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Chapitre 5 : Quand nos problèmes nous rapprochent

Comme convenu, Merle me déposa à mon travail le soir. Heureusement, il avait des horaires assez semblables aux miennes, mais ça n'allait pas durer éternellement, et de toute manière, j'allais bien rapidement retrouver ma voiture. Nos sujets de conversation restaient assez simples et aucun d'entre nous n'osa poser la moindre question indiscrète. On tentait tant bien que mal un certain contact amical.

Les jours qui suivirent se déroulèrent sans trop d'encombres. Ma voiture avait été enfin réparée et j'avais pu laisser Merle un peu tranquille. Entre-temps, je l'avais remercié en lui offrant un café, même si celui-ci avait un goût exécrable, il avait plutôt apprécié le geste. Et depuis, on se saluait toujours dès qu'on se croisait dans les couloirs, bien qu'il semblait toujours aussi fuyant. Il avait vraiment du mal avec le contact d'autrui.

Cependant, cet équilibre plutôt tranquille fut bouleversé quand je vis Jian assise dans les escaliers, un air triste sur le visage. Aussitôt, j'abandonnai mon idée d'aller chercher mon courrier et m'assis à ses côtés, espérant être capable de lui remonter le moral. C'était bien la première fois depuis que je la connaissais qu'elle éprouvait un tel sentiment. Elle était toujours souriante et joviale, mais peut-être que ce n'était qu'un masque, comme pour beaucoup d'entre nous...

Avant même que j'aie pu avoir le temps de lui demander la raison de son état, elle prit la parole, prête à tout me dire :

— L'insémination n'a pas marché. Encore, soupira-t-elle.

Ne sachant pas quoi lui dire, je la pris fermement dans mes bras. Je n'avais jamais été dans une situation similaire et ce n'était pas ce qu'il y avait de plus facile à comprendre.

— Il n'y a pas d'autres options ? m'enquis-je d'une voix faiblarde.

— L'adoption, mais ça prendrait trop de temps...

Merle entra alors dans le hall et fut assez surpris de nous voir toutes les deux ainsi. Rapidement, Jian lui annonça la mauvaise nouvelle et il s'accroupit en face d'elle, posant sa main sur son épaule pour la rassurer à son tour.

— Je suis sûr que vous y arriverez, quitte à ce que ça prenne du temps, lâcha-t-il, confiant.

— Deux fois déjà... On a mis toutes les chances de notre côté pourtant...

— La prochaine fois sera la bonne, lançai-je pour détendre l'atmosphère.

Je me retins de sortir un typique "jamais deux sans trois". Ce n'était absolument pas ce qu'elle voulait entendre. Au lieu de ça, je passai ma soirée de libre à la rassurer. Merle fit de même. Jusqu'aux alentours de minuits, nous avions tenté de lui remonter le moral et de l'encourager pour une nouvelle tentative. Jian nous avait prouvé encore une fois qu'elle était une battante. Même si cet échec l'avait beaucoup atteint, elle était prête pour une nouvelle bataille et l'entendre me fit sourire, tout comme Merle qui avait la même réaction que la mienne.

*

Le sommeil ne venait pas. Encore une fois. Malheureusement, je commençais à m'y habituer contre mon gré. Je pensais que changer d'environnement aurait pu calmer mes insomnies, mais j'avais tort. J'avais beau tenter des positions toutes plus inimaginables les unes que les autres, d'éviter au maximum le café, même de lire quelques fois... Mais rien. Mes yeux finissaient toujours par s'ouvrir et fixaient le blanchâtre plafond tout en constatant que je n'étais pas fatiguée. D'ailleurs, travailler avec de telles heures n'allait certainement pas m'aider à trouver un rythme de sommeil sain...

Aux alentours d'une heure du mat, j'eus l'impression d'entendre quelques sanglots provenant de la cage d'escalier. Visiblement, je n'étais pas la seule à ne pas réussir à dormir.

Aussitôt, je quittai mon lit et me dirigeai vers cette personne qui pleurait. Je fus à peine étonnée en constatant qu'il s'agissait de Nina. Avait-elle encore insisté auprès de Merle ?

En m'essayant à ses côtés, je distinguais désormais sa tenue de soirée ainsi que son mascara qui avait coulé dans les coins de ses yeux. Elle n'avait pas remarqué que je m'étais installée à ses côtés et elle ne cessait de sangloter.

— Hé ! Qu'est-ce qui ne va pas ? murmurai-je pour lancer la conversation.

Elle eut un léger sursaut et constata enfin ma présence. Elle sécha brièvement ses larmes histoire de faire bonne figure et entrouvrit sa bouche, prête à parler, mais aucun son n'en sortit.

— Est-ce que tu as parlé à Merle ? demandai-je aussitôt voyant qu'elle serait incapable de parler.

Elle secoua la tête. Visiblement, elle n'avait rien tenté cette fois-ci. Mais pourquoi diable une jeune fille comme elle s'intéressait-elle à Merle ? Et pourquoi était-elle habillée ainsi ? J'avais comme l'impression qu'elle avait fait le mur pour rejoindre une quelconque soirée.

— Est-ce que tes parents savent que tu es ici ? l'interrogeai-je.

Encore une fois, elle secoua la tête. Comme je m'en doutais, elle avait bel et bien fugué et d'une certaine manière, je pouvais la comprendre. Sa famille ne devait lui laisser aucune liberté. En revanche, je ne comprenais pas pourquoi elle insistait à ce point auprès de Merle.

— Tu veux boire quelque chose ? lui proposai-je.

Avec hésitation, elle hocha la tête et je l'accompagnai jusqu'à mon appartement. Immédiatement je lui servis un chocolat chaud alors qu'elle s'installa dans la cuisine. Elle soufflait sur sa tasse encore bien trop chaude et je m'assis en face d'elle.

Je ne savais pas trop quoi lui dire. Après tout, je n'avais jamais été douée pour consoler les gens. Même si j'avais pu aider quelques personnes, ça avait toujours été très maladroit.

Silencieusement, elle but une gorgée et déglutit avec difficulté.

— Où est-ce que tu étais sortie ? m'enquis-je en espérant enfin lui tirer les vers du nez.

Peut-être qu'elle ne parlerait jamais et je ne saurais rien de plus, mais cette gamine n'allait pas bien et en souffrait. De plus, elle semblait trouver ça normal de harceler Merle pour qu'il accepte de sortir avec elle. Elle avait besoin d'être guidée vers une meilleure voie et ce n'était certainement pas sur ses parents qu'elle pouvait compter.

Comme toujours, elle se tut et se contenta de boire son chocolat. Elle n'était pas prête pour un quelconque échange, tant pis, j'allais devoir prendre les devants. J'ignorais comment faire pour la soulager. Je n'avais jamais eu une famille aussi fermée qu'elle et qui m'avait empêché quelques écarts. Enfin bon, je n'avais jamais été une adolescente rebelle d'ailleurs. Je ne rêvais pas de sortir à des heures improbables ou encore moins avec les pires garçons du bahut. De toute manière, à cette époque je pensais encore que l'apparence voulait dire beaucoup de choses. Jamais je n'aurais cru douter de Mason au premier regard...

— Est-ce que tu en as déjà parlé à tes parents ? repris-je, comprenant qu'elle ne répondrait qu'à des questions fermées.

Elle secoua la tête. Évidemment, elle faisait vraiment tout dans le dos dans ses parents et voulait sûrement éviter le moment où elle devrait assumer.

— Jamais ils ne comprendraient, murmura-t-elle en baissant son regard.

Pour la première fois, elle parlait. Elle avait osé articuler quelques mots et même si je n'avais jamais été dans une telle situation, je la comprenais. Elle ne pouvait pas vivre dans un tel environnement.

— Tu peux passer quand tu veux chez moi, lui proposai-je.

Si elle s'habituait à venir de temps en temps chez moi, peut-être qu'elle y trouverait un endroit beaucoup plus sûr et finirait par se confier. Je n'avais aucune formation en psychologie, néanmoins, mon aide ne pouvait pas être totalement inutile.

— Merci, souffla-t-elle.

Elle finit sa tasse d'une traite et se laissa tout en séchant une dernière fois ses larmes.

— Il faut que je rentre désormais...

Sans que je puisse ajouter quoi que ce soit, elle quitta mon appartement. Je la suivis silencieusement jusqu'au porche. On fut alors interrompues par Merle qui venait tout juste de l'étage d'au-dessus. Nina le regarda un instant, à la fois triste et méfiante, puis reprit son chemin. Puis le regard de Merle croisa le mien. Que faisait-il à une heure si tardive ? Et pourquoi était-il monté ? Il me semble qu'il y avait cette personne âgée qui bougeait à peine d'elle... et l'appartement vide d'Anna.

— Nuit compliquée ? demanda-t-il comme si de rien n'était.

— En effet, soupirai-je.

— Ça m'arrive aussi... Un jour on devrait faire un truc pour occuper nos nuits compliquées.

Il ne m'avait jamais dit ça et soudainement, je découvrais que lui aussi souffrait d'insomnie. J'ignorais si elles étaient d'une intensité aussi importante que les miennes, mais ce ne serait pas étonnant si la mort d'Anna en était la cause, c'était bien pire qu'une déception amoureuse.

— En plus il y a plein d'endroits qui restent ouverts la nuit... ou sinon il y a toujours la solution de regarder un film à la maison tout en mangeant des pizzas, lâcha-t-il d'un air amusé.

— Parfait ! D'ailleurs, il faudrait que j'aie ton numéro pour te prévenir au cas où...

— Bien sûr, s'enthousiasma-t-il en sortant son portable.

Aussitôt on échangea nos numéros et on convint de s'envoyer un message dès que l'insomnie venait frapper à notre porte. Si l'autre ne recevait aucun message en retour, il n'y avait qu'un seul d'entre nous encore éveillé. Cependant, nous étions chacun persuadés que cette situation arriverait peu, voire jamais.

— Peut-être qu'à force de se croiser, tu vas trouver le sommeil pour éviter ça, lança-t-il pour détendre un peu l'atmosphère.

— Je ne pense pas.

J'ignorais pourquoi, mais sa présence ne me semblait plus aussi antipathique qu'avant, sûrement parce qu'on avait appris à se connaître un peu plus depuis notre première rencontre.

Soudainement, notre discussion fut interrompue par Darcy Flanagan qui nous criait de nous taire depuis l'étage du dessous.

— Vraiment désolé, tenta de s'excuser Merle d'une voix tremblante tout en se penchant par la rambarde pour l'apercevoir.

— Y en a qui bossent ici alors allez faire vos cochonneries ailleurs ! poursuivit-il.

Merle afficha une brève grimace puis Darcy partit dans le silence mortifère qu'il venait d'installer. J'échangeai un rapide regard vers Merle, assez déstabilisée par la situation. Celui-ci ne put s'empêcher de soupirer.

— Visiblement tu n'as pas l'air de vraiment l'apprécier, lui fis-je remarquer.

— Normal, c'est surtout par réciprocité. Comment un père de bonne famille pourrait-il apprécier un punk tatoué, percé et avec une coupe de cheveux atypique ?

Sa manière de présenter la chose me fit un instant sourire, puis je repris rapidement mon sérieux voyant bien à quel point c'était loin d'être drôle.

— En vrai, je ne lui en veux pas, je suis surtout triste pour lui qu'il juge à ce point par les apparences, poursuivit-il calmement. Il a beau participer à quelques associations avec sa famille, mais ça ne fait pas table rase sur ses préjugés.

— Surtout que les apparences sont souvent trompeuses...

Jamais je n'avais autant parlé par expérience. Il m'adressa un petit sourire et répliqua d'un simple "en effet". On échangea un dernier regard et chacun retourna chez lui pour tenter de dormir... Une tâche bien plus que compliquée pour nous...

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