Rinna marqua un temps d'arrêt et son visage se figea.

Théo, pensant que sa remarque l'avait offensée, se releva et s'excusa :

-Pardon...je.

-Tu veux bien ? la coupa Rinna.

-Hein ?...Bien sûr ! Enfin, si ça ne te dérange pas. lui répondit Théo avec sourire.

Rinna resta figée durant une seconde, croyant rêver.

-Ça ne me dérange absolument pas ! Je préfère être ici que sous un pont ou sous l'avant-toit d'une maison !

Elle se releva d'un bond et prit Théo dans ses bras pour le remercier.

-Merci beaucoup beaucoup Théo.

Le garçon, gêné, ne savait pas où se mettre et sépara bien vite le câlin.

Théo était tout contente d'avoir enfin une amie qui puisse comprendre sa peine d'être seul et livré à sois même dans une ville comme celle-ci.

-Je peux poser mon violon ? demanda la nouvelle amie.

-Bien sûr !

Théo installa alors le violon entre deux coussins et montra tous les bibelots qu'il possédait à Rinna.

Celle-ci posa un nouveau regard pétillant sur cette petite cabane et vit un cahier dépasser du "lit" de Théo.

-C'est quoi ? demanda-t-elle en le prenant.

-Oh. Juste un cahier que Luc m'a donné il y a longtemps, juste avant qu'il soit pourchassé et qu'il....

Rinna vit que Théo était sur le point de pleurer mais elle semblait surprise par la découverte de ce cahier vert et rouge, aux couleurs de Noël.

Elle se retourna et, les yeux remplis de d'un sentiment qu'elle pensait avoir oublié, demanda avec colère :

-Et ton ami Luc, il te l'a donné quand ?!

Théo, déboussolé, mit un certain temps à s'en souvenir mais répondit :

-Un peu moins d'un an, il me l'a donné à Noël parce qu'il était revenu d'un voyage de quelques jours mais vu que quelqu'un avait déjà écrit sur les deux premières pages, je n'en voulait pas.

Pourquoi ? Il y a un problème ? continua-t-il.

Rinna ouvrit le livre aux premières pages et ses yeux s'écarquillèrent en voyant l'écriture.

-C'est mon cahier. murmura-t-elle enfin.

-Quoi ?

-C'est mon cahier !!

Théo vit que de grosses larmes coulait sur les joue de la violoniste. Il essaya de comprendre mais Rinna continua, de sa voix remplie de tristesse :

-Ma famille a été attaqué vers Noël, juste un peu avant par mon oncle, celui que tu dois appeler Luc ! Il voulait dérober les papiers d'une mine que ma famille possédait mais qui donnait de moins en moins. Mon...mon père l'avait prévenu que cette mine allait bientôt fermer et il lui avait proposer d'ouvrir un commerce avec l'argent qu'il restait mais mon oncle ne l'a pas cru !

En comprenant, Théo balbutia :

-Mais..c'est pas possible...tu veux dire...

-Ton oncle à tué ma famille !! Oui ! Alors que mon père tentait de le ramener à la raison et lui éviter la faillite ! Ton ami Luc qui s'occupait si bien de toi ! Je ne sais pas qui l'a tué, sûrement un policiers, mais maintenant je lui merci !

Rinna jeta le cahier sur le lit de Théo et ouvrit la porte en tôle.

-Finalement, dormir sous les ponts ne dois pas être si horrible. déclara-t-elle avant de partir.

Théo entendit ses pas dans la rue et ses sanglots durant quelques secondes avant que le silence ne revienne.

Théo resta les bras ballants puis s'asseya sur son lit, la tête entre les mains.

-Luc est...il a...

Malgré sa barrière, une larme se fraya un chemin humide pour venir glisser le long de sa joue blanche et froide.

Pourquoi fallait-il que tout aille constamment mal ? Théo ne pouvait pas avoir, pour une fois, une amie qui le comprenne ?