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Chapitre 7 : Le voile

Voulant renouer le contact et retrouver notre relation d'antan, Eloise m'avait proposé une soirée au bowling avec tous les amis que j'avais perdus de vue à cause d'Anna. J'avais immédiatement proposé à Saoirse de me rejoindre et elle avait accepté, toute enthousiaste à l'idée de rencontrer quelques-uns de mes amis. Ayant elle aussi perdu contact avec certains de ses proches, elle n'était jamais contre le moindre contact social et encore plus quand il s'agissait de mes amis.

— Eloise sera là bien évidemment, mais sûrement Jack et Tracy, expliquai-je tout en conduisant en direction du lieu de rendez-vous. On se connaît depuis le lycée et on ne s'est pas perdu de vue... Enfin, on ne s'était pas perdu de vue avant... Anna.

Comme toujours, elle comprenait que le sujet d'Anna était généralement à éviter, sauf si je m'ouvrais dessus de moi-même et il en était de même avec son ex. Jamais nous ne devions être intrusifs dans le passé de l'autre.

— Est-ce que j'ai quelque chose à savoir avant de les rencontrer ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

Son air légèrement déboussolé était adorable à voir, et même si cette vision était fort plaisante, je n'aimais pas trop me jouer d'elle non plus.

— A priori non, tu les découvriras de toi-même, répondis-je en souriant. En tout cas, ce sont vraiment des gens bien.

Une once d'appréhension était encore perceptible sur son visage, mais elle ne dit rien de plus sachant qu'elle aurait probablement peu de meilleures réponses. Je pourrais parler pendant des heures de Jack et Tracy, mais ils seront le faire bien mieux que moi, surtout parce que ça faisait si longtemps que je ne les avais pas croisés.

Le silence qui s'était installé entre temps ne dura pas longtemps puisque nous venions tout juste de rejoindre le bowling. Dès qu'on sortit de la voiture, j'enfilai une écharpe, n'appréciant guère ses températures un peu trop basses à mon goût. Saoirse laissa apparaître un petit sourire en me voyant et je ne pus m'empêcher d'avoir froid pour elle. En particulier parce qu'elle n'avait qu'un léger manteau et rien pour couvrir son cou, même si ses cheveux lui apportaient une forme de chaleur d'une certaine façon.

— Je t'offrirai un bonnet, ça t'irait super bien, lança-t-elle, amusée.

Cette simple remarque fut suffisante pour me faire rire et elle se colla à mes côtés, s'enroulant autour de mon bras droit. Alors côte à côte, nous marchâmes jusqu'à l'intérieur du bowling. Il me fallut peu de temps pour distinguer Eloise, Jack et Tracy parmi la foule. Tous trois étaient en train de discuter un sourire aux lèvres. Puis ils s'arrêtèrent quand ils nous remarquèrent à leur tour, toujours aussi souriant. Rapidement, nous arrivâmes en face d'eux. Jack et Tracy n'avaient pas changé d'un poil. Tracy était toujours cette fille dynamique aux cheveux bruns et courts tandis que Jack était le blond capable de détourner le regard de n'importe quelle fille, mais dans son cas, ce serait plutôt n'importe quel homme.

Aussitôt, Saoirse se présenta à chacun de mes amis et tous furent très enthousiastes de la rencontrer.

— Pour une fois, tu as de très bons goûts Merle, lança Tracy en se tournant vers moi.

— Je ne suis pas sûr de comment je dois le prendre...

Alors que Tracy se réjouissait pour nous deux, Jack émettait quelques réserves face à notre relation. D'ailleurs, il n'hésitait pas à me jeter un léger regard sombre qui n'était pas pour me rassurer.

— Étant donné que nous sommes cinq et que nous ne pouvons jouer qu'à quatre, il va falloir faire un choix, annonça Eloise.

— Ce n'était pas vraiment prévu de base que Merle soit accompagné, rétorqua Jack d'un air légèrement mesquin.

— Au pire, ils peuvent jouer tous les deux, lâcha la rouquine, faisant abstraction de la remarque du blond.

— On va faire à tour de rôle, ça sera très bien comme ça, approuvai-je en enlevant mon écharpe.

— Parfait alors, nous pouvons commencer !

Eloise ne se gêna pas pour commencer, prétendant qu'elle était la plus jeune, ce qui avait toujours été un mensonge qu'elle sortait à chaque fois. Pendant ce temps, Tracy tenta une approche amicale envers Saoirse, curieuse de découvrir qui était ma nouvelle petite-amie. Visiblement, je méritais de faire la une des journaux selon mon entourage.

Saoirse raconta brièvement les circonstances de notre rencontre, autrement dit, la proximité de nos appartements. Elle resta cependant à la surface de tout ce qui nous concernait, n'osant pas parler du moindre sujet un peu trop intime. Ainsi, Tracy écoutait attentivement tandis que Jack n'hésitait pas à montrer un certain air blasé. Jusqu'alors, je tentais d'éviter son regard du mieux que je pouvais, ce qui n'était pas chose aisée.

Lorsqu'Eloise finit de jouer, ce fut au tour de Jack qui nous laissait alors quelques minutes de répit.

— Il se passe quelque chose avec Jack ? me demanda Tracy.

Le regard appuyé d'Eloise et Saoirse me prouvèrent que tout le monde avait remarqué notre étrange interaction.

— Peut-être qu'il m'en veut de m'être un peu isolé ces derniers temps, prétendis-je.

— Ce sont des choses qui arrivent, affirma Tracy, compréhensive. On ne peut pas être constamment disponible... Même si tu aurais pu répondre à quelques-uns de mes messages.

Elle ne se gêna pas pour me lancer le clin d'œil le plus exagéré possible et et je ne pus m'empêcher de me sentir coupable de ne pas m'être opposé à Anna sur ce point. Je n'aurais jamais dû lui laisser mon portable aussi facilement quand j'étais à proximité d'elle.

Jack revint rapidement, fier d'avoir fait un strike, et décida de s'asseoir sur les bancs, nous laissant tous les quatre aux côtés de cette table haute. Constatant alors tous les regards bien trop insistants posés sur moi, j'acceptai de rejoindre Jack pour lui parler.

— Ils savent qu'il se passe quelque chose, lui fis-je remarquer alors qu'il était sur son portable.

Il éteignit son portable et se tourna vers moi.

— Et tu vas faire quoi ? Te défiler, comme tu aimes bien le faire ? lança-t-il avec mépris.

— Tu m'en veux ? m'enquis-je, la voix tremblante.

— Tu vas jouer les victimes maintenant ?

Son ton était dur et je n'aurais jamais cru qu'il puisse ressentir de la colère tandis que je ne ressentais qu'une sorte de gêne, de honte.

— J'aimerais juste savoir à quoi tu joues, ajouta-t-il, montrant désormais que tout ça le déstabilisait.

— Je dois t'avouer que j'ai du mal à comprendre ton comportement, lâchai-je en haussant brièvement les épaules.

— Du jour au lendemain, je n'ai plus eu de nouvelles jusqu'à maintenant et je te retrouve en compagnie de cette jolie blonde que tu présentes comme ta petite-amie, finit-il par avouer avec quelques difficultés.

Peu de temps après le suicide d'Anna, Eloise m'avait imposé de l'accompagner à une soirée. Malgré mon état mental assez catastrophique, je l'avais suivi néanmoins à contrecœur. D'habitude, je buvais peu en soirée et restais sagement avec mon groupe d'amis. Ce soir-là, je ne m'étais imposé aucune limite sur l'alcool et j'en étais venu à parler à tout le monde tout en ayant quelques crises de larmes de temps à autre. Heureusement, la plupart mettaient ça sur le dos de l'alcool. Oui, il en était en partie responsable, mais la cause était bien plus profonde. Jack, lui aussi dans un état second assez avancé, m'avait croisé après un passage aux toilettes où j'avais vomi assez violemment toutes mes tripes. Il m'avait interdit de prendre un autre verre, pensant que ce n'était pas une bonne idée. Et connaissant son orientation depuis des années, celle qui lui avait valu tant de moqueries, je lui avais demandé s'il voulait bien coucher avec moi. C'était spontané, irresponsable, mais au fond de moi, j'avais toujours trouvé Jack assez séduisant. Il avait ri un instant, pensant que je n'irais jamais lui demander une telle chose, puis nous nous étions isolés dans une chambre le temps de notre rapide affaire.

Quelques jours plus tard après cet événement, on s'était revu. La gêne avait été immédiatement présente et aucun d'entre nous n'osait parler de ce qui s'était produit. Du moins, je ne voulais surtout pas admettre que pour la première fois de ma vie, j'avais couché avec un homme et qui plus était, un de mes plus proches amis. Cependant, j'avais envie de recommencer, aussi déstabilisant que ça puisse paraître. Lui non plus n'était pas contre cette idée, malgré qu'il doute de mon orientation. Nous avions recommencé de nombreuses fois, comme si nous n'étions qu'un plan cul. Puis sans trop lui donner de raisons, j'avais décidé qu'on mette fin à tout ça et depuis, je l'avais totalement évité.

Dans le fond, je comprenais pourquoi il pouvait m'en vouloir. Je n'avais jamais été réellement clair avec lui et j'avais peut-être foutu en l'air notre amitié ainsi.

— Merle, désolé, mais je ne comprends vraiment pas ce qu'il te prend ces derniers temps, poursuivit-il adoptant désormais un air triste.

Alors que son visage se ternit, aucun son ne sortit de ma bouche. Mes lèvres s'ouvraient, mais rien. Puis mon regard se tourna vers le reste du groupe d'amis qui discutaient échangeant quelques sourires et quelques rires et soudainement, j'eus l'impression d'être complètement à l'écart, en particulier quand le regard de Saoirse croisa le mien.

— Est-ce qu'on peut en parler ailleurs ? demandai-je à Jack dans un murmure.

— Tu comptes encore te défiler, je m'en doutais...

Il se leva et je le retins en le prenant par le bras. Ma réaction fut suffisante pour le surprendre et capter son attention quelques secondes de plus.

— Quand je dis ailleurs, c'est... dehors par exemple...

Il hocha la tête, signe qu'il était prêt à me suivre jusqu'à l'extérieur. Je m'emparai de mon écharpe et prétendis auprès du groupe qu'on prenait vite fait l'air. C'était dans ce genre de moment où fumer pouvait être un bon argument pour sortir, malheureusement, j'avais arrêté bien des années avant.

Dès que nous franchîmes les portes du bowling, j'enfilai mon écharpe à toute vitesse pour éviter que ma peau ne reste en contact avec cette température bien trop frileuse à mon goût.

— Bon, tu vas enfin me donner des explications ou tu te fous de ma gueule ? demanda-t-il en croisant les bras.

Il n'avait pas pris son manteau et je me demandais comment il pouvait surmonter le froid avec ce léger manteau.

— Je ne me fous pas de ta gueule, Jack, ça n'a jamais été le cas, rétorquai-je maladroitement.

— Alors, pourquoi j'ai toujours cette impression ?

— Parce que... Parce que ce qu'il s'est passé entre nous... Je ne peux pas m'empêcher de trouver ça encore bizarre aujourd'hui...

— Ça, je l'avais bien compris, soupira-t-il. En fait, tu es juste un de ces hétéros curieux... Tu peux me le dire, je m'en fiche, mais sois honnête et ne fais pas comme si c'était vraiment cool...

— J'étais sérieux quand j'ai dit que j'aimais ça, sinon je n'aurais pas voulu recommencer, argumentai-je avec maladresse.

Je ne savais vraiment pas comment m'y prendre dans cette discussion, ayant l'impression que tout ce que je dirais sonnerait faux.

— Alors c'est quoi ton problème ? m'interrogea-t-il, légèrement agacé.

— Peut-être parce que c'est plus simple, peut-être parce que j'ai encore envie de me croire hétérosexuel...

Jack fronça les sourcils et mon souffle se coupa un instant. Comment avais-je pu lui dire ça ? Comment avais-je pu le dire à voix haute alors que je n'en étais même pas sûr au fond de moi ?

— Merle, je suis désolé, je n'aurais peut-être pas dû t'en parler comme ça et encore moins t'obliger à le faire, souffla-t-il en détournant brièvement son regard.

Je ne comprenais vraiment plus rien à la situation, mais si je pouvais faire en sorte qu'elle n'ait jamais eu lieu, je ne me serais jamais gêné, parce que désormais, j'avais cette boule au niveau de la gorge qui grossissait et qui m'empêchait de respirer normalement.

— Mais... Est-ce que tu en as honte ? s'enquit-il, son regard se plongeant alors dans le mien.

— Honte ? De quoi exactement ? demandai-je, ne voyant pas où il voulait en venir.

— De tout. De ce qu'on a fait. De ce que tu ressens. De ce que tu en penses.

— Possible... Est-ce que c'est vraiment de la honte quand on ne veut pas en parler ? quand on veut faire comme si ça n'a pas existé alors qu'on a plutôt apprécié ça ? quand c'est plus simple de se prétendre hétérosexuel alors qu'on sait que quelque chose ne va pas ? quand se considérer bisexuel serait plus adéquat ? En tout cas, ces questions-là, je me les pose beaucoup en ce moment...

Peut-être qu'il n'était pas la meilleure personne pour me comprendre, mais nous avions une histoire en commun et rien que ça, c'était suffisant.

— Tu ne devrais pas avoir honte, tenta-t-il de me rassurer.

— Vraiment ? Chaque personne de mon entourage qui n'est pas hétérosexuel s'en est pris plein la gueule, aussi bien moralement que physiquement. J'ai déjà eu ma dose, j'ai pas envie de rajouter ça...

— Mais te prétendre hétérosexuel ne va pas arranger les choses, me coupa-t-il assez ahuri par mes propos.

— Si, mon père pourrait ne pas me rejeter comme il l'a fait avec ma mère, déclarai-je en croisant mes bras.

— Tu as vraiment envie de garder ton père proche de toi ? Il a mis toute la haine qu'il avait pour ta mère sur toi et tu le sais.

Il n'avait pas tort sur ce point et je l'avais remarqué bien des années après, ce qui avait valu quelques disputes entre mon père et moi. En fait, je n'avais jamais eu de bons rapports avec lui parce que je n'avais jamais hésité à être franc avec lui. Je l'avais toujours été avec mes deux parents, sauf que les réactions étaient toujours diamétralement opposées. Pour ce genre de raisons, je ne l'avais pas vu depuis presque un an et il avait passé la plupart de son temps à critiquer mon piercing à la lèvre qui était encore tout récent à cette époque.

— Merle, ne te cherche pas des prétextes, ajouta Jack d'un air compatissant. J'ai pris du temps à assumer mon orientation. J'ai essayé de sortir avec des tas de femmes pour me persuader que ce n'était pas vrai, mais inutile... Tu pourras dire ce que tu veux, ce que tu ressens au fond de toi ressortira toujours. Mais tu n'es pas obligé de le dire à tout le monde, sois juste honnête à toi-même... Je peux t'assurer que ça ne te fera que du bien.

Malheureusement, je devais avouer qu'il avait encore raison. Après tout, il savait forcément mieux tout ça mieux que moi. Je me sentais presque minable de me questionner sur mon orientation à vingt-cinq ans alors que ma mère l'avait fait bien plus tard que moi.

— Et encore désolé d'avoir réagi comme un con, j'aurais dû m'en douter, ajouta-t-il l'air désolé.

— Je ne peux pas t'en vouloir... C'est surtout moi qui ai agi comme un con à l'époque. Je t'ai vraiment donné l'impression que je me foutais de toi... presque comme si j'abusais de toi...

Dire ces mots à voix haute brûlait ma langue tellement leur arrière-goût était loin d'être appréciable. Beaucoup de personnes devaient sûrement avoir cette réaction.

— Et que je sorte d'une relation compliquée n'est certainement pas une excuse, poursuivis-je même s'il n'avait eu que peu de détails à ce sujet.

— Tu as surtout été con quand tu as décidé de me larguer, c'était comme si tout ça te dégoûtait, me fit-il remarquer.

— J'étais dans une époque où quoi que je fasse, j'allais me détester, admis-je en haussant légèrement les épaules par gêne.

Avant même qu'il pût réagir, Saoirse vint nous rejoindre, n'ayant qu'un fin chemisier pour se couvrir et il m'était impossible de ne pas m'inquiéter pour elle.

— Hey ! Vous foutez quoi ? Ça fait un bon bout de temps qu'on vous attend, lança-t-elle, souriante.

— On discutait, répondit Jack, m'adressant un regard complice.

Il rentra en premier, me laissant seul un instant avec Saoirse. Immédiatement je lui proposai mon écharpe mais elle refusa.

— Je t'ai déjà dit que je n'ai pas froid ! rit-elle.

— Désolé...

— Ne t'excuse pas, c'est mignon que tu t'inquiètes autant pour moi, lâcha-t-elle alors que ses joues prenaient une légère teinte rose. Et sinon, ça s'est arrangé avec ton ami ?

— On peut dire ça comme ça... Et il faudra que je te parle aussi de quelque chose...

— Ça a l'air grave vu ton air, constata-t-elle, assez inquiète.

— Pourtant, ça ne l'est pas... C'est juste quelque chose de compliqué...

*

— Merle, ça te fait encore un zéro. Heureusement que ta copine est là pour sauver ton score, qu'as-tu à dire pour ta défense ?

Tracy m'assena d'un faux regard menaçant après que j'avais encore évité toutes les quilles.

— Je crois que je vais devoir me dénoncer comme coupable, coupable d'avoir une copine plus douée que moi, plaisantai-je.

Mon interlocutrice leva les yeux au ciel, riant à son tour. Puis elle se tourna vers Eloise pour lui signifier que c'était son tour et que c'était la dernière manche. Avec Saoirse, nous étions loin d'être en tête, mais ça n'avait aucune importance, nous étions surtout venus pour nous amuser.

Alors qu'Eloise se dirigea vers la piste et prenait tout son temps pour se concentrer sur son lancer, Tracy revint vers moi et Saoirse, toujours un grand sourire sur les lèvres.

— Mais en fait, comme ça fait longtemps qu'on s'est pas vus, tu es pas au courant ! Cody et moi, on est fiancés ! annonça-t-elle les yeux brillants de joie.

— Toutes mes félicitations ! m'exclamai-je en la prenant dans mes bras. Il s'est enfin décidé à te demander ta main ? Parce que la dernière fois que je lui en ai parlé, il était encore assez hésitant...

— À vrai dire, c'est moi qui lui ai demandé sa main parce que je savais qu'il ne le ferait jamais sinon et ça l'a vraiment soulagé que je le fasse, expliqua-t-elle tout en essayant de ne pas trop afficher son enthousiasme.

— Du coup, il y a une date de prévue pour le mariage ? osai-je demander.

— Pas encore. On y réfléchit, mais ça ne devrait pas tarder.

— J'adore les mariages ! s'exclama soudainement Saoirse.

Ok, le message était clair. Néanmoins, j'espérais qu'elle n'attende pas une demande en mariage rapidement, bien que j'en sois totalement capable, si seulement c'était raisonnable.

Tracy et Saoirse échangèrent un bref regard, ce genre de regard complice qui voulait en dire tellement plus et dans mon cas, ça voulait clairement sous-entendre "je suis dans la merde". Enfin bon, ce n'était pas totalement le cas puisque j'avais cette stupide illusion que quoi qu'il se passe avec Saoirse serait une bonne chose et si jamais, poussée par Tracy, elle me demandait ma main, je n'hésiterais pas une seconde. J'allais leur accorder le bénéfice du doute pour cette fois.

— Vous avez intérêt à être encore ensemble lors de la cérémonie, on a besoin de témoins et de demoiselle d'honneur, nous avertit-elle en nous pointant du doigt.

— Parfait, j'ai toujours rêvé de porter une belle robe, plaisantai-je de plus belle.

Tracy me fit une légère tape sur l'épaule et j'exagérai la douleur par un simple "aïe" pour continuer cette stupide pitrerie.

— Quoi ? Je n'ai pas le droit d'être une demoiselle d'honneur ? Je te trouve soudainement très sexiste Tracy, ironisai-je comme si j'étais profondément outré.

Eloise s'approcha alors de nous, alertée par le mot "sexiste" après avoir fini ses lancers.

— Qui est sexiste ? s'étonna-t-elle.

— Merle dit n'importe quoi ! Il veut être demoiselle d'honneur à mon mariage et même porter une robe ! expliqua la brune en s'étouffant entre quelques rires.

— Mais laisse-le porter une robe si c'est ce qu'il veut, rétorqua Eloise très sérieusement.

Pendant un instant, les rires reprirent et je passai brièvement une main sur mon visage. Comment avais-je pu sortir une telle connerie ? Mais je ne le regrettais pas, surtout parce qu'il était assez rare de tomber sur des personnes qui ne riraient pas de moi, ce qui, malheureusement, était arrivé bien trop souvent. Désormais, ce n'était plus le cas et je me rendais compte à quel point tous mes amis m'avaient manqué, et surtout, à quel point on se comprenait. D'une certaine manière, nous avions vécu des épreuves assez similaires. Cependant, je voyais maintenant à quel point cette amitié était fragile...

*

La soirée s'était assez éternisée et nous avions fini par prendre une pizza ensemble autour de quelques bières. Devant prendre le volant après, je m'étais limité sur l'alcool et Saoirse n'avait pas osé dépasser les mêmes limites que moi. Ainsi, nous n'étions pas aussi alcoolisés que le reste du groupe. Jack s'était montré très affectueux à mon égard et comme personne ne doutait de mon orientation, ce fut plus drôle que gênant. Je n'étais pas encore prêt à ce que tout le groupe le sache.

Alors que cette ambiance conviviale se poursuivait jusqu'à notre retour à l'immeuble, celle-ci fut interrompue un peu trop brusquement par quelques sirènes de police. Quelques voitures étaient garées devant l'immeuble et je pouvais reconnaître de nombreuses personnes entassées devant l'entrée.

En compagnie de Saoirse, nous nous approchâmes, assez déstabilisés par la situation. Jian et Clara vinrent immédiatement à notre rencontre et Clara vint me prendre dans ses bras.

— On se demandait où vous étiez ! s'exclama-t-elle en me relâchant et les yeux humides.

— On était avec des amis, expliquai-je. Mais qu'est-ce qu'il se passe ?

Clara était complètement affolée et ses sentiments parlaient à sa place tandis que Jian avait réussi à les contrôler. Comme toujours, Jian savait montrer bonne figure, même dans les pires situations.

— Un cambriolage, répondit-elle sereinement. Il s'est introduit chez Sterling... On a peu d'information, mais c'est suffisant grave pour que les urgences soient là... Pour l'instant, on espère qu'il survivra.

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