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Chapitre 6: L'envers du décor

Il faisait frais le matin à Libria. Cela compensait fortement avec la chaleur ambiante de la journée. Même si Maëlli adorait cette tranquillité retrouvée, elle ne pouvait s'empêcher de repenser à cette petite paroi en verre accolée contre le mur de sa chambre.

Depuis sa fameuse discussion avec l'un des grands maîtres de Libria, elle n'avait pas eu l'occasion d'en découvrir plus sur cette paroi. A chaque fois, elle devait rencontrer de nouvelles personnes.

Cette soirée-là, ce grand maître du nom de Lynto lui avait demandé avec insistance de venir avec lui dans le quartier général des maîtres. Il voulait la présenter à ces acolytes.

Elle n'aurait su dire pourquoi, mais elle n'arrivait pas à faire confiance à cet homme. Cela s'expliquait peut-être par cette façon dont il s'arguait d'être le maître de la cité. Elle avait toujours eu un problème avec la notion de pouvoir.

Apparemment, il n'était qu'un des grands maîtres. Le pouvoir n'était donc pas réservé à un seul homme. Maëlli avait hésité à le suivre, mais Tim, qui s'était tenu dans l'embrasure de la porte, la rassura par son regard bienveillant.

Sans ajouter un mot, tous les trois, ils descendirent encore plus profondément dans les méandres de la terre. Plus ils descendaient et plus les racines et la végétation disparaissaient. Tout autour régnait la terre et l'humidité.

Entre Lynto et Tim, elle ne pouvait pas reculer sans créer un mouvement de panique. Dans ce lieu de paix et de réconfort, il était impensable de créer de polémique.

Au bout d'un certain temps, ils se retrouvaient enfin dans une immense salle boisée. Les murs et les plafonds eux étaient en terre, mais le mobilier, une fois de plus, était fait de bois.

Une immense table trônait au centre de cette pièce. Il y avait six chaises tout autour. Au fond se trouvait une petite porte dérobée. Où menait-elle ? Vers un endroit encore plus caché, plus mystérieux ?

Elle n'eut pas le temps de poser des questions que cinq hommes ouvrirent cette fameuse porte. Le dernier la referma rapidement. Ils vinrent s'asseoir sur leur chaise, et Lynto en fit de même.

Tim et elle restèrent debout, comme des condamnés face à leurs bourreaux.

- Ma chère Maëlli, laissez-moi vous présenter les autres grands maîtres : Mynto, Fynto, Aynto, Pynto, Ento.

Ils hochèrent la tête à l'annonce de leur prénom. Ils étaient tous âgés, mais à des stades différents. Lynto était entre deux âges. Certains reflétaient la quarantaine, d'autres la cinquantaine, mais le plus vieux de tous devait avoir au moins quatre vingt ans.

Ils formaient une drôle d'assemblée, et malgré le regard bienveillant de certains maîtres, elle sentait une ombre planer sur cette tablée.

Elle s'approcha de Tim et lui murmura :

- Est-ce normal qu'une simple citoyenne rencontre en pleine nuit l'assemblée des grands maîtres ?

- Euh...il hésita un instant tout en regardant le plus âgé, le dénommé Pynto. C'est tout à fait normal, reprit-il. Ils ont besoin de faire ta connaissance après quelques semaines en ces lieux pour voir si tu t'adaptes bien à cette nouvelle vie.

Les maîtres approuvèrent par un hochement de tête. Ils se tournèrent tous machinalement vers Pynto, comme s'ils attendaient qu'il prenne la parole.

- Nous voulons nous assurer que ces cauchemars qui vous hantent disparaissent, dit-il finalement au bout de quelques minutes de silence pesant.

- En quoi cela vous regarde ? leur demanda-t-elle assez sèchement.

Ce ton ne semblait pas leur plaire. Ils étaient plus habitués aux courbettes et aux sourires forcés.

Mynto, un homme d'une quarantaine d'années, les cheveux bruns attachés en une queue de cheval, contrastait avec ces fossiles. Même s'il se distinguait par son aspect jeune et rebelle, il ne dérogeait pas à la règle de porter une tunique ayant pour emblème l'arbre fondateur de la cité.

- Un peu de fraîcheur, que demander de plus mes amis ? dit-il goguenard aux autres maîtres.

Certains se radoucirent, excepté Pynto.

- Maëlli, notre cité a pour devise d'échapper à l'emprisonnement, la répression, la peur et le tourment. Chaque citoyen de Libria doit cependant se plier aux règles de notre cité idéale. Sinon, comment pourrait-on assurer cette paix tant désirée ?

- Je..., tenta-t-elle de répondre

- Question purement rhétorique ! lui coupa Pynto avec aigreur. Nous nous devons de contrôler tout ce qui se passe dans la ville, y compris les tourments de chacun de nos citoyens.

- Les tourments d'une foule, oui, mais les tourments d'une personne ne concernent en rien les dirigeants d'une cité, aussi idéale soit-elle.

- Vous faites erreur, reprit Lynto tout en gardant un œil sur Pynto. Nous ne sommes pas une cité au sens classique du terme. Nous faisons tout pour éviter les problèmes. Et si pour cela nous devons soigner notre population, nous le faisons avec joie.

Les cinq maîtres se levèrent, mus par un objectif commun. Le plus ancien appuya sur un bouton situé en dessous de la table. Tous se retournèrent vers une ouverture qui était apparue à ma droite.

Tim regardait Maëlli, gêné par ce procédé. Elle avait beau chercher de la compassion, elle ne percevait plus cette âme héroïque qui l'avait sauvé de cet hôpital.

- Coopérez et vos cauchemars s'effaceront progressivement. Effet garanti. Tout citoyen digne de ce nom se soumet à cette procédure quotidienne, dit Pynto, relevant pour la première fois la tête faisant ainsi apparaître des cheveux blancs comme neige et des yeux d'un bleu vif.

Ce regard si pénétrant la mettait mal à l'aise. Elle avait échappé à une prison de verre pour retourner dans une autre prison.

- Comment tu as pu me laisser venir ici ? demandai Maëlli à Tim, les larmes aux yeux.

- Je suis là pour te sauver, ne l'oublie pas. Ces cauchemars s'effaceront et tu pourras vivre en paix avec nous, répondit-il en lui prenant la main.

Comment pouvait-il lui faire ça ? Lui qui enfreignait les règles avec sa gourde de vin... Mais peut-être était-ce la seule chose qu'il pouvait faire pour sortir de ces contraintes.

Maëlli relâcha toutefois son emprise violemment. Elle regardait en toute hâte si une sortie était possible. Mais aucune autre porte n'était visible, excepté celle de droite et celle du fond.

D'un simple regard, elle sentait le froid de cette pièce où soi-disant ses cauchemars seraient progressivement estompés. De la fumée de glace sortait de la pièce. Allaient-ils la congeler ? Et pour combien de temps ?

- Ne vous inquiétez pas, dit Lynto, d'une voix bienveillante. Cela ne prendra que quelques minutes et c'est indolore. Si vous vous astreignez à cette méthode, en une semaine, vous vous sentirez légère et en paix avec vous-même. N'est-ce pas ce que nous recherchons tous au fond ?

Les autres membres l'encerclèrent peu à peu pour la diriger vers cet enfer glacé. Il n'y avait aucune issue. Deux maîtres derrière et trois maîtres devant, ils formaient une procession bien sordide.

Alors que tous arboraient un sourire détonnant, le visage de Maëlli restait de marbre. Elle essayait tant bien que mal de refouler ses larmes, mais elle ne supportait pas cette nouvelle forme de manipulation. Ce n'était pas la liberté dont elle avait rêvée. Si elle avait quitté un oppresseur, ce n'était pas pour en retrouver un nouveau.

A quelques pas de la porte de glace, elle profita d'un passage pour sortir de cette procession. Le temps que les maîtres réagissent, elle avait réussi à filer vers la porte du fond.

Elle hésita à l'ouvrir immédiatement, sentant peut-être qu'elle ne s'ouvrirait pas directement. Mais voyant tous ces hommes foncer vers elle, en colère, elle prit la poignée et la tourna. Elle ne sentit aucune résistance.

La dernière chose qu'elle vit avant de refermer la porte était le visage médusé de ces hommes âgés et soi-disant sages.

Une fois la porte refermée, le spectacle qui s'offrit devant Maëlli fut un choc. Des centaines et des centaines de lits recouverts de lierre, de racines ou de mousses parsemaient les lieux. Le sol qui auparavant était en terre battue représentait à présent un dallage noir et blanc. Il était sale et usé par endroits.

La salle était immense. Elle avança prudemment, ne sachant pas ce qui pouvait lui tomber dessus. Rien n'avait de sens. Elle devait vraiment arrêter de faire confiance à ces prétendus sauveurs. Comment pouvaient-ils savoir ce qui était bon pour elle ? De quoi la sauvaient-ils ? Et surtout pourquoi se laissait-elle aussi facilement abuser ?

Plus elle avançait et plus le décor semblait poussiéreux, abandonné. Elle distinguait d'immenses bibliothèques débordant de livres. A tel point que certains se retrouvaient sur le sol. Elle en prit un au hasard, le dépoussiéra et se mit à le lire.

Elle aurait pu profiter de ce moment de calme, mais elle sentait que tout pouvait changer...à nouveau.

Elle poursuivit sa découverte, s'enfonçant davantage. Elle se retournait sans cesse, s'attendant à voir surgir ces hommes encapuchonnés. Mais il n'en était rien. Tout semblait étonnamment calme.

Elle passa une nouvelle porte et à nouveau, des lits. La fatigue l'envahissant, elle s'allongea quelques instants sur l'un d'eux. Il paraissait récent et moins envahi de végétation que les autres.

La sensation qu'elle éprouvait à l'instant où elle s'allongea fut terrifiante. En une seconde, chaque parcelle de son corps se mit à frémir.

Autour d'elle, la salle se remplissait peu à peu. Des personnes alitées, toutes pâles, comme la mort. Des vieillards, des jeunes, des grands, des petits, des hommes, des femmes. Il y en avait des centaines. Toutes destinées à chacun des lits ici présents. En s'approchant de ces personnes, elle eut des frissons. Mais une fois la frayeur passée, elle scruta plus attentivement les visages de ces personnes. Ils lui semblaient familiers. Pas du passé...mais elle les avaient vus récemment.

La salle s'obscurcissait peu à peu, mais elle arrivait à distinguer par à coups comme une apparition. Une ombre.

Elle ne rêvait que d'une chose : quitter cet endroit. Mais quelque chose la clouait dans ce lit. Ou plutôt quelqu'un...

En une fraction de seconde, Maëlli aperçut le visage blême de Dimitri. Il regardait tout autour de lui, perdu et confus. Quand il posa enfin son regard sur elle, il ouvrit grand la bouche, mais aucun son n'en sortit. Il tendait ses mains vers elle, en vain.

Elle ressentait tout le désespoir de la situation : elle clouée au lit et lui vacillant entre deux mondes. Car c'était clair à présent : il n'était pas là.

Mais elle, où était-elle ?

Dimitri disparut aussi rapidement qu'il était venu. Les lumières se rallumèrent et les gens s'étaient évanouis. A nouveau seule et en fuite. Elle en avait presque oublié ses assaillants.

De peur qu'ils ne rappliquent, elle quitta la salle rapidement, en espérant trouver une sortie. Elle se rendait compte petit à petit qu'elle déambulait dans une pièce sans fin.

Désespérée, elledécouvrit une petite cachette derrière l'un des lits. Personne ne pourrait latrouver. Elle l'espérait tant. Attendre, tel était mon lot à présent.V��҈v.�

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