(Je vous avais prévenu, c'est un Débarras)

Quand Miriel ouvrit les yeux, la première chose qu'elle aperçut fut les grands yeux ronds d'Eka penchée sur elle.
- Miri ! C'est Noël ! Descend !
La jeune fille cligna encore quelques fois de l'œil avant reprendre pleinement conscience. C'était bien la première fois que son amie se réveillait avant elle et son excitation presque palpable égayait le dortoir. Toutes ces camarades avaient déjà quitté la pièce, sans doute descendue dans la salle commune pour profiter du beau sapin que la maison avait décoré ensemble.
- Viens, le grand déjeuner a déjà commencé ! On s'offrira les cadeaux plus tard !
Miriel enfila son uniforme rapidement, malgré les vacances, car elle aimait la sensation de cette cape autour d'elle et affectionnait particulièrement les jupes qu'il lui était permises de porter. Elle remonta ses cheveux dans un chignon, dans lequel elle enfonça sa baguette, et fut prête.
Cette année, nombreux étudiants étaient restés au château, partageant comme une grande famille ces fêtes si chaleureuses à Poudlard. Pour une fois, Eka et Miriel allaient fêter Noël ensemble.

Arrivées au banquet, elles virent que les elfes de maison s'étaient surpassés. Les saveurs des mille plats s'évaporait tout dans l'air chargé de lumière. Les chandelles flottantes créaient des guirlandes colorées, et d'énormes sapins remplaçaient les statues au pied des grands murs. Sous le plafond enchanté éclataient cris de joie et rires, discussions animées et couverts d'argents contre les assiettes. Les deux amies s'installèrent, et commencèrent à se servir. Miriel avait engouffré déjà trois pancake au sirop d'érable quand arriva le courrier. Dans un bruissement soudain, une centaine d'hiboux envahirent la Grande Salle et vinrent se poser entre les plats d'argent, et picorer dans les assiettes de leur propriétaire. Avec grande surprise, les deux jeunes filles eurent elles aussi un colis. Leurs parents, des Moldus, avaient un peu de peine à s'acclimater, encore aujourd'hui, avec la magie, et les hiboux volants leur parrainaient une absurdité. « Pourquoi pas simplement envoyer par La Poste ? »
C'était d'ailleurs souvent ce qu'ils faisaient, et les lettres parvenaient avec des semaines de retard entre les mains des jeunes filles.
Aussitôt, Miriel détacha de la patte du hibou inconnu une lettre et un petit colis sagement emballé. Elle se retourna vers la table des Serpentard, où elle aperçut son petit frère fièrement brandir un nouveau balais et un jeu d'échec magique. Elle leva les pouces en sa direction, et il lui demanda silencieusement ce qu'elle avait reçu. Elle s'empressa d'ouvrir le paquet et fut ravie d'y découvrir un calendrier de photos figées, comme sa mère aimait tant les faire, ainsi que des manuels de sorcellerie avancée.
- Oh, tu me les prêteras ! s'exclama Eka en les lui arrachant.
- Forcément !
Elle continua son inspection, découvrit entre les livres une petite carte où figurait l'image, cette fois animée, d'un petit chaton noir. Elle fronça les sourcils, et commença à lire soigneusement la carte qui accompagnait ses cadeaux.

Coucou Klara !
Déjà, un très joyeux Noël. On espère que Karel et toi pouvez bien le fêter dans le château (il n'a pas encore demandé pour combien il pouvait l'acheter ?). Nous nous sommes acheté finalement un hibou, car on a réalisé que ce serait plus simple pour communiquer que La Poste. Les voisins nous regardent un peu bizarrement, mais je crois qu'ils finissent par avoir l'habitude de nos excentricités.
Votre mère a voulu lui indiquer comment aller chier sur la voiture des voisins. Ils râlaient parce qu'elle a fait du bruit dimanche dans le jardin
Bon, oui, c'est vrai mais si tu voyais la nouvelle sauna qu'on a construite ! Elle est magnifique. Je paris que vous avez pas ça dans votre monde magique, des saunas comme ça.
Bref, tu te demandes sûrement pourquoi cette petite carte. Alors voilà, le cadeau qu'on voulait t'offrir ne se transporte pas facilement par la voie des airs, alors c'est Dumbledore qui est spécialement venu le chercher ici, en se transplanant. Ton père a failli lui demander comment faire. Il était intéressé pour plus devoir à conduire. Mais apparemment, on va devoir attendre tes 17 ans... Bref, donc il faut aller chercher ton cadeau chez lui.
Gros bisous, joyeux Noël et envoyez-nous vite des nouvelles !
Papa et Maman

Miriel tendit immédiatement la lettre à son amie, et se dirigea vers la table des professeurs. Dumbledore semblait comprendre sa venue et lui fit un clin d'œil au-dessus de ses lunettes en demi-lune, lui faisant signe de la main. Elle passa le regard intimidant du professeur Rogue, celui amicale de Flitwick et s'approcha encore un peu du Directeur.
- Tes parents sont de très sympathiques Moldus. Ton père était particulièrement intéressé par le transplanage. Tu vas devoir passer ton permis au plus vite, plaisanta-t-il avec la lueur taquine dans les yeux qui faisaient de lui un si grand personnage.
Trop intimidée, Miriel ne put rien répondre mais elle entendait les encouragements silencieux d'Eka, restée à la table des Serdaigles.
- Voici ton cadeau, comme promis. Prends soin de lui, il a déjà tout saccagé dans mon bureau, fit encore Dumbledore, et Miriel ne sut s'il était sérieux.
Dans la petite boite qu'il lui tendait s'agitaient des miaulements et Miriel devina immédiatement ce dont il s'agissait. Son coeur fit un bond et ses yeux s'agrandirent encore.
- Je te propose de l'appeler Perceval. C'est l'un de mes noms, blagua le Directeur avant de lui faire signe d'aller se rasseoir.

Aussitôt à sa place, et sous le regard ébahi d'Eka, elle sortit du carton un chaton noir, qui se débattait furieusement avec les rubans dorés.
- Waou ! s'écria son amie. C'est le frère de Nox !
Ce dernier, intrigué par le petit chat, le renifla longuement, et s'en alla sans rien dire.
- Comment tu vas l'appeler ? demanda Eka, l'air intéressé.
- Percy !

***

Dans la matinée, elles allèrent se promener dans le parc, sous les flocons d'ivoire qui dévalaient le ciel, évitant les batailles de boules de neige qui se profilaient autour d'elles. Sur le lac à moitié gelé, des étudiants s'amusaient à patiner et on apercevait Hagrid, dans sa hutte, à confectionner ses célèbres biscuits. Elles décidèrent d'aller lui souhaiter de joyeuses fêtes et le remercier pour son magnifique travail de décoration. Il parut touché de leur attention et leur légua une fournée de biscuits durs comme le roc, qu'elles glissèrent dans leurs poches, pour les ramollir ensuite dans un bon thé chaud dans la Salle Commune. 
Percy, lui aussi dissimulé dans les larges robes, semblait se complaire dans les couches chaleureuses de Miriel, et ronronnait contre son ventre.

Les examens étaient derrière, le temps était beau et les deux filles profitaient de cette journée calme. Elle étaient installées derrière le sapin d'argent et d'azur, dans les fauteuils moelleux, près de l'âtre qui grondait sourdement. Elles pouvaient jeter un oeil sur le paysage qu'elles aimaient tant, sur le terrain de Quidditch au-dessus duquel voletaient quelques silhouettes, l'une d'elles étant sûrement Karel, volant sur son nouveau ballet. Il était batteur dans l'équipe de Serpentard, et se ventait de pouvoir balayer les Cognards aux quatre coins du terrains. Il était réputé dans cette position, et chaque joueur le craignait (même ceux de sa propre équipe). Elles lui avaient emprunté son jeu d'échec magique, et tentaient d'y jouer.
« A toi! » s'écria la jeune blonde.
« Mais Eka, c'est fini en fait «
« Attends, quoi ? Mais, qui a gagné du coup? » demanda-t-elle perplexe.
« Euh...Bah toi. Mon roi peut plus bouger »
« Ah bah chouette. Je comprends rien de toutes façons »
« Moi non plus, j'aime pas les échecs »

Et elles reprirent leur bouquin, activité qui leur correspondait bien mieux.

- D'ailleurs, faut qu'on ouvre nos cadeaux ! s'exclama d'un coup Eka, qui se releva pour aller les chercher sous le sapin d'argent. Elle en dégagea une multitude de petits paquets emballés violets, constellés d'étoiles, et les tendit fièrement à son amie, qui fit pareil avec les siens, bien moins esthétiquement empaqueté. Elle avait tenté d'user d'un sort trouvé dans l'un des livres de la bibliothèques, Comment user de la magie dans vos tâches de tous les jours, mais cela n'avait rien donné de concluant. Les fils s'étaient emmêlés, ses cheveux avaient rejoint les rubans, les papiers déchirés s'étaient entassés et elle était restée sans comprendre au milieu de chaos qu'elle avait créé.

- Tu commences ! s'exclama Eka en lui tendant le premier cadeau.
C'était des Cuberdons magiques, qui explosaient sous les langues en milles saveurs et coloraient les langues de couleurs bleutées.
Elle s'était amusée à lui dessiner milles scènes de leur vie à Poudlard, les avait animées et créé une guirlande de souvenirs qui égayeraient bien vite le lit à baldaquin de la jeune brune. Son amie lui avait aussi déniché un rouge à lèvres changeant de couleur suivant l'humeur, et quelques livres fascinants.
« Oh, et puis, je t'ai aussi pris ça, mais chut. De la Bierreaubeurre »

Miriel la remercia avec effusion, et laissa les emballages pour que Percy s'y plonge.

- A moi !

Elle aussi avait pensé aux livres, autour desquels s'étaient tissée leur amitié, et quelques bonbons de chez Honeydukes et un vernis aux couleurs de leur maison. Mais sa plus grande fierté, ce parchemin qu'elle tendit heureuse, c'était une carte de Poudlard. En effet, la jeune femme ne cessait de s'égarer, même après ces 6 années passées dans les couloirs de l'école et c'était de justesse si elle ne s'était pas attirée les pires ennuis en se perdant — dans les couloirs interdits, entre autres.
- Alors tu vois, le point bleu c'est toi. Moi, je suis l'argenté. Tu as différentes classes, donc tu peux tapoter sur la carte et indiquer ton prochain cours et ensuite suivre le chemin que la carte t'indique. Comme ça, pas possible que tu te perdes ! expliqua la plus jeune d'entre elle. J'ai passé trois nuits à configurer le sort !

Elles se serrèrent dans les bras, si heureuses de pouvoir compter l'une sur l'autre. À l'autre bout de la pièce, Nox jouait avec le petit chaton noir.

Oui, j'ai à travailler, oui, mes examens commencent à approcher, oui j'ai trois travails à rendre avant la fin du semestre et oui j'ai encore 150 pages à lire pour jeudi, et oui, j'ai un autre énième projet à concrétiser, mais je viens de passer 1h30 à nous imaginer EkaFricai et moi à Poudlard. No regrets. C'est pas relu, pas travaillé, maladroit mais gné, j'avais besoin de ça.
J'espère que ça vous aura un peu fait rêvé.
Bisouuus