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Chapitre 9 : On a tous besoin de se protéger

L'appartement de Sterling me paraissait si vide, juste quelques scellés de la police recouvraient la porte, et encore, ils se fichaient bien si quelqu'un parvenait à entrer. Revenir dans ces lieux était assez déstabilisant, mais c'était assez supportable. Pas comme si j'étais dans l'appartement d'Anna.

Une vague de mélancolie émergeait sauf que je repris rapidement le dessus. J'étais venu avec l'unique but de trouver cette arme dont Sterling voulait que j'aie malgré ma réticence. Il voulait s'assurer que j'ai un moyen de me protéger, que je ne finisse pas comme lui. Dans le fond, la seule personne dont j'aurais pu me protéger était d'Anna, pourtant, une arme n'aurait vraiment rien changé à la situation. Au contraire, elle aurait trouvé le moyen de la retourner contre moi.

Trouver l'arme fut assez aisée. Elle se trouvait dans un coffre dont j'en connaissais la combinaison, lorsqu'il m'avait montré cettedite arme. Un revolver avec une crosse en marbre et de légères lignes gravées sur le canon. Si j'étais un amateur d'arme, je la trouverais de toute beauté. Cependant, je n'étais qu'un pacifiste qui avait horreur de ce genre d'objet. À contrecœur, je la rangeai dans ma poche et la planquai dans mon appartement en espérant ne jamais avoir à l'utiliser.

Mon cœur palpitait, chacun de mes membres tremblait et mon téléphone qui sonna fut suffisant pour m'arracher un bref sursaut. Heureusement, il ne s'agissait que de Clara qui m'informa qu'elle et Saoirse m'attendaient en bas. Il était enfin venu le moment pour ce cours de self-défense, moment que j'aurais tellement voulu repousser. J'enfilai rapidement mon manteau et une épaisse écharpe puis rejoignis les filles au rez-de-chaussée. Toutes les deux m'attendaient, un grand sourire sur leur visage. Évidemment, elles avaient parlé de moi et je préférais ne pas connaître le contenu de cette discussion.

— On y va ? proposai-je pour éviter toute conversation que je trouverais gênante.

Elles acquiescèrent et nous nous dirigeâmes vers ma voiture. Alors que nous nous apprêtâmes à monter dans celle-ci, Saoirse me lança un doux regard, plein de sensualité, et c'était suffisant pour me faire fondre. Dire que je devais me concentrer à conduire après ça... De manière générale, sa présence compliquait assez rapidement les choses tout en les embellissant.

Saoirse s'était installée à l'arrière en compagnie de Clara. Toutes les deux se perdaient dans de nombreuses discussions tandis que je me perdais dans ma musique tout en conduisant. J'avais laissé tourner une playlist de rock que je qualifierais de doux pour ne pas trop les brusquer. Saoirse m'avait dit une fois apprécier ce genre de musiques, mais je savais également que certaines musiques de mon répertoire pourraient être un peu violentes.

Rapidement, nous arrivâmes au lieu que m'avait indiqué Clara. Il s'agissait d'un centre sportif comme on pouvait en trouver des tas. Cependant, il était assez modeste et plutôt petit. Les activités proposées devaient sûrement être limitées. Bien que je sois assez sceptique, les deux filles s'enthousiasmaient à l'idée d'apprendre à se défendre, espérant "botter des culs" comme le disait si bien Clara.

La brune trouva facilement le chemin à l'intérieur et voilà que nous étions désormais dans une petite pièce où se trouvait déjà presque une dizaine de personnes. L'omniprésence de femmes m'interpella aussitôt, en particulier parce qu'elles me lançaient toutes des regards noirs, comme si j'étais un putain d'obsédé sexuel prêt à leur sauter dessus.

— Clara... Serait-ce un cours réservé aux femmes ? lui demandai-je dans un murmure.

— Je ne sais pas... Je n'ai pas pensé à vérifier, c'était la première annonce que j'ai vu et qui était assez proche de chez nous.

— D'accord, c'est à coup sûr un cours pour les femmes... Je crois que je vais vous attendre dehors. Je n'aimerais pas être trop... intrusif...

Finalement, c'était peut-être ma chance de me sortir de cette corvée et alors que j'étais sur le point de m'en aller, Saoirse me retint en me prenant fermement par le bras.

— Peut-être que tu peux rester, supposa-t-elle naïvement. Ils seront peut-être d'accord que tu participes à ce cours...

— D'accord ou pas, j'inquiète toutes les personnes présentes ici, insistai-je toujours d'une faible voix.

Aucune d'entre elles ne put s'interposer davantage puisqu'un homme venait d'entrer dans la pièce. Immédiatement, sa présence imposait le silence mais aussi sa carrure. Il était le parfait archétype de cet homme fort que tant de femmes trouveraient attirant et cette idée me troubla immédiatement.

— Monsieur, dites au revoir à votre copine et je vous prierai de vous en aller pour que je puisse commencer le cours, annonça-t-il à mon égard avec une forme de mépris.

Saoirse afficha une mine triste, devant se résoudre à me laisser partir. Cependant, une autre émotion me prit, un mélange d'incompréhension et un brin de colère.

— Comment se fait-il que ce soit un homme qui s'occupe d'un cours de self-défense destiné aux femmes ? l'interrogeai-je peut-être d'un air assez hautain.

Si Eloise avait été là, elle n'aurait pas hésité à hurler son mécontentement et ça m'aurait évité de le faire, surtout parce que ce n'était pas mon rôle.

— Je ne pense pas que cette discussion mène à quelque chose et je n'aimerais pas vous sortir de force, éluda-t-il d'un ton ferme.

J'acquiesçai à contrecœur, ne voulant pas paraître impoli. Avant de partir, je déposai un bref baiser sur la joue de Saoirse puis quitta la pièce que cet homme ne se gêna pas pour fermer après mon passage. Encore assez dubitatif et voulant avoir confirmation, je compris que la meilleure solution pour en avoir le cœur net était de contacter la personne la plus à même de me répondre, autrement dit, Eloise. Aussitôt, je l'appelai en espérant qu'elle me réponde. J'aurais pu lui envoyer un message, mais j'avais opté pour la simplicité, ou la paresse, au choix.

— Merle, il se passe quelque chose de grave ? s'enquit-elle.

Sa mauvaise habitude de croire que j'allais toujours mal n'allait pas la quitter de sitôt, mais cette attention me plaisait et me faisait quelques fois sourire, même si d'autres fois, ce comportement pouvait m'agacer quelque peu.

— Rien de bien grave a priori, répondis-je sereinement.

— Alors pourquoi tu n'as pas envoyé un message ? demanda-t-elle d'un air accusateur.

— Flemme.

Je l'entendis soupirer à travers le téléphone, ce qui était plutôt amusant.

— Je suis allé à un cours de self-défense avec Saoirse et une amie, commençai-je à expliquer.

— Excellente initiative ! m'interrompit-elle brièvement, un peut trop enthousiaste à cette idée.

— Un cours de self-défense pour les femmes dirigé par un homme, poursuivis-je d'un ton assez ferme.

— Mais c'est quoi cette merde ?

— C'est bien ce que je pensais, soufflai-je en m'asseyant sur une chaise traînant dans le couloir.

Désormais, je n'avais plus le moindre doute et Eloise semblait converger avec mon a priori.

— Je lui ai fait remarquer, mais il a évité la question, ajoutai-je comme si j'étais déjà exténué par toute cette histoire.

— Il n'allait sûrement pas avouer que sa présence était plutôt déplacée. Mais personne d'autre mis à part toi n'a réagi ?

— Absolument pas.

— C'est triste, lâcha-t-elle, déçue. Mais on ne pourra rien y faire, juste assure-toi que les filles soient en sécurité...

— Bien évidemment.

Bon gré mal gré, j'allais devoir faire avec mes doutes et mes inquiétudes tout en espérant que Clara et Saoirse soient suffisamment fortes si malheur arrivait, mais je ne contestais pas leur courage.

*

N'ayant aucune envie d'attendre dans un couloir vide, je m'étais installé dans ma voiture tout en écoutant un peu de musique. Je les avais prévenus par un simple message. Mais mon moral ne s'arrangeait guère lorsque je reçus un message de mon père. Ça faisait des mois qu'il n'avait pas pris la moindre nouvelle, alors pourquoi maintenant ? Il voulait juste savoir si ça allait et voulait me revoir. Il devait sûrement penser qu'il deviendrait un meilleur père ainsi ou du moins, qu'il pourrait prétendre être un bon père. Ma dernière discussion avec Jack m'avait fait comprendre que d'une certaine manière, j'avais peur de mon père. Après tout, son éducation avait toujours été très autoritaire alors que ma mère était beaucoup plus laxiste, ce qui avait engendré de nombreuses disputes entre eux.

« Je vais bien. J'espère qu'il en est de même pour toi. Si tu veux me voir, tu connais mon adresse. Viens quand tu veux. »

J'avais écrit ce message à toute vitesse et l'avais envoyé dans la foulée. J'allais probablement le regretter, surtout le ton sec que j'avais adopté, ce qui ne me ressemblait que très peu. Cependant, il n'y avait aucune ambiguïté. Je ne refusais pas sa venue, c'était à lui de voir s'il refusait ou non de me voir.

« Ça va très bien, merci. Quand es-tu libre ? »

Sa réponse était elle aussi directe et parfois, je me demandais si nous serions restés en contact si nous n'avions pas le même sang. En tout cas, j'en doutais fortement. Plus j'y pensais et plus j'avais du mal à le considérer comme un vrai père, mais plus comme un inconnu. Il avait été un parmi tant d'autres qui avait réussi à me mettre mal à l'aise à quelques moments.

« Assez souvent, sauf le soir, je travaille. »

Comme ça faisait un an que je ne lui avais plus parlé, il pouvait très bien douter de ma situation professionnelle, même s'il y avait peu de chances que ça change.

« Samedi après-midi, tu es libre ? »

Sa réponse ne s'était pas fait attendre et j'approuvai cette date, une boule à la gorge. Vraiment, je détestais l'idée de revoir mon père, mais peut-être que cette fois-ci les choses seront mises au clair une bonne fois pour toutes... Peut-être bien...

Heureusement, mon angoisse fut écourtée lorsque Saoirse et Clara montèrent à l'arrière de la voiture, le sourire aux lèvres. Leur enthousiasme me soulagea aussitôt et je tentai de feindre un sourire.

— Je suppose que ça s'est bien passé, fis-je remarquer.

Toutes les deux hochèrent vivement la tête et me racontèrent en détail leur séance tout en étant désolées que je n'aie pas pu participer. Je n'osais pas leur dire que ça m'arrangeait mais fis semblant d'être déçu. Le trajet me parut assez long, très éprouvant, encore heureux que ma musique atténuait ce supplice...

Ainsi, durant de longues minutes, je les entendais discuter à propos de ce cours et qu'elles étaient prêtes à y retourner toutes les semaines.

— Merle, tu ne seras pas obligé de nous conduire la prochaine fois, m'interpella Saoirse alors que je garais la voiture devant l'immeuble.

— Ça ne me gêne pas d'être votre chauffeur et puis, aucune d'entre vous n'aura la force de conduire après le cours, ripostai-je aussitôt.

Même si ça risquait d'être assez chronophage, je ne pouvais pas me permettre de les laisser y aller seules tant que mes doutes seront toujours présents. Après tout, le coach n'avait donné aucune réponse satisfaisante à mes questions et Eloise était du même avis.

— Tu es trop mignon, lâcha ma copine en penchant sa tête.

Soudainement, je me sentais un peu mal de lui cacher mes réelles intentions. Je n'agissais pas en tant que copain attentionné mais protecteur. Cependant, j'allais rapidement tout lui avouer, j'étais incapable de lui mentir bien longtemps.

De retour à l'immeuble, Clara rentra chez elle et Saoirse me suivit jusqu'à chez moi malgré l'heure tardive. Elle prit rapidement possession des lieux, se servant un verre de jus de pomme et s'installa dans le salon. Je la suivis, n'ayant rien pris à boire.

— Tu as l'air assez perdu, constata-t-elle avant de boire une gorgée de son verre.

— Je crois que j'ai pas mal de choses à te dire... Déjà, je m'inquiète pour toi à propos de ces cours. Eloise aussi a trouvé ça bizarre que ce soit un homme qui gère un cours de self-défense pour les femmes...

— C'est pour ça que tu veux m'y conduire ? demanda-t-elle, presque amusée par ma gêne.

— Oui, admis-je en baissant mon regard, presque honteux.

— Tu ne devrais pas t'en faire. Ils n'ont sûrement pas trouvé quelqu'un d'autre sans que ça leur revienne à trop cher, sinon personne ne pourrait se payer ce cours...

Comme toujours, Eloise savait bien mieux argumenter dans ce genre de situations. Elle connaissait très bien ce sujet, elle le vivait même quotidiennement, tandis que je ne faisais que rapporter vaguement ses propos, ce qui était loin d'être efficace.

— Je préfère m'assurer que Clara et toi êtes en sécurité, insistai-je, peut-être étais-je un peu trop têtu là-dessus.

Elle déposa un bref baiser sur mes lèvres puis se remit à boire son jus avant de reprendre la parole.

— Si quelque chose ne va pas, je te le dirai, m'annonça-t-elle, confiante.

— Tu ne peux pas m'assurer ça, la contredis-je. Supposons dans le pire des cas que cet homme abuse de toi ou de Clara, arriveras-tu à m'en parler ? Surtout que si ça arrive après cette discussion que nous avons actuellement, tu seras davantage coupable...

— Merle ! me réprimanda-t-elle. Tu t'inquiètes vraiment trop ! Je sais que tu ne vas pas m'écouter, mais calme-toi.

— Désolé... Je suis peut-être un peu trop tendu, m'excusai-je maladroitement. Il faudrait que je contacte rapidement ce psy...

Elle acquiesça par un simple hochement de tête assez timide. Elle n'osait rien à ajouter, sûrement parce qu'elle savait à quel point j'avais du mal à me confier à quelqu'un, même s'il s'agissait d'un professionnel.

— C'est donc ça qui te perturbait ? s'enquit-elle d'une douce voix.

— Pas seulement... Mon père m'a envoyé un message. Il voudrait me revoir...

— Et tu as accepté ?

— Je n'ai aucune réelle raison de refuser. S'il veut garder le contact avec moi, je suppose que c'est une bonne chose, répondis-je avec hésitation.

— Je ne sais pas trop... Je dois t'avouer que si mes parents cherchaient à me recontacter, j'aurais du mal... Je les repousserai sûrement... parce que dans le pire des cas, ils voudront me pousser à retourner avec Mason... Après tout, ils ont déjà essayé...

— Si jamais tu veux garder contact avec eux, je ne t'en voudrais pas, lançai-je en prenant son visage entre mes mains. Tout le monde n'a pas cette chance d'avoir des parents comme ma mère et pour certaines personnes, c'est essentiel cette relation, même si on peut vivre sans.

— Je crois que je vivrais sans, affirma-t-elle.

Son ton était dur, comme si elle avait pris cette décision bien auparavant. Elle voulait tirer un trait sur son passé et malheureusement, ses parents en faisaient partie. Je ne pus m'empêcher de ressentir une pointe de tristesse pour elle. Elle constata rapidement mon état et posa son verre pour me prendre fermement dans ses bras.

Elle avait vraiment perdu tous ses proches depuis Mason. Je détestais être la seule personne qu'il lui restait et j'aimerais lui promettre que je serais toujours là, mais je n'avais pas envie de l'inquiéter. Cependant, si jamais nos chemins venaient à se séparer pour une quelconque raison, je resterais forcément proche d'elle, un simple ami, même si ça m'en coûterait... Parce que, dans le fond, tout ce que je voulais c'est qu'elle soit heureuse...

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