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Chapitre 6 : On ne peut pas tout oublier du jour au lendemain


« Je n'arrive pas à dormir. »

Allongée sur mon lit, les yeux encore bien trop ouverts, j'avais envoyé un bref message à Merle en espérant qu'il soit dans la même situation que moi. J'avais longtemps pensé que je serais seule dans ce genre de moment, je m'étais bel et bien trompée. Enfin, encore fallait-il qu'il réponde. J'avais quand même hésité de longues minutes avant de lui dire. Peut-être avais-je pris trop de temps... D'un certain côté, ça m'angoissait. Qu'allons-nous bien faire à deux heures du matin ? Et même si on s'était rapprochés, j'étais persuadée que je ressentirais un peu de gêne...

« Pareil. Viens chez moi. »

Soudainement, je n'étais plus du tout hésitante. Aussitôt, j'enfilai un t-shirt, un gilet, un jean et de simples bottines et quittai mon appartement pour frapper à sa porte. Il m'ouvrit, un sourire sur le visage, et me fit entrer. Il avait les manches de son pull légèrement relevées et je pus constater quelques bribes de tatouage sur ses bras. Pratiquement toute sa peau était couverte jusqu'aux poignets de motifs semblables à des mandalas. Il comprit rapidement que j'observais ses tatouages, mais il ne fit aucun commentaire. En même temps, jamais je n'avais vu quelqu'un d'aussi tatoué, mis à part dans le salon où je m'étais fait tatouer.

— J'aime beaucoup la colombe sur ton poignet au passage, lança-t-il avant même que je puisse faire le moindre commentaire sur ses tatouages.

Immédiatement, je posai ma main sur mon poignet droit. Mon tatouage n'avait rien à voir avec les siens, ce n'était qu'une colombe assez simple, faite d'un trait. Je m'apprêtais à ce qu'il me demande la signification, mais il préféra me proposer de regarder un film, n'ayant pas trop réfléchi à une meilleure idée ces derniers jours. J'acceptai volontiers et il me conduisit jusqu'à son salon où étaient entreposés quelques films sur une étagère.

— Alors... J'ai un peu de tout. Des films d'horreur, des films romantiques, des comédies... et même quelques films d'animation. Sinon, on peut se contenter de musique, mais je n'écoute pas des trucs vraiment très doux comme tu dois sûrement t'en douter.

Un léger rire s'échappa et je posai ma main sur ma bouche, comme si j'étais gênée. Il me répondit par un simple sourire.

— Je pense qu'un film fera l'affaire, annonçai-je, en enroulant mes bras contre moi.

Je n'avais pas la moindre idée de quel film voir. À vrai dire, je voulais juste passer le temps et que peut-être, le sommeil finisse enfin par pointer le bout de son nez.

— Une préférence ?

Comme seule réponse, je haussai les épaules. Je ne m'y connaissais vraiment pas en film et ça faisait un bon bout de temps que je n'avais pas vérifié ce qu'il y avait au cinéma. J'avais pris l'habitude de me laisser guider par mon ex, jamais on n'allait au cinéma voir un film qu'il n'avait pas choisi. Soudainement, je m'approchais de l'étagère pour regarder plus en détail sa collection.

— Finalement tu as changé d'avis ? s'étonna-t-il, plutôt amusé.

— En effet, répondis-je en m'asseyant sur mes talons pour mieux distinguer les films.

Et maintenant, c'était la panique. Je ne savais absolument pas quoi choisir. Si je prenais un film romantique, il se foutrait de ma gueule. Si je prenais un film d'horreur, je n'allais peut-être pas le supporter et j'aurais des insomnies jusqu'à la fin des temps. Si je prenais une comédie et qu'au final ce n'était pas drôle, je m'en voudrais. Je n'avais pas la moindre idée et j'avais l'impression que ça faisait des heures que j'étais en train de choisir. Il allait me prendre pour une idiote. Il allait sûrement me prendre pour une idiote. Déjà que je lui montrais que je n'étais pas sûre de mon choix, voilà que maintenant j'hésitais. Je devais choisir... et vite. Stupidement, je pris un DVD au hasard et le lui tendis. Mais pourquoi j'avais fait ça ? C'était complètement débile ! Pourquoi fallait-il que je cède à ce moment-là ? Et pourquoi j'avais envie d'en pleurer ?

— Le monde de Nemo. Ok, ça me va, s'enthousiasma-t-il.

Et maintenant, j'étais figée. Plus aucun de mes membres ne répondait au moindre de mes mouvements. Toute ma force était désormais utilisée pour ne pas pleurer. Je ne voulais pas pleurer, et encore moins devant lui. Sauf que je n'arrivais pas à me calmer. Il s'assit alors à mes côtés et je n'osai même pas le regarder.

— Ça va ? s'inquiéta-t-il d'une douce voix.

— Oui, murmurai-je en peinant à prononçant ce simple mot.

— Viens t'installer, on va regarder le film... et je te prépare un truc à boire.

Délicatement, il me prit mon poignet et m'aida à me lever pour me guider jusqu'au canapé. Je n'arrivais toujours pas à bouger, même mes yeux étaient incapables de produire des larmes finalement. Pour une fois, j'allais les remercier d'être aussi peu expressifs. Rapidement, Merle revint avec deux tasses et m'en tendit une. Il m'informa qu'il s'agissait d'un chocolat chaud et tenta de me rassurer du mieux qu'il pouvait avec son sourire. Mais mon regard fuyant osait à peine le dévisager.

Il ne chercha pas à en savoir davantage et lança le film. Je savais que je pouvais lui faire confiance, mais ma gorge était encore bien trop serrée pour exprimer le moindre mot, alors je me contentais de suivre le film. Je ne l'avais jamais vu et je ne me serais jamais douté que le début était aussi peu joyeux. Ce pauvre poisson-clown perdait sa femme et pratiquement tous ses enfants sauf un. Merle semblait lui aussi assez attristé par les premières minutes du film. Heureusement, une meilleure ambiance prit le dessus et je bus une brève gorgée de ma tasse, comme si voir ce poisson et son fils heureux me réconfortait. J'avais l'impression qu'il en était de même avec Merle. Même qu'il nous arrivait de rire en cœur, mais jamais trop fort pour ne pas réveiller les voisins, enfin surtout Darcy qui serait capable d'appeler la police.

Puis mon regard se tourna enfin vers Merle, n'essayant plus de le fuir. Il était tellement concentré sur le film qu'il prit quelques instants avant de constater que je le fixai. J'étais persuadée qu'il allait me demander comment ça allait et à vrai dire, je ne saurais même pas quoi lui répondre.

— Savais-tu que le père de Nemo aurait dû changer de sexe à la mort de sa femme ? lança-t-il d'un air hésitant mais tout de même amusé.

D'un certain côté, j'étais soulagée qu'il ne me pose aucune question trop intrusive, sauf que je ne m'attendais à ça. Je ne pus m'empêcher de sourire tout en me retenant de rire.

— Ah mais je suis sérieux ! Ma mère n'avait pas arrêté de dire que ce film n'était pas cohérent à cause de ça ! tenta-t-il de se défendre.

— Ta mère a critiqué un film pour enfants ? m'étonnai-je tout en riant.

— Les poissons, c'est son métier, c'est pour ça. Du coup, maintenant je sais que lorsqu'un poisson-clown femelle meurt, le mâle change de sexe pour la remplacer. Voilà, je ne sais rien de plus pour faire genre que je suis intelligent.

En fait, il avait fait mieux que de s'inquiéter naïvement de mon état, il avait réussi à me faire rire. Ça me plaisait de l'entendre dire ce genre de trucs, de ne pas se prendre au sérieux. La plupart des gens auraient tenté de comprendre pourquoi j'avais été dans un tel état, ce qui aurait amplifié mon inquiétude.

— Quel métier fait ta mère, si ce n'est pas indiscret ?

— Vétérinaire, spécialisée chez les poissons. Elle a d'ailleurs travaillé dans un parc d'attractions.

— Et du coup tu avais le droit d'y aller souvent grâce à ta mère ? demandai-je, amusée.

— Souvent, je ne saurais dire, mais plus que la moyenne... Surtout après le divorce de mes parents.

Je me tus alors, venant d'appuyer sur un point sensible à contrecœur, mais il restait souriant, ce qui me déstabilisa quelque peu.

— Mes parents ont bien fait de divorcer, même si mon père a eu du mal à l'accepter, expliqua-t-il calmement. D'ailleurs, ils s'entendent très bien maintenant.

Je fus soulagée de voir que ce n'était pas aussi grave que je le pensais et que je ne l'avais pas perturbé en dérivant sur sa famille.

— Je suppose que tu as encore des contacts avec eux, lâchai-je d'une voix tremblante.

— En effet... Même si ça fait un bon bout de temps que je ne leur ai pas vraiment parlé... Quelques mois je dirais...

— Manque de temps ?

— On peut dire ça comme ça...

Et là, j'avais l'impression d'être allée un peu trop loin. Son visage avait pris une étrange tournure morose. Rapidement, je doutais qu'Anna en soit la raison et je compris que j'avais un peu merdé sur ce coup. Malheureusement, je ne le connaissais pas assez pour prévoir ce genre de réaction et étrangement, j'avais envie de le prendre dans mes bras pour le consoler, mais je n'osai pas bouger et me contentai de boire mon chocolat.

Puis il reprit son sérieux, faisant mine que ça ne l'avait pas affecté.

— Mais bon, ils m'ont appris à être indépendant. Du coup, on n'a pas à s'appeler ou se voir constamment, tenta-t-il de se justifier.

La discussion se termina ainsi et on continua de regarder le film calmement. Au début, je me disais que ce n'était qu'un film pour gosses et jamais je n'aurais cru qu'il m'atteindrait à ce point. J'étais bouleversée par le destin de quelques poissons et j'espérais même que ce père retrouve son fils. Bien évidemment, le film se finissait bien, comme tout film de ce genre, mais c'était quand même un soulagement.

Lors du générique, je me tournai vers Merle qui semblait assez émotif et c'était assez mignon de le voir mis dans un tel état grâce à un film comme celui-ci.

— Ça va ? demandai-je, ne sachant rien dire de mieux.

— Oui... Je me suis juste rappelé que la dernière fois que j'ai vu ce film c'était avec ma mère, après le divorce de mes parents. Et quand on est gosse, on ne comprend pas très bien ce genre de situation, elle a tenté d'atténuer ça en me faisant plaisir, voir un film avec elle en faisait partie.

— Mes parents sont encore ensemble, lâchai-je, ce qui expliquait sûrement ce pourquoi j'ignorais son ressenti.

— Je ne sais pas si on peut appeler ça une chance, rétorqua-t-il d'un air songeur. S'ils sont heureux, tant mieux... Mais je sais que jamais ma mère n'aurait été heureuse dans ce mariage. Mais sinon... tu leur parles toujours ?

Pendant un instant, j'avais comme l'impression qu'il voulait changer de sujet et je n'insistai pas.

— Pas vraiment, répondis-je en haussant les épaules. Depuis que ça s'est mal passé avec mon ex... j'ai perdu le contact avec beaucoup de personnes...

Mes parents m'imaginaient déjà faire ma vie avec Mason. Il était le gendre, le mari et le père idéal. Il avait tout pour séduire n'importe qui aux premiers abords, de son physique à sa personnalité, et c'était sans compter sa famille aisée qui lui assurait de grandes études et par la suite, un avenir sans tracas. Au cours des années, il aurait pu me convenir parfaitement. Il aurait pu répondre à tous mes besoins, ainsi qu'à ceux de mes parents. Même mes amis me disaient que j'avais trouvé la perle rare. Mais je n'étais pas heureuse...

— Tes parents détestaient ton ex ? demanda-t-il.

— Non, ils l'adoraient. Ils n'ont pas compris pourquoi j'ai rompu avec...

— C'était l'homme parfait, mais il ne te convenait pas, n'est-ce pas ?

Je hochai la tête, assez surprise. Comment pouvait-il déduire ça avec aussi peu d'informations ?

— C'était évident, ajouta-t-il. S'ils le détestaient, il aurait facilement eu l'allure du bad boy qui apparemment fait craquer beaucoup de filles...

Subitement, je ris à sa remarque. Dit comme ça, ça sonnait presque stupide, et pourtant, j'avais comme l'impression qu'il n'avait pas totalement tort.

— Mon ex se prenait vraiment pour un prince charmant. Il était riche, beau, était dans une grande université, venait d'une bonne famille...

Pourquoi étais-je en train de dire ça ? Ça n'avait aucun rapport et ça ne mènerait à rien dans cette discussion. Pourquoi je parlais de mon ex ? Pourquoi je parlais d'un homme dont je ne voulais plus jamais en entendre parler ? Pourquoi je n'arrivais pas à l'oublier tout simplement ? Et tout ça était suffisant pour me déstabiliser...

— Je suppose qu'il a vraiment dû merder pour que tu décides de rompre alors que tu le décris ainsi. Tu n'es pas obligée de dire pourquoi d'ailleurs, je ne te forcerai pas...

Je ne voulais pas parler de mes erreurs passées, pourtant, il avait l'air de me comprendre et ne me jugeait pas. Il n'était pas comme les autres qui m'avaient supplié pour que je reprenne mon ex et j'avais failli céder, me disant que je ne trouverais jamais mieux.

— J'aimerais bien te parler de quelque chose d'assez personnel à mon tour, poursuivit-il. Mais la seule mauvaise histoire que j'ai eue avec quelqu'un, c'était Anna... et on ne sortait pas ensemble...

Immédiatement, cette révélation me surprit quelque peu. J'aurais vraiment mis ma main à couper qu'elle et lui sortaient ensemble. On avait cessé de me dire qu'ils avaient été tous les deux très proches et l'idée qu'ils soient en couple était évidente.

— On était juste des amis... Enfin, des sortes d'amis...

Il avait l'air d'avoir du mal à définir la relation qu'il entretenait avec elle. Comment pouvait-ce être à ce point ambigu ? Couchait-il ensemble ? C'était peut-être ça... Des sortes de sexfriends, sûrement...

— On n'a pas couché ensemble, ajouta-t-il comme s'il lisait dans mes pensées. Je le connais ce regard et ça aussi tout le monde le pense.

— Mais alors... Je comprends pas...

— On n'espérait pas la même chose de cette relation...

Et à son visage triste, je compris alors que jamais je n'aurais dû aborder ce sujet et je pouvais désormais en conclure qu'il aimait cette femme et que jamais ça n'avait été réciproque...

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