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Chapitre 22 - Kayn ☀️ : Exutoire.

« Trois bougies repoussent les ténèbres : la vérité, la connaissance et la loi de la nature. »

    Une semaine est passée depuis le jour où j’ai rendu visite à la Mage Blanche. Elle m’a parlé durant des heures sans se lasser le moins du monde. Et je n’avais pas besoin de m’exprimer, du moins, pas besoin de parler, de me justifier. Je crois que cela nous a fait du bien à tous les deux, cette réflexion qu’elle a eu avec elle-même durant toute la soirée, ce petit sourire en coin que j’ai détaillé du début à la fin. Une semaine que je l’évite pourtant, parce que j’ai peur de connaître la vérité, de savoir qu’elle sait tout de moi, de Dorian, de ma mère… des dhampires. J’aurais pu retourner à Glasgow ce week-end, mais après le coup de Dorian de la semaine dernière, de cette rage qui m’a transpercé en voyant ses horribles mains de gros con toucher Marie, je n’ai absolument aucune envie de voir sa sale gueule. 

    J’ai l’impression de me retrouver à l’été dernier, parce que je me trouve au bord des falaises, les pieds dans le vide et les deux mains posées à plat de chaque côté de mon bassin. J’ai envie de sauter à nouveau, parce que le néant fait partie d’un de mes exutoires, mais je me retiens. Il y a beaucoup trop de monde, même en fin de semaine, pour que je puisse le faire. J’entends pas mal d’élèves derrière moi, beaucoup trop, même, mais pas Rubis. Rubis dort encore, ou est avec les gars, je n’en sais rien, je m’en fous. J’entends roucouler, de plus en plus fort, de plus en plus près. Un oiseau blanc vient se poser sur mon épaule gauche, une colombe. La Colombe. Dès lors où je pose les yeux sur elle, elle prend son envol et reprend apparence humaine à ma gauche. Assise dans la même position que moi, elle observe l'horizon dessiné par l'étendue d’eau infinie. Durant quelques secondes, elle ne dit rien, puis tourne le visage dans ma direction. 

    — J’ai passé toute la semaine à perfectionner ce sort, prononce-t-elle, doucement. 

    Je ne dis rien, mais souris presque de satisfaction. Il m’a suffit d’une seule et unique fois pour qu’elle me rende la pareille, qu’elle prenne de son temps pour pouvoir effectuer un tel sortilège de métamorphose. Elle soupire enfin, puis recommence : 

    — Est-ce que tu as déjà tué des gens ? Je veux dire, des innocents, se rectifie-t-elle. 

Je perds mon vague sourire, remplacé par de l'appréhension, de la crainte comme jamais je n’avais ressenti auparavant.  

— Oui, je réponds simplement avant d’avaler difficilement ma salive. 

— Combien ? 

— J’ai arrêté de compter. 

Ma tension monte. Ouais, j’ai juste envie de sauter, là. Elle sait tout, vraiment tout. Je suis presque condamné à mourir de faim à présent, parce qu’elle n’acceptera jamais ma sale condition que moi-même je ne supporte pas. Putain, je viens de lui avouer que j’ai déjà assasiné des personnes qui n’avaient rien demandées… Où sont mes limites ? Je ne contrôle plus rien depuis qu’elle s’est pointée dans cette fichue école, depuis qu’elle a posé ses yeux sur moi. Elle pose délicatement sa main sur la mienne avant de la retirer presque instantanément. 

— Tu as la température d’un corps fraîchement mort. Vingt-huit degrés. 

— Je sais. 

Je m’enfonce tellement profondément dans cette merde que je suis maintenant certain de ne jamais en ressortir les pieds. Je suis à deux doigts de me noyer dans la détresse tellement cette discussion me fout une pression monstre.  

— Tu peux devenir un vampire si tu te laisses emporter par la rage. Es-tu un vampire ? 

— Oui, et non. 

— Un jour, tu le seras. 

Jusqu’à maintenant, elle avait les yeux rivés devant elle et les miens sur elle. Lorsqu’elle termine cette phrase, son visage tourne lentement vers moi. Nous restons là, à nous regarder droit dans les yeux pendant que la vie continue son cours autour de nous. 

— C’est bon, tu as terminé ? 

— Non, me répond-elle sans me quitter du regard une seule seconde. Tu chasses les vampires également ? 

— Oui, je réponds instinctivement. 

Ma pensée se dirige vers Dorian en repassant cette question dans mon esprit. 

— Pourquoi tu n’as pas tué celui qui m’a attaqué ? demande-t-elle avec une certaine rancœur dans sa voix. 

Ses yeux deviennent froids, subitement moins doux que d'ordinaire lorsque je la contemple sans rien dire. Je n’aurais pas dû évoquer la mort de ma mère l’autre fois, parce que si je lui parle de Dorian actuellement, je ne pourrais pas m'empêcher de parler d’elle. 

— Dorian est mon père adoptif, je n’ai aucune autorité ou pouvoir sur lui, bien que je me permets souvent de le défier comme j’ai pu le faire la semaine dernière lorsque tu es venue avec moi. 

— Ton… père adoptif, répète-t-elle. Je ne m’y attendais pas. 

— Et la femme à ses cotés l’autre fois, c’était ma mère. 

— Je croyais qu’elle… 

— Était morte ? Elle l’est. Elle est devenue vampire avant de tomber enceinte de ma maudite personne.

La bouche entrouverte, elle ne sait pas quoi dire, et probablement pas quoi penser. 

— Il me semblait bien avoir entendu ce fameux Dorian prononcé le mot mère, la semaine dernière. 

J’ai les yeux rivés sur sa mâchoire dessinée à merveille. Une mâchoire carrée et luisante sous le soleil de Diamantica, mettant ainsi ses cheveux noirs ondulés en valeur. Elle porte éternellement son gilet sur elle, comme s’il était devenu une partie d'elle-même, un accessoire dont elle ne peut se passer et posé sur ses fins avant-bras. Avec ça, je ne peux m'empêcher de me focaliser ensuite sur sa gorge. Sa gorge d’où je peux voir, entendre et sentir sa carotide pulser sous sa peau. Mes tympans frétillent. 

— Tu ne possèdes qu’un seul et unique pouvoir métamorphique, continue-t-elle, toujours posément. 

Elle n’a pas l’air tendue à présent, plutôt méfiante, je dirais. 

— Faux. 

Surprise, elle fronce les sourcils, mais je souris à nouveau. Je n’ai jamais autant fait travailler les muscles de mes joues en compagnie de quelqu’un, c’est foutu le bien que cela peut faire, de temps à autre, même s’il n’y a pas toujours de raison à ça. Au-dessus du vide, j’élève mon bras droit et le fait divaguer de bas en haut. Une brume dense et noire se dresse autour de nous en provenance du vide si immense nous séparant de l’eau. Elle ondule par-delà nos visages, nous entoure et provoque un raz de marée en direction de l’académie. Lorsque je referme d’un coup sec mon poing, le brouillard sombre disparaît, laissant place à la resplendissante lumière de l’astre qu’est le soleil. 

— Je n’ai pas besoin d'être emporté par la rage et la folie pour être plus puissant qu’un vampire, il me suffit juste d'acquérir les trois capacités théoriomorphes.  Plus la brume est sombre, plus elle est puissante, et c’est ce que je souhaite obtenir de toute manière. 

— Comment elle fonctionne ? me demande-t-elle, curieuse. 
Beaucoup trop curieuse. Si seulement elle pouvait se calmer, ça m'arrangerait. 

— La brume vampirique fonctionne comme une sangsue, elle absorbe le sang chaud pour ainsi devenir rouge écarlate. C’est un paralysant à humain et un gaz toxique, d’où le fait que je ne devais pas la laisser traîner trop longtemps ici. Fini les questions pour aujourd’hui, t’as eu ta dose. 

Je me recule du bord et me relève sans l’aide de mes mains avant de lui tendre tout de même mon bras pour l’aider à se remettre sur pattes. Sans un mot, elle s'exécute, me sourit comme une demeurée et disparaît un peu plus loin à l’intérieur du château. Je soupire maintenant qu’elle est enfin partie retrouver sa bande de Mage Blanc. Je me tourne une dernière fois vers l’étendue d’eau avant de partir à mon tour vers le hall d’entrée où j’y retrouve sans surprise Rubis, adossée contre le mur rocheux de droite. 

— Tu l’as vu entrer ? je lui demande en arrivant. 

— Ouep, elle est partie plus vite que son ombre en m’apercevant. 

— Tant mieux, ses questions m’épuisent à un point inimaginable. Il faut que je me change les idées, elle me rend dingue tant par sa curiosité maladive que par sa présence. 

Son sourire s’élargit. Elle pose sa main sur ma joue avant d’apporter mon visage près du sien. Cette histoire annonce déjà la couleur de ce qu’il va se passer dans les minutes à venir, mais au fond de moi, j’espère que la Carreaux n’est pas bornée au point de rester derrière un mur et de nous espionner, parce que je suis dans de beaux draps… 
Rubis enclenche la danse et nous traîne jusqu’à l’étage des dortoirs avant de nous enfoncer dans l’allée plus sombre que les autres des Piques. Il n’y a personne, c’est ce qui nous rend discret jusqu’à avoir grimpé les quatre étages des chambres. Chaque semaine, ce rituel est notre exutoire, un moment où personne ne peut nous emmerder malgré les hauts et les bas que nous pouvons avoir. Toujours, c’est elle qui ouvre et qui ferme la porte de sa piaule, qui nous enferme entre quatre murs, presque dans une cage. Elle a à peine le temps de lâcher la clenche qu’elle m’attrape sans aucune once de délicatesse le bras pour m’obliger à me coller à elle, à ses cheveux ardents et ses habits si excentriques. Mes deux paumes viennent glisser le long de ses côtes avant de suspendre son corps entre le mien et le battant en bois de la pièce. Ses frêles jambes ne touchent plus terre, et, une fois repliées, elles viennent encercler mon buste. 

    Je sais que c’est mal, qu’en tant que prétendu Possesseur, je devrais être obnubilé par mon prétendu Calice au point de ne voir plus qu'elle. Je suis obnubilé par sa personne, là n’est pas le problème. Le problème, c’est qu’elle est bien plus que cela. C’est une Mage Blanche, et les Mages Noirs n’ont aucun droit de les fréquenter, ce n’est pas dans la loi de la nature. La loi de la nature c’est se foutre en l’air autant de fois que je le veux avec la personne qui me connais plus que n’importe qui sans pour autant me faire emmerder par ce connard de Dorian. 

    Le souffle chaud de Rubis vient caresser mes tempes lorsque je glisse mon visage dans sa nuque. L’air est humide, elle halète de plus en plus. Très clairement, je sais qu’elle couche avec moi en espérant que je fasse d’elle mon Calice sans y prêter attention, mais c’est raté d’avance. Elle ne pourra jamais l'être, car il n’y a pas ce coup de foudre soudain qui lie les deux individus bien avant le rituel. Il n’y a pas cette connexion visuelle, cette obsession irrépressible l’un pour l’autre. Il y a juste elle et moi, des amis à la relation si particulière mais qui convient à tous les deux, peu importe ce qu’elle espère avoir ou pas. Ma gorge émet un grognement rauque lorsque je sens son menton s’appuyer nonchalamment sur le haut de mon crâne. Mon pouce et mon index viennent se poser respectivement sous sa mâchoire et sur sa joue avant de relever son visage et de passer furtivement le bout de la langue sous sa maxillaire. 

    —  Arrête de t'appuyer sur mon crâne, tu veux ? 

    En guise de simple réponse, elle sourit. 

    — Et arrête de sourire, tu m'énerves. 

    Elle rit légèrement mais étrangement, elle garde son regard de douceur qu’elle possède à chaque fois que l’on s’envoie en l’air. 

    — Avoue quand meme que je te donnes bien plus envie que cette putain de Mage Blanche. 

    Mes paupières papillonnent, où est donc le rapport ? Je ne voulais pas penser une seconde de plus à Marie, surtout pas en ce moment. Oui, non. Non. Clairement pas. Actuellement je ne saurais pas répondre à cette question de merde tellement la Carreau me perturbe. C’est incomparable. Je soupire, lassé d’en revenir toujours au même point : Marie.. 

    — Ta gueule, Rubis. 

    Je ne relève pas sa remarque débile et m'occupe plutôt de lui retirer son haut. Sur son visage blême est toujours dessiné un sourire victorieux, une mine satisfaite de son coup. Il n’y a rien, vraiment rien, sous son crop top noir en vinyle et à fines bretelles. Que de la chair. J’humecte sa peau, de sa jugulaire pulsante sous mes lèvres froides à ses seins en passant par ses clavicules. Ses clavicules si visibles, si creusées, démontrant sa relation aussi complexe que la mienne avec la nourriture. 

    Doucement, elle glisse le long de mon bassin et déplie ses jambes. Je m’abaisse à mon tour avant d’attraper la ceinture de son short et celle de son collant-filet avant de les amener jusqu’à ses tibias où elle prend soin de les retirer. Elle enlève également ses tennis à carreaux avant de les lancer à l’autre bout de la pièce. Sensuellement, elle vient se coller à moi, m’embaumer de son parfum et retirer à son tour mes affaires. À tout cela s'ensuit une danse endiablé contre contre corps, me faisant presque oublier qui je suis.

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