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Chapitre 10 : Les chemins se croisent


Après une longue journée de travail des plus fatigantes, j'étais enfin de retour chez moi. Malheureusement, mon amie l'insomnie était de retour pour me tourmenter, chose qui n'était pas prévue, mais d'un certain côté, c'était loin de me déranger pour une simple et bonne raison : Merle. Immédiatement, je m'emparai de mon portable pour le prévenir. Lui non plus n'arrivait pas à dormir et il me conseilla de m'habiller pour notre revanche au bowling. Cette idée m'enchanta et j'avais la soudaine envie de soigner ma tenue, même si j'étais persuadée qu'il se fichait de mon apparence. Il n'avait jamais fait la moindre remarque sur mon physique, pas comme Mason.

Finalement, je me contentai d'une tenue assez simple, surtout parce que nous étions encore en hiver et je ne pouvais pas me permettre de porter une robe – qui plus était, serait un handicap au bowling. Pendant un instant, je voulus me mettre du rouge à lèvres mais m'arrêtai en comprenant que ce serait un obstacle pour l'embrasser. Alors je tentai le trait d'eye-liner et le mascara pour raviver mon regard. Mon maquillage était assez imparfait et il me plaisait ainsi.

Quelques coups à ma porte. Merle était déjà là. J'enfilai mon manteau et mes bottines pour le rejoindre aussitôt à l'extérieur. Il n'hésita pas à m'adresser son plus beau sourire et je fis de même.

— Cette fois-ci, tu ne m'as pas fait la surprise du lieu, lâchai-je assez amusé.

— Hum... En effet... Tu n'avais pas eu l'air d'apprécier, s'expliqua-t-il en passant une main sur sa nuque.

Soudainement, il donnait presque l'impression d'être gêné. Ne pouvant pas résister, je déposai un bref baiser sur ses lèvres, caressant la chaleur de celles-ci et la froideur de son piercing.

— On y va ? demandai-je comme si de rien n'était.

— Euh... Bien sûr, se reprit-il, visiblement déstabilisé par ce baiser.

Alors que nous rejoignions sa voiture, je repensais à ce baiser et à quel point ce simple contact était suffisant pour le mettre dans un tel état, ce qui était vraiment super mignon. D'ailleurs, il le montrait par de petits gestes qui se voulaient discrets, mais jamais il ne le disait. Quoi qu'il fasse, il resterait toujours un garçon réservé... Et contrairement à ce que j'aurais pu penser, j'aimais vraiment ça, ça lui donnait un charme que n'avaient pas les autres.

Le trajet jusqu'au bowling fut assez rapide et une fois à l'intérieur, je retrouvai mes repères, me sentant comme chez moi. En moins de deux, nous étions près la piste pour pouvoir nous lancer dans notre revanche.

— On va enfin savoir qui est le pire de nous deux ! m'exclamai-je un peu trop enthousiaste.

Son regard sembla fixé sur une personne au loin. Aussitôt, mon regard rejoignit le sien et je vis alors une femme petite et grosse à la chevelure rouge flamboyant, coupée en un carré court. Elle fit un signe de main à Merle, celui-ci fit de même avec beaucoup plus d'hésitation.

— Qui est-ce ? demandai-je dans un murmure.

— Tu te rappelles de cette amie dont je t'avais parlé ? Eh bien c'est elle...

Sa voix était faible et chacun des mots qu'il prononçait sortait difficilement de sa bouche. Cette femme s'approcha de nous, un triste sourire sur le visage. Il était évident que la discussion qui allait suivre n'allait pas être agréable. Je proposai à Merle de m'éloigner quelques instants pour les laisser parler, mais il refusa, tenant absolument à ce que je reste proche de lui.

— Eloise, ça fait longtemps, souffla-t-il quand elle fut enfin proche de nous.

— Je pensais pas te revoir ici, lâcha-t-elle d'une voix assez tremblante. En fait, je ne pensais pas te revoir tout simplement... Sinon, sympa ta nouvelle coupe de cheveux, ça change de tes longs cheveux désorganisés...

— Merci...

Tous deux semblaient en grand désarroi, le visage contrit, et j'avais tellement envie qu'ils se réconcilient. D'après le peu que j'avais entendu, elle était quelqu'un de bien, tout comme Merle.

Eloise se tourna alors vers moi, plutôt surprise. Avant même que Merle puisse faire les présentations, je lui tendis ma main et pris la parole :

— Je suis Saoirse. Je sors avec Merle.

— Enchantée, rétorqua-t-elle en acceptant ma poignée de main. Eloise. Je suis... une de ses amis...

Merle avait l'air d'être assez embarrassé par la situation et d'un certain côté, c'était assez normal, surtout s'il n'avait plus de contact avec elle depuis des mois.

— Tu veux jouer avec nous ? lui proposai-je naturellement.

Discrètement, Merle mordit son piercing, comme s'il n'appréciait pas totalement mon initiative, cependant je voyais bien qu'aucun d'entre eux n'allait briser ce silence.

— Non... Je ne faisais que passer...

Puis elle se tourna vers Merle pour lui adresser un dernier regard. Mais il l'arrêta dans son départ.

— Eloise... Je suis désolé, j'ai agi comme un crétin, lança-t-il d'un ton mélancolique.

— C'est à moi d'être désolée, le reprit-elle, l'air grave. Je n'ai pas pu t'aider quand tu en avais besoin, je ne pouvais pas supporter de te voir dans un tel état... Je ne voulais pas voir une autre personne se détruire sous mes yeux.

— En tout cas, sache que je te pardonne...

— Mais ça ne sera plus jamais pareil, rétorqua-t-elle.

— Anna n'est plus de ce monde. Il n'y a aucune raison qu'on ne puisse pas revenir à comme avant...

— Elle n'a pas besoin d'être morte, elle est toujours là d'une certaine manière... Je sais que tu ne l'as pas oublié...

Cette fois-ci, elle s'en alla, sans qu'elle ou Merle dise un mot de plus. Je n'étais pas sûre de tout avoir compris, mis à part que tous les deux étaient désormais blessés. Et voilà que maintenant j'avais envie d'agir.

— Hum... Il faut que j'aille aux toilettes, prétendis-je sans qu'il ne se soucie de rien.

Je me dirigeai vers les toilettes et dès que le regard de Merle me quitta, je rejoignis le parking d'une démarche rapide. Il me fallut peu de temps pour discerner Eloise et courus vers elle en criant son nom.

— Tu n'es pas obligée d'intervenir dans cette histoire, m'annonça-t-elle directement.

— Merle m'a tout dit, à propos d'Anna et comment vous avez perdu contact... Mais il s'est repris en main et c'est vraiment quelqu'un d'adorable.

— Je le connais. Sauf que je n'avais plus la force pour... Le problème de Merle, c'est qu'il les attire les problèmes, et il ne sait pas forcément les gérer tout seul...

— Je crois qu'il a évolué... et il a beaucoup plus géré mes problèmes que l'inverse, tentai-je de la convaincre.

J'avais beau m'acharner, son avis n'était pas prêt de changer. Ils avaient perdu le contact et c'était suffisant pour détruire une amitié, et tout ça à la base à cause d'Anna.

Elle soupira longuement puis sortit un stylo et un bout de papier de son sac où elle y écrivit quelques mots. Rapidement, elle me tendit ce papier.

— Retrouve-moi demain à midi là-bas, me proposa-t-elle sans que je puisse refuser.

Sans dire un mot, je hochai la tête tout en fronçant les sourcils.

— Peut-être que tu ne sais pas tout à propos de Merle, ajouta-t-elle d'un ton un peu trop sombre à mon goût.

Ma surprise me laissait muette et lui permit de partir ainsi, sans que la conversation s'éternise. Mon regard se pencha alors sur le papier, une simple adresse, celle d'un café. Elle voulait sûrement discuter dans un endroit plus calme.

Je rangeai le papier dans la poche de mon jean et revins auprès de Merle qui m'attendait en jouant sur son portable. Je lui fis une légère tape sur l'épaule pour le signaler de mon retour et il en fut aussitôt étonné. Il éteignit son portable et se leva du canapé.

— Il y avait de la queue pour les toilettes, prétendis-je.

— Tu aurais dû utiliser celles des hommes...

Mon attention se porta alors sur son regard qui semblait toujours aussi attristé.

— Est-ce qu'elle te manque ? m'enquis-je, quitte à être un peu trop indiscrète.

— Bien sûr qu'elle me manque... Elle a été là pour moi dans des moments assez durs... Et on se connaît depuis le lycée... Du coup, ça me fait bizarre de perdre une amitié comme ça...

— Je suis sûre que ça s'arrangera, lui assurai-je.

— J'espère, rétorqua-t-il, incertain.

Cette discussion avait assez duré et ne lui ferait que du mal, déjà qu'il n'allait pas réussir à l'oublier de la soirée. Ainsi, on mit tout ça de côté en commençant notre partie. La bonne humeur était enfin de retour, néanmoins, un brin de mélancolie persistait dans chacun de ses regards et je savais que, malheureusement, je ne pourrais rien y faire.

Après de nombreuses tentatives – sans jamais arrêter de nous taquiner –, on était enfin arrivés aux résultats finaux et à ma plus grande surprise, je découvrais que j'avais quelques points d'avance et suffisamment pour gagner.

On ne tarda pas à rentrer. Comme d'habitude, l'heure était assez tardive et on fit de notre mieux pour ne pas réveiller le moindre voisin, en particulier les Flanagan qui nous accuseraient de tous les maux. Main dans la main, on monta les marches et je l'invitai un instant chez moi.

— Tu peux dormir ici si tu veux, lui proposai-je timidement.

— Je ne voudrais pas m'imposer...

Il avait encore cet air gêné et c'était si mignon à voir, mais je devais sûrement être la seule à penser ainsi. Jamais je n'aurais apprécié un tel comportement avant mon ex.

Instinctivement, je collai lentement mes lèvres sur les siennes pour y déposer un doux baiser. Il prolongea mon étreinte et mes mains vinrent lentement se poser sur ses épaules tandis que les siennes glissèrent dans le creux de mes reins. Comme toujours, avec lui, le moindre contact qu'on avait était différent de tout, rien à voir avec tous les baisers que j'avais pus avoir... et quand il me touchait, même si c'était avec réserve, je ne pouvais m'empêcher d'avoir quelques frissons... Je ne pensais pas que mes sentiments et mon corps s'emballeraient autant pour des choses aussi simples, j'avais pris l'habitude de croire que j'avais besoin de quelque chose de dur, de brutal, de violent. C'était assez surprenant et déstabilisant... et pourtant, j'aimais ça.

À contrecœur, le bruit de la poignée nous interrompit. Qui pouvait bien entrer chez moi à une telle heure ? Quand mon regard croisa celui de cette petite rousse, toute mon inquiétude s'envola pour se transformer en soulagement.

— Nina ! m'exclamai-je en relâchant Merle.

Elle nous fixait avec dédain et incompréhension. Il y avait de la rancœur et de la haine dans son regard, et c'était plus que compréhensible par rapport aux derniers évènements, sauf que je m'étais trompée sur la raison de son mécontentement et elle me le fit rapidement comprendre :

— J'y crois pas ! s'écria-t-elle, les larmes aux yeux.

Son regard se dirigea alors vers Merle, comme si elle était déçue par lui, qu'elle lui en voulait.

— Comment as-tu pu me faire ça ?

Il s'approcha lentement d'elle mais s'arrêta quand elle fit un pas en arrière.

— Nina, il faut qu'on discute, annonça-t-il calmement. Tu ne peux pas t'enfuir et revenir pour m'accuser.

— Pourquoi tu n'acceptes pas quand il s'agit de moi mais que tu le fais avec elle ? demanda-t-elle, la voix stridente, tout en fusillant du regard.

— Tu as quinze ans ! rétorqua-t-il, choqué par les propos de la jeune fille.

Elle secoua sa tête, l'air apeuré, et semblait n'avoir aucun recul sur la situation. C'était comme si elle était dans un autre monde, dans son propre monde. Peut-être se l'était-elle créé pour échapper d'une certaine façon à sa famille.

— De toute façon, t'es qu'un connard ! Et tu as tué cette pute d'Anna ! vociféra-t-elle.

Merle fut incapable d'intervenir, Nina venait tout juste de fuir, descendant à toute hâte les escaliers dans un vacarme infernal qui réveilla quelques voisins au passage, dont Darcy. On l'entendait d'ici crier le nom de sa fille pour l'arrêter, mais vainement, et il cria de plus belle. Puis la voix de Jian se fit entendre, elle tentait de le rassurer, cependant, Darcy était loin d'être coopératif.

J'échangeai alors un bref regard avec Merle. Devait-on intervenir ? Pouvait-on vraiment agir ? Nous écouterait-il ? Bien que tout semble contre nous, il décida de quitter mon appartement et rejoignit Darcy et Jian qui étaient en train d'avoir une discussion assez désagréable. Je suivais d'un pied ferme avec Merle, néanmoins, je restais à l'écart de peur des représailles.

— C'est ça défends-le ! Vous êtes tous de mèches ici ! s'écria-t-il en direction de Jian.

Puis il se tourna vers nous et la présence de Merle suffit pour le faire lourdement soupirer.

— Que faisait-elle chez toi ? l'interrogea-t-il d'un air accablant.

— En réalité, elle était venue chez moi, annonçai-je en faisant un pas vers lui. Je l'ai vu dans un sale état un jour et je lui ai proposé de passer quand elle le voulait. C'est sûrement ce pourquoi elle est venue ce soir... Mais je n'ai pas pu la retenir.

Ses lèvres se relevèrent légèrement, tout comme ses narines. Il ne voulait pas me croire non plus, même si ce n'était que la vérité. Au contraire, il était persuadé que quiconque dans cet immeuble était son ennemi et méritait la moindre remarque.

— Vous voulez tous m'éloigner de ma fille, cracha-t-il avec dégoût.

— Nous voulons tous la retrouver comme vous, rétorquai-je, sereinement, tout en sachant qu'il ne jugerait sûrement aucun de mes propos utiles.

Il considéra qu'il en avait assez de nous et décida de rentrer chez lui. D'ailleurs, avait-il déjà tenté d'appeler la police ? Avait-il prévenu quelqu'un de sa fugue ? Parce que, étrangement, j'avais la sensation que non.

— Que s'est-il passé ? s'enquit Jian en enroulant ses bras sur elle-même.

— Nina est venue dans mon appartement... et ça s'est un peu envenimé, tentai-je d'expliquer.

— Elle semblait assez jalouse que je n'accepte pas ses avances, résuma à son tour Merle. Et elle n'avait pas l'air de comprendre que je ne ferais jamais rien avec elle parce qu'elle a quinze ans. Ce serait totalement irresponsable de ma part...

— Tu n'as pas à te justifier, tu avais raison, le rassura Jian en posant sa main sur son épaule. Nina est surtout une jeune fille perturbée... Ce n'est pas de ta faute.

— On devrait faire des recherches et interroger le voisinage, proposai-je, assez incertaine de mon idée.

— C'est une bonne idée, approuva Jian. Je doute que son père fasse tout pour la retrouver. En attendant, on a tous besoin de repos...

On échangea un dernier regard et chacun retourna chez lui. Finalement, Merle avait préféré dormir chez lui, peut-être une autre fois, m'avait-il dit, et je ne lui en voulais pas. On était tous un peu secoués. Nina n'avait vraiment pas arrangé les choses et la savoir libre dans la nature nous inquiétait tous... Mais ce n'était pas la seule personne qui m'angoissait, il y avait aussi Eloise, l'amie de Merle, qui voulait me parler en privé. Demain, j'en saurais davantage... J'espérais juste que ce ne soit pas si grave que ça... J'en venais à me demander si Merle me cachait encore des choses, ce qui était fort probable, on commençait tout juste à se connaître...

Malgré mes doutes, je trouvai le sommeil rapidement, sûrement parce que l'impatience me guettait... J'avais besoin de savoir, de comprendre et cet immeuble ne m'avait pas encore tout révélé... Cette fois-ci, je n'allais rien laisser passer...

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