Chapitre 11
Le poids de la couronne
La lumière du matin filtrait à travers les fenêtres du palais, inondant la chambre de Keysa d’une douce clarté dorée. Elle s’était réveillée avec un sentiment de légèreté, encore imprégnée des souvenirs de la soirée précédente. La danse avec Ryden, le baiser partagé sur le balcon, tout cela lui semblait si proche et en même temps si lointain. Mais alors qu’elle s’habillait pour une nouvelle journée, une inquiétude grandissait en elle. La réalité de la couronne et des responsabilités qui pesaient sur les épaules de Ryden était un sujet qu'elle avait commencé à appréhender, mais elle n'en connaissait pas encore toute l'ampleur.
Après un rapide petit-déjeuner, Keysa se dirigea vers la salle du trône, où elle savait que Ryden passerait la matinée à discuter avec ses conseillers. En entrant dans la pièce majestueuse, elle fut frappée par l'immensité de l'endroit. Les murs étaient ornés de tapisseries illustrant les batailles et les victoires passées du royaume, et le trône au fond de la salle semblait presque accablant.
Ryden se tenait là, entouré de quelques nobles et de conseillers, sa posture droite mais son regard trahissant une fatigue insidieuse. Il paraissait concentré, mais à mesure que Keysa s'approchait, elle pouvait voir des ombres sous ses yeux. Elle s’approcha discrètement, se faufilant entre les groupes de nobles. Son cœur battait plus fort à l’idée de voir Ryden, mais une inquiétude sourde l'envahissait.
« Majesté, votre attention, s'il vous plaît, » lança un conseiller, interrompant les murmures.
« Oui, qu'est-ce qui se passe ? » demanda Ryden, la voix grave, mais un peu plus lasse que d'habitude.
« Les récoltes de l'année dernière ont été en deçà des attentes, et les villages commencent à s'inquiéter, » répondit le conseiller, le visage empreint de sérieux. « Nous devons établir un plan pour assurer leur soutien avant qu’ils ne perdent confiance. »
Ryden acquiesça lentement, son expression se durcissant. « Faites ce qu’il faut. Envoyez des émissaires pour rassurer les villageois et assurez-vous qu’ils reçoivent l’aide nécessaire. »
Keysa, ayant entendu cela, sentit une vague de compassion pour lui. Elle savait que ces décisions pesaient lourdement sur ses épaules. Alors qu'il était roi, Ryden portait le fardeau de son peuple sur son cœur.
« Si je peux intervenir, » dit Keysa, se glissant timidement dans la conversation, « peut-être serait-il utile d’organiser une rencontre avec quelques villageois pour écouter directement leurs préoccupations ? Cela pourrait renforcer leur confiance envers la couronne. »
Les nobles présents échangèrent des regards surpris, mais Ryden sourit à Keysa, un éclat de gratitude dans ses yeux. « C’est une excellente idée, Keysa. »
Le conseiller hocha la tête, visiblement moins convaincu. « Mais cela nécessitera du temps, et nous n'avons pas cette latitude, Majesté. Les nobles ici présents ont des attentes et des obligations. »
« Le bien-être de mon peuple est ma première obligation, » rétorqua Ryden, sa voix affirmée. « Je ne suis pas simplement un roi de par mon titre ; je suis un roi pour mon peuple. »
Keysa sentit son admiration pour lui grandir. Elle était touchée par son engagement, mais elle pouvait aussi voir la tension qui se creusait sur son visage. Quand la réunion se termina, Ryden la rejoignit, un soupir lourd échappant de ses lèvres.
« Merci d’être intervenue, » dit-il, sa voix maintenant basse, presque fragile. « Je sais que ce n’est pas à moi de faire ces choix, mais je ne peux m’empêcher de penser à ceux qui souffrent. »
« C’est ce qui fait de toi un bon roi, » répondit-elle avec douceur, touchant légèrement son bras. « Mais cela doit être difficile. »
Il acquiesça, ses yeux se perdant dans le vide, comme s'il voyait au-delà des murs du palais. « Parfois, je me demande si je suis à la hauteur de ces responsabilités. Les décisions que je prends peuvent changer des vies, et cette pression… elle est parfois écrasante. »
Keysa pouvait voir la fatigue sur son visage, et cela la touchait profondément. « Ryden, tu es un leader né. Tu te soucies de ton peuple, et c'est ce qui compte le plus. »
Il lui offrit un sourire triste, mais elle pouvait voir à travers sa façade. « Je veux faire la différence, Keysa, mais je me sens souvent perdu. Les traditions, les attentes, tout cela me semble… paralysant. »
Keysa savait que la vie à la cour n'était pas aussi simple qu'elle le pensait. Le poids des traditions, des attentes et des responsabilités devait être un fardeau écrasant pour lui. « As-tu déjà pensé à ce que tu voudrais vraiment, en dehors de toutes ces obligations ? » demanda-t-elle.
Ryden se tourna vers elle, son regard intense. « Parfois, j’aspire simplement à être un homme ordinaire, à pouvoir vivre sans ces responsabilités. Mais je sais que ce n’est pas possible. »
« Cela ne fait pas de toi un mauvais roi, » rétorqua-t-elle, sa voix ferme. « Même un roi doit avoir ses rêves et ses désirs. »
« Et quels seraient mes rêves ? » demanda-t-il, un sourire amer sur les lèvres. « Être un homme libre, sans couronne, sans obligations. »
« Je pense que tu as besoin de trouver un équilibre, » lui suggéra-t-elle. « Ce n’est pas parce que tu es roi que tu dois renoncer à qui tu es vraiment. »
Il la regarda, un mélange d’admiration et de curiosité dans ses yeux. « Tu sembles savoir exactement ce que je ressens. Comment fais-tu cela ? »
« Peut-être parce que je vois le monde avec un regard différent, » répondit-elle avec un léger sourire. « J’ai toujours cru que chacun devait trouver sa propre voie, même dans les moments les plus difficiles. »
La conversation les mena à une promenade dans les jardins du palais, un lieu où Ryden pouvait respirer un peu plus librement. Les fleurs étaient en pleine floraison, et le doux parfum des roses et des jasmins flottait dans l’air. Keysa pouvait sentir que l’environnement naturel apaisait Ryden, et elle espérait que ce moment de tranquillité l’aiderait à se ressourcer.
« Parfois, je voudrais me cacher ici, loin de toutes ces obligations, » avoua-t-il, marchant à ses côtés, le regard perdu dans la verdure. « Mais je sais que je ne peux pas fuir indéfiniment. »
Keysa l’observa, notant le changement dans son attitude alors qu’il se détendait. « Pourquoi ne pas en parler à tes conseillers ? Peut-être qu’ils pourraient comprendre ton besoin d'un peu de temps pour toi. »
« J’ai peur qu’ils ne voient cela comme une faiblesse, » admit-il, la voix hésitante. « Être roi, c’est être fort. Montrer des signes de vulnérabilité peut être perçu comme un signe de faiblesse. »
« Mais la force vient aussi de la vulnérabilité, » répliqua Keysa avec conviction. « Un leader qui montre son humanité peut inspirer son peuple à faire de même. Ils verront en toi un roi qui se soucie réellement d’eux. »
Ryden s’arrêta, se tournant vers elle, son regard pénétrant. « Tu as raison. Peut-être que je pourrais trouver le moyen d’ouvrir un dialogue avec mes conseillers. Je dois leur faire comprendre que ma force ne vient pas seulement de ma couronne, mais de mon désir de servir mon peuple avec sincérité. »
Leurs regards se croisèrent, et Keysa ressentit un frisson parcourir son échine. La passion dans la voix de Ryden était palpable, et elle savait que cette conversation marquait un tournant. Elle voulait l'aider à se libérer de ce poids, même si elle savait que cela ne serait pas facile.
« Nous devrions trouver un moyen d’alléger ce fardeau, » suggéra Keysa. « Peut-être que tu pourrais établir un conseil avec des membres de ton peuple, des personnes de confiance qui pourraient te donner des conseils sans pression. »
Ryden hocha la tête, ses yeux brillants d’une lueur d’espoir. « C’est une idée merveilleuse. Je pourrais inviter quelques chefs de village, leur donner une voix. Cela me permettrait d’écouter leurs préoccupations directement, sans intermédiaire. »
« Oui, et cela renforcerait aussi la confiance entre la couronne et le peuple, » ajouta Keysa, heureuse de voir Ryden s’ouvrir.
Ils continuèrent à marcher, le soleil réchauffant leurs visages, et Keysa se mit à sourire. Elle sentait qu’elle faisait partie de quelque chose de plus grand, qu’elle pouvait réellement contribuer à aider Ryden à porter ce fardeau.
Cependant, Voici la suite et la conclusion du chapitre "Le poids de la couronne", avec des ajouts et des descriptions des sentiments :
Cependant, même au milieu de cette conversation constructive, Keysa ne pouvait s’empêcher de ressentir une douleur sourde à l’idée que les traditions et les attentes continueraient de peser sur Ryden. Elle pouvait voir qu’il luttait avec la dichotomie de son rôle. Le roi qu’il devait être et l’homme qu’il aspirait à devenir semblaient si éloignés l’un de l’autre.
« Et puis, il y a cette pression incessante des nobles, » continua Ryden, ses yeux se plissant sous la lumière du soleil. « Ils s’attendent à ce que je sois toujours en contrôle, toujours ferme dans mes décisions. Je sens leurs yeux sur moi, attendant une faille, une faiblesse. »
Keysa posa une main réconfortante sur son bras, cherchant à lui transmettre une chaleur qu’elle espérait apaiser ses inquiétudes. « Tu n’as pas à tout porter seul, Ryden. Je suis là pour toi, et je veux t’aider. Même les rois ont besoin de soutien. »
Il lui offrit un sourire timide, mais elle pouvait voir qu’il luttait encore avec ses doutes. Ce sourire, bien qu’il éclairât son visage, ne pouvait masquer l’angoisse qui se cachait derrière. Keysa se rapprocha un peu plus de lui, créant une bulle de confort dans laquelle ils pouvaient se confier l’un à l’autre.
« Parfois, je ressens une solitude profonde, » avoua-t-il, son regard s’assombrissant. « Même entouré de tant de personnes, je me sens souvent isolé. Comme si personne ne pouvait vraiment comprendre ce que je ressens. »
La vulnérabilité dans sa voix brisa le cœur de Keysa. Elle savait que cette couronne était bien plus qu’un simple symbole de pouvoir pour lui ; c’était un poids, un fardeau constant qui l’éloignait de ses désirs les plus profonds.
« Tu n’as pas besoin de porter cela seul, » murmura-t-elle. « Je suis là, et je suis prête à écouter. »
Ses mots résonnèrent dans l’air frais du matin, et Ryden se tourna vers elle, une lueur de gratitude dans ses yeux. Il s’arrêta et la fixa avec une intensité qui lui coupa le souffle. « Parfois, je me demande si je mérite ce que tu es prête à m’offrir. »
« Tu mérites d’être soutenu, » répondit-elle, sa voix ferme mais douce. « Personne ne devrait affronter ses démons seul. »
Il inspira profondément, et un silence apaisant s’installa entre eux, alors qu’ils contemplaient le jardin luxuriant. Les oiseaux chantaient, et le doux parfum des fleurs les entourait, mais tout cela semblait lointain par rapport à l’intensité de leur échange.
Keysa, avec sa sensibilité naturelle, pouvait ressentir le tourbillon d’émotions qui habitait Ryden. Elle se demanda si cela était le résultat des traditions qui l’étouffaient ou des attentes démesurées qui pesaient sur son esprit. Mais, au fond d’elle, elle savait qu’il était plus qu’un roi ; il était un homme, un homme qui avait des rêves et des désirs, tout comme elle.
« Et qu’est-ce que tu désires vraiment, Ryden ? » lui demanda-t-elle, espérant que la question ouvrirait une porte vers une compréhension plus profonde de son cœur.
Il la regarda, son visage se durcissant un instant, puis s’adoucissant. « Je désire la liberté, Keysa. La liberté de choisir, de vivre sans le poids de cette couronne. »
Elle hocha la tête, sa compassion pour lui grandissant. « Je comprends. Et que ferais-tu si tu avais cette liberté ? »
Il sembla réfléchir un moment, ses yeux perdus dans le lointain. « Je voyagerais. Je découvrirais le monde au-delà des murs du palais. Je rencontrerais des gens, vivrais des expériences… Je voudrais apprendre ce que cela fait d’être vraiment vivant. »
Keysa ressentit une vague d’empathie. Elle partageait ce désir d’aventure, cette quête de quelque chose de plus grand. « Peut-être que nous pourrions explorer ensemble, » proposa-t-elle, son cœur battant d’enthousiasme. « Je pourrais t’emmener dans des endroits que tu n’as jamais vus. »
La proposition sembla l’intriguer. « Vraiment ? Tu serais prête à quitter le palais, à me suivre dans l’inconnu ? »
Elle sourit, ses yeux pétillant de malice. « Pourquoi pas ? La vie est trop courte pour ne pas vivre pleinement. Et je suis certaine que nous pourrions découvrir des trésors cachés, des histoires oubliées. »
Leurs regards se croisèrent à nouveau, et elle sentit un courant électrique entre eux. Ryden était tellement attiré par elle, non seulement pour sa beauté, mais pour sa force et sa passion. Elle lui rappelait ce qu’il voulait vraiment, ce qu’il pouvait être s’il se libérait de ce fardeau.
« Tu as cette façon de me faire voir le monde différemment, Keysa, » dit-il, son sourire s’élargissant. « Peut-être que je devrais être plus ouvert à l’idée de sortir de ma zone de confort. »
« Oui ! Nous avons tous deux besoin d’une petite aventure, » s’exclama-t-elle. « Et qui sait ? Peut-être que cette escapade nous aidera à trouver des solutions à nos défis respectifs. »
Leurs rires résonnèrent dans le jardin, et pour la première fois depuis longtemps, Ryden se sentit léger. Les responsabilités ne disparaissaient pas, mais il commençait à voir qu’il n’était pas seul dans ce combat. Keysa était là, prête à l’accompagner sur ce chemin.
Cependant, alors qu’ils continuaient leur promenade, le poids des attentes commença à réapparaître dans l’esprit de Ryden. Il savait que même s'il rêvait de liberté, il devait d’abord se confronter à ses responsabilités.
« Keysa, » commença-t-il, la voix plus sérieuse, « je ne peux pas oublier les traditions qui pèsent sur moi. Je suis roi avant tout, et cela implique des sacrifices. Je ne veux pas que cela nous sépare. »
Elle s’arrêta, le regard intense. « Je comprends, Ryden. Mais n’oublie pas que tu es aussi un homme. Et les traditions ne doivent pas te définir. »
Il acquiesça, son cœur battant avec la promesse d’une compréhension mutuelle. Il était conscient que leur chemin serait semé d’embûches, mais il savait également qu’avec Keysa à ses côtés, il avait une chance de surmonter ces obstacles.
« Merci d’être là pour moi, » dit-il sincèrement, la regardant dans les yeux. « Tu ne sais pas à quel point cela signifie pour moi. »
« Je suis là pour toi, Ryden, maintenant et toujours, » répondit-elle, une lumière chaleureuse dans son regard.
À ce moment-là, ils réalisèrent tous deux que leurs destins étaient entrelacés d’une manière qu’ils n’auraient jamais pu imaginer. Le poids de la couronne serait toujours présent, mais ensemble, ils pourraient le porter avec une force nouvelle. Keysa se tenait là, une lueur d’espoir pour Ryden, un phare dans les ténèbres des traditions oppressantes.
Alors qu'ils continuaient à marcher, le jardin les entourait de beauté, et pour la première fois, Ryden ressentait que, malgré les défis à venir, il avait trouvé un équilibre. La couronne pesait toujours, mais grâce à Keysa, il commençait à entrevoir un avenir où il pourrait être à la fois roi et homme. Ensemble, ils pourraient naviguer dans les eaux tumultueuses de leur réalité et construire un avenir qui leur ressemblait vraiment.
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