Chapitre 16: Appartement 22
Le voyage dans la voiture fut très long, mes parents essayant de me parler, Tom de calmer les tension, et moi, ne disant pas un mot et regardant par la fenêtre sans détacher le regard. Nous allions arriver dans notre rue quand j'ouvris enfin la bouche:
- Où habite Johanna ?
Ma question fut suivi d'un silence et d'un regard de mon père lancé vers ma mère.
- Elle n'est pas très loin d'ici. Fut la seule réponse que j'eus droit de la part de cette dernière.
- Oui, d'accord, mais quelle est son adresse ? Insistai-je.
- Pourquoi ma chérie ? Demanda bêtement mon paternel.
- J'aimerais aller lui rendre visite.
- Elle ne veut pas nous voir, répondit mon père. Mais je te conduirai dans la semaine si tu y tiens.
- Non, je veux y aller maintenant.
- Ecoute, on arrive à la maison, et j'ai encore beaucoup de travail. On en reparlera demain au calme.
- Je ne t'ai pas demandé de m'y conduire il me semble. Je veux simplement savoir où elle habite. Je peux me débrouiller toute seule pour y aller.
Mon père soupira longuement:
- Je ne veux pas que tu sois déçu si elle ne t'ouvre pas Jules.
- Je peux accuser une déception familiale de plus aujourd'hui.
Voyant que personne ne se décidait à parler, je m'empressai d'ajouter:
- Vous avez déjà eu le don de gâcher cette journée, n'empirez pas la situation.
- Attention à ton ton jeune fille! Menaça ma mère.
- Très bien, ajouta mon père en coupant presque ma mère. Mais alors je te conduis.
Ma mère secoua la tête, prenant un air réprobateur.
- Je n'ai pas besoin que tu--
- C'est mon unique condition. Je t'attendrai dehors.
- Papa...
- C'est mon dernier mot.
Je compris que je n'avais pas le choix et je capitulai. Je m'inquiétais beaucoup pour ma tante et si mes parents s'étaient occupé d'elle aussi bien qu'ils avaient voulu s'occuper de moi, je craignais le pire. Mon père déposa d'abord ma mère et Tom, qui n'avait pas décroché un mot depuis qu'on n'avait quitté le quartier général de l'Ordre du Phénix.
- Tu es sûre de vouloir y aller ?
- Pour l'amour du ciel, oui papa je suis sûre.
Il se mit alors en route. Après plus de 20 minutes de conduite, étonnée que nous ne soyons toujours pas arrivés, je demandai:
- Nous sommes bientôt arrivés ?
- Pas tout à fait...
- Je croyais qu'elle habitait tout près ?
Mon père évita de croiser mon regard:
- Papa ?
- Peut-être n'habite-t-elle pas si proche de nous en réalité.
- De quoi est-ce que tu parles?
- Je ne voulais pas t'inquiéter pour rien Ju'... Johanna elle... Elle est... devenue complètement paranoïaque... Elle s'est mise dans la tête que nous ne voulions pas qu'elle continue de se battre pour s'innocenter. Elle s'est isolée de nous et--
- Une fois de plus, vous m'avez menti, le coupai-je, de plus en plus énervée.
- Je suis désolé, nous voulions simplement te protéger.
- Arrêtez de me protéger, vous ne faites qu'empirer les choses.
Il ne me reprit même pas sur le ton que j'avais employé, je sentis simplement une gène et une déception émaner de lui. Le voyage continua encore pendant une demi-heure avant d'arriver dans un village isolé. L'atmosphère était loin d'être semblable à celle de Londres. Le village était entouré de champs qui semblait s'étaler à l'infini. Nous arrivâmes au niveau d'un grand manoir qui donnait froid dans le dos, mon père tourna ensuite à droite et s'immisça dans une petite rue à l'air modeste. Les maisons en pierre grises ternissaient la rue, c'était comme si le soleil n'arrivait pas à illuminer la ville. Tout semblait comme saturé. Je ne remarquai même pas que mon père s'était garé devant le seul immeuble du village, l'air tout aussi triste que les autres bâtiments.
- Appartement 22. annonça mon père. Je t'attends ici.
- Non. Tu peux rentrer à la maison. Viens me chercher ce soir.
- Chérie, ne fonde pas trop d'espoir. Elle ne t'ouvrira peut-être pas.
- Alors j'attendrai devant sa porte, je ne partirai pas avant de l'avoir vu. Rentre, tu seras mieux à la maison.
Je sortis de la voiture et claquai la porte sans un mot de plus. J'entrai dans l'immeuble et montai au deuxième étage, où je devinai que se trouvait l'appartement 22. Quand j'arrivai devant la dites porte, je fus étonnée de voir le nombre de courrier empilé devant la porte. Il s'agissait essentiellement de journaux moldus. Pourquoi recevait-elle des journaux Moldus ?
Je me frayai un chemin et frappai trois coups secs à la porte. J'entendis des bruits venant de l'intérieur avant qu'une voix tremblante ne demande à travers la porte:
- Qui c'est ?
- C'est Jules... Je suis rentrée pour les vacances et--
- Je n'ai pas le temps de te voir aujourd'hui, repasse plus tard.
- Papa m'a prévenu que tu ne voulais voir personne. Mais je ne compte pas partir, je resterai devant ta porte toute la journée et toute la nuit s'il le faut.
J'entendis un soupir et des jurons, suivis de bruits de verrous s'ouvrant tour à tour. La porte s'entrouvrit et j'apperçu le visage de Johanna:
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Juste te voir... te parler... ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu et--
- Arrête ton blabla tu peux entrer.
Elle ouvrit la porte en grand et d'un geste du bras me fit entrer. Je dus me retenir de ne pas lâcher un cri de stupeur. L'appartement était un vrai chantier: les murs étaient recouverts d'articles de journaux, de photos. Le sol était une déchetterie.
- Ne fais pas attention, je n'attendais pas de visite, me dit Johanna comme pour s'excuser.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? C'est quoi tout ça ?
- Rien, rien... Tu veux boire quelque chose ?
- Je veux bien un verre d'eau. Répondis-je sans lâcher les murs des yeux.
Johanna alla dans sa petite cuisine me chercher un verre d'eau alors que j'observai plus attentivement les articles sur les murs. Certains remontaient à plusieurs années, alors que Vous-Savez-Qui était au pouvoir. Ils parlaient de disparitions étranges, d'infiltration au ministère mais surtout, ils tournaient tous autour de Lucius Malfoy. Quand elle revint dans le salon où je me trouvais, je lui demandai:
- Tu enquêtes sur Lucius Malfoy ?
- Rien qui ne t'intéresse.
Bien qu'ayant passé l'été avec elle et ayant vécu son changement de personnalité, je m'étonnai encore de la voir si froide. Elle était toujours d'une grande joie de vivre avant que... avant que je ne gâche tout.
- Au contraire ça m'intéresse... lui dis-je honnêtement. Qu'est-ce que tu as trouvé ?
La jeune femme me lança un regard interrogateur avant de demander:
- Ce n'est pas ton père qui t'envoie n'est-ce pas ?
- Il ne voulait même pas que je vienne, lui dis-je en secouant la tête.
Cela sembla rassurer Johanna qui m'expliqua:
- Malheureusement, je ne trouve rien de concret... Je sais qu'il travaille pour Tu-Sais-qui mais je ne peux rien prouver.. ça me rend complètement folle.
- Je te comprends tout à fait...
- Tout est trop parfait, son emploi du temps, ses déplacements, ses paroles. Tout est calculé au millimètre près. Si je ne le savais pas, je ne m'en douterai pas.
Elle soupira et s'affala sur le canapé. Elle leva les yeux vers moi:
- Et toi, comment vas-tu ?
- Je vais bien, mentis-je. Mieux en tout cas.
- Comment est la vie à Poudlard ?
- Maussade avouai-je... L'école est divisée en deux: ceux qui croient au retour de Tu-Sais-Qui et ceux qui prennent Harry Potter pour un fou... Quant à l'ambiance chez les Serpentard... n'en parlons pas...
- Tu es dans la même année que le fils de Lucius Malfoy, n'est-ce pas ?
Johanna s'était redressée d'un coup:
- Il ne t'a rien dit qui pourrait inculper son père ?
- Il m'a pratiquement avoué que Tu-Sais-Qui était revenu...
- Tu pourrais témoigner pour moi ? Dire ce que tu as entendu ?
L'espoir dans la voix de ma tante me brisa le coeur:
- Jo... Tu penses sincèrement qu'on va me croire ?
Son excitation redescendit aussi vite qu'elle était arrivée, elle murmura:
- Tu as certainement raison...
- Je suis vraiment désolée Jo... J'aimerai pouvoir t'aider.
- Tu es bien la seule...
Il y eut un court silence. Avant que Jo, gênée, ne me demande:
- Je ne suis pas sûre d'être la meilleure personne placée pour te le dire mais... Tu es bien amie avec Elisa Dolohov n'est-ce pas ?
- Amie est un grand mot de nos jours mais oui... oui je la connais.
- Son... son père faisait parti des Mangemorts...
- Je le sais.
- Je... Malfoy passe le plus clair de son temps chez les Dolohov, quand ce ne sont pas eux qui viennent chez lui...
- Oui... Elisa m'en a parlé en début d'année... Elle n'aimait pas être dans cette position...
- Jules... il y a des rumeurs qui courent disant que Tu-Sais-Qui a engagé un élève comme espion à Poudlard... Tu ne crois pas que ça pourrait être...
- Elisa ? Finis-je pour elle. Non, non. C'est contre tous ces principes, crois-moi... Si ces rumeurs sont vraies, ça peut être n'importe qui... Certains élèves sont de vraies ordures.
Un courant d'air traversa soudainement la pièce me faisant frissoner.
- Tu veux que j'allumes un feu ? Proposa Johanna. La chaudière est en panne.
- Non ça ira...
Je jetai un dernier coup d'œil autour de moi avant de demander sérieusement:
- Pourquoi habites-tu ici ?
- J'avais besoin de m'isoler...
- Tu peux très bien t'isoler et habiter dans un endroit décent... pourquoi ici ?
Ma tante avait toujours adoré le confort de Londres: les transports, les magasins, la proximité avec ses amis... La voir dans un tel village est étonnant, mais la voir dans un tel appartement l'est encore plus.
- Je devais trouver un endroit stratégique pour mes recherches et où personne ne penserait à venir me trouver.
- Stratégique ? Relevai-je.
Elle baissa les yeux:
- J'avais besoin d'un endroit où je pouvais garder un oeil sur les Malfoy.
- Les Malfoys habitent dans ce village ? Hurlai-je d'étonnement, incapable d'imaginer Drago vivre dans une maison aussi pittoresque.
- Ils habitent dans le Manoir à l'entrée de la ville.
Un Manoir, voilà qui est plus logique.
- Et ils savent que tu habitent ici ?
- J'ai croisé la femme de Lucius plusieurs fois, mais je ne pense pas qu'elle m'ai reconnu. J'essaye de ne pas sortir. S'ils me repéraient je pourrai dire adieu à mes filatures.
- Et comment fais-tu tes courses ?
- Je demande à ma voisine... répondit ma tante comme si c'était une évidence, puis elle ajouta: mais elle n'est pas là pendant les vacances...
Je compris soudain pourquoi mon père avait utilisé le mot paranoïaque pour la décrire.
- Tu pourras aller me faire quelques courses avant que tu ne partes ? Me demanda-t-elle contre toutes mes attentes.
- Euh... oui... si tu veux.
- Merci, dit-elle doucement.
Elle sortit une bouteille de Whisky pur feu de dessous la table et se servit un verre. Je ne pu m'empêcher de soupirer. J'avais grandement espéré qu'elle avait arrêté de boire. Ce soupir, aussi microscopique eut-il été, ne passa pas inaperçu. Johanna me lança un regard noir avant de dire:
- Je n'ai pas besoin de jugement de te part. J'ai déjà celui de mon frère.
- Excuse-moi... je pensais simplement que tu allais un peu mieux...
Johanna lâcha un rire ironique:
- "Un peu mieux"? Je n'ai toujours pas de travail, je passe mes journées à poursuivre un homme sans en tirer quoi que se soit, et mon propre frère m'a foutu à la porte!
- Quoi ?
Johanna rit à nouveau:
- Quoi il ne t'a pas dit ? Il ne t'a pas dit qu'il avait mit sa soeur à la rue ?
- Non... il m'a dit que c'était toi qui était partie...
- Quel beau parleur mon frère...
Elle avala son verre d'un coup et dit:
- Il m'a foutu dehors comme un vulgaire sac à patate.
Etant déjà en colère contre mon père, je ne pris pas la peine de prendre sa défense. Le nombre de mensonges partagés en deux jours étaient si nombreux que j'avais envie de vomir.
- Où est-il d'ailleurs ? Il t'attend dehors ?
- Non... je lui ai dis de rentrer à la maison...
- Bien, très bien... Je ne veux pas de lui à proximité de chez moi.
Il y eut un long silence avant que Johanna ne me propose de manger avec elle. Le malaise entre nous deux, bien que toujours présent ne m'empêcha pas d'avoir été heureuse d'avoir revu ma tante. Ce fut vers 17h, que je partis enfin, avec quelques pièces données par Johanna afin de lui acheter des provisions. Elle m'avait donnée l'instruction de lui déposer devant la porte une fois que j'eus finis, me donnant pour excuse qu'elle avait un rendez-vous important. Je ne croyais pas en cette excuse, mais acceptai sans poser de questions.
Je sortis dans la rue, il faisait un froid glaçial. Noël était dans quelques jours et j'espérai qu'il neige contrairement aux années précédentes. Je pris à droite puis à gauche comme me l'avait indiqué Jo pour me rendre à l'épicerie la plus proche. Les rues étaient désertes, à croire que ma tante était la seule habitante de cet ilôt de désespoir. J'entrai dans l'épicerie qui se trouva être beaucoup plus grande qu'imaginée. Suivant la liste, je pris de la salade, de la viande et autres aliments en tout genre. Quand j'eus fini, je sorti rapidement. De là où je me trouvais, je pouvais voir le Manoir des Malfoy, il était gigantesque. Je me mis à prendre la direction de cette maison de malheur, la curiosité prenant le dessus.
Arrivée devant, les frissons que donnaient la grande demeure s'intensifia. Je restai de longues minutes à observer la bâtisse, me demandant comment Drago et ses parents pouvaient y vivre. Je fis demi-tour, mes mains commençant à geler, prête à rejoindre l'appartement de ma tante quand j'entendis une voix hautaine appeler:
- Jules ?
Non. Non. Non. Je me retournai et vis Drago Malfoy en personne, accompagné d'une belle dame aux même cheveux blonds que je devinai être sa mère.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda-t-il le ton méfiant.
- Je... heu... je faisais des courses.
- Ici ? Tu n'habites pas à Londres ?
Mon cerveau se mit à réfléchir en 4ème vitesse. Il ne devait pas savoir que ma tante habitait ici.
- Je... suis bénévole... je fais des courses pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer... tu sais c'est Noël tout ça...
Malfoy semblait dubitatif. Sa mère dit alors:
- Je suis Narcissa. Tu es une camarade de classe de Drago, c'est ça ?
J'hochai la tête. Je devais trouver un moyen de partir. Maintenant.
- Tu voudrais venir prendre le thé avec nous ? Tu as l'air frigorifié.
Drago lança un regard noir à sa mère et je m'empressai de répondre:
- C'est très gentil, mais je dois déposer les courses chez la personne que j'aide vous voyez...
- Ooh, ne t'inquiète pas, nous les garderons au frais le temps du thé. Qu'en penses-tu ?
Comme si j'étais détachée de mon corps, je m'entendis répondre:
- Oh, très bien dans ce cas.
Drago me regarda l'air à moitié ébahi à moitié meurtrier, et je me vis suivre les Malfoy à l'intérieur du géant manoir.
***
Salut salut saluuuuut!
Pour une raison inconnue, j'ai pris de l'avance dans la rédaction de ce chapitre, alors le voici le voilàààà!
Jules a des vacances riches en émotion n'est-ce pas ?
Etant dans un endroit dépourvu d'un wifi décent ou d'un 3G de bonne qualité, j'ai pris le temps entre mes révisions affreuses de faire cette bande annonce (je ne sais pas ce qu'il m'a prit non plus, le manque de wifi est productif pour wattpad apparemment ^^). Du coup j'ai fait un peu avec ce que j'avais déjà dans mon ordinateur, c'est pas le top du top, mais c'est la première alors ça ne peut que s'améliorer n'est-ce pas ? :) Elle est beaucoup plus sombre que voulue et est en anglais, si vous voulez que je mette des sous-titres n'hésitez-pas à me le dire, je prendrai le temps de le faire!
Merci encore de lire cette fanfiction et d'être les meilleurs <3
Bisous, bisous :) xxx
~fanyy~
UPDATE: Les sous-titres en français sont disponibles, il vous suffit de les activer :)
https://youtu.be/aqUgAIzOw2Y
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