Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 5: Dimitri


Le bip des machines indiquait un rassurant signal de vie. Rassurant n'était peut-être pas le mot adéquat, mais pour John c'était l'espoir qu'un jour on répondrait à ses questions.

Depuis des semaines, il traînait au chevet de ce jeune homme. Il ne dormait quasiment plus, attendant désespérément d'y voir plus clair.

Tandis qu'il patientait dans cette chambre, sa femme, Lily, continuait à prendre soin de leur fille. Elle croyait en un miracle inopiné. C'est pour cette raison qu'elle ne laissait jamais sa fille seule. Même pour les soins élémentaires, elle préférait s'en occuper elle-même.

Voilà à quoi était réduite leur vie. L'attente et l'espoir.

En coiffant les longs cheveux rouges de sa petite fille de dix-sept ans, elle se sentait calme, comme apaisée. L'air serein du visage de son enfant l'attendrissait.

Mais aujourd'hui tout allait être basculé. En fin de matinée, alors qu'elle lisait un journal, toujours aux côtés de sa fille, son mari entra en trombe.

- Il s'est réveillé !

Sans attendre, ils foncèrent dans la chambre de ce jeune homme. C'était la première fois qu'elle le voyait. Elle avait toujours refusé de voir l'auteur de ses malheurs.

Pourtant, en le voyant là, le teint pâle, les cheveux noirs en bataille, et une barbe naissante, elle se prit de pitié pour cet homme. Il n'avait rien du garçon qu'elle s'était imaginé. Il devait avoir la trentaine. Elle sentait malgré tout une fragilité émaner de lui.

- Alors, comment vous vous sentez ? demanda John, étonnamment calme.

- Je...je suis très fatigué, parvint à dire le jeune homme d'une voix enrouée.

- C'est normal...ça fait 3 semaines que vous êtes dans le coma, répondit-il.

- J'ai si mal au crâne...dit-il, en essayant de se redresser.

- Non, ne forcez pas, restez allongé.

Cette conversation était totalement surréaliste, pensait Lily. Comment pouvait-il s'adresser à cet homme de cette manière ? Pourquoi le couver ? Pourquoi ne pas le secouer, le laisser mourir comme il le méritait ?

- Merci...dit-il après que John l'eut aidé à bien se mettre dans son lit. Mais...qui êtes-vous ?

- C'est compliqué à expliquer. Avant tout, est-ce que vous vous souvenez de la raison pour laquelle vous êtes l'hôpital ?

- Je...C'est trouble...j'ai des flashs...une route, de la lumière...

Il se souvenait donc. Mais que pouvait-il dire pour excuser son geste, expliquer sa conduite, son écart ? Cela leur ramènerait-il leur fille ?

Depuis le début, il ne regardait que John. Il n'avait pas remarqué la présence de Lily alors que ses cheveux acajous ne passaient pas inaperçus. Mais en un coup d'œil, le visage du jeune homme s'illumina :

- Maëlli ! cria-t-il en pointant du doigt la maman.

- Quoi ? Comment ? s'inquiéta John.

Comment pouvait-il connaître le nom de leur fille ? La connaissait-il d'avant l'accident ?

- Vous êtes les parents de Maëlli, dit-il avec détermination. Vous...poursuivit-il en désignant la mère de Maëlli...vous lui ressemblez tellement.

- Ça suffit ! s'emporta Lily. C'est impossible. Vous ne pouvez pas connaître ma fille. Vous êtes un monstre et...

Elle ne pouvait continuer. Elle avait trop pris sur elle depuis l'accident. Et parler à ce monstre...la cause de ses soucis.

Elle quitta la pièce, laissant son mari en tête à tête avec ce jeune homme.

- Je...je ne comprends pas, dit ce dernier en se massant les tempes, encore secoué par les séquelles de son coma.

- Vous vous rappelez de Maëlli...c'est que vous savez pourquoi on est si tendus...essaya d'expliquer John. L'accident et...

- Je sais bien, mais Maëlli va bien. Je l'ai revue hier encore, dans sa chambre d'hôpital.

- Vous divaguez. Vous étiez dans le coma, tout comme Maëlli. C'est impossible que vous l'ayez vue, essayait de répondre John avec autant de calme que possible.

- Mais je vous assure ! J'ai essayé de la faire sortir de là, pour qu'elle vous rejoigne, mais quelque chose la retenait.

Cette conversation surréaliste épuisait John. Des semaines qu'il attendait le réveil de ce jeune homme et maintenant que c'était fait, il ne savait pas quoi dire. Pourquoi avait-il tant attendu ? Peut-être dans l'espoir de revoir sa fille...d'expliquer l'horreur de l'accident...que tout cela n'avait été qu'un mauvais rêve.

- Je vais vous laisser vous reposer, dit-il, comme pour mettre un terme à toutes ces heures perdues.

- Je vous en prie...je ne suis pas fou. Je l'ai vue comme je vous vois. Attendez...

John ne voulait pas en entendre davantage. Il avait été inconscient de croire que celui qui avait mis dans le coma sa fille pourrait l'aider.

Dimitri le savait. Il n'avait pas rêvé. Il fallait absolument qu'il la retrouve.

Il n'avait pas voulu dire aux parents de Maëlli qu'il se rappelait de l'accident. Il se sentait trop honteux pour oser faire face à la réalité.

Encore sous l'effet des anti-douleurs, il se sentait un peu nauséeux. Il se devait toutefois de sortir d'ici pour savoir ce qu'il en était de Maëlli.

Il se rappelait de tout...

Il était tard...la soirée avait été bien trop longue et tourmentée à son goût. Il était parti accompagné, il rentrait chez lui seul. La colère et la tristesse régnaient en lui. En plus, il y avait énormément de brouillard.

Pour couronner le tout, il se rappelait que l'un de ses phares était cassé. En somme, les éléments gagnants pour le drame qui allait survenir assez rapidement.

Perdu dans ses pensées et ses tourments (dérisoires à présent), il regardait la route d'un air distrait. C'est à ce moment-là qu'il l'a aperçut. Elle courait sur le bas côté. Elle essayait de rejoindre l'autre bord pour une raison inconnue. Il aurait dû l'apercevoir plus tôt, car même dans cette brume écrasante, les longs cheveux roux de la jeune fille ne passaient pas inaperçus. Ils avaient même une teinte plutôt rouge dans ce décor des ténèbres.

Mais Dimitri n'avait pas réussi à freiner à temps. Il se rappelait encore de cette sensation de perte de contrôle. Son véhicule fonçant pile sur la jeune fille. Cette dernière n'eut pas le temps non plus d'esquiver l'impact.

En se remémorant cela, Dimitri voyait les images défiler au ralenti. Mais il savait que tout s'était passé en un quart de seconde.

Après cette vision de l'enfer, du décor sous la brume, la dernière image était celle de Maëlli. Il n'avait pu oublier, malgré le coma, son visage blanc de porcelaine, ses boucles parfaites onduler une dernière fois, et surtout ses yeux verts étincelants. Cette fille était la dernière touche de couleur qu'il avait vue.

S'en était suivi un immense trou noir. Et puis quand le sommeil fut si lourd, il entendit sa voix. Faible au début, puis de plus en plus forte. Il se souvenait du prénom : Maëlli. Il lui parlait chaque jour, chaque seconde. Il n'avait aucune notion de temps, mais il se sentait en harmonie avec elle.

Prisonnier d'une cuve, il sentait que ce n'était pas normal. Il devait quitter cet endroit. Et plus important encore, il le ferait avec elle.

Il ignore comment il a pu s'évader de cet endroit, ou encore comment il l'avait retrouvée à plusieurs reprises.

Il passait en permanence entre ces mondes étranges : tantôt le monde coloré des cuves et de l'hôpital, tantôt le monde terne où il s'était définitivement réveillé.

L'ultime personne qu'il avait vue avant de revenir à cette étrange réalité était Maëlli. Il voulait la rassurer, la ramener avec lui. Mais elle ne semblait pas comprendre. Elle était comme happée encore plus dans ce monde où régnaient l'étrange et l'incompréhension.

Il n'eut pas le temps de ressasser tout ça, car le docteur vint le voir :

- M. Mitsty, je suis content de voir que vous êtes enfin réveillé. Comment vous sentez-vous ?

- Je...je suis extrêmement fatigué, répondit-il, avec une déconcertante sincérité.

- C'est normal. Vous êtes ici entre de bonnes mains, mais au vu des circonstances, nous n'avons pas le choix. La police veut vous interroger sur l'accident, continua le docteur, visiblement contrarié par cette visite.

- La police ? Oh...très bien, je vois.

Le docteur quitta quelques secondes la pièce, laissant entrer au passage deux hommes habillés de manière ordinaire. Ce n'était pas simplement la police. C'étaient de véritables enquêteurs, car la police s'accoutrait toujours avec leurs uniformes.

- M.Misty, nous avons quelques questions à vous poser, à la suite de l'accident de voiture ayant eu lieu le 3 octobre à 23h27 sur la route 16. Vous rappelez-vous de cet accident, M. Misty ? demanda l'un des policiers.

Dimitri mit un certain temps avant de répondre. Il ne savait pas quelle était la marche à suivre, surtout que ces policiers avaient des airs qui n'inspiraient pas confiance.

Celui qui lui avait posé la question avait le visage fermé, le regard rivé sur son calepin, tandis que l'autre fixait Dimitri avec insistance. Le visage ridé et la barbe naissante, il semblait prêt à exploser à tout moment.

Dimitri, en voyant cette bombe à retardement, s'empressa de répondre, en veillant toutefois à ne pas trop en dire :

- J'ai quelques souvenirs effectivement, répondit-il.

- Mais encore ? s'impatienta l'homme au calepin.

- Je me rappelle que je conduisais cette nuit-là. Je revenais d'une soirée chez des amis pas loin de la route 16. Mais je ne me rappelle de rien d'autre.

- Mmmm...dit le policier tout en griffonnant à toute allure sur son bloc-notes.

Il ne semblait pas convaincu par les réponses de Dimitri. Qu'attendait-il ? Il voulait le mettre en prison ?

- Vous savez que vous avez percuté une jeune adolescente de 17 ans du nom de Maëlli Lindson ?

- Je...oui j'ai eu la visite de ses parents tout à l'heure, avoua-t-il, comme s'il était face à des juges dans un tribunal.

- Une fois que vous serez rétabli, M.Misty, vous allez devoir nous suivre au commissariat...pour qu'on ait tous les éléments nécessaires pour régler cette enquête.

- Une enquête ? demanda Dimitri, perplexe. C'était un accident, je n'ai pas prémédité mon acte, je ne m'en souviens même pas, s'insurgea-t-il.

- Il est clair que c'est un accident, toutefois certains éléments laissent à penser que quelque chose, ou quelqu'un a fomenté cet « accident », expliqua le policier au calepin.

- Comment ? Et vous pensez que je suis ce quelqu'un ? s'énerva de plus en plus Dimitri.

- Nous ne faisons que des suppositions, car les éléments restent très confus. Nous attendons également le réveil de la jeune fille, si toutefois elle venait à se réveiller, répondit-il placidement.

- Mais...mais...

- Nous n'allons pas vous déranger plus longuement, M.Misty. Reposez-vous et une fois sorti, n'oubliez pas de nous rendre une petite visite. Bonne journée.

Ils quittèrent la chambre, relativement satisfaits d'eux-mêmes, laissant Dimitri perdu. Il le savait, tout ceci n'était qu'un accident, une faute à pas de chance. Mais des éléments laissaient supposer le contraire.

Dans cette cuve, ces heures de discussion entre Maëlli et lui l'avaient rapproché d'elle. Il ne savait pas comment cela était possible. Mais il voulait à tout prix la rejoindre pour trouver des réponses et surtout lui prier de revenir avec lui.

Il attendit que la nuit tombe pour s'éclipser discrètement de sa chambre. Il fit gaffe à ne croiser personne dans les couloirs, mais heureusement, il y avait peu de personnel ce soir.

Il ouvrit la porte de chaque chambre qui se présentait sur son chemin. Au bout d'une vingtaine de portes, il sentit son espoir disparaître. Etait-elle vraiment au même étage que lui ? il n'y avait aucun doute là-dessus, car selon les dires de ses parents, elle était aussi dans un état comateux.

Il continua donc sa recherche. En ouvrant la dernière porte au fond du couloir, il croisa les doigts. Une fois à l'intérieur, son cœur s'emballa aussitôt. Il reconnut le parfum de Maëlli.

Cela se confirmait quand il vit la belle jeune fille allongée telle une princesse dans son lit d'hôpital. Elle avait l'air si paisible, si tranquille.

Il ne savait pas exactement quoi faire. Il avait envisagé de la retrouver, de la voir. Mais allait-il provoquer un miracle ?

Il s'avança au chevet de Maëlli. Il lui prit la main. Elle était si froide et si douce à la fois.

- Maëlli...murmura-t-il. Il faut que tu te réveilles. J'ai besoin de réponses...et je sais que toi aussi.

Il attendit, le cœur plein d'espoir. Mais rien ne changeait. Maëlli était partie bien loin.

Au petit matin, il quitta discrètement la chambre pour regagner la sienne. Dans son lit, il ne vit qu'une dernière chose à faire.

- Si Maëlli ne revient pas vers moi, c'est à moi de revenir vers elle.

Il prit les lunettes de sa table de chevet, les brisa en mille morceaux et inséra profondément un gros bout de verre pour se trancher les veines.

L'effet fut immédiat...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro