu étais...Je.... (une larme coule sur mes joues gercées par le froid) Lina pardonne- moi. Tu étais tellement de choses pour moi. Tu m'a toujours soutenue, dans les hauts comme les bas. Tu m'a donné ton cœur bien avant que je t'ai donné le mien. (mon mascara coule, je marque une pose pleure un peu, puis reprends) Comment te dire que tu me manqueras tellement. Comment te dire que je suis désolée. Comment te dire que je t'aime... Lina. Ma meilleure amie. Ma sœur de cœur.
Tellement de moments passés ensemble. Tu te souviens de la fois où il avait neigé ? On était complètement hystériques. On avait fait de la luge. Et puis tu m'avais expliqué comment on faisait un bonhomme de neige. On avait pris des cailloux pour les yeux, des bâtons pour la bouche, une carotte pour le nez. Tu lui avais prêté ton bonnet. Il était magnifique. J'étais émerveillée. On avait fait une bataille de boule de neige. Cette fois ci, c'est moi qui t'ai montré comment on faisait. Tu ne réussissais jamais à me viser. (je laisse échapper un petit rire triste ) Et puis d'un coup tu as visé ma figure. Tu étais fière de toi. Qu'est-ce qu'on a pu rire toutes les deux! Lina... Tu aimerai sûrement pas que je me mette dans un état pareil. Je le sais bien. Mais il m'est impossible de cacher mes émotions. Parce que je trouve ça injuste. Pourquoi une fille aussi parfaite que toi doit nous quitter hein ? Une fille si belle. C'est injuste. La vie est belle c'est ce qu'on dit...mais aujourd'hui personne ne croit à cette phrase. Personne. La vie n'est pas belle sans toi Lina. (je lâche ma feuille de discours et me sens soudainement prise d'une colère) Pourquoi toi ? Pourquoi est qu'il faut que ce soit toi qui meurt. Tu n'a pas la droit! Qui dois-je haïr ? Toi, qui t'es supprimé ou le monde qui t'a enlevé la vie ? Non je ne peux pas te détester parce que tu n'y es pour rien. Non! Putain je déteste le monde. Je le déteste de t'avoir enlever. Je le déteste parce que tu es ma meilleure amie et que tu n'a pas le droit de me laisser. Tu dois resté ici avec moi. Tes parents ont besoin de toi... J'ai besoin de toi. Tu n'a pas le droit de me laisser toute seule. Ce n'est pas ton heure. Non. Tu dois vivre. Tu as encore tant de choses à voir. Tu ne peux pas partir maintenant. Tu as encore plein des choses à faire avant. Tu dois encore sourire à la vie. Tu dois encore rire aux éclats comme tu le faisais si souvent. Tu dois encore rêver. Tu dois encore... Tu dois encore... (je regarde Marie qui me fait signe de continuer). Je t'aimais je t'aime et je t'aimerai. Tu n'est peut être plus de ce monde. Mais je m'en fiche . Tu ne peux peut-être pas m'entendre, mais je m'en fous. Je ne t'oublierai jamais Lina Millet je te le promets. Tu resteras à jamais dans mon cœur. Et si quelqu'un veut prendre ta place je lui montrerai mon cœur. La personne s'en ira alors. Tu sais pourquoi ? Parce que sur mon cœur il y aura marqué "Réservée à Lina Millet". »

Je regarde les invités un par un. Je reste en place comme paralysé. Je baisse les yeux. J'essuie à l'aide de ma manche les larmes qui coulaient sur mes joues, et descend de l'estrade. Ma mère arrive et me serre contre elle. Quand je me détache. Je remarque que tous le monde me regarde. Un monsieur que j'imagine est le grand père de Lina me souri et frappe dans ses mains. Puis un deuxième se joint à lui. Bientôt suivi du reste des personnes. Tous m'applaudissent les larmes aux yeux...