Chapitre 7: Un éternel va et vient
Des flashs, des cris, de la peur. Son cœur battait anormalement vite. « Je vais mourir ? », pensa-t-elle.
Un crack, une lumière et une sensation de chaleur à nouveau. Une main s'empara de la sienne. Le contact était doux, comme familier.
- Maëlli, entendit-elle.
C'était un murmure. Elle se sentait si loin de cette personne. Elle ne la distinguait pas. Elle fit un gros effort, car elle sentait que c'était quelqu'un d'important.
Lentement, elle ouvrit les yeux. Cette simple action la fit souffrir. Mais une fois les yeux grands ouverts, elle aperçut le visage de...
- Papa...dit-elle d'une voix qui lui paraissait si différente, comme si elle parlait pour la première fois.
- Ma chérie ! s'exclama-t-il, les larmes aux yeux.
Il la serra dans ses bras, partagé entre la joie et la peur de se blesser encore une fois.
- Qu'est-ce...qu'il s'est passé ? demanda-t-elle, encore très épuisée.
- Un accident de voiture...tu ne te rappelles de rien ?
Une armada de médecins s'agglutina auprès d'elle juste à ce moment-là. Ils examinèrent chacune de ses actions et réactions. Apparemment, ils étaient satisfaits, mais un peu étonnés.
- Tout va bien, M. Lindson. Votre fille s'en tire étonnamment bien après un accident d'une telle force et d'un coma aussi long. Mais nous devons la garder sous observation pour le moment, déclamait le plus vieux des médecins, sans se soucier de la présence de Maëlli.
- Tu entends ça ma chérie ? C'est formidable, s'extasia son père, sans prêter attention aux médecins.
Cette réaction la ravissait aussi, même si elle prenait conscience petit à petit de la situation dans laquelle elle se trouvait.
Depuis combien de temps végétait-elle dans cet état comateux ? Elle attendit que les médecins quittent la chambre pour questionner son père. Il lui répondit le plus posément du monde :
- Ça fait deux mois que tu es ici...c'est long, et les médecins parlaient de mort cérébrale, mais ta mère et moi n'avons jamais perdu espoir.
- Maman ? Où est-elle ? demanda Maëlli avec une fougue toute nouvelle.
- Elle est à la maison. Elle a veillé sur toi de longues heures hier encore, et je lui ai conseillé de se reposer. Elle reviendra demain.
- Ah...je comprends. Répondit-elle, quelque peu déçue.
- Je vais l'appeler tout de suite, comprit-il. Elle sera contente de te savoir réveillée et fera tout pour venir rapidement.
Il s'apprêta à quitter la chambre, mais elle voulait savoir :
- Où est Dimitri ?
Il s'arrêta net. Il regarda quelques instants le sol, sans oser se retourner.
- Qui ? feintait-il de demander.
- Tu sais très bien, Dimitri.
La même conversation. Comme dans ses rêves ou ses voyages psychédéliques.
- Je ne connais aucun Dimitri, ma chérie. Répondit-il avec un tremblement dans la voix.
- Mais papa, c'est mon ami, non ?
Elle se mit elle-même à douter. Au fond, elle ne se rappelait de Dimitri que dans ce monde de cuves et de forêts mystérieuses.
Etait-il réel ? L'avait-elle inventé pour se sentir moins seule dans son périple comateux ? Elle était sûre que non, et cela se remarquait encore quand elle voyait le trouble de son père.
- Papa...
- Comment...commença-t-il à dire, en se retournant vers sa fille, le regard outré...comment peux-tu connaître le nom de ce criminel, de ce fou ?
- Je...Quoi ?
- Tu connais donc l'homme qui t'a renversé ? demanda-t-il, apeuré.
- Dimitri ? C'est...lui ?
Cette révélation fut comme un coup de poignard. Comment elle avait pu oublier ce détail si important ?
Elle ne l'avait pas vraiment oublié en réalité. Elle se rappelait de certaines choses. La route, la lumière des phares, sa présence sur cette route...qu'est-ce qu'elle faisait là-bas ? Dimitri était-il un inconnu ?
Son père voyant son trouble, se radoucit :
- Ne t'inquiète pas, tu as dû entendre son nom dans ton état de veille, la rassurait-il. Je vais appeler ta mère, je reviens.
Il la laissa seule, perdue dans ses pensées. Après tout, il avait peut-être raison. Elle avait dû entendre son nom et le stocker quelque part dans son cerveau. Sa présence dans les rêves de Maëlli n'était donc pas fortuite. Juste un fait. Mais cette explication qui semblait si logique lui paraissait faussée.
Elle connaissait son visage...ses traits...ils lui étaient familiers. Où était Dimitri ? Elle devait absolument lui parler.
Le reste de la journée se déroula de la même manière. Elle eut la chance de voir sa mère qui paraissait éreintée, mais heureuse de la voir réveillée, et elle n'échappa pas aux visites du personnel hospitalier. Ils analysaient chaque parcelle de son corps et de son sang pour s'assurer qu'elle allait bien.
Avec ce réveil dynamique, elle eut à peine le temps de demander où elle pouvait trouver Dimitri. Ce n'est qu'une fois son père sorti de la chambre qu'elle prit le courage de relancer le sujet, mais cette fois-ci auprès de sa mère :
- Maman, j'ai quelque chose à te demander, dit-elle d'un ton décidé.
- Tout ce que tu voudras, répondit-elle du tac au tac en venant s'asseoir à côté de Maëlli.
- Attends, je ne t'ai encore rien demandé, répondit-elle en souriant.
Elle se sentait parfaitement réveillée, même en bonne santé. Cela surprenait peut-être les docteurs les plus réputés du pays, mais pour sa mère, cela allait de soi. Rien n'avait changé.
- Voilà, je voulais savoir où était l'homme qui m'avait renversée...
- Ma chérie, pourquoi ? demanda-t-elle, le regard triste posé sur sa petite fille, si fragile.
- J'ai besoin de lui parler...lui répondit Maëlli, tout en esquivant la vraie raison de cette demande.
- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée...tu es encore faible et je n'ai pas envie que ça te donne trop d'émotions.
- Je peux le gérer maman, je t'assure. C'est important que je le rencontre, même si je me doute que ça ne vous enchante pas.
- Non non, d'accord. Je vais me renseigner auprès du personnel, je reviens.
- Quel personnel ? demanda-t-elle, étonnée.
- De l'hôpital. Il est dans une chambre à l'étage en-dessous.
- Il est blessé ?
Maëlli ne s'attendait pas à ce genre d'événements. Pour elle, il se portait bien. Bien mieux qu'elle, en tout cas. Elle sentait son cœur qui accélérait la cadence.
- Je le savais ! s'emporta sa mère, tout en accourant auprès de Maëlli. Ce n'est pas une bonne chose que tu le rencontres.
- Il le faut ! insista Maëlli tout en essayant de retrouver une respiration plus régulière.
- Mais...
- Je t'en prie, c'est important. Je dois lui parler.
Lily s'exécuta, car rien ne pouvait lui faire plus plaisir à cet instant que d'accéder à la requête de sa fille, aussi étonnante soit-elle.
Maëlli attendit patiemment, et quand enfin sa mère revint, elle avait le visage grave. Elle craignait le pire. Il était mort, c'était évident.
- Maman ! hurla-t-elle, les larmes aux yeux. Il est ... ?
- Non non...mais il est dans le coma à présent. Nous l'avons vu encore hier, il allait bien. Il avait quelques hématomes et blessures, mais rien de grave, enfin je crois.
- Comment est-ce possible ?
- Apparemment...c'est délicat...il a tenté de se suicider...hier
Elle avait hésité à lui dire la vérité de peur que sa petite fille ne fasse un malaise. Mais étrangement, cette nouvelle n'étonnait pas Maëlli. Cela s'expliquait même...
Prenant peu à peu conscience de ce qui se passait, elle décida de retourner dans ce monde pour le retrouver.
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