Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 12 : Au plein cœur de la déchéance

Mes doutes de la veille étaient encore présents bien que la situation ait légèrement avancé. Nina avait accepté ma demande d'amis sur Facebook, ce qui m'assurait qu'elle traînait encore dessus. Elle avait même lu mon message mais n'y avait pas répondu, m'ignorant complètement. J'avais rapidement prévenu Merle de ce peu de nouveautés, espérant qu'il aurait trouvé plus d'informations que moi, mais vainement. On avait toujours rien et cette gamine était dehors, possiblement en grand danger.

Jusqu'à là, son profil ne m'avait rien appris de plus, mis à part que les photos où elles apparaissaient provenaient toutes de fête. La plupart du temps, elle était en compagnie de personnes plus âgées, on la voyait parfois boire ou fumer, et pas que du tabac. Ces quelques photos avaient suffi pour m'inquiéter et j'avais bien plus de la retrouver. Heureusement, je réussis à intercepter quelques messages sous quelques publications et compris où elle allait se rendre ce soir. Avec Merle, la décision de s'y rendre pour la retrouver fut vite prise. Trouver toutes les informations nécessaires pour s'y rendre n'avait rien de compliqué, au contraire.

— Tu crois qu'on va réussir à la convaincre ? me demanda Merle, assez incertain tout en démarrant sa voiture.

— J'espère, lâchai-je dans un douloureux soupir. Je ne suis vraiment sûre de rien. Mais je m'en voudrais s'il lui arrive quelque chose...

— Ce ne serait pas de ta faute, tenta-t-il de me rassurer en prenant la route.

— Mais si je ne fais rien, je suis comme... complice...

— Alors je suis complice aussi de ne pas avoir réagi plus tôt et de n'avoir fait que la remballer.

— Tu n'aurais rien pu faire de plus, elle ne t'aurait pas écouté, assurai-je en jetant un bref coup d'œil à mon portable.

Je remarquai alors que je venais de recevoir un message d'un numéro inconnu, mais je compris qu'il s'agissait d'Eloise dès que je lus les premières lignes de celui-ci. Je lui répondrai plus tard, une chose à la fois.

— J'aurais pu en parler avec sa mère plutôt qu'à son père par exemple, poursuivit-il, l'air toujours aussi coupable.

— Je suis sûre que ni l'un ni l'autre ne t'aurait écouté. Cesse de t'en vouloir. Ce n'est pas de ta faute, lui rappelai-je une dernière fois.

— On sait tous que cette gamine va super mal depuis quelque temps, mais jamais personne n'a agi ! s'emporta-t-il un peu trop vivement.

Ne sachant plus quoi lui dire, je posai délicatement ma main sur son épaule et espérais le calmer un peu. Jusqu'à la fin du trajet, je restai assez silencieuse. Dans le fond, cette discussion ne nous aiderait pas à retrouver qui que ce soit. On ne ferait que reporter la faute les un sur les autres, ce qui était très inutile.

On arriva enfin face à une grande maison où une énorme fête avait lieu. La musique était assourdissante et de nombreux adolescents criaient, buvaient, couraient dans tous les sens. Ça me rappelait le genre de fêtes dans lesquelles j'avais pu me rendre quand j'étais encore au lycée. À chaque fois, la déchéance était au rendez-vous et tout le monde buvait un peu trop, prenant le risque de brusquer les parents. Mais la nostalgie n'était pas assez importante pour me faire apprécier cette fête. Merle, quant à lui, semblait désapprouver totalement celle-ci.

Sans dire un mot, on descendit de la voiture et avança vers la demeure, main dans la main. De nombreuses personnes se tournèrent vers nous. Même si on était encore assez jeune, on ne l'était pas assez pour se faire passer pour des adolescents. Néanmoins, personne ne nous intercepta lorsque l'on entra. Comme prévu, c'était un vrai désastre. Quasiment toutes les personnes ici présentes avaient bien trop bu.

— Ça va être galère pour la retrouver, soupira-t-il, un tant soit peu désespéré.

— En effet, mais on va la retrouver, lui assurai-je, plus déterminée que jamais.

Assurément, je m'approchai d'une fille quelconque. Celle-ci, comme tous les autres, avait dépassé les limites acceptables d'alcool. En tout cas, son équilibre si fragile le prouvait.

— Excuse-moi, mais aurais-tu vu une certaine Nina Flanagan ? Elle est rousse, plutôt petite, fine...

— Pourquoi tu veux savoir ? T'es envoyée par son père ? demanda-t-elle en prenant appui sur le mur.

Son regard se posa alors sur Merle et sa bouche s'ouvrit grandement, comme si elle le connaissait.

— Hé ! Mais t'es pas le mec qu'elle essayait de pécho ? Ce que Nina a vraiment des goûts de merde !

En me tournant brièvement vers lui, il afficha un air blasé, espérant en finir le plus vite possible avec cette fille fortement alcoolisée.

— Mais... pourquoi on serait envoyé par son père ? Il lui fait du mal ? m'enquis-je, repensant à ce qu'elle m'avait dit quelques instants plus tôt.

— Je sais pas ce qu'il se passe avec son père... Mais elle n'a pas l'air de vraiment l'aimer. Elle l'insulte tout le temps.

— On la protégera de son père, affirmai-je assez fermement. D'ailleurs, il ne sait pas qu'on est ici. On compte la ramener dans un lieu sûr.

— Je sais pas où elle est...

Merle soupira et bien que je ne le montrai pas, j'étais dans le même état d'esprit. Que c'était usant de perdre son temps... Aussitôt, on s'éloigna de cette fille et commença à fouiller chaque pièce. Parfois, on avait le malheur d'interrompre certains couples. D'ailleurs, se faufiler parmi cette foule était assez complexe, tellement qu'une fille renversa son verre sur moi. Et merde ! Il ne manquait vraiment plus que ça !

— Désolée, marmonna-t-elle.

Elle se tourna alors vers Merle et plissa ses yeux comme pour mieux le voir.

— Et mais en fait toi... là... t'es une fille ou un mec ? balbutia-t-elle, complètement engourdie par l'effet de l'alcool.

— Ni l'un ni l'autre, maintenant dégage ! s'emporta-t-il en levant les yeux au ciel.

La fille s'éloigna, l'air effrayé, et je me tournai vers Merle, assez surprise par son comportement qui n'avait rien à voir avec ses habitudes.

— J'ai déjà un père qui m'a saoulé avec ce genre de truc, avoua-t-il, agacé. Bon, on continue de chercher Nina ?

— D'accord, rétorquai-je faiblement.

Main dans la main, on poursuivit nos recherches même si ce qu'il venait de me confesser me perturbait quelque peu. D'ailleurs, c'était la première fois que j'entendais parler de son père. J'avais eu quelques informations sur sa mère et que ses parents avaient divorcé, mais rien de plus.

Après de longues et pénibles recherches, on finit par trouver Nina dans les toilettes, assise par terre, la tête posée contre un mur. Elle dormait paisiblement et encore heureux parce que son teint pâle ne me rassurait guère. Cependant, on venait de la déranger et elle commençait à ouvrir lentement les yeux. Aussitôt, elle nous adressa une forme de mépris à peine dissimulée.

— Foutez-moi la paix ! s'écria-t-elle.

Merle s'accroupit en face d'elle, l'air grave.

— Qu'est-ce qu'il se passe avec ton père ? demanda-t-il d'un ton assez dur.

Le visage contrit de Nina se transforma brusquement, éprouvant désormais une profonde peine, et quelques larmes coulèrent le long de ses joues. Elle secouait la tête comme si elle voulait nous dire quelque chose mais qu'aucun son ne sortait. Comprenant qu'elle ne dirait rien, Merle lui tendit sa main, qu'elle prit avec un peu d'hésitation, puis il l'aida à se relever. Sans dire un mot, elle nous suivit jusqu'à la voiture, en pleurs. Elle avait sûrement trop boire et n'avait pas tous ses esprits.

Le trajet fut lui aussi très silencieux. J'échangeai quelques fois des regards avec Merle qu'il me rendait, toujours accompagnés d'un triste sourire.

À notre arrivée, Nina était encore dans les vapes et comprenait à peine ce qu'il se passait autour. Merle entreprit de la tenir proche de lui pour l'aider à marcher. Parfois, elle se mettait à balbutier quelques mots, comme si elle avait peur. Après quelques minutes assez compliquées à gravir les marches, on arriva à l'appartement de Merle et il déposa Nina sur son lit. Celle-ci était encore inconsciente et ne bougeait même plus.

— Tu crois qu'on devrait prévenir ses parents ? l'interrogeai-je en me collant à lui.

— Oui, sinon on va m'accuser de détournement de mineurs et ils seraient totalement dans leurs droits, répondit-il dans un soupir. Mais je vais attendre qu'elle dessaoule et j'espère qu'elle parlera enfin.

Il prit ma main et me conduisit jusqu'au salon où on s'installa sur le canapé. On se regardait dans les yeux et aucun d'entre nous ne voulait briser ce paisible silence. Quelques mèches de ses cheveux venaient légèrement cacher son œil droit et soudainement, il sembla gêné et détourna son regard, fixant un point fixe par la fenêtre.

— Il se passe un truc de grave avec son père, c'est évident désormais, lança-t-il d'un air songeur.

— Probablement... Vu comment elle le déteste...

Je repensais alors à ce qu'il avait laissé échapper à propos de son père. J'avais tellement envie de lui poser des tas de questions sur lui, mais je ne devais pas, ça n'allait certainement pas lui faire plaisir. Son regard revint vers moi et il arqua un sourcil tout en penchant la tête.

— Tu as envie de dire quelque chose toi, me fit-il remarquer.

— Hum... En effet... Mais je ne voudrais pas être indiscrète, avouai-je la voix tremblante.

— Dis ce que tu as à dire et si je n'ai pas envie de répondre, je te le dirai clairement, annonça-t-il calmement.

— Tu as dit un truc sur ton père à la fête... et ça m'intriguait...

— Oui, mon père s'est questionné sur mon genre... sur mon orientation sexuelle aussi... C'était après le divorce de mes parents. Mon père ne l'a pas bien pris de s'être fait larguer pour une femme. Il pensait que j'allais faire comme ma mère à cause de mon look...

— C'est stupide, murmurai-je par réflexe.

— En effet, mais je ne lui en veux pas. On se parle encore, mais il ne va jamais s'empêcher de faire la moindre remarque sur mon look et m'engueuler si j'ai un nouveau tatouage ou un nouveau piercing. Du coup, on se parle peu.

Il baissa sa tête un instant, l'air mélancolique. Désormais, je voyais que cette histoire de divorce, dont il prétendait qu'elle s'était plutôt bien déroulée, n'avait rien de glorieux et que chacun en avait souffert.

— Il est juste un peu ignorant... Il fait partie de ces personnes qui pensent que l'homosexualité est une maladie, comme beaucoup de monde malheureusement...

— C'est triste.

Il hocha la tête, acquiesçant. Il n'ajouta rien de plus, ayant dit le nécessaire et aussi parce qu'entrer dans les détails ne serait pas très utile. Ressasser rien qu'un peu de cette histoire le blessait bien qu'il prétendait le contraire.

— Je vais me faire un café, annonça-t-il en se levant. Je dois surveiller Nina et il ne faut surtout pas que je m'endorme...

— Bien sûr, mais je risque de ne pas te suivre sur cette nuit blanche.

— Tu rentres chez toi ?

— Non... Je veux être là quand elle se réveillera, rétorquai-je avec un petit sourire.

Il s'éclipsa un instant en cuisine et je pus enfin consulter le message d'Eloise sur mon portable.

« Vraiment, je crois que tu n'as rien à voir avec Anna, mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour Merle. »

Aussitôt, je lui répondis par un message assez bref et assez simple :

« Merle a une vie compliquée et tu as été son pilier à une époque. Même si maintenant je suis là pour lui, je ne peux pas te remplacer. »

Merle revint dans le salon, une tasse dans les mains, et s'assit à mes côtés alors que je rangeai mon portable.

— Est-ce que ça va ? s'enquit-il, comme si j'avais pu montrer de l'inquiétude sur mon visage.

Je pris une brève inspiration et je me rendis compte que je ne pouvais lui cacher que j'étais en contact avec Eloise. Je ne voulais pas que notre relation soit basée sur des mensonges et des coups dans le dos.

— J'ai parlé avec Eloise hier, confessai-je avec hésitation.

— Qu'est-ce qu'elle voulait ?

— Elle m'a dit certaines choses à ton propos, quand vous étiez au lycée, et elle espérait que je ne sois pas comme Anna. Du coup, j'en ai profité pour tenter de la convaincre de te laisser une seconde chance...

— Tu n'as pas à faire ça, lâcha-t-il, touché, tout en prenant ma main dans la sienne. C'est une affaire entre elle et moi.

Je hochai timidement la tête. Je ne devais plus m'occuper de tout ça, pourtant, je savais que je faillirais à mes principes bien rapidement. Il m'était impossible de voir leur relation se déchirer sans que je n'y fasse rien. Puis, ne voulant plus parler, je posai ma tête sur son épaule. Toute cette histoire m'avait bien plus crevé que je ne l'aurais cru et j'avais dû rapidement trouver le sommeil parce que j'étais incapable de me remémorer ce qui s'était passé par la suite...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro