Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 6- Mon Métier

- Vous pouvez me détacher à présent, dit Eranne qui commençait à avoir mal au dos, installée sur son cheval comme un vulgaire sac de marchandises.

- Non, répondit fermement l'assassin.

Eranne ne réalisait toujours pas ce qu'elle avait vu au village et ce qu'elle avait ressenti: une profonde haine pour tout ce qui existe. Mais ce qui l'inquiétait encore plus était l'absence de sa famille.

Où sont-ils ?

Elle était très attachée aux siens et son environnement quotidien, tout lui semblait paisible. Ces souvenirs la rassuraient. Elle espérait que les mages et l'assassin de Duroche l'aident à comprendre les événements récents.

- Nous arriverons quand ?

Elle essaya de se redresser tant bien que mal pour voir l'assassin.

- Dans une journée si les chevaux ne se fatiguent pas avant. Nous passerons la nuit à la belle étoile, répondit l'homme toujours aux aguets, concentré sur le moindre bruit sylvestre. 

- Vous pouvez me détacher. Je ne chercherais pas à vous nuire, étant une jeune fille qui ne sait pas se battre et vous un assassin.

- Les personnes les plus inoffensives sont parfois les plus ténébreuses. Tu sais, j'ai vu ton regard là haut. Un regard avide de meurtre.

- Je ne suis pas comme ça ! répliqua vivement la jeune femme.

- En ce moment peut-être, mais au village, je t'assure que non. Maintenant tais-toi où tu risques d'attirer des malfrats.

Eranne n'aimait pas le mystère qui entourait l'homme qu'elle accompagnait, elle ne connaissait ni son nom ni son histoire, uniquement son métier. Mais rester avec lui était un mal pour un bien, elle savait qu'elle n'aurait pas pu s'en sortir, seule blessée dans la forêt.

Sur le chemin, ils rencontrèrent quelques marchands en route vers les villes les plus développées d'Aysya. Eranne remarqua que le tueur avait un don pour se fondre dans le décor, c'était un avantage pour le duo, à la vue de leur situation. Cela la fascinait de plus en plus. Cependant la nuit commençait à tomber et continuer la marche devenait dangereux.

- Nous allons nous éloigner un peu du chemin, j'espère que tu apprécieras dormir à même le sol.

L'homme descendit de son cheval et guida les deux montures dans l'obscurité sans aucun problème.

Un homme des ténèbres fait pour elles, se dit Eranne.

À Souchefume, on entendait très peu d'histoires de meurtre. La plupart étaient rapportées par la jeune femme qui écoutait les crieurs publics des villages dans lesquels elle se rendait. Eranne avait du mal à comprendre comment une personne pouvait en tuer une autre et ne pas se dénoncer aux gardes à cause de leur culpabilité. Pour elle, l'homme qui l'accompagnait devait forcément se sentir coupable, même si sur le visage elle n'avait décelé qu'un masque sans émotion.

L'homme s'arrêta à plusieurs mètres du chemin. Des arbres les cacheraient suffisamment et le sol tapis de feuilles mortes leur offrirait sûrement un maigre confort. Il attacha les chevaux autour d'un tronc et prit Eranne sur son épaule afin de l'asseoir contre un arbre.

- Le voyage a été très inconfortable, signala la jeune femme avec mépris.

- C'est pas mon problème. Bouge pas, je vais fouiller les environs.

Comment veut-t-il que je bouge ?

L'homme prit l'épée accrochée à la selle de son cheval, il l'accrocha à sa ceinture et jeta un léger coup d'œil à Eranne. Il voyait que la jeune femme était terrorisée de rester sans défenses dans l'obscurité.

- Si tu vois quelque chose de dangereux, souffle là dedans.

L'homme lui attacha autour du cou un objet, une flûte en bois décorée de signes qu'elle ne comprenait pas. Puis la silhouette disparut dans l'obscurité de la forêt.

Eranne à présent seule avec ses pensées essaya de se rappeler ce qu'il s'était passé entre le moment où elle avait entendu les cris et s'était réveillée sur son cheval, à moitié morte. Mais impossible, son cerveau masquait ces souvenirs. Elle regarda longuement Tribut.Lui sait ce qu'il s'est passé.

Elle lui devait sûrement la vie. Car s'il ne l'avait pas conduit sur le chemin, les loups, ou d'autres carnivores, l'auraient dévorée. Ce cheval était aussi tout ce qui lui restait de sa vie au village, le seul élément matériel qui la rattachait à ces souvenirs si apaisants. Elle était perdue dans ses pensées lorsque des voix d'hommes la détachèrent de ces vestiges. Elle aperçut également la lueur d'une torche au loin qui se rapprochait de plus en plus. Il fallait que l'homme revienne, elle essaya d'attraper avec sa bouche le bec de la flûte pour avertir l'assassin. Ce n'était pas facile d'y arriver les mains liées dans le dos. Elle paniquait de plus en plus mais y parvint enfin. Elle souffla dans l'objet sans qu'aucun son n'en sorte, son stress s'intensifia. C'est alors que l'homme se plaça devant elle et regarda intensément la source de lumière.

- Ce sont des bandits, sûrement de Vendepine, des ivrognes rentrant d'une bonne beuverie après avoir dépouillé de pauvres marchands. Pas de bruit, chuchota-t-il.

Il s'accroupit près d'Eranne et continua d'observer attentivement les alentours, la main posée sur le pommeau de son épée, paré à toute éventualité. Les bandits étaient cependant proches et l'on distinguait clairement leur conversation.

- Tu l'aurais vu cette bonne femme ... ahahah ! Nous n'aurons pas assez de vivres pour l'hiver si vous prenez tout, dit le premier homme avec une voix aiguë.

- À quoi bon payer quelque chose qu'on va chier !

- Tiens reprend en un coup mon ami, cette bonne boisson ne manquera pas au tavernier !

- Ni son pantalon d'ailleurs !

Les quatre bandits s'esclaffèrent encore. Tribut devint très nerveux, Eranne avait toujours eu du mal à calmer sa peur de bruits inconnus dans la forêt. Le cheval commença à tirer sur la longe qui produisait un cliquetis. L'assassin se releva et regarda Eranne.

- Je vais tuer ton cheval un de ces jours.

- Je croyais que vous ne tuez pas d'innocents, répliqua Eranne.

- C'est vrai. Mais s'il continue il va causer notre perte.

L'homme et la jeune femme entendirent le bruit métallique d'armes sorties de leur fourreaux. Les bandits s'avancèrent vers eux et tombèrent nez à nez avec l'assassin, son épée à la main.

- Vous êtes trop bourrés pour ferrailler, déclara le saigneur.

- Nous, trop ivres ? hoqueta le plus grand des malfrats.

Eranne n'aimait pas se sentir inoffensive. Si un combat se déclenchait il fallait qu'elle puisse se défendre. Elle essaya de faire glisser ses mains entre ses liens mais c'était impossible.

- Détachez moi s'il vous plait, réclama-t-elle, inquiète.

L'assassin regarda Eranne derrière son épaule et coupa ses liens d'une facilité sans nom.

- Vous voyez, elle coupe bien.

Il regarda les bandits sans percevoir une once d'intelligence ou de peur.

- Tu nous provoque faquin !

- Non, j'essaye de vous avertir de votre mort imminente.

Un des bandits plongea sur l'assassin avec son épée rouillée, mais l'homme au chignon esquiva fluidement l'attaque et le bandit trébucha en face d'Eranne. L'assassin prit son épée à deux mains et la planta dans le bas du dos du bandit, celui-ci expira dans un sanglot étouffé. Le visage de l'assassin était à présent complètement froid. C'était un artiste en pleine réalisation d'une oeuvre, entièrement concentré sur sa tâche. Il s'avança vers les trois autres malfrats qui se figèrent sous son regard noir. Ils prirent peur et s'enfuirent. Mais le tueur ne leur laissa aucune chance et fondit sur eux tel un éclair. D'un coup d'épée il trancha les chevilles du plus grand des bandits qui tomba à terre, essoufflé, et jeta des couteaux de lancer vers les deux autres fuyards. L'un d'eux transpercé au cœur s'effondra. Le dernier encore debout se retourna pour faire face à l'assassin et se défendre, même s'il ne croyait guère à ses chances de survie. Sa garde était trop haute et l'assassin visa le bas de son ventre, tous ses organes glissèrent en dehors de son corps. Eranne faillit vomir face à ce spectacle écœurant. L'assassin se retourna, à peine essoufflé, et acheva sa dernière victime. Il plaça une dague sortie de sa botte sur la gorge du survivant.

- En tuant nous ne faisons que rendre ce que la nature nous a prêté. Tu as trop abusé de ta vie, les saigneurs te la reprennent.

- Pitié, dit l'homme des larmes coulant sur ses joues.

- Je ne connais pas la pitié.

Sur ces mots il trancha la gorge de sa victime, son corps tomba au sol comme une poupée molle. Tandis que la terre se gorgea de son sang. Il transporta les cadavres un peu plus loin pour épargner à Eranne de s'endormir avec leur puanteur de chair en putréfaction - car l'humidité et les êtres peuplant la terre catalysaient ce processus - , comme il l'avait fait plus tôt. Il regarda la jeune femme qui observait le sang encore frais sur l'herbe et lui dit.

- Tel est mon métier jeune femme (Il se frotta le bouc). Maintenant repose toi, nous avons encore du chemin pour parvenir à Duroche.

Eranne essaya de s'installer malgré le peu de confort qu'offrait la forêt, elle s'endormit tout en se remémorant l'horreur de la scène à laquelle elle avait assisté, mais qui l'avait étrangement fascinée.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro