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Chapitre 37 : Le tulle rouge (Partie 1)

🌿🌪🔥💦

Ses yeux ont beau être irrités par les fumigènes colorés qui animent la rue depuis plusieurs minutes, les larmes ont beau lui brouiller la vue, Erine n'arrive pas à détourner le regard. Elle demeure fixée sur l'immeuble d'en face. De temps à autres, des silhouettes se dessinent sur les murs avant de s'effacer.

Elle tire sur la chemise de Loan. Une étrange sensation la parcourt, l'impression d'un choc qui lui compresse soudain la poitrine. Son ami semble ailleurs. Il met plusieurs secondes avant de s'apercevoir qu'elle lui parle.

— Loan ! se sent-elle obligée de crier.

Elle presse une nouvelle fois son torse dans lequel elle sent son cœur tambourine.

— Loan, tu crois que ce sont les mystérieux téléporteurs dont parle la presse ?

Son ami lui paraît sonné, il daigne enfin lui accorder une œillade avant de reporter son attention sur l'immeuble d'en face.

— Je... je...je ne ... je ne sais pas, peine-t-il à articuler.

Tout doucement, le son de la musique se fait moins tonitruant et le cortège plus éparse, le défilé touche à sa fin. La pluie de confettis s'abat sur eux, donne l'impression que toutes les étoiles dans le ciel viennent de se décrocher. Erine en saisit quelques-uns au vol, mais son esprit n'est plus tourné vers la fête. Non, ses iris demeurent plantés sur le balcon de l'autre côté de la rue. Qu'a-t-il bien pu s'y passer ?

Une légère mélodie plane encore sur l'avenue et elle ne s'éteindra qu'au petit matin, s'accompagnant avec les brouhaha des foules. Le spectacle terminé, les citoyens d'Orfey s'éparpillent pour s'en retourner aux différentes fêtes auxquelles ils sont conviés. Les yeux d'Erine font inlassablement la navette entre la rue et l'immeuble désormais bien visible. En bas, des enfants ramassent les papiers brillants, en haut, les adultes sont immobiles, regardant tous vers le sol quelque chose qu'Erine ne distingue pas. Elle est trop loin pour reconnaître les visages, pourtant elle cherche son père qu'elle sait convié à cette réception.

Les doigts crispés sur la rambarde, sentant son palpitant cogner jusque dans ses tempes, elle observe de nouvelles personnes arriver. À leurs uniformes, elle les identifie comme appartenant à l'armée d'Orfey. Des hommes s'intéressent à ce qui est par terre, pendant que d'autres s'amènent vers les convives. Puis, c'est au tour d'une équipe de l'hôpital de débouler. Erine s'imagine un nouveau déréglé, mais elle sait qu'une contamination n'aurait pas nécessité l'intervention des unités de sûreté du territoire, ni l'emploi des flammes qui ont illuminé le lieu un peu plus tôt.

Et ces hommes, ces individus masqués, elle sait qu'elle ne les a pas rêvé, sont-ce eux qui sont responsables de ce désordre ?

— Vous les avez vu, vous aussi ? s'enquiert Erine auprès de ses amis.

— Oui, répond Loan, taciturne.

Sehan opine. Un cri provenant de la foule en face attire à nouveau l'attention d'Erine. Son cœur bondit d'un seul coup. Les équipes médicales s'affairent sur la chose au sol et la jeune femme finit par en déduire qu'il s'agit surement d'une personne.

— Quelqu'un est blessé, fait-elle remarquer.

— Ou mort, rétorque Sehan.

Erine et Loan le dévisagent. Se pourrait-il que les invités de la réception aient été attaqués ? Il s'agit là du lieu regroupant les plus hauts citoyens d'Orfey, l'endroit idéal pour frapper l'institution en plein cœur. Un pari fou et risqué pour les agresseurs alors que la pièce est remplie de Contrôleurs et combattants expérimentés, mais plus tant que ça si on peut se téléporter pour leur échapper. La jeune femme s'appuie tout contre Loan, les jambes chancellantes. Après les attentats perpétrés partout dans l'univers, Orfey en est également devenue la cible. Les terroristes ont finalement réussi à pénétrer le cœur de la Ligue.

— Les enfants.

Erine reconnaît la douce voix d'Ivy Harmin. Ce son mélodieux se répète quelques secondes dans sa tête. Elle s'y accroche, pose son attention dessus pour ne plus voir ce qui se déroule en face. Ivy lui empoigne le bras avec tendresse et l'attire vers l'intérieur. En même temps qu'Erine quitte le balcon, elle voit les agents de l'armée éparpiller les gens, leur indiquant les différentes sorties. Seules quelques personnes restent, des hauts gradés dans les différents corps militaires parmi lesquels Erine finit par discerner son père. Immédiatement, le poids sur sa poitrine s'allège. Elle porte sa main sur son torse et souffle lentement. Jamais elle n'aurait cru être un jour aussi heureuse de l'apercevoir.

Erine, accompagnée de ses proches, marche jusqu'au Tulle Rouge. Le tenancier du cabaret de l'opéra se tient à l'entrée et accueille ses clients du soir avec un large sourire. Il étreint Erine lorsqu'elle passe à son niveau. Le sourire de la jeune femme n'est pas forcé quand il l'enlace et la fait même décoller du sol de quelques centimètres. Elle inspire un grand coup son parfum caramélisé, toujours le même depuis qu'elle le connaît. Il a beau être tout fin, ses bras d'ancien danseur ont gardé toute leur vigueur et il la font voltiger sans peine.

— Il y a eu du grabuge de l'autre côté de la rue ? s'enquiert-il sur un ton frivole, comme s'il s'agissait d'un ragot.

Erine hoche la tête. Les yeux du cabaretier se portent alors loin derrière elle.

— Eh bien, eh bien, regardez qui voilà...

La jeune femme se retourne. Son père est là et s'amène d'un pas décidé vers l'entrée de l'établissement. Ses traits sont tendus, mais ses vêtements ne portent aucune trace de bagarre. Sa chemise blanche est immaculée et son veston brodé aux teintes claires l'est aussi. Le tenancier place son bras en opposition de la porte lorsque Malcombe arrive à son niveau.

— Capitaine Malcombe, cela fait longtemps que je ne vous ai pas vu rôder autour de mon établissement, lance l'homme.

L'agacement quant à cette réplique se lit immédiatement sur le visage du Capitaine. Erine réalise qu'elle n'a, en effet, jamais vu son géniteur au Tulle Rouge. Pourtant, il a dû y passer du temps avant sa naissance.

— C'est bon, Elli, tu peux le laisser entrer, revient lui intime Swana.

Non sans toiser l'homme, le cabaretier s'écarte, ouvrant le passage au Capitaine. Loan l'accueille et l'étreint chaleureusement. Un geste tendre dont Erine s'abstient. Lui-même ose à peine lui adresser un sourire, sûrement mal à l'aise de la présence de son ancienne amante peu au fait de leur récente entente. Un agent de la Ligue qu'Erine connaît également et qu'Elli laisse entrer sans faire de manières, les rejoint. Une jeune femme, la couturière en cheffe de l'opéra se jete à son cou.

— On venait juste s'assurer que vous alliez bien, explique Malcombe.

Il pose un regard bienveillant sur sa fille qui le rassure d'un sourire. Swana invite le petit groupe à rejoindre l'intérieur du cabaret où l'ambiance feutrée et festive enveloppe Erine et la réchauffe. Très vite, on leur apporte des coupes remplies d'une boisson rose et pétillante. Quelques paires d'yeux d'habitués qu'Erine côtoie depuis l'enfance se tournent vers eux sans tenter de dissimuler leur surprise de voir Jahnathan Malcombe dans leur entre. Le malaise entre la danseuse et son ex amant est palpable, Erine trempe les lèvres dans sa coupe, essayant de ne regarder ni l'un, ni l'autre.

— Alexan est là-bas ? demande finalement Ivy Harmin.

— Oui, répond Malcombe.

— Et ?

— Et ce n'est pas lui qui est actuellement en train d'être transféré à l'hôpital.

— Ah, lâche Ivy, presque déçue de savoir son époux indemne.

Erine se demande bien qui se trouve sur un brancard à cet instant précis ?

— On peut savoir ce qu'il s'est passé là-bas ? s'enquiert Loan. Vous avez été attaqués ?

Les deux agents de la Ligue échangent un regard, hésitant apparemment sur la manière dont débuter leurs explications. Le jeune officier qu'étreint Nadréa, la coutière de l'opéra, n'est autre que son frère jumeaux, Ckimael, récemment nommé inspecteur dans l'armée d'Orfey. Erine les connaît tous les deux depuis de nombreuses années. Ils ont la particularité un peu inexplicable que lui est un Contrôleurs et elle, non.

— Nous n'avons pas été attaqués, débute Ckimael. Un homme a été visé, lui et lui seul.

— Qui ? demande Loan.

— Eltor Drervi, répond Malcombe.

Erine connaît ce nom, c'est l'un de quelques capitaines des vaisseaux de la Ligue, au même titre que Malcombe.

— Vous avez fait vos classes universitaires ensemble, n'est-ce pas ? demande Swana à son ancien amant.

Il acquiesce.

— Eltor était clairement visé, reprend Ckimael. Il a reçu une flèche en plein cœur, il s'est effondré et puis, la panique. Dans les cris, certains affirment avoir vu les types en noir que les témoins de attentats sur les autres planètes disent être sauvés. Ils ne s'en sont pris à personne d'autre, ils ont joué un peu avec les agents de sécurité et apparaissant et disparaissant sans même qu'on ne soit sûr de les avoir vu.

Erine, elle, est tenté d'affirmer qu'elle les a vu, jouant les acrobates sur les balcons de l'immeuble, pourtant, aucun mot ne sort. Tout est finalement allé si vite dans le flou de la fête, qu'elle en vient à douter.

— Je ne comprends pas, ces gars, à chaque fois qu'ils apparaissent, c'est pour aider les gens... formule Erine.

— Ce matin, on pensait encore qu'il s'agissait d'une illusion, alors que pouvons-nous savoir de leurs intentions, rétorque son père.

Erine hausse les épaules, un peu confuse.

— On sait pourquoi il s'en sont pris à Eltor Drervi ? les interroge Sehan.

Les deux agents répondent par la négative. Erine lit toute l'incompréhension dans leurs yeux.

— Une liste de noms est plantée au bout de la flèche, dit Malcombe.

— Des surnoms, des noms de code, le reprend Ckimael.

— Nous supposons que le premier nom de la liste est celui d'Eltor, puisqu'il est barré. La mission de Ckimael est de découvrir qui sont les autres. La mienne, de retrouver ces types masqués, puisqu'ils ont été vus dernièrement sur plusieurs planètes, ça en devient une affaire interstellaire et c'est donc l'armée de l'espace qui prend le relais, explique le Capitaine.

— Le Capitaine Drervi va s'en sortir ? demande Sehan, demeuré silencieux jusqu'ici.

Malcombe et Ckimael se consultent une nouvelle fois de regard, comme s'ils cherchaient à chaque fois l'approbation de l'un et de l'autre avant de révéler une nouvelle information.

— La flèche qui a été tirée s'est en quelque sorte agrippée à son cœur et l'a plongé dans le coma, expose Malcombe. Quand les équipes de secouristes ont tenté de la retirer, il s'est mis à haleter et son corps s'est secoué de spasmes. Selon les premières informations, si on retire l'embout, on le tue.

Erine est perplexe face à cette information. Elle a l'impression de sentir une pointe s'enfoncer dans son palpitant. Elle grimace. Quelques soient les intentions du tireur, elle est forcément réfléchie. Toute cette mise en scène sert un but. La jeune femme comprend qu'il ne s'agit pas là d'un attentat servant à tuer et effrayer, mais d'une opération murement préparée et dont le dénouement n'est pas pour tout de suite.

— Vous lirez tout ça dans la presse demain matin, précise Malcombe. Les invités ont déjà raconté à de multiples journalistes ce qu'ils ont vu ou imaginé.

Erine réalise pourquoi ils n'ont pas été avares en révélations. Ils ont dit ce qu'ils savent parce qu'ils n'en connaissent pas davantage que ce que eux et les autres personnes présentes ont constaté.

Malcombe termine rapidement son verre. Le liquide lui rosie les lèvres de la même couleur que le baume de Swana, ce qui ne manque pas d'amuser Erine. Après ces révélations sordides, elle a besoin de trouver un peu de légèreté.

— Vous ferez attention, on croirait que vous vous êtes croisés d'un peu trop près, tous les deux, ne manque pas de faire remarquer Ivy Harmin.

Cette dernière se pare d'un sourire moqueur, puis file l'air de rien vers le buffet. Erine étouffe un ricanement en tournant son visage vers le torse de Loan. Swana replace sa coiffure pourtant impeccable en levant les yeux au plafond.

— Bonne soirée, dit-elle un peu sèche au père de sa fille, avant de s'en aller à son tour.

Erine se demande bien ce qu'il se passe dans la tête de sa mère à ce moment précis. Elle n'oublie pas la discussion qu'elle a eu en pleine nuit avec le Capitaine quelques jours plus tôt et aimerait avoir, un jour, la version de Swana. 

🌿🌪🔥💦

Et voici la seconde partie de cette soirée de fin/début d'année. Comment c'est de retrouver Le Tulle Rouge, de voir le Capitaine et Swana en face l'un de l'autre ? 

Hmmmm, quelles sont théories par à l'attentat ? 🤔

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