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J'ai la sensation, le sentiment ; je sens que je voudrais mieux sentir, et pas seulement mieux me sentir. Dois-je effacer tout ceci par un grand vide, ou le remplir ?
Peut-être faire le vide, puis remplir à nouveau, mais avec un contenu différent.
Oui, le contenu est un point de départ. La forme arrive par suite.
Quelle forme pour quel effet ? Quel moyen ? Un moyen proche.
Agir au plus vite. Avec méthode.
Choisir une méthode. Une méthode accessible.
Prévoir, rêver, bouger, sortir, chanter, écrire.

L'amour est dans mon cœur.
Il est dans mon corps, autour de mon corps et loin de mon corps.
Il est présent en toutes choses.
Pourtant, mes yeux ont bien du mal à le distinguer.
Trop habitués à la lumière, mes sens traquent l'obscurité.
L'amour crée la vie, persiste dans la mort. C'est un plein qui est néant.
Mais pour tout ce qui est différent de l'amour, je manque d'informations sur ces choses.
Elles me font peur.
Car comme l'Amour, elles sont en moi et en dehors de moi.
Je me demande si elles ne proviennent pas de l'amour lui-même.

L'Autre. L'Etranger. La chose.
Celle qui n'est pas moi, ou pas seulement.
Tout ce qui me dérange, m'horripile, me met en colère.
J'en tire une énergie : la force de lutter.
Je me bats pour vivre, pour la vie, pour la Résistance.
Cette résistance, ce juste retour de flamme, embrasant le bûcher de ma haine.
Si la haine est amour, alors l'amour est-il une haine ?
Un feu qui se consume, une plaie qui saigne.
Un ego qui s'étend vers l'extérieur, mais se dissout dans le monde.
Je suis une déchirure entre les mondes.
Les limites m'étirent et me fractionnent.
A présent, je sens un abandon de moi-même.
Une lutte entre moi et l'Autre.

La vie est pleine et vide aussi. Elle se creuse.
C'est un trou dans la terre qui se remplit d'eau.
Le temps coule comme l'eau dans son lit.
Mon temps se sépare parfois de la vie. Alors, je crains de l'avoir gâché.
Pourtant, n'était-ce pas le rêve des ancêtres, sortir du temps matériel, se transfigurer dans l'eau-delà ?
Je crée un temps nouveau, loin de la vie que je connais.
Dans l'inconnu, je retrouve la Terre, qui ne m'a jamais quitté.
Seulement à présent je dois la creuser. Je suis l'eau et un temps.
Longtemps ou pas, ça n'a pas d'importance.
Je veux suivre mon cours.

Je ne rigole pas. Je suis très sérieux.
Cela doit d'ailleurs être assez drôle.
Quoi de plus ridicule, de plus hilarant, de plus risible, que ce personnage qui ne rigole pas ?
Sauf s'il pleure. Forcément, les émotions se communiquent.
Pleurer est souvent un acte d'amour, même si c'est égoïstement pour soi-même.
De plus, les sanglots sont souvent pleins d'éclairs de compréhension et de conscience.
Alors que le rire est très méprisant. Il se fout de tout.
Ca fait bien rire, alors on s'en donne à cœur joie, et puis on oublie.
On refoule. Les rires, comme le refoulement, sont vitaux.
Les pleurs aussi.
Ils ont pour trait commun comme un étonnement qui se saisit de nous.
On peut même pleurer de rire et rire de chagrin.
L'être humain est absurde.

A l'orée du Feu, je me terre.
Dans la forêt, je respire. Je me transforme peu à peu en un rêve.
Ou plutôt, le rêve dont je viens, où je vis et vers lequel je me dirige se modifie.
Je me sens très humain, stupide, ignorant, jaloux, manipulateur.
Mais en même temps, parfois ma vie me semble régie par une perfection, une chance et un génie absolus.
Mes défauts en ressortent soulignés, j'en ressens une forte culpabilité.
C'est surtout la peur de voir tout ce qui m'a été donné disparaître.
Ce que je veux vraiment, c'est vivre.
Pour rester vivant, mes imperfections me semblent indispensables.
Mais sans la volonté d'évoluer, je suis mort.

Je veux créer. Je veux écrire.
Je veux participer aux chorèges de l'existence.
Je veux construire pour la Terre, et pour la vie sur Terre.
Les pulsions de destruction de ce monde me détruisent.
J'en ai assez de consommer, de dépenser et d'être exploité pour pouvoir être accepté dans la société où je suis né.
J'en ai assez de me voir reprocher ma seule existence, qui dérange et qui coûte.
Mes mots sont une liberté qui ne m'enfermera pas.
Leurs simples lectures par les Autres créeront une vie, un sens qui me dépassera.
La Terre doit comprendre.
Elle doit s'élever vers une culture sauvage et indomptée.
La réalité sociale doit se morceler.

L'Or nourrit les arbres, bien dissout dans la Terre, l'eau, parmi le zinc, le magnésium, le calcium, ...
L'arbre respire, aspire l'eau par ses racines, et l'or lui parvient.
Il ne doit pas cesser d'être arbre, stopper net son existence pour en obtenir.
Pourquoi devrais-je renier mon intégrité, infléchir ma vie, faire ce que je ne veux pas faire, pour une aussi piètre consolation que celle d'être noyé sous l'or ?
J'ai besoin d'or pour nourrir mes enfants.
Je peux choisir d'enraciner ma famille dans une terre gorgée d'or.
Mais je ne renoncerai pas à vivre, pas pour l'or.

Les mots sont une prison. Les mots sont aussi une résistance.
En effet, ils ont le pouvoir de modifier les barreaux et les murs de la prison, car ils ont la même essence.
C'est une essence ancienne dont l'origine est antérieure aux structures de la pensée humaine.
Cette structure est avant tout sociale.
Le matériau, le moyen, l'essence de toute société humaine est composée de mots organisés par la pensée.
Si l'on modifie les mots, on modifie la pensée.
Si l'on modifie la pensée, on change les individus.
Si l'on change les individus, la société change.
La société est en perpétuel mouvement justement parce que les individus ne sont pas coordonnés.

Mes sens me limitent.
Non seulement leur nombre est réduit, même si je prends en compte les sens astraux (intuition, imagination, ...) ; mais en plus chacun d'entre eux est d'une qualité humaine, qui n'est pas absolue.
Tout mon être est focalisé sur la vision ; la perception de lumière par mon corps.
Je ne dois pas oublier les autres sens. L'ouie, le toucher, l'odorat, le goût.
Mais aussi tout ce que je peux percevoir avec mon cœur, ma pensée et mon imagination.
Toute ma perception est une construction psychique.
C'est une réalité unique, individuelle, qui rejoint toutefois d'autres réalités en certains points.
Les mots sont une interface.
L'Autre peut voir ma pensée en la lisant. Mais l'entend-il ?

La nature des hommes est-elle de devenir des tueurs ?
Leur corps est-il programmé pour le meurtre ?
Depuis mon enfance, je tue des insectes.
Je mangeais de la viande, mais j'ai arrêté depuis que je sens, perçois la souffrance.
La douleur des animaux tués par l'homme, contenue dans chaque morceau de viande.
Si l'homme ne tue pas d'hommes, est-il contraint par son inconscient à se tuer lui-même, d'une manière ou d'une autre ?
Où se trouve l'équilibre ?
L'intégrité ; le respect, la collectivité, peut-elle s'accommoder d'instincts primordiaux de territorialité ?
La collectivité est antérieure à la solitude, égoïsme, fantasmagorie.

La solitude est irrévocable.
Elle s'impose à nous, sans autre échappatoire qu'une fuite vers l'autre, l'inconnu.
Par contre, la collectivité n'est jamais une contrainte.
Elle peut nous fatiguer, nous agacer, mais à chaque instant la liberté de s'isoler est possible.
Même lorsque l'autre est là, qu'il nous parle, si nous voulons nous isoler, nous sommes seuls, et parfois inconsciemment.
C'est cet isolement, temporaire et révocable, que j'apprécie.
La solitude est un manque, une souffrance.
L'isolement est un instant de répit.

Toute relation est amour.
Chaque petit lien entre les individus donne un sens à leur vie.
Ce sont des connexions entre des éléments distincts dont on ne soupçonnait pas la synchronicité.
L'amour est un sentiment qui s'inscrit dans l'individu, se saisit de son corps et de son âme.
Mais sans réalité tangible, sans effort de construction, la réalité amoureuse est désincarnée.
La réalité individuelle prend le pas sur la réalité collective, et l'émotion prend le pas sur le sentiment.
Le virtuel emplit les sens, les dépasse.
Toutes les projections se dirigent vers un idéal impossible, ce qui est paradoxal, puisque le virtuel se définit justement par les possibilités infinies d'évolution de chaque instant.
L'amour n'est décidément pas rationnel.

Un jeu peut-il être sérieux ?
La gravité peut-elle être dynamique ?
Ce qui donne un attrait au jeu, c'est justement que l'on s'y prend.
On entre dedans, et on y croit.
Le dynamisme se caractérise par un aller-retour, un va et vient entre l'illusoire et le réel.
La conscience se meut entre un état de crédulité, ou de comédie et une rationalité pleine de doute, d'ennui.
Le jeu est un dynamisme qui parfois se fait grave et redoutable.
Le doute est l'expression de la peur du jeu.

Qui était cet enfant, qui vivait dans mon corps pas encore développé ?
Il était vierge de tant d'expériences, et pourtant je me souviens qu'il connaissait déjà l'ennui, la tristesse et la mélancolie.
Ses yeux étaient attirés par le luxe, le prestige et l'or comme le papillon par la lumière.
Il avait besoin de reconnaissance, le regard des autres et leurs paroles revêtaient une grande importance.
La soif de connaître et la curiosité des choses étaient des portes grandes ouvertes.
L'amour l'emplissait, telle une luminosité éblouissante.
J'avais peur du noir de la cave.
Une sorcière m'y attendait.

L'amour est il un sentiment, une émotion ou un instinct ?
Il est tout cela à la fois, car l'amour est multiple.
C'est un sentiment, car c'est une forme de conscience de l'autre.
C'est une émotion, car on peut le ressentir dans notre corps, nos cœurs et nos tripes.
C'est un instinct, car nos ancêtres nous ont transmis cette volonté de conquête, séduction de l'autre, indispensable à la vie.
L'amour est encore une chance, et ainsi une destinée.
La chance, comme la destinée, se choisit et s'accepte.
L'amour est une liberté soumise.

Il se trouve dans la pensée cynique une certaine prétention à détenir une vérité dogmatique, que les cyniques voudraient imposer à leurs interlocuteurs pour leur seul bon plaisir, avec une violence de refoulement des rêves et des sentiments.
La conscience intellectuelle se retrouve coupée du cœur, et ainsi désincarnée, dégénère en une névrose égoïste, individualiste et inconsciente.
C'est la conscience des autres, de leur ressenti et de leur vécu qui manque à la pensée cynique.
Elle tente de masquer par un sens profond et réflexif un défaut de style, de tact et de respect.
C'est une pensée déséquilibrée.

Il y a quelque chose d'ambigu et de paradoxal dans l'acte sexuel.
L'homme enfonce son sexe dans celui de la femme, puis il s'en va.
Il s'enfonce, s'en va, puis il recommence.
Ce va-et-vient marque un conflit.
L'homme a le désir de revenir d'où il vient, du sexe féminin, l'antre originelle, la caverne, le sein de la Terre.
Mais il a aussi le désir de s'en séparer, de se détacher, de partir.
Ce conflit de forces, cette hésitation résulte en un mouvement dynamique, sauvage, brutal, violent, animal.
Le va-et-vient sexuel est un aboutissement, un relâchement des tensions humaines naturel et légitime.
Cependant l'amour et la fusion des êtres ne sont possibles que par une pénétration sûre d'elle-même, consciente, voulue.
C'est un point de départ, lascif, presque immobile, où la douceur et les attentions prévalent, dans la conscience de l'autre.
Le mouvement, la motion sexuelle, naît d'une absence relative de mouvements conflictuels, mais se déclenche d'une seule action du corps issue d'une volonté consciente réciproque.
C'est seulement lorsque les confiances sont bien installées que les pulsions sexuelles inconscientes peuvent s'exprimer pleinement.
Notre civilisation pornographique transmet un savoir-faire sexuel dénaturé à ses enfants par la violence et l'animalité.
Le savoir-vivre civilisé s'observe par exemple dans un pays comme l'Ethiopie, où l'homme et la femme passent la nuit entière l'un dans l'autre.

La question de la dépendance est large.
Elle se rapporte à la notion de limite, qui serait propre à l'être humain.
La condition de fragilité, d'absence d'autonomie, de néoténie, touche l'existence humaine de part et d'autre.
Elle en traverse la vie.
L'homme et la femme tendent toutefois à s'autonomiser.
Certaines étapes peuvent se répéter en cas de blocage ou de refoulement.
Nous sommes dépendants les uns des autres et pourtant nous sommes seuls.

Une danse pour le Roi.
S'il est un moyen pour l'être humain d'accéder à une forme de transcendance, c'est bien la danse.
C'est une sorte de transe, d'extase des sens, d'expression corporelle souvent ritualisée, ou chorégraphiée.
On y retrouve toutes les vibrations musicales extériorisées, comme si elles possédaient le danseur.
La danse est également une communion avec les autres, les traditions et la nature.
On retrouve dans la danse des formes théâtrales, un jeu qui peut être spectaculaire, mais aussi se faire jeu de séduction.
Le corps est magnifié dans ce qu'il a de plus sauvage, essentiel.
La danse ne dégrade pas ni humilie.
C'est un appel.

Je suis transparent.
Mon existence est disloquée entre différents univers.
L'ubiquité n'est pas un mythe.
C'est une réalité psychique particulière.
Ni tout à fait présent, ni vraiment absent, mon esprit hésite, clignote, s'en va puis revient.
Je suis un voyageur.
La mort me porte dans ses bras, souffle sur ma vie un vent bienveillant de changement et de conscience.
La Terre me donne l'énergie vitale dont je me nourris.
Il ne m'est pas aisé de la recevoir.
Je cherche une voie reliant la Terre, la Lune et les étoiles.
Elle commence ici.

La volonté humaine est le résultat de différentes forces, assez souvent antagonistes.
L'inconscient affectif est une forme de volonté, incarnée par les désirs, les phantasmes et les rêves.
Cet inconscient puise sa source dans les pulsions instinctives, corporelles, héréditaires.
La collectivité sociale est une autre force de volonté distincte de la précédente, appuyée par la nécessité d'adaptation à un environnement matériel, affectif et culturel.
Enfin, l'Ego est l'expression d'un choix de compromis entre ces volontés multiples. Néanmoins, l'ego ne se limite pas à un résultat ou à une interface entre réalités divergentes.
Il se trouve une autre force de volonté, cachée dans l'inconnu.
Un lien entre les rêves individuels et la société collective.

L'amour est une perception psychique, c'est-à-dire un sentiment.
A ce titre, cette perception se construit.
Le germe de la sexualité, des phantasmes et des pulsions n'est ni suffisant ni indispensable à l'incarnation d'un amour véritable.
Pas plus que la voie des désirs amoureux, cette quête des idéaux projectifs.
Non, ce qui incarne l'amour, le rend tangible, perceptible ; le construit, c'est une union harmonique des rêves, des paroles et des actes.
Ce qui est central ici, c'est la question de la conscience des sentiments.
En effet, la conscience est une perception qui se construit.
Dès lors, perception, sentiments et conscience se trouvent enchevêtrés.
Le lien entre la perception et le sentiment est l'émotion.

Les mots sont une parole musicale qui enchante le monde.
C'est la mélodie du langage qui donne une vie, une conscience et une âme aux civilisations culturelles.
Le sentiment amoureux commence par une chaleur, une émotion.
Puis celle-ci se fait lumière, perception consciente.
Alors le chant du monde porte la lumière jusqu'à la vie et devient rêve, sentiment conscient.
Ce germe pur d'amour peut se réaliser, mais aussi rester lettre morte.
Je ne peux nier la réalité du rêve amoureux.
Toutefois, je suis touché par la nécessité d'incarner les rêves dans la réalité collective.
Je choisis l'équilibre.

Aujourd'hui durant ma sieste je suis sorti de mon corps. C'est un rêve récurent.
Je ne parviens plus à me réveiller.
Durant un temps qui me paraît interminable, que j'estime à une heure, je tente par tous moyens de réintégrer mon corps et de m'éveiller.
Je suis conscient de rêver. Je sais que je suis dans mon lit, dans ma chambre, dont j'aperçois les détails et la fenêtre. J'ouvre les yeux avec difficulté, tente de me redresser, mais mon corps n'obéit pas.
J'appelle à l'aide, mais on ne m'entend pas.
Je me redresse et me jette à terre hors du lit. Je ne suis toujours pas réveillé.
Je me traîne jusqu'à la fenêtre, l'ouvre dans l'idée qu'un peu d'air frais me ramènerait à la conscience. Sans succès.
A chacune de mes tentatives, je retrouve mon corps, fermement endormi, qui refuse carrément de se réveiller.
Après d'innombrables tentatives douloureuses, fatigantes et infructueuses, j'entends un chuchotement : « Ils l'ont transféré.»
Je me retrouve dans un garage sombre et inconnu.
Alors, désespéré, j'appelle Ayalta. Elle est mon esprit protecteur, âme de Dieu, chèvre des montagnes. Aussitôt ce simple mot prononcé, je retrouve mon corps et m'éveille en suffocant.
A chaque fois que je fais ce rêve, les éléments qui le constituent varient.
La seule constante est que je suis conscient de rêver et ne parvient plus à me réveiller.
Le décor change selon l'endroit où je me suis endormi, devient parfois imaginaire.
Je considère cette expérience comme réelle.
Cela ne m'empêche pas d'envisager un sens symbolique propre à ce songe.

Nous vivons dans un brouhaha perpétuel qui envahit nos sens.
Les publicités à chaque coin de rue et les écrans captent notre attention visuelle sans cesse, la polluent.
Le silence n'existe plus.
Même en pleine campagne, si l'on tend l'oreille, les bruits de l'activité humaine nous parviennent encore.
Notre odorat est submergé par des parfums chimiques, puissants et assommants.
Le goût des aliments est systématiquement saturé d'agents de saveur et autres substances additives.
Nous ne connaissons plus le raffinement de sensations délicates, légères et vraies.
Il est devenu extrêmement difficile d'exercer ses sens, tant le bruit de fond sensoriel est omniprésent.
Or toute conscience dépend des sensations.

Les émotions humaines sont des pendules ; elles se balancent d'un extrême à l'autre.
Tantôt triste, parfois joyeux, soudainement amoureux puis haineux, le cœur des hommes ne connaît pas de répit.
Ce mouvement de balance, ce va-et vient, ce jeu, ce dynamisme est l'essence même de la vie. L'immobilité est peut-être un point de départ, mais c'est aussi la perception d'une mort spatiale et temporelle dans laquelle tous les germes naissent et disparaissent.
Et la transcendance, ce vieux rêve, est heurtée par les limites de l'exaltation contemplative. L'instant présent se transforme, aussi n'est-il pas acquis.
La mort est vivante et la vie agonise. Où est l'amour ?

L'or a rendu fou le monde.
Alors que nous disposons d'un système financier extrêmement efficace et productif, plus de la moitié de la planète crève encore de faim dans la misère la plus atroce.
Les clefs des coffres ont été remises aux banquiers, sans plus aucun contrôle des institutions publiques.
Les banques privées sont devenues émettrices de billets et monnaies, mais aussi perceptrices du fruit du travail de chaque citoyen.
Elles ont désormais la responsabilité de la définition des priorités des travaux de construction.
Or les banques ne font rien pour le monde.
Elles se contentent d'accumuler des réserves colossales qui resteront fictives tant qu'elles ne seront pas utilisées.

Le temps est une dimension difficile à percevoir.
Il se manifeste par un mince filet qui coule entre nos doigts, sans que nous puissions avoir aucune influence sur lui.
Nous pouvons modifier notre perception du temps, et par là notre conscience du temps, mais aucune action directe sur le temps n'est possible.
Il est insaisissable.
Parfois la vie se déroule si vite, nous ne voyons pas le temps passer, la mélancolie se saisit de nous, tous les bons souvenirs se font jour, alors le temps devient si lent, s'écoule goutte après goutte.
Le temps est la limite humaine la plus manifeste.

En République, la conscience des institutions est très variable et traverse différentes étapes.
La première marche est matérialisée par la connaissance de l'idéal démocratique.
Concevoir cet idéal revient à envisager l'imperfection du modèle étatique pratiqué de nos jours, tout en reconnaissant les libertés là où elles ont pu subsister.
La seconde étape consiste à remettre en question non seulement l'idéal, mais également notre propre liberté individuelle.
Cette réflexion indispensable, propre à la nature humaine, est déprimante, induit beaucoup de cynisme.
Comment croire à la liberté lorsque l'on constate que l'oppression la plus efficace est toujours librement consentie ?
Il se trouve à ce point précis de la démarche politique une traversée, un passage que chacun tente d'aborder avec ses moyens particuliers.
Certains font marche arrière, préfèrent s'isoler dans leurs idéaux.
D'autres se bloquent sous l'influence de la peine, restent déçus et suicidaires.
Pour passer de l'autre côté, à la troisième étape, il faut se placer individuellement comme un vecteur responsable de changement collectif.
C'est un chemin de construction et de création.

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