#2 : French SKK
Froid
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Le plus difficile dans le fait d'être paire à une machine, c'est qu'elle ne connaît rien au monde qui l'entoure. Rimbaud en était conscient, et savait que sa première mission était d'essayer d'intégrer ce nouvel individu à la société.
Humain génétiquement modifié, machine ou autre, la technologie était tellement évolué qu'il n'y avait aucune différence entre un être humain et son nouveau partenaire.
Après tout, si la définition de l'humain était réduite à sa finitude et sa capacité à souffrir, tout en étant conscient et pensant — alors Verlaine était bel et bien un être humain de tout ce qu'il y a de plus normal.
Les premiers jours avaient été extrêmement compliqués. Rimbaud ne peut le nier, il n'avait aucuns codes de vie, et le plus que l'on puisse dire, c'est que le frileux vivait avec des règles de vie stricte et concise — qui jusque-là, il s'infligeait à lui-même.
Et les imposer à quelqu'un dont la liberté prime sur son petit système était assez compliquée. Ce matin-là ne faisait exception à cette difficulté.
《 - Que fais-tu de si bon matin ? 》 Avait questionné le noiraud.
Ils vivaient dans une petite chambre d'hôtel, assez grande pour y vivre à deux, assez luxueuse pour y avoir tout le confort nécessaire, assez discret pour les espions qu'ils étaient.
《- Je suis sortie dehors, il y avait une vielle femme qui s'était fait voler son sac. 》
Verlaine pointa l'extérieur du doigt, alors que le jour se levait à peine.
《- Tu es passé par la fenêtre ?
- Bien entendu, je n'avais pas le temps de faire tout le tour de l'hôtel ! 》
Rimbaud soupira en se calant sur son coussin. De si bonne heure, déjà des histoires, il mourrait de froid, il avait juste envie de dormir encore un petit peu.
Mais ce n'était pas de l'avis du blond qui revenait à l'assaut :
《- Dis-moi Arthur, ou bien irons-nous aujourd'hui ?
- Dehors, répondit-il d'un air désespéré.
- Et où exactement ?
- Dans un endroit calme. Un parc certainement.
- Et quand concrètement ? 》
Rimbaud ouvrit les yeux afin de vérifier l'heure et d'estimer une heure décente de départ.
《- Dans 3 heures.
- À 10 heures ?
- Mmh. 》
Rimbaud se rendormit rapidement, la veille avait été mouvementée au centre secret européen. Ils se préparaient à partir dans une grande mission, une importante mission.
Ils allaient être envoyés tous les deux à l'autre bout du monde, ce qui est assez impressionnant pour un agent normal.
Mais Rimbaud avait de l'expérience, et connaissait ce genre de mission. Il en était tout aussi blasé qu'effrayé.
Il gardait cette appréhension jusqu'à 10 heures, jusqu'au moment où il était assis sur un banc, surveillant Verlaine capable de sauter du haut de la falaise afin d'aider un habitant au sol.
Il ne pouvait pas nier le fait qu'il avait froid. La neige recouvrait la totalité de l'espace, le vent était tout aussi glacial et le soleil peinait à montrer le bout de son nez.
Rimbaud était prêt à entrer dans sa tombe tant le froid avait envahi 90% de son corps.
Malgré le manteau qu'il possédait. Le sous-Pull, le col roulé, les moufles, l'écharpe, les cache oreilles et les minibouillottes chauffants qu'il avait emporté : son corps ne voulait pas se réchauffer.
Et voir son partenaire avec un simple manteau, ouvert, lui donnait des vertiges rien qu'à imaginer quel froid envahissait son corps à ce moment-là.
《 - Tu trembles ? 》 Demanda Verlaine en détournant le regard du panorama qu'il avait sur la ville.
《- oui, assuma le noiraud en soupirant, je supporte mal le froid. 》
Il eut un silence. Ou aucunes réactions n'était possible à ce moment précis.
Verlaine venait de passer ses bras autours de son partenaire, le serrant contre lui, là où une légère chaleur corporelle pouvait se sentir.
Rimbaud ne sut comment réagir, et bloqua quelques instants, avant d'essayer de chercher un sens à ses actes.
Même si les actes de son partenaire était toujours insensées et incompréhensibles.
《- Pourquoi m'enlaces-tu soudainement de la sorte ?
- Parce que la fois où tu m'as enlacé ainsi, j'avais eu chaud. 》
Rimbaud ne put s'empêcher de sourire à la vue de cet être si innocent finalement, avant de lui rendre son étreinte.
Peut-être que l'espion était sensible à la présence de son partenaire.
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