hello !
Puisqu'il s'agit bien d'un débarras, autant en user en temps que tel !
Voici un rêve que j'ai eu cette nuit, et dont j'ai essayé de capturer au mieux l'essence. Enfin, une partie du rêve parce que, par la suite, Jeff de Community m'accusait de fumer, ma cousine bourrée m'expliquait comment elle avait été visiter la tombe de ma grand-mère, et je devais aller acheter un violon d'occasion pour mon amoureux. Sans commentaire.
Concentrons-nous sur la seule partie du rêve assez logique et sensible.
Donc cette partie du rêve faisait partie de ces songes où cela parait tellement vraie que l'image reste imprimée au réveil, et ne vous quitte plus. Je ressens encore les sensations de l'air sur mon visage, les lumières des lampadaires sont gravées dans mon esprit et le sentiment de curiosité mêlé d'angoisse sourde agite encore mon coeur.
Bref, cesse de causeries, le voici !

Elle s'agitait dans les épais draps du lit, soudainement éveillée par un sentiment qu'elle n'expliquait pas. Le coeur battant comme mille dans sa poitrine trop étroite, elle se livrait à un combat intérieur dont suaient ses tempes glacées.
Sans même se relever, elle tâtonna dans l'encre de la nuit afin de retrouver son téléphone portable, qui explosa de lumière lorsqu'elle alluma le petit écran. 01:32

Les chiffres ne mentaient pas, il était bel et bien le milieu de la nuit mais elle se sentait étrangement alerte, comme si c'eût été le matin, et que les mille rayons du soleil eussent étoilés les murs bleus de sa chambre d'ombres découpées par les arbres dehors. Se sentant bien incapable de se rendormir, elle balança d'un coup sec ses jambes fourmillantes et laissa retomber lourdement les duvets sur le sol froid. Pieds nus, jambes découvertes, elle ânonna quelques pas avec une respiration sifflante, qui trouait le silence des ténèbres bleutées de curiosité. La fenêtre s'ouvrit par l'impulsion de ses doigts fins, puis suivit le volet avec un crissement familier qui retentit comme un rire de crécelle dans le village endormi.

Elle voyait alors s'étaler devant ses yeux écarquillés le sommeil d'un monde trop las, avec un ciel sans étoile mais mille lumières trop vives en-dessous de son ventre étalé nonchalamment. Les lampadaires abandonnait sur le béton du trottoir et de la route les flammes jaunes de leur ampoule vieillie et les reflets qui se propageaient sur la masse grisâtres rappelaient les étincelles d'espoir que jetaient autrefois les constellations, là-haut, dans ce ciel qui ne brillait plus.

L'air frais attaquait ses poumons, mais sans méchanceté aucune. Elle inspirait fort le vent des étoiles, qui s'écoulait du firmament charbonneux, avec le chant des astres comme ami de fortune. Sa conscience affermie par ce rappel aux sens attrapait chaque signe, chaque mouvement et lui rendait, multipliée au centuple, les idées qui s'y rattachaient.

Alors, se détachant dans les lumières tièdes des candélabres, qui veillaient, gardien des nuits, sur le village, s'approchèrent les silhouettes monstrueuses d'énormes chiens, qui passèrent la maison en poursuivant chacun la laisse de son prochain, mais glissant sur l'asphalte comme trois fantômes aux allures animales. Ils s'évaporèrent dans l'atmosphère opaque des ténèbres.

***

Crédit : Landscape at night with woman at window, par Ernest Zobole

J'écrirai bien la suite mais c'est à ce moment qu'a jailli Jeff, m'accusant d'encore être en train de fumer (je ne fume pas), puis m'embrassant pour vérifier ses dires. Et ensuite, ma cousine, mais c'est une autre histoire. Le rêve s'est vachement détérioré après ce passage.
Ce genre de rêve vous arrive-t-il régulièrement ? Moi, très rarement mais celui-ci avait vraiment une saveur de... prémonition ? Ou de passage dans un monde parallèle ?

Sur ce, je vous souhaite une belle fin de week-end et à très vite !

Klara/Miriel