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Chapitre 12 : L'hôpital d'orfey


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Les couloirs de l'hôpital sont sans fin et chaque virage débouche sans cesse sur un nouveau. S'étant endormie dans le train, Erine a beaucoup de mal à se réveiller et sa patience est réduite au maximum. Chaque nouveau mètre parcouru dans ces corridors sans fin font grossir la boule dans sa gorge. Anaiel est en vie, consciente et debout, on leur l'a dit lors de leur arrivée à l'hôpital. Cependant, elle redoute l'état dans lequel elle s'apprête à retrouver son amie.

Ouvrant la marche, Miolaine tente tant bien que mal de guider Erine et Sehan dans cet immense labyrinthe. Pour des raisons de sécurité, l'école n'a pas donné l'autorisation à Déanna de quitter l'école.

La nouvelle du dérèglement annoncée quelques heures plus tôt à tous les élèves a provoqué une vaste réorganisation des règles et des consignes. Non seulement du danger inédit qui les guettent, les étudiants de Laorelon ont dû accuser un certain nombre de restrictions. Plus le directeur débitait son discours, plus Erine a senti la tension, pesant sur l'auditorium tel un voile glaçant et étouffant. Des chuchotements, puis des vives contestations et enfin certains pleurs ont animé la conférence. L'après-midi qui a suivi a été étrange et Erine s'est presque sentie soulagée en franchissant le portail pour quitter l'école. Cet état de choc de la part des élèves ne durera pas longtemps, elle en est persuadée... à moins que la situation n'empire drastiquement et qu'il n'y ait bientôt plus d'élèves à l'hôpital qu'à l'académie.

Encore un nouveau couloir sans fin s'ouvre devant Erine. Elle souffle. L'établissement se compose d'un îlot central dont les quinze niveaux accueillent les services traitant de nombreuses pathologies. Un cours d'eau et un écrin de verre séparent ce dernier de l'extérieur. Cet hôpital reçoit les travailleurs de la Ligue, ses soldats blessés ou malades, ainsi que certains prisonniers, des malfrats arrêtés lors d'opérations menées par les agents de l'organisation lors de missions périlleuses. Des citoyens en état critiques, recueillis sur des planètes sinistrées peuvent parfois aussi être admis dans l'établissement. Le dernier étage de l'édifice abrite l'institut de science et de médecine de la Ligue que Miolaine espère intégrer un jour. Erine est même surprise qu'elle n'ait pas demandé à qu'ils aillent y faire un tour après leur visite à Anaiel.

Quand les trois amis arrivent enfin à sa chambre, Anaiel se tient debout devant la fenêtre. Elle ne les entend pas entrer. Erine remarque qu'elle est simplement vêtue d'un pyjama blanc que sa mère avait dû lui apporter. Ses cheveux sont grossièrement retenus par un élastique. Miolaine se racle doucement la gorge pour signaler leur présence. La petite blonde se retourne rapidement en souriant. Malgré la situation, Erine est frappée par son physique qu'elle trouve très beau. Sa peau blanche, presque translucide, reflète la lumière, ce qui fait ressortir ses yeux verts et ses lèvres bleuies. Quand elle s'avance vers elle, Erine remarque de longues traces bleues : ses veines qui ressortent anormalement sur ses mains, ses avant-bras à découverts, le long de son cou et finalement sur ses tempes. Erine demeure perplexe face à cette image. Anaiel est tellement belle, ressemblant à un personnage de conte de fée, mais qui après observation, a tout de même un air maladif et fragile.

Alors qu'Erine reste pétrifiée, elle voit Miolaine se jeter sur leur amie. Elles s'étreignent, mais Erine demeure en retrait de peur de la casser. Anaiel porte un regard interrogateur sur Erine. Ses yeux en disent long et Erine y discerne comme un appel. La petite blonde doit s'interroger sur les raisons qui la clouent sur place. Hésitante, Erine fait un pas, puis deux, et arrive finalement à hauteur d'Anaiel. Elle ouvre ses bras où elle va se lover alors qu'une larme pointe au creux de son œil. Erine n'est pas très grande, son amie encore moins et pourtant, c'est elle qui paraît la plus imposante à ce moment-là. Elle est sereine, mature, alors qu'Erine et Miolaine démontrent une nervosité comparable à celle d'un enfant devant une situation inconnue.

Les trois amis prennent place sur les différentes assises de la chambre. Anaiel se love contre la montagne de coussins vers la tête de lit pendant que Miolaine et Sehan osent à peine poser une fesse sur le matelas. Erine, elle, préfère un fauteuil à proximité de la fenêtre. Ils restent silencieux pendant quelques secondes pendant lesquelles Erine contemple la chambre. Plutôt grande et lumineuse grâce à de larges néons au plafond dont l'éclairage se reflétait dans de lisses murs blancs, la pièce est plus accueillante qu'Erine se l'est imaginée. L'espace est égayé par une paire de rideaux roses. Le lit, qui paraît relativement confortable, est entouré de deux tables de nuits où sur l'une d'entre elles repose un plateau garni de fruits et biscuits auxquels Anaiel n'a pas l'air d'avoir touché. Une douce chaleur émane des installations au plafond et au sol. Pourtant, Erine trouve l'ambiance glaciale : la décoration claire et rosée ne suffit pas à enlever de sa morosité au lieu. Seul l'apparence sublime, bien qu'étrange, d'Anaiel apporte un peu de beauté à cette chambre

Dehors, de petits flocons de neige voltigent, baladés dans l'air par les fortes brises de vent qui sévissent depuis le matin. Plus le temps passe, plus les jours sont froids. En moins de deux semaines, la température extérieure a considérablement baissé et la nature semble morte. Erine a l'étrange sentiment que plus les conditions météorologiques deviennent mauvaises, plus les ennuis sont proches. En regardant Anaiel, elle ne peut que constater que son impression n'est pas totalement infondée.

— Comment te sens-tu ?

Tous les quatre sont demeurés silencieux tellement longtemps que la voix de Miolaine les fait presque sursauter.

— Je vais bien, répond la déréglée en accompagnant ses mots d'un signe de tête. Je vous assure, je me sens bien.

Elle affiche un air convaincu, contrairement à ses amis. Anaiel a l'air d'aller bien, mais son apparence laisse Erine septique. Elle paraît beaucoup trop maladive pour être en bonne santé.

La conversation ne s'attarde pas sur l'état de santé d'Anaiel, comprenant rapidement qu'elle ne désire pas s'étendre sur le sujet, il est vite clos. Elle est sûrement plus faible qu'elle ne veut l'admettre, mais elle ne souhaite pas inquiéter ses amis, ce qu'ils respectent en abordant des sujets plus habituels.

Jamais Anaiel ne se départ de son sourire et Erine le surprend même à rire. Les quatre amis se partagent les gâteaux mis à disposition et restent plus d'une heure, assis à discuter de tout et rien.

— Vous pourrez me faire parvenir mes manuels scolaires et de quoi visionner les nouveaux enchaînements artistiques proposés par l'école de l'Opéra ? demande Anaiel.

— Les livres de cours ne sont peut-être pas nécessaires, lui répond Miolaine d'une douce voix, tu es ici pour te reposer.

— Je ne voudrais pas prendre de retard sur le programme, se défend la petite blonde. J'ignore si je vais pouvoir m'entrainer, j'ai des examens dans quelques semaines.

— Bien, concède finalement Miolaine, nous t'apportons tout cela demain. Tu n'as reçu aucune recommandation sur les loisirs que tu pouvais pratiquer ?

Dans la journée, alors qu'elle était en cours de science, Miolaine a fait des recherches sur le dérèglement et Erine l'a vu interroger Aven et Loan durant toute la pause déjeuner pour essayer de récolter toutes les informations dont ils disposent. Le dérèglement s'en prend aux pouvoirs des Contrôleurs, les rend fous et c'est à travers eux que se font les contaminations. Les utiliser au sein même de l'hôpital n'est donc sûrement pas une bonne idée. C'est ce que Miolaine semble espérer faire comprendre à Anaiel.

— On m'a seulement dit de me reposer et d'économiser mes forces. J'étais plutôt étourdie ce matin, mais là, je sens que ça va mieux, et demain ça ira encore mieux et j'aimerais rester active afin d'être opérationnelle à mon retour à l'école.

Erine ne commente pas, mais elle sait très bien que son retour à l'école n'est pas pour tout de suite. Les premières personnes tombées malades depuis bientôt deux semaines, sont encore à l'hôpital. Sans l'émergence rapide d'un traitement, elle doute du retour prochain d'Anaiel à Laorelon.

— As-tu rencontré les autres élèves hospitalisés ? s'enquiert Miolaine pour dévier un peu la conversation. Peut-être pourrez-vous travailler ensemble ?

— Je n'ai vu personne à part les médecins.

Ignore-t-elle tout de l'état des autres malades ? Lui a-t-on menti sur les futurs effets de la maladie afin de ne pas l'inquiéter ? Erine, elle, sait, mais elle tente tant bien que mal de masquer la détresse qui la saisit. Les conversations entendues ici et là aux détours des couloirs de l'école tournent en boucle dans sa tête. Cependant, elle ne peut se résoudre à annoncer clairement à son amie qu'elle ne sera pas de retour à l'école pour passer ses examens si durement travaillés.

Le gong de l'horloge de l'hôpital qui annonce dix-sept heures, sonne comme une délivrance pour Erine. Si elle et ses amis veulent être de retour à l'école avant le début du couvre-feu, ils doivent s'en aller rapidement.

— N'oubliez pas mes livres ! leur rappelle une dernière fois Anaiel alors que ses trois amies franchissent la porte.

Dans le couloir, Erine aperçoit le directeur de l'école, accompagné du président de la Ligue et du père d'Erine, marchant lentement dans leur direction. Les trois hommes sont vêtus de l'uniforme des combattants de la Ligue, plus ou moins décoré selon son rang. Les yeux d'Erine se portent sur le président Nuha, un quadri-manipulateurs Absolu. Elle ne l'a jamais vu en action, peu sont ceux qui ont eu ce privilège. Ses fonctions le retiennent enfermé à la tour de direction, où se situe son bureau ainsi que toutes les grandes administrations de la Ligue. Malgré son statut et son charisme, il ne donne pas l'image d'un être supérieur. Ainsi, Erine ne se fige pas sur place quand ses yeux croisent les iris bleu azur du dirigeant. Son visage est avenant et malgré les quelques mèches blanches comme la neige qui lui tombent devant les yeux, il ne dépasse pas la cinquantaine. Il est la figure même de l'autorité justement sévère, un modèle pour tous les citoyens, un homme actif, volontaire et dévoué à la cause de la Ligue.

Quand ils arrivent au niveau d'Erine et ses amis, ils les saluent d'un signe de tête. Malcombe presse même une main amicale sur l'épaule de Sehan avant de s'engouffrer dans la chambre d'Anaiel. Deux médecins qui surgissent d'une chambre voisine s'empressent d'emboiter le pas des trois gradés.

Une infirmière passe et Erine entend Miolaine l'interpeller :

— Savez-vous pourquoi le président rend visite à notre amie ?

L'infirmière se pince les lèvres, ses yeux globuleux témoignent qu'elle n'en a pas la moindre idée.

— Une visite de courtoisie, sans doute, expose la femme.

Erine arque un sourcil.

— Les deux docteurs sont des spécialistes des pouvoirs et mutations génétiques des Contrôleurs, reprend-elle. Ils dirigent les recherches scientifiques sur le dérèglement.

Erine et Sehan hochent la tête en cœur.

— Et qui dirige les recherches magiques ? balance le jeune homme.

L'infirmière le dévisage, un rictus se forme au coin de sa lèvre et elle s'en retourne à son travail en pouffant. Miolaine reporte ses yeux témoignant de son agacement sur Sehan. Elle en vient même à le pousser.

— Idiot ! Elle aurait pu nous apprendre des choses.

Erine voit son meilleur ami lever les yeux au plafond.

— Pardon, madame la scientifique, j'étais très sérieux. Et elle sait rien, de toute façon.

Miolaine croise les bras en soufflant. Elle dodeline, excédée et prend le chemin de l'ascenseur le plus proche.

— Reconnais que t'y as pensé aussi ? lui glisse Sehan.

Erine hausse les épaules. Elle n'y a pas pensé à l'instant, mais oui, cette idée lui trotte dans la tête depuis le début. Les éléments divisent la Ligue en trois camps : ceux qui clament qu'il s'agit d'une compétence qui s'explique de manière rationnelle, ceux qui croient à d'anciennes magies qu'on ne peut pas entièrement dompter et puis, ceux qui ne savent quel parti choisir. C'est à cette dernière case qu'Erine appartient. Elle aime croire au côté mystique des éléments, mais la Ligue l'a depuis si longtemps écarté, qu'elle est bien obligée de voir le scientifique dans tout ça.

Ils n'ont pas le temps d'atteindre l'ascenseur au bout du couloir qui parait plus long à chaque pas, les cinq hommes ressortent de la chambre d'Anaiel. Erine les entend échanger quelques mots mais ne distingue pas précisément ce qu'ils se disent. Le temps pour elle et ses amis d'attendre l'appareil, le directeur Sorven et le Capitaine Malcombe les ont rejoints.

— Comment avez-vous trouvé votre amie ? demande le directeur.

Erine note son sourire sympathique et son ton léger.

— Elle donne l'impression d'aller bien ! répond Miolaine sur un ton qui indique qu'elle pense le contraire.

— Effectivement, ce n'est qu'une impression.

Erine prend un coup dans la poitrine. Elle ne s'attendait pas à ce qu'on lui annonce des bonnes nouvelles, mais la franchise du directeur la frappe de plein fouet. La jeune femme ne rate pas l'œillade réprobatrice que son père, dont elle tente soigneusement d'éviter le regard, lance à son collègue pour lui signifier son manque de tact.

L'ascenseur traîne à arriver et le voile silencieux qui s'est abattu sur le petit groupe devient presque pesant. Erine triture la manche de son manteau. Non seulement d'être mal à l'aise à cause du dérèglement, de s'inquiéter pour son amie, la présence de son père la dérange. Elle arrive à le tolérer en cours, séparée de lui par cinq rangées de tables, mais là, il n'y a que Sehan entre eux. La carte de communication du directeur émet un bip. L'homme porte sous ses yeux l'objet qu'il a dans la main et lit le contenu d'un message. Il soupir et le poids de plusieurs nuits blanches étire subitement ses cernes :

— Et c'est reparti, dit-il davantage pour lui-même que pour les autres. Jan, je te laisse rentrer. On a des nouveaux arrivants.

Qui ? s'inquiète immédiatement Erine, redoutant qu'il s'agisse d'une personne de son entourage. Bien que seule Déanna soit encore la seule vulnérable dans son groupe, elle ne voudrait pas voir sortir le nom d'une personne qu'elle côtoie régulièrement. Mais, le directeur tourne vite les talons et repart vers les chambres des patients. 


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