Cauchemar
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Il faisait régulièrement ce mauvais rêve durant lequel l'homme au long manteau noir se trouvait au-dessus de lui, ses mains fermement serrées autour de la nuque du vieux patron.

Et chaque matin, Fukuzawa ressentait cette sensation obscure d'avoir été étranglé. Sa gorge simulait cette pression émise et cette désagréable sensation d'avoir frôlé la mort.

Pourtant, ce n'était pas là première fois qu'il frôlait la mort, son métier l'en obligeait presque à frôler la mort constamment. Et il faut dire que les énergumènes présentes dans son agence n'aidaient pas à une pure sécurité.

Et jamais Fukuzawa n'avait tremblé devant un ennemi, devant une épreuve, devant un événement qui lui faisait frôler la mort.

Jamais.

Sauf, devant ce cauchemar.

À chaque fois qu'il refaisait ce mauvais rêve, il se réveillait en sursaut, suant et paniqué.

Il avait si peur. Peur que cet homme ne finisse par le tuer-même dans ses rêves. Cela semblait si réel. Comme une boucle infinie, un mauvais moment interminable.

Cependant, était-ce vraiment le fait de succomber qui effrayait tant l'homme aux cheveux blanc ? Était-ce réellement la peur de ne plus pouvoir respirer qui l'angoissait à chaque réveil ?

Même l'inconscience de Fukuzawa se moquait de lui a la réflexion-bien entendu que non, ce n'était pas cela qui effrayait tant le directeur de l'agence des détectives armés.

Non, c'était l'homme lui-même. Avait-il le droit de succomber devant lui ? Allait-il un jour le trahir ? Est-ce qu'un jour son cauchemar deviendrait-il réalité ?

Qu'il retrouve l'homme dont il éprouvait éperdument des sentiments, au-dessus de lui, les mains serrées fermement autour du cou du plus âgé ?

Fukuzawa dériva légèrement son regard du côté droit de son lit pour fixer le noiraud qui dormait si profondément jusque-là.

Les images repassaient dans sa tête, son cœur s'accéléra légèrement avant de reprendre conscience et de se laisser tomber sur son oreiller.

Quelle idée.

Bien sûr qu'il y avait toujours une infime possibilité qu'il puisse le tuer un jour.

Mais il ne fallait pas angoisser pour autant.

Qu'est-ce que c'était difficile d'aimer le patron de la Mafia, pensa Fukuzawa en soupirant sous un coussin qui traînait et qu'il avait récupéré à la hâte.

Qu'est-ce que c'était difficile d'aimer, tout court.

✅ʙʏ ᴄʜɪᴄᴋᴇɴ