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Chapitre 08 - Marie 🌜 : Une curiosité mal placée.

Un peu plus tôt.

Réveillée avant Gaëlle, je prends soin de m'habiller dans le silence malgré le soleil qui illumine déjà la pièce. La mission est rapidement compromise lorsque j'entends la blonde lâcher un grognement, le visage enfoui dans son oreiller. Je souris face à ma commode avant de me retourner, le gilet rose pastel en main. Je fais volte-face vers ma voisine lorsqu'elle redresse le visage dans ma direction. Ses yeux papillonnent avant de regagner un rythme adéquat. Elle a encore les globes gonflés de fatigue, nous avons parlé jusqu'à pas d'heure malgré notre volonté de nous coucher.

— Allez, debout, je tente de la motiver en enfilant ma veste sur mes épaules.

Rudement, elle se redresse et s'agenouille à même son matelas avant de s'étirer le haut du corps. Son visage devient luisant au soleil et une odeur de lavande s'échappe étrangement de son lit et de ses mouvements. Elle se lève enfin alors que je me préoccupe d'ajuster ma robe gris perle. Au niveau de ma taille. Une à une, ses deux jambes quittent le lit et se dirigent également vers ses tiroirs. Devant moi, elle s'habille et enfile en dernier lieu une nouvelle veste en jean qu'elle place sur ses avant-bras.

— Fin prête ! lance-t-elle avant de partir.

Elle me dépasse et s'engouffre dans notre couloir. Elle n'arrive pas à me semer puisque je la rattrape tranquillement au bout de l'allée où elle s'est arrêtée. Lorsque je la rejoins, rebelote, elle repart en trombe. Toujours aussi calmement, je la suis et observe la vie qui se déplace autour de moi. Des dizaines d'étudiants rejoignent le réfectoire, mais ce n'est pas encore le pire moment pour se rendre à la salle commune. Accrochée à la rambarde, je descends les escaliers à demi-tournant avant d'arriver dans le hall et de continuer ma progression sans m'arrêter. Elle a vraiment une pile au cul, je peine à la suivre. Moi qui voulais retrouver Vincent et Anabella dans les dortoirs pour passer incognito par la suite, on peut dire que c'est loupé.

Il n'y a jamais d'accalmie dans le réfectoire, c'est presque réconfortant lorsque je vois que le château est désertique une fois le dîner terminé. Près de la rangée des Mages Blancs, j'aperçois Anabella et Vincent déjà présents, installés l'un à côté de l'autre. En face d'eux se trouve Eléonore, la seule et unique Trèfle au beau milieu de cette ribambelle de Carreaux. Gaëlle prend place auprès de la Mage Élémentaire avant de me voir apparaître.

— Qui est-ce ? m'interroge Ana, curieuse.

— Ma voisine de chambre, je lui annonce en m'installant à droite de la concernée.

— Gaëlle, sourit-elle en la saluant.

— Anabella, Vincent et Eléonore, dit-elle en les montrant du doigt. Nous ne t'avons pas vu hier, avec Marie, tu viens de débarquer ?

— On peut dire que j'ai beaucoup hésité à venir, ouais, se marre-t-elle. Mon enrôleuse est une Pique, j'ai rapidement appris que nous ne serons jamais amies et qu'elle était chez moi uniquement pour réussir ses examens de dernière année.

— Quelle conne, chuchote Vincent. Je ne comprendrais jamais pourquoi ils font ça, laisser les Piques enrôler les Carreaux et vice versa.

— Si j'avais eu à enrôler un Nécromancien, j'aurais lancé une pétition, renchérit Anabella.

Elle rit légèrement tout en la détaillant, surtout au niveau du visage. Je suis loin de jalouser Gaëlle, c'est certain, mais ses yeux sont d'une profondeur à en faire craquer plus d'un. Sous la lumière, ils deviennent plus clairs tandis que dans les ténèbres, ils sont gris orageux. Ses cheveux méchés en blond retombent sur son plexus, elle est si fine que je me demande presque si elle n'a pas des problèmes avec la nourriture en général. Pourtant, son teint est radieux au possible malgré le fait qu'elle ait à peine eu le temps de se maquiller ce matin.

Alors qu'ils commencent tous à faire connaissance, je me perds encore dans mes pensées. Physiquement, je suis là, mais plus mentalement, et heureusement que personne ne le remarque puisque mon esprit se concentre à nouveau sur le Mage Noir. Lorsque je me retourne vers l'entrée de la salle, c'est à ce moment-là qu'il apparaît dans l'encadrement. Furtivement, je fais volte-face vers les autres et les observe, toujours en train de converser avec Gaëlle. Mon cœur manque un battement dès que je me retourne une seconde fois vers le groupe de Nécromancien. Malgré mon gilet qui me chatouille le poignet et me déconcentre, je suis les Piques et les deux Cœurs des yeux jusqu'à leur table. Chacun a l'air plus détendu que la veille. Silencieusement, ils s'installent, à côté, c'est l'apocalypse dans mon dos. Les voix de mes voisins de table s'entremêlent, au bout de quelques secondes, je ne comprends plus rien de ce qu'ils se racontent. Mon corps vacille entre mon groupe et celui du Nécromancien, mais je n'arrive pas à me décider. Rester ici et manquer une occasion de parler à ce dernier ou aller lui parler quand même et quitte à prendre le risque de me faire remonter les bretelles par ma chère Anabella ?

J'avoue, elle ne commande pas ma vie, ni mes choix, je ne la connais que depuis hier. Certains diront de carrément me rebeller, mais je n'en ai pas envie pour l'instant. Tout ça, elle le fait d'une certaine manière pour me protéger. Tant qu'elle a le dos tourné, autant en profiter. Je prends mon courage à deux mains et me lève. Mais dès que l'entièreté de mes plantes de pieds touche terre, je ne contrôle plus mon corps. Moi qui hésitais encore il y a quelques secondes, je me retrouve à traverser toute la salle et à passer devant une bonne dizaine de tables réparties à ma droite et à ma gauche. Des tables blindées de monde, un monde qui m'observe marcher lentement, très lentement. Très clairement, je n'ai pas froid aux yeux sur ce coup-là.

J'approche du groupe des Piques et m'arrête juste devant. Les cinq me dévisagent, mais je ne sais pas quoi dire. Je suis figée. J'ai la chair de poule et les muscles en compote, prête à détaler comme un lapin.

— Marie, qu'est-ce que tu fous ? râle Simon installé aux côtés de son homologue.

C'est le seul dont je connais le nom dans ce groupe... Je veux connaître celui du Mage Noir, mais je n'arrive plus à aligner la moindre syllabe.

— Marie ! répète-t-il en frappant sur la table.

Coup réussi, je sursaute comme une vulgaire feuille. Je ne suis qu'à quelques centimètres du Nécromancien installé en bout de table. Sa copine me dévisage de haut en bas. Sa queue de cheval écarlate lui donne un air de pétasse superficielle. Ou peut-être que ce n'est pas un air ? Qu'elle est simplement comme ça, hautaine jusqu'à la moelle.

— Je...

— Tu... ? prononce le Mage Noir à ma gauche.

Sa voix me fout un électrochoc dans tout le corps. C'est la première fois que je l'entends vraiment parler calmement, et c'en est presque étrange. D'habitude, il y avait toujours une petite pointe de colère, de frustration ou de lassitude dans son timbre, même lorsqu'il parle aux membres de sa bande. Là, rien du tout. Il est apaisé comme un agneau. La fille aux cheveux rouges lui donne un coup de coude dans la côte, et c'est à ce moment-là que son visage devient dur et se crispe. Il se retourne vers sa voisine et lui pousse une soufflante en pleine gueule.

— Sérieusement, lâche-moi, Rubis ! T'es loin d'être ma mère, là, donc me fait pas chier.

—... Savoir ton prénom, je prononce doucement tout en espérant qu'il ne m'est pas entendu.

Que personne ne m'ait entendu, en fait. C'est si gênant. Insensiblement, il fait volte-face vers moi et retrouve son calme olympien.

— Kayn. Et toi ? continue-t-il en posant son coude sur la table et en posant son poing sur sa joue.

Je flagelle. Moi qui pensais juste qu'il allait m'envoyer balader comme une malpropre, mon cerveau n'était pas préparé à ça.

— Marie.

— Chez nous on t'appelle « la chieuse », ça te convient ?

— La ferme, Rubis !

Ok, je vois.

— Sors de là, Marie, insiste Simon.

Aussitôt, je m'exécute. Sans réfléchir. Dans mon dos, je sens qu'il me suit. Nous quittons les rangées de Nécromancien pour longer le mur en pierre nous séparant du couloir. La présence de Simon me colle à la peau comme le prénom du Mage Noir. Kayn. J'arrive dans le corridor bien avant le Cœur, même si j'ai l'impression qu'il se trouve juste derrière moi. Le blond aux yeux émeraudes me rejoint près de l'encadrement de la porte. Son faciès est tendu.

— C'était quoi, ça ? me demande-t-il, les dents serrées.

Alors que je m'apprête à lui répondre, il me coupe froidement.

— Ne me réponds pas, je sais déjà quelle est la réponse. Tu te rends compte de ce que tu fais ?

— Non.

C'est sorti tout seul. Plus ça va, et moins j'utilise mes neurones. Il soupire, se pince le dos du nez et relève les yeux dans ma direction.

— Kayn n'est pas pour toi.

— Je sais, il a une copine. Avec des cheveux rouges, là.

Intentionnellement, je mime d'une main au-dessus de mon crâne. Je me rends compte de ce geste et baisse le bras d'un geste brusque. Il arque un sourcil, soit-il ne voit pas pourquoi je raconte ça, soit je fais fausse route. Je fais toujours fausse route, de toute façon.

— Rubis ? Bien sûr que non. C'est juste sa meilleure amie. Bon, ils...

Simon ne finit pas sa phrase en voyant mon regard complètement vide. Quoi, ils baisent ? C'est pas mon problème. Rubis ne veut pas que je l'approche, donc je vais faire l'inverse. Rubis, définitivement un prénom de pétasse. Ce n'est pas sa copine, mais ils couchent ensemble ? Je n'ai jamais compris, et je ne comprendrais jamais. Surtout pas entre ces deux-là, finalement. Lorsque cette pensée me traverse l'esprit, je fronce les sourcils. Simon le remarque et relance rapidement cette conversation étrange :

— Tu sais, depuis février, depuis ton anniversaire...

— Quoi ?

Il ne dit plus rien. Gêné, il pose son bras derrière son crâne. Il m'en avait parlé, il y a quelques mois. Le syndrome des âmes jumelles. C'est quelque chose de courant qui arrive lorsqu'un enrôleur rencontre un novice. On tombe amoureux l'un de l'autre. C'est chimique, mécanique, presque incontrôlable. Peut-être qu'au fond de moi, j'en suis atteinte également. Nos premiers jours ensemble étaient embarrassants, il régnait une atmosphère très spéciale. Mais à l'époque, je ne savais pas pourquoi, et il a commencé à me parler de ce fameux syndrome. Aussitôt, ce climat épineux s'est dissipé, parce que nous avons tous les deux refoulés nos sentiments.

C'est chimique, mécanique, presque incontrôlable.

Ni une ni deux, ses lèvres se collent aux miennes. J'oublie tout, c'est bon. Ses mains viennent se poser sur mes joues, mais les miennes ne bougent pas. Que Kayn soit avec Rubis ou pas, qu'ils couchent ensemble ou pas, actuellement je n'en ai rien à foutre. Je me débarrasse de tout le poids que j'ai supporté durant ces derniers mois vis à vis de cette histoire de syndrome des âmes jumelles. Ses cheveux mi-longs chatouillent mes tempes, mais je sais que nous deux ici, au beau milieu de l'école, ça ne pose pas de problème.

Est-ce qu'avec cette histoire je vais réussir à oublier le Mage Noir ou est-ce que cela va empirer avec le temps ? On verra bien. Pour l'instant, je ne sais pas où je vais, mais j'y vais, et mon taux d'ocytocine me fait vriller. Lorsqu'il se détache de moi, j'ai vraiment du mal, la gorge nouée en huit. Son front se colle au mien, il soupire et me balance de l'air chaud entre les deux yeux.

— Je t'ai évité durant plusieurs jours pour ne pas perturbé Kayn. Lui et les nanas, ça fait un carnage, entre nous cinq, on évite. Les Nécromanciens sont assez sectaires, j'essaie de m'éloigner le plus possible des Carreaux pour ne pas créer de problèmes. Allez, retournons-y, me sourit-il.

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