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Veiri me fit parcourir de longs couloirs qui louvoyaient entre les forges, passa trois portes blindées bardées de détecteurs comme partout ailleurs, et il finit par m'amener devant un dernier battant de pierre tout simple, une haute porte comme les autres, à peine visible, ses joints fondus dans le reste de la roche, si parfaitement taillés qu'ils disparaissaient à la vue des passants inattentifs. Seule une pression de la main du nain sur sa surface, qui illumina les bordures grâce à la bioluminescence naturelle de la roche, me permit de la remarquer alors que j'allais passer à côté.

— Ceci, ma p'tite demoiselle, est la pièce la plus secrète de cet atelier. C'est ici que se passent les plus belles choses.

La porte coulissa lentement, s'encastrant dans le mur qui la soutenait par une absurde forme de magie que je ne comprenais pas, et je pénétrai dans ce qui s'apparentait à la caverne aux merveilles d'Ali Baba. Le long des murs s'étiraient d'immenses étagères surchargées de bijoux, d'armes, de pierres précieuses, d'outils en tous genres. La pièce elle-même vibrait d'une puissance magique qui rivalisait avec la ceinture de force de Thor, surchargée des ondes d'énergie qui émanaient des objets qu'elle stockait. Elle était longue de plusieurs dizaines de mètres, suffisamment large pour permettre à six hommes de passer côte à côte lourdement armés. Au fond flamboyaient les flammes d'un immense âtre, que je supposai être l'atelier principal du maître des lieux.

— C'est ici que naissent les miracles ! lança le dvergr, un large sourire aux lèvres.

Il m'entraîna le long des rayonnages, passant à côté des objets d'un pouvoir incommensurable comme si c'étaient de simples breloques. En passant le long des étagères, je notai que tous les objets étaient différents dans leur forme, que c'étaient des créations individuelles et non des productions de masse comme le reste de ce qu'il m'avait montré.

— C'est mon aïeul Veiri, premier du nom, qui a créé cet endroit. Après ce qui est arrivé à Eitri et Brokk, il a décidé que la forge de la famille ne serait plus accessible à tous mais plutôt cachée. Évidemment, il nous arrive toujours de forger en public dans le cadre de concours, mais pour la plupart de nos expériences... Nous préférons les garder en sécurité ici, cela évite les incidents.

J'attrapai une chaînette d'or brillante, la fis jouer entre mes doigts en marchant, réalisai qu'elle s'étirait à l'infini à partir du moment où elle était enroulée au moins une fois autour d'un objet, et la reposai quelques rangées plus loin que là où je l'avais prise sans que le propriétaire ne semble en avoir cure. En passant derrière la dernière étagère, il pointa une sorte de laser vers un point précis et soudain, tout un pan de mur descendit depuis le plafond pour isoler le secteur de la forge du reste de l'entrepôt. Les flammes rugirent, alimentées par une ventilation automatisée synchrone avec le verrouillage de la salle, et je pivotai sur mes talons, curieuse.

Isolée du reste de la grande salle, la pièce ressemblait à l'un des dix autres ateliers que j'avais déjà passés dans le complexe de la forge. Un bureau sur un côté, l'âtre principal, long et profond, suffisamment pour construire un tank entier dedans sans difficulté, une véritable fournaise de Muspellheim. Même à cinq mètres du bord, je sentais la chaleur des flammes sur ma peau.

— Je suppose que les alarmes sont à quatre cent pour cents ici ? osai-je.

— Eh bien en vérité... pas vraiment. C'est le seul endroit parfaitement isolé, et donc le seul où je n'ai absolument aucune sirène. Mais l'entrée est impénétrable, il y a un système de laser auto-alimenté sur les ventilations qui carbonisera n'importe quel... insecte... qui voudrait essayer d'entrer.

Il y avait un certain venin dans sa voix à la mention des insectes, et je souris.

— Absolument aucune ?

— Absolument pas. Je ne peux pas me le permettre, pas avec les expériences que je fais parfois ici. Mais mon père a fait en sorte de transformer cette pièce en bunker. Rien n'y rentre, et rien n'en sort non plus sans les bonnes accréditations.

À nouveau, je distinguai la rancœur latente à la mention de son père, mais je préférai me focaliser sur la dernière partie de sa remarque. Pas d'entrées, pas de sorties.

Soudain, j'envisageai l'idée de devoir revenir ici, de devoir lutter contre les systèmes de sécurité, de devoir contourner ou broder pour me faufiler derrière l'un des ouvriers. Et la solution apparut, simple et efficace. Je vérifiai d'un regard l'environnement, à la recherche d'armes en tout genre, de détecteurs qui contrediraient les affirmations de Veiri, de menace potentielle pour le mouvement de folie que j'allais tenter. Mais la porte descendante semblait verrouillée, les murs autour de moi étaient nus... ce qui en soit, d'après tout ce que j'avais vu, n'était absolument pas une garantie.

Mais j'allais prendre le risque.

— J'ai trouvé votre pari très osé, hier soir, lâchai-je nonchalamment tandis qu'il se détournait pour chercher quelque chose dans son tiroir.

— Lequel ? demanda-t-il d'un ton distrait.

— Celui sur les enfants de Loki qui s'introduiraient chez vous...

— Oh, ça ?

Il farfouilla plus intensément dans les tréfonds, jusqu'à sortir une boule dorée, qu'il posa sur la table avant de pivoter vers moi. Et soudain, ses yeux s'ouvrirent en immenses billes noires, brillant d'une stupeur non feinte.

— Vous êtes une sang-mêlée ! réalisa-t-il dans un souffle.

Je me contentai d'un sourire de chat, particulièrement à l'aise dans mon corps habituel, que je venais de reprendre pour la première fois depuis des semaines.

— Une Loki par naissance, ajoutai-je pour insister sur le fait que même si j'avais réussi à m'introduire chez lui grâce à mes doubles pouvoirs, c'était mes origines qui primaient pour le défi qu'il avait lancé la veille.

— Mais je... je ne peux pas me défendre contre ce genre de...

Il bafouillait, trop choqué pour réussir à formuler une phrase correcte. Je devinai néanmoins ce qu'il voulait dire, lui offris un sourire compréhensif :

— C'est bien pour ça que notre existence est strictement limitée par nos parents divins. Ceci dit, vos détecteurs marchent très bien, maître forgeron. La seule raison pour laquelle j'ai pu les tromper, c'est ma double magie. Félicitations.

Même si j'essayais de le conforter, il demeurait livide, horrifié par la réalisation qu'une Loki s'était introduite dans son atelier. Je lui donnai une tape fraternelle sur l'épaule, et il leva les yeux, blême.

— Je ne dirai à personne que je me suis introduite dans votre atelier... si vous ne dites rien sur mes pouvoirs. Votre honneur sera sauf, et mon secret aussi... et vous n'aurez pas à renoncer à votre forge comme vous le disiez un peu trop fort.

Dans son regard terne, je vis s'éclairer une lueur fourbe, un éclat de traîtrise que je ne connaissais trop bien. J'avais parlé de secret, j'avais admis que je tenais à ma discrétion. Il plongea dans le piège tendu la tête la première.

— Mais ton secret vaut d'autant plus qu'il justifiera le fait que tu aies réussi à t'introduire chez moi, espèce de vipère...

Sa voix prit un accent traînant, suggestif. Je lui rendis un sourire tout aussi vicieux, fis crépiter un éclat d'électricité entre mes doigts, et son expression se défit lorsque des étincelles voletèrent autour de ses épaules et en face de son nez.

— Comment pourrais-tu le prouver ? Comment pourrais-tu même l'annoncer ? Une crise cardiaque est si facile à simuler...

Il voulut dégainer une arme, me la planter dans le ventre. Je faillis ne pas voir le mouvement arriver. La dague se déplia avec une fluidité mortelle depuis sa manche longue, se verrouilla en place avec un infâme cliquetis. Déjà, je m'étais métamorphosée. La lame ne frappa que le vent soulevé par mes ailes. Je me jetai serres en avant vers le dvergr qui ne s'attendait pas à affronter un corbeau, l'éborgnai d'un simple coup de griffe. Il poussa un hurlement de douleur, de rage et de terreur, recula de deux pas. Je repris forme humaine, lui arrachai sa dague, le projetai contre le mur, où je l'épinglai avec sa propre lame sous la gorge. Son sang poisseux coulait à flots sur ma manche.

— Ne t'avise pas de prononcer la moindre malédiction, nain, sifflai-je à son oreille. Ou je t'égorge avant que tu n'aies pu dire deux mots.

Veiri poussa une plainte sourde, voulut porter une main à son visage défiguré, mais je le contraignis à l'immobilité d'une simple pression.

— Maintenant écoute-moi. Jure-moi fidélité. Ou meurs.

— Mon meurtre sera puni...

— Ah bon ? Ce sera l'action terrible d'un Loki qui a réussi à s'infiltrer dans ton atelier, et je serai la pauvre spectatrice impuissante qui l'aura réduit en cendres un peu trop tard, lorsqu'il aura essayé de se retransformer.

La répartie lui coupa le souffle, et il se contenta d'un gémissement étouffé. Je lui adressai un rictus carnassier.

— Jure sur le Leiptr et l'honneur de ta famille, petit vers de terre, et tu pourras retourner à ta forge et tes belles prouesses. Ou meurs.

— Que les...

Son murmure haineux s'étrangla dans un craquement d'os et un gargouillis sanglant. L'arrière de son crâne cogna violemment contre la roche dure du mur, et son nez explosa à l'impact de mon front. Il hurla de douleur et de fureur.

— Essaie encore une fois, narguai-je malgré le sang qui dévalait mon arcade sourcilière, rompue elle aussi.

Ces saletés de nains avaient les os solides, décidément. Son nez contre mon crâne n'aurait pas dû gagner, en principe.

— Je...

Il hésita et, d'un mouvement négligent, je fis remonter ma lame le long de son cou pour piquer le côté de sa mâchoire, là où elle rejoignait la nuque. Il couina de surprise, et je dus me retenir très fort de ne pas lui couper la barbe pour lui donner un avant-goût de la mort qui pouvait l'attendre. Soudain, j'étais retombée dans le jeu que m'avait enseigné Ekrest : tuer ou être tuée. Un jeu que tous les êtres vivants, dvergar ou elfes, dieux ou hommes, comprenaient.

— Sur le Leiptr... entama-t-il précautionneusement d'une voix rauque.

Je lus dans son expression le doute, la haine. Sa carrière qui défilait devant ses yeux, ses espoirs réduits à néant. Je coulai un bref regard sur le côté, en direction du laser qu'il avait utilisé pour faire descendre le mur, indiquant clairement que j'avais compris comment m'en servir.

— Je ne t'en demanderai pas trop, promis. Peut-être un peu plus que si tu mourais, ceci dit...

C'était une opportunité unique, un dvergr lié à mon service. Même Ekrest n'avait pas réussi à en coincer un, encore. J'avais la chance de la surprise, qu'il ne s'attende pas à ce que je sois aussi puissante, aussi imprévisible, aussi proche de lui. S'il avait su que j'étais une Loki, jamais il ne m'aurait laissée l'approcher à moins de trois mètres. Et si je n'avais pas été une sang-mêlée, jamais il n'aurait manqué de détecter ma présence.

— ... je te jure allégeance et obéissance. Mon sang sera versé avant le tien, mon épée est tienne, et où que tu appelles je viendrai.

Les mêmes mots que Sam avait prononcés une éternité plus tôt. Le souvenir me frappa comme un coup de poing en plein visage, réminiscence d'une époque que je croyais presque oubliée. Les serments d'allégeance sur le Leiptr étaient si rares...

D'un mouvement aussi lent que précautionneux, je relâchai ma pression sur sa gorge. Cependant, je ne reculai pas. Je me penchai encore un peu, mon sang se mêlant au sien dans une parodie d'ancien serment de sang. Mes premières instructions étaient cruciales.

— Tu ne tenteras en aucun cas de me combattre ou de me causer du mal. Tu n'informeras personne de cette rencontre, ni de mes pouvoirs, par quelque moyen que ce soit. Rien ne s'est passé ici à la connaissance de quiconque d'autre que nous.

— Oui, Ma Dame, siffla-t-il d'un ton vénéneux mais brisé. Comment dois-je vous appeler ?

— Lily, ça ira très bien.

— Très bien, dame Lily des Loki.

— Et laisse tomber le formalisme.

Il claqua de la langue.

— Je veux que ton comportement envers moi ne paraisse pas décalé par rapport à avant, insistai-je. Aucun signe ne doit trahir que tu es à mon service.

— Très bien, jeune demoiselle, gronda-t-il d'un ton furieux mais résigné.

Je reculai enfin, le laissai s'ébrouer, essuyer le sang de son visage tandis que je faisais de même.

— Tu ne...

Je croisai son unique œil valide encore flamboyant d'une colère étouffée, me tus. Mais, d'une main presque négligente, je fis apparaître la ceinture de force du dieu de l'orage, et l'œil unique qui me fixait s'écarquilla presque immédiatement. Je supposai que, en tant que forgeron émérite, il savait à quoi ressemblaient tous les objets légendaires forgés par ses ancêtres ou leurs concurrents. Il chancela, s'appuya contre le mur contre lequel je l'avais épinglé un instant plus tôt, et je notai que le bout de ses doigts frémissait.

— Qui... mais qui êtes-vous ?

Je refis disparaître la ceinture d'une simple pensée, lui offris un sourire.

— Un vecteur de chaos, semble-t-il, même si c'est parfois contre ma volonté. Mais j'ose espérer, maître forgeron, que vous travaillerez de bonne grâce en sachant qui sont les personnes qui m'ont amenée là.

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