Chapitre 22: A sang
Au fur et à mesure que je détaillai l'après-midi folle que je venais de vivre, le voyais les yeux d'Elisa s'écarquiller jusqu'à avoir l'impression qu'ils prenaient la moitié de son visage.
- La broche, où est-elle ? Demanda Elisa une fois que j'eu fini de parler
- Euh... Drago l'a.
Elisa se leva soudainement :
- Il faut la récupérer, tout de suite.
- Honnêtement El', plus loin je me porte de cette broche de malheur et mieux je me porte.
- Bon sang Jules, quoi que soit cette broche elle contient des informations essentielles ! Comment tu as pu la laisser ? Et à Malfoy qui plus est !
- Parce qu'elle m'a fichu la peur de ma vie, voilà pourquoi !
Elisa fulminait littéralement, elle était presque immobile et pourtant tout chez elle semblait dans un état d'euphorie extrêmes : ses pupilles étaient toujours dilatées, ses doigts tremblaient, elle semblait ne plus savoir prendre conscience de son corps.
- Il faut que tu la récupères. Ta broche pourrait être la réponse à toutes les questions qui me ruinent la vie depuis des mois !
- Qu... quoi ?
- Si tu ne le fais pas, j'irai la chercher moi-même !
- Et faire réaliser à Drago et sa bande que je te cotoie encore ? Je n'ai pas fait tout ces sacrifices pour rien non plus !
La voix d'Elisa se fit plus menaçante quand elle répondit :
- Alors va me chercher cette broche. Si tu veux me prouver que je peux sincèrement te faire confiance, fais-ça pour moi.
- Je...
- Par Merlin Jules !
- Très bien, très bien. Je... je vais le faire.
Je sentis au regard perçant d'Elisa qu'elle voulait que ça soit fait immédiatement, et pour être honnête à cet instant précis, la perspective de la faire attendre m'effrayait presque plus que de me retrouver avec la broche entre les doigts. Je sortis presque en trébuchant de son dortoir et essayai aveuglément de retrouver Drago. La salle commune était noire de monde à présent : tout le monde commençait à réaliser que les BUSEs et autres examens arrivaient et de ce fait, commençait à réviser ardument. Drago n'en faisait pas parti. Je l'avais quitté il y a peu, il ne pouvait pas être loin. Je me maudis : 1) Je n'aurais jamais dû lui donner la broche et 2) Je n'aurais jamais dû en parler à Elisa, chaque décision que je prenais semblait m'enfoncer encore plus dans le bordel qu'était ma vie. Après avoir fait le tour de de la salle commune pour la troisième fois et avoir finalement admis que je devrais fouiller tous les recoins du château, une grande silhouette familière sortit de l'entrée des dortoirs des garçons. Zabini.
- Blaise ! Criai-je à travers la foule.
Zabini tourna la tête de tous les côtés avant de croiser mon regard et de sourire en s'avançant vers moi. L'air plus désespéré que souhaité, je me mis à dire très vitre :
- Je t'en prie, dis-moi que tu sais où est Drago !
- Dans le dortoir, il vient d'arriver, il a l'air peu commode aujourd'hui. Tu n'as rien à voir avec ça dis-moi ?
- Quoi non ? m'exclamai-je, l'écoutant à moitié, soulagée de connaître la localisation de Malfoy.
- Dis-moi, il n'y a rien entre vous hein ?
- Quoi ? Répétai-je en criant plus fort une fois la question comprise. Tu as perdu la tête ou quoi ?
- Tant mieux ! Il ne manquerait plus que ça, la dernière fois que Malfoy était avec une fille (Pansy), c'était l'enfer dans le groupe. Bref, tu veux que je le prévienne que tu l'attend ic—
Mais avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, j'étais déjà partie en direction des dortoirs des garçons. Sans réfléchir, je franchis la porte, montais les escaliers, ouvris une nouvelle porte et me trouvait nez à nez avec 5 élèves de première année visiblement térrifiés par ma présence.
- Malfoy, où est-il ? Interrogeai-je
- 5...5ème dortoir, balbutia l'un d'entre eux.
Je ne pris même pas la peine de le remercier et comptai les portes : 2, 3, 4, 5 ! J'ouvris la porte sans frapper, l'accueil fut tout différent de celui apeuré des premières années. A la place de regards inquiets j'étais face à 3 regards peu, voire pas surpris :
- Winters, croassa Goyle, que nous vaut cet honneur ? Tu ne t'es jamais aventuré jusqu'ici jusqu'à présent.
Drago qui était affalé sur son lit s'était redressé en me voyant et avec le plus d'autorité que je pu trouver je dis :
- Je dois parler à Malfoy. Crabbe, Goyle, je vais vous demander de sortir.
- C'est notre dortoir Winters, tu n'as pas à nous donner d'ordre. Râla Crabbe.
Mais Goyle l'avait déjà attrapé par la manche et entrainé dehors. Je cru un instant que mon autorité avait fonctionné, mais c'est quand ils fermèrent la porte que je me rendis compte que c'était en réalité Drago, qui d'un signe de la main, les avait congédiés.
- Je veux ma broche.
Drago soupira :
- On t'a déjà dit que tu étais lunatique ? Tu viens de me la confier. Et je le répète, tu es bien mieux sans elle.
- Pourquoi ? répliquai-je sèchement
Il soupira à nouveau et s'affala sur son lit d'un air nonchalent.
- Ma mère n'avait pas à te la donner.
- Pourquoi tu avais l'air si inquiet ?
Il ne répondit pas.
- Drago. Insistai-je. Je ne ressortirai pas d'ici sans cette broche ou sans explications.
- Tu me les brises Jules, sincèrement.
Ce fut à mon tour de ne pas répondre, et au lieu de ça, de le fixer intensément.
- Cette cave est pleine d'objet que mes parents ont déniché durant des dizaines d'années, certains sont...
- Ensorcelés ? Devinai-je alors qu'il ne finissait pas sa phrase.
- C'est joliment dit, mais oui. Rien ne dit qu'il s'agisse vraiment de la broche de ta grand-mère.
- Si. Assurai-je. Et je l'ai eu pendant des semaines avec moi, je l'aurais su si elle était ensorcelée.
- Alors pourquoi est-ce que tu courais, paniquée dans les couloirs ?
- A cause de mon entretien d'orientation avec Rogue, improvisai-je rapidement (ce qui était à moitié vrai). Tu me la donnes maintenant ?
- Non.
Son ton était sec, tranchant, il ne me la donnerait pas. Je sortis ma baguette et avant qu'il ne puise dire quoi que ce soit je citai très clairement !
- Accio broche !
Rien ne se passa. Drago se mit à exploser de rire :
- Je te l'avais bien dit. Cette broche n'est pas sans danger, elle est même protégée du sort d'attraction.
- Qu'est-ce que ça peut te faire qu'elle soit dangereuse ou pas ? Ne fais pas celui qui s'intéresse à mon bien-être.
- Je m'intéresse au mien et au mien seul figure-toi, répondit-il bien trop rapidement.
- Oh ! Et ton bien-être consiste à garder dans ta chambre une broche qui, selon toi, peut s'avérer dangereuse ?
- Qu'est-ce que tu as en tête, Winters ?
- Je crois que tu veux me protéger.
Une fois de plus, l'hilarité de Drago fendit toute la pièce et je sentis le rouge me monter aux joues. Qu'y avait-il de si drôle à cette éventualité ? Il se leva complètement de son lit cette fois et s'avança vers moi, en détachant chacun de ses mots :
- Soyons bien clair, jamais au grand jamais n'ai-je eu envie de te protéger.
- Ton comportement depuis l'an passé semble contredire tes propos, lui rappelai-je, sous-entendant toutes les fois où il avait essayé de me prévenir que le seigneur des ténèbres recrutait.
Ce fut au tour de Drago de rougir, mais ce n'était pas de l'embarras comme moi, c'était un mélange de vexation et de colère et d'un sentiment que je n'arrivais pas à déceler.
- Tu crois que je t'ai averti pour toi pauvre sotte ? J'ai fait ça pour moi !
- Pour toi ? Relevai-je en soulevant les sourcils, peu sûre de comprendre.
- Le Seigneur des Ténèbres recrute, et il est hors de question qu'il te recrute toi ! C'est à moi de faire partie de ces serviteurs, pas à toi ! Tu es la descendante de Carolina Smith, l'une de ses plus proches et plus fidèles Mangemorts et la seule qui ait été à Serpentard depuis elle. Je sais qu'il rêve de t'avoir dans ces rangs ! Tu crois que je faisais ça pour te protéger ? Je faisais ça pour t'éloigner de lui le plus possible ! Pour que moi, j'y trouve ma place. C'est hors de question qu'une traitre à ton sang de ton espèce prenne ce que je mérite !
Chacun de ses mots étaient calculé, nuancé, appuyé et son regard n'avait pas cillé. Je reculai d'un pas. Pour une raison qui m'était inconnue, une boule se forma dans mon estomac. Je devais avoir l'air décontenancé car cela l'encouragea à continuer :
- La seule raison pour laquelle je veux cette broche, c'est parce que je sais que ma mère ne te l'a pas donné sans raison. Crois-le ou non, mais elle refuse que j'entre au service du Seigneur des Ténèbres. Je suis sûre qu'elle serait ravie que tu prennes ma place. Et si cette broche me permet de m'approcher du but je—
- Donne. Moi. Ma. Broche. Ordonnai-je reprenant conscience de moi-même.
Il était hors de question que cette espèce d'abrutis ne me chamboule. Il répondit par un simple rictus.
- Je sais qu'elle est ici. Ajoutai-je.
- C'est faux. Je l'ai mise en sécurité, et moi seul peut y accéder.
Malgré sa voix claire et sûre, je sentais qu'il mentait. Je savais que cette broche se trouvait dans cette pièce... Je le sentais... Je la sentais. Je passais toute la pièce au rayon X, ce sentiment ne cessait de grandir, elle était tout près, si proche... Comment ne l'avais-je pas senti avant ? Mon regard se posa à nouveau sur Drago et soudain ding ! comme une évidence, je su où elle était.
- En sécurité hein ? Souris-je en m'approchant doucement du jeune homme.
- Tu ne la trouveras jamais, assura-t-il.
- Vraiment ?
Je continuai d'avancer jusqu'à ce que le bout de mes chaussures n'entre en contact avec les siennes. Je ne le lâchai pourtant pas des yeux, et lui ne semblait pas enclin à bouger. L'un comme l'autre voulions garder notre position de pouvoir. Mais là je savais que je l'avais. Subtilement, je glissai ma main dans la poche avant du pantalon du garçon et avant qu'il ne puisse réagir, y attrapait la broche. Malfoy se jeta immédiatement sur moi mais je fu plus rapide et d'un coup de baguette l'envoyer valser de l'autre côté de la pièce.
- Aaaah Drago, tu croyais vraiment que parce qu'il était dans ta poche toi seul pouvait y accéder ?
Il se releva doucement :
- Je suis sérieux Jules, rends-moi cette broche tout de suite.
- Hors de question.
Malfoy brandit sa baguette vers moi et répéta :
- Tout de suite ! Ne m'oblige pas à utiliser la force.
Il était hésitant, je le sentais, aussi je n'hésitais pas quand je lançai :
- Experliarmus !
Sa baguette vola hors de ses mains et fou de rage, Drago essaya à nouveau d'employer la force physique avant de se rendre compte que j'avais l'avantage, possédant une baguette et lui ses poings.
- Ne m'oblige pas à utiliser la force, l'imitai-je.
Puis je sortis de la pièce le plus vite possible, serrant la broche dans ma main le plus possible. Je sortis des dortoirs des garçons vers la salle commune, mon cerveau voulait me guider vers Elisa mais mes jambes semblaient avoir une toute autre envie et je me retrouvai à me diriger dans les couloirs de l'école, bien au-delà de ma destination initiale. Je me surpris à déambuler au-delà de la bibliothèque, au-delà de la Grande Salle. Je n'avais pas l'impression de ne pas avoir contrôle sur mon corps, j'avais l'impression que je savais exactement où j'allais, sans connaître la destination finale pour autant. Quand enfin je m'arrêtai, je me trouvais devant la classe de défense contre les forces du mal. La porte était entrecouverte et je n'hésitai pas avant de l'ouvrir complètement, sans m'inquiéter de savoir si quelqu'un était dans la pièce. Par chance elle était vide. J'entrai sans me poser de question, mais une fois le pied à l'intérieur toute la certitude qu'entourait ma présence s'évapora. Je ne savais pas pourquoi j'étais là et le retour à la réalité fut affligeant. Je desserrai mon emprise de la broche dans ma main qui commençait à me couper la peau tant je l'agrippai avec force. Une ombre passa derrière moi. Je me retournai. Personne. Une ombre passa à nouveau derrière moi. Je me retournai à nouveau. Cette fois je n'étais plus seule. Derrière le bureau du professeur se trouvait un homme, la quarantaine tout au plus, rangeant des livres. J'ouvris la bouche pour parler quand je me rendis compte que nous n'étions pas seuls dans la classe. Un jeune homme que je reconnu immédiatement pour l'avoir vu dans le bureau de Rogue il y a quelques minutes, se tenait, grand et fier en face d'un groupe d'adolescent semblant l'aduler. Parmi eux, je reconnu Carolina Smith, sa longue chevelure blonde tombant doucement sur ses épaules. D'un mouvement de tête, Tom Jedusor ordonna aux adolescents de quitter la pièce, ce qu'ils firent, sans discuter. Carolina fermait la marche, et je me retrouvais à la suivre en dehors de la classe. Contrairement à ses camarades qui s'en allaient en direction de la Grande Salle, ma grand-mère, ferma la porte derrière elle, et y colla son oreille. J'en fis de même. La porte était épaisse, et j'eu du mal à entendre la conversation qui se déroulait.
Jedusor : Professeur Slughorn ? J'ai lu un livre dans la....
Slughorn : Oh Tom ! Je ne... pas être la meilleure... Dumbledore
Jedusor : ... êtes différents... vous comprenez
Slughorn : Demandez ! Demandez !
Jedusor : .... Horcruxes...
A ce mot, Carolina détacha son oreille de la porte soudainement. Elle semblait perdue, surprise mais surtout...effrayée. Je voulu écouter la conversation à nouveau, mais c'était comme si je ne pouvais uniquement voir, entendre et sentir ce que ma grand-mère voyait, entendait et sentait. Elle fit quelques pas en arrière, l'air toujours aussi ailleurs et s'en alla à pas précipités dans la même direction qu'avait pris ses amis quelques secondes auparavant. Et tout aussi vite que la scène m'était apparue, elle disparu et je me retrouvais, complètement seule au milieu du couloir, un air aussi désemparé et perdu qu'affichait Carolina Smith il y a seulement quelques instants. Je ne m'étonnai même pas de voir que mon emprise sur la broche avait laissé de larges coupures dans ma main, laissant tomber une traine de gouttes de sang alors que je marchai en direction de la salle commune.
***
Devinez qui a retrouvé son mot de passe Wattpad ?
I'm back ♥️
Merci à tous pour votre attente et à très bientôt !!
~fanyy~
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