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Chapitre 7- Souvenirs paisibles

Le Saigneur était déjà réveillé, Eranne douta même qu'il avait dormi. Elle non plus n'avait trouvé de repos, en partie à cause de cette forêt et de ses bruits inhospitaliers qui l'avaient épuisée. Son confort et sa famille lui manquaient. Et l'identité de son compagnon l'intriguait de plus en plus.

- Qui êtes vous ? demanda-t-elle à l'assassin.

- Un saigneur, je te l'ai déjà dit.

- Quel est votre nom alors? Et quelle est votre histoire ? Vous savez presque tout de moi.

- Un assassin n'a pas de nom, j'ai abandonné le mien depuis fort longtemps. Appelle moi Clay Timb si tu veux.

- Je croyais que vous n'aviez pas de nom, s'étonna Eranne.

- Il faut bien se démarquer entre saigneurs et assassins, j'ai adopté celui-ci, c'est simple. Bon, mets-toi en selle. On a encore du chemin à parcourir et si ces bandits appartenaient à une bande nous aurons des ennuis.

- Je vous ai vu en action hier, c'était impressionnant.

- J'aime qu'on flatte mon ego, dit-il avec fierté. Mais ne crois pas que je peux me battre contre six hommes en possession de leur moyen. Hier, ils étaient soûls et quatre.

Eranne se rendit à l'évidence, il est vrai qu'un assassin agissait dans l'ombre et ne combattait pas en à la loyale, surtout pas contre plusieurs personnes. Elle se mit en selle, confortablement cette fois ci, et suivit son compagnon.

Après plusieurs heures de chevauchée dans la forêt ils parvinrent enfin à Duroche. Eranne n'avais jamais vu de cité comme celle-ci, et il s'agissait sûrement de la plus grande de toutes. Duroche était en quelque sorte une cité-Etat qui se voulait indépendante, même si elle entretenait d'étroits liens avec l'Empire Karnatien, et était quasiment sous la direction de l'Académie des mages. Ces derniers n'avaient pas hésité à montrer leur prestige en construisant leur ville. La cité était entourée d'immenses remparts, et tous les cinquante mètres se trouvaient des tours de gardes décorées de feuille d'or. De plus, elle attirait beaucoup de monde et les rues étaient bondées. On y avait construit de grandes maisons à étages aussi impressionantes en longueur qu'en largeur pour loger tous ces habitants.

Au centre de Duroche, la célèbre bibliothèque des mages où on étudiait et consignait tout le savoir sur la magie, les sciences et la technologie, s'élevait jusqu'à en atteindre les nuages. Devant ce bâtiment de nombreux commerces permettaient l'accès à de nombreux services. On entendait le bruit des marteaux frappant l'enclume, des vendeurs annonçant des promotions, des animaux se faire égorger... Cette ville grouillait de vie.

Eranne s'émerveillait devant tant d'animation, mais ne s'imagina pas vivre ici, car un malaise la parcourait. Ils entrèrent par la grande porte de la ville, gardée pas quatre soldats. Les passages étaient assez libres, ils se fraillèrent un chemin sans encombre. Tous deux descendirent de leur monture et Clay Timb se sentit obligé d'avertir la jeune fille sur les dangers de Duroche.

- Mes principes m'ont poussé à te venir en aide. Vois-tu, j'essaye de tuer autant de gens que je sauve d'innocents. Je dois te traîner avec moi comme un animal, et ne veux pas te sauver les miches une deuxième ou troisième fois. Alors reste bien près de moi. Tu dois savoir qu'ici la criminalité est cent fois plus élevée que dans un simple village perdu comme le tien.

Eranne le regarda et secoua la tête pour signifier qu'elle savait à quoi s'en tenir.

- On va laisser nos chevaux à une personne de confiance, même si c'est difficile de faire confiance à qui que se soit ici. Suis-moi et ne dit rien.

L'assassin guidait Eranne et les chevaux dans les parties basses de la ville, là où vivaient les personnes les plus démunies et où on jetait toutes les ordures. Cela empestait la pourriture, l'urine, l'alcool, la sueur et par dessus tout, les excréments. Eranne, très sensibles aux odeurs, se couvrit le nez et plissa le front.

- On surnomme cet endroit l'Égout, dit l'homme avec un léger sourire, ici la notion même de fierté n'existe pas. On vole, on tue, on viole ... Ne t'attend pas à voir une jolie fleur pousser au milieu de ce quartier.

Eranne fit face pour la première fois à cette réalité, celle de la pauvreté et de la cruauté des Hommes. Son mal intérieur la rongeait de plus en plus, mais elle ne savait pas si c'était le choc de se retrouver devant cette misère ou quelque chose de plus profond.

Clay s'arrêta devant des écuries, s'il était possible de leur donner un tel nom ... Il s'agissait d'un simple préau en bois entouré d'un enclos minuscule dans lequel se trouvaient plusieurs chevaux. Un homme grand et fin approcha du Saigneur d'un air jovial.

- Clay! Je suis heureux de te voir ! Comment vont les affaires ?

- De même, ça fait longtemps que je n'ai pas remis les pieds dans l'Égout, Elwann, mais tu sens toujours aussi mauvais, ah ah !

Le palefrenier regarda Eranne, il lui prit la main pour l'embrasser, mais des dents jaunies par la consommation d'hallucinogènes rebutèrent Eranne qui accepta néanmoins ce signe de salutation par politesse.

- Apparemment les affaires vont bien, Clay. Comment s'appelle cette ravissante fille de joie ?

- Ce n'est pas une fille de joie, répondit l'assassin, j'ai décidé pour une fois de sauver la veuve et l'orphelin.

- D'habitude, c'est toi qui en fabrique des veuves et des orphelins, ricana son ami.

- Pas faux. J'ai besoin que tu nous garde ces deux canassons quelques temps. C'est toujours deux rondelles de cuivre, le cheval ?

Le palefrenier observa les deux montures avec admiration tout en caressant leur encolure.

- Ils sont magnifiques, dit-il, on en a jamais eu des comme ça.

- Et ils ne sont pas à vendre, je ne serais pas là pour sauver tes fesses de ma fureur s'ils venaient à disparaître "mystérieusement" (Clay insista sur ce dernier mot tout en lançant un regard furieux à Elwann).

- On escroque comme on peut pour survivre, mon ami. Bon, je suppose que vous avez des affaires à mener. Ils seront bien logés vos chevaux !

- Tes quatre pièces de cuivre.

L'homme lança avec habileté la monnaie promise au palefrenier qui les attrapa lestement.

- Au plaisir de te revoir mon saigneur, il esquissa un sourire fier d'avoir obtenu un peu plus d'argent.

Eranne était impressionnée par les conditions de vie et le manque d'hygiène de ces citadins. Elle était bien heureuse d'être née dans un village aisé, où l'on n'avait aucun mal à se nourrir, et non dans les bas quartiers de cette cité. Les Égouts puaient la corruption et la désolation, les habitants n'hésitaient pas à escroquer ou tuer pour obtenir ce qu'ils voulaient.

Faire le mal pour survivre est-t-il pardonnable ?

Tue les.

Cette pensée se matérialisa d'elle même à Eranne qui la chassa rapidement en secouant sa tête.

Je deviens folle.

Le duo sortit enfin de l'Égout pour se diriger vers la bibliothèque des mages, là où ils pourraient obtenir des informations sur les événements de Souchefume. Ils empruntèrent de petites ruelles, Clay était visiblement un homme très discret, car personne ne les remarqua. Ils n'avançaient pas vers l'entrée principale de la bibliothèque mais vers une porte à peine visible, cachée par des buissons touffus, le Saigneur se retourna vers la jeune femme.

- J'ai un ami qui fraude un peu, si tu vois ce que je veux dire. Cette porte doit rester secrète, je te fais confiance jeune fille. Maintenant sois la plus discrète possible et suis mes pas.

Eranne hocha la tête en guise de réponse. Clay se fondait dans la foule, Eranne, elle, avait du mal à le suivre tout en restant aussi discrète. Puis il disparut de son champ de vision et elle sentit une main invisible la tirer derrière les buissons.

- Je t'ai demandé de me suivre, murmura l'assassin furibond.

- Désolée ... Et maintenant ?

- On entre.

- Sans clefs ? Ces portes ne sont pas protégées ? demanda-t-elle.- Une porte n'a pas besoin de clef pour être ouverte, et puis c'est une entrée frauduleuse, les sorts sont désactivés.

L'homme se tourna vers la porte et plaqua ses mains sur la serrure, une petite lumière en jaillit.

De la magie.

- Rentre et met ça.

Il lui tendit une robe de mage avec une capuche qui sentait fortement les herbes hallucinogènes que son père vendait à ses clients importants. Elle l'enfila tout de même et cacha son visage avec la capuche . Ils montèrent des marches en pierres très abîmés. Cet endroit devait être à l'abandon depuis plusieurs années. Quand enfin ils arrivèrent au sommet, Clay poussa la seconde porte en douceur et Eranne vit apparaître des milliers de livres rangés.

- Dépêche toi d'entrer, on pourrait nous voir.

Ils s'engouffrèrent donc dans vaste salle. Quelques mages plongeaient leur nez dans des grimoires tandis que leur apprenti tenait de lourdes piles de livres. Cette bibliothèque était resplendissante, les vitraux à l'effigie des plus grands mages avaient été fabriqués par les artisans les plus prestigieux, la lumière qui les traversait éclairait la salle principale de couleurs somptueuses. Eranne n'en crut pas ses yeux et trouvait cela magnifique, et trouva que ce bâtiment contrastait furieusement avec l'Egoût.

- Allons dans la section contrées d'Aysya, je crois que ce qui s'est passé à un rapport avec une légende qu'on m'a raconté dans une taverne, dit Clay à Eranne, comporte-toi en mage et ne dis rien.

- Je n'ai jamais vu de mage, répondit Eranne d'une voix innocente.

- Contente-toi de me suivre.

Quelques sections plus loin ils arrivèrent à celle que l'assassin cherchait. Heureusement, personne ne la consultait pour le moment. Ils cherchèrent tous deux un livre portant le nom de Souchefume. Eranne parcourrait des doigts les tranches, impressionnée par toute la connaissance que les hommes avaient accumulé, quand soudain son doigt se posa sur le nom doré de Souchefume. Elle tapota l'épaule de Clay, pleinement concentré sur ses recherches.

- J'ai trouvé un livre nommé Souchefume village d'Arcyn, qu'est ce qu'un Arcyn ?

- Je crois que ce qu'il s'est passé nous dépasse tous visiblement.

Il feuilleta les pages sous le regard insistant d'Eranne souhaitant en savoir plus.

- Alors ? Vous avez trouvez quelque chose, une réponse ? Une solution ?

L'homme leva ses sourcils et scruta attentivement la jeune femme.

- Un jour à la taverne, un illuminé a raconté une légende ancestrales que seules les plus vieilles connaissaient. Mais tous les mythes ont une part de réalité.

Il continua de l'inspecter, d'un air soucieux désormais.

- Tu as déjà entendu parlé de la Corruption ?

- C'est le fait de détourner des choses pour les tourner à son avantage. Je suis peut-être une fille des campagnes, mais je sais parler notre langue.

- Visiblement, tu ne connais pas la mythologie de ce monde. Pas la notion, l'autre, la Corruption.

- Je vous écoute ... répondit Eranne frustrée.

- C'est une entité magique si on peut le dire ... Elle a passé une sorte de pacte avec des Hommes qui ont ensuite perdu leur humanité. Nommés du nom du premier Homme qui a franchi une telle limite avec le Mal, les Arcyns.

- Dans mon village nous ne pratiquons pas la magie, le coupa-t-elle, nous n'avons pas les Veines qui permettent de l'utiliser. Et puis nous menions tous une vie saine et pure.

- Ce qu'il s'est passé à quand même un rapport avec la magie (il déchira une page du livre sans se soucier d'abîmer un ouvrage précieux et la tendit à Eranne). Regarde ce rapport, ça parle de ton village perdu dans la forêt. Il y a un grand arbre dans Souchefume, non ?

Eranne prit la page prestement de la main de l'assassin et parcourra les quelques mots non effacés par le temps.

- L'Arcyn en... groupe... sous terre... grand arbre indiqué sur la..., c'est illisible. Cet Arcyn doit être responsable de ce qu'il s'est passé, mais s'il a été enterré il devrait être mort non ?

- Tu devrais poser tes questions à un mage jeune fille (il regarda autour de lui en cherchant quelqu'un du regard). Je peux t'emmener voir mon ami si tu veux des réponses.

- Oui, ces quelques phrases ne suffiront pas pour m'éclairer.

Eranne resta le regard posé sur le fragment qu'elle tenait, pensive et soucieuse.

Une entité de ce genre peut-t-elle vraiment exister ?

Soudain, son malaise refoula ses pensées. Elle tenta cependant de trouver des réponses à ses questions dans ce flot de douleur.

Où est ma famille ? Y avait-t-il un Arcyn ? Et ces failles ? s'est-il enfui ?

Elle ferma ses yeux, puis sentit une force invisible s'emparer d'elle.

Que m'arrive-t-il ?

La douleur devint trop intense, elle tomba a genoux et pris sa tête entre ses mains. Une seule idée lui venait.

Je dois prendre la corruption des gens.

Paniquée elle planta ses ongles dans sa peau pour essayer de revenir à elle et se concentra sur des souvenirs paisibles : sa famille, le village, l'herboristerie.

Ma famille, le village, l'herboristerie.

Elle se le répéta plusieurs fois sous les yeux interrogateurs de l'assassin, puis elle le regarda 

comme un animal sur le point de mourir.

- C'est comme si les ténèbres m'aspiraient.

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