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Chapitre 07 - Kayn ☀️ : Calice.

« Les ténèbres et la nuit sont mères de réflexion. »

Un peu plus tôt.

J'ai comme voisin de chambre Cæsar. Après avoir passé un an à Hatlas, j'ai raté le roulement des chambres qui consiste à balancer les étudiants à l'étage supérieur lorsqu'ils passent une classe. Quelqu'un a pris ma place et j'ai dû m'incruster dans la chambre du Cœur. Et pour cause, son ancien colocataire ne s'est jamais pointé. Il a été enrôlé, comme prévu, mais personne ne l'a revu depuis. Le couloir des Mages Rouges est donc devenu le mien malgré la programmation de nos bagues nous empêchant d'aller dans les allées des autres spécialités. La directrice a désactivé la mienne pour le dortoir des Cœurs. Je peux donc me promener de celui-ci à celui des Piques sans pour autant avoir accès aux deux autres. Accompagné de Sindy, Rubis et des deux gars, nous regagnons les chambres. Très loin derrière, je sens la Mage Blanche tenter de m'observer. Je ne sais pas pourquoi, mais je la sens. Elle essaie de poser les yeux sur moi mais n'y arrive pas. Rapidement, nous tournons dans les escaliers menant aux dortoirs avant de rejoindre le paliers des quatre corridors. Je lâche aussitôt Rubis et Sindy avant de me réfugier au dernier étage. J'ai à peine le temps de trouver ma chambre que Cæsar est déjà là lui aussi. J'entre avant lui et découvre mes somnifères sur la table de chevet entre nos deux lits. Cette boîte me déprime encore plus à chaque fois que je la croise du regard. J'aimerais m'en débarrasser et dormir en paix.

J'aurais très clairement pu me bourrer d'antidépresseurs aussi, mais ils n'ont aucun effet sur moi, vraiment aucun. Lorsque je me laisse tomber sur mon matelas, Cæsar referme le battant derrière lui. Mon visage reste un temps enfouie dans mon coussin, mais je n'ai pas le temps de respirer que Cæsar s'empresse de commencer la conversation :

- Tu comptes faire comment ?

Ma tête se redresse, les yeux rivés sur la lumière du soleil traversant la fenêtre. Le spectre lumineux se reflète sur le mur, un arc-en-ciel est discernable selon mon angle de vue. Je sais de quoi il parle, cette journée a été chaotique, mais j'ai un peu envie de jouer à l'innocent.

- Comment quoi ?

- Tu sais très bien ce que je veux dire, grogne-t-il.

Je l'entends s'installer sur son lit à son tour. Je m'assieds et me tourne vers lui. Mon sourire débile finit par disparaître. Un sourire de débile innocent, pas de bonheur. Je détaille son lit parfaitement fait à côté du mien, tout aussi désordonné que mon esprit.

- Je ne vais rien faire et voir où ce bordel va me mener. Je n'ai rien fait de mal, aux dernières nouvelles. Je n'ai pas enfreint une seule de leurs putains de règles, qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

Il hausse les épaules.

- Commencer par l'éviter, déjà ? Je sais bien que c'est l'enrôlée de Simon et qu'il ne lui parle plus pour t'éviter des merdes, mais tu fais pas d'effort.

- Je ne lui ai jamais interdit de lui parler, déjà.

Nous fronçons tous les deux les sourcils, mais moi probablement plus que lui.

- Je n'ai pas dit ça.

- Alors pourquoi tu te prends pour Dorian ? je braille à travers la pièce.

Ses poils se hérissent, son corps se raidit. D'habitude, j'apprécie être discret, mais pas maintenant, c'est bon. Je crois avoir eu ma dose avec Rubis, pas besoin qu'il en rajoute. Le problème, c'est qu'il est tout aussi borné que n'importe qui dans cette bande à la con. Il rit de nervosité, et j'ai déjà envie de lui en foutre une.

- Ton père est pire que moi, arrête de me comparer à lui.

- Tu joues dans la même cours, là, descends d'un cran.

Plus ça va, et plus mon timbre de voix s'élève. Il termine par se la fermer, mais lorsque je crois à un miracle, il en rajoute une couche :

- Tu as pensé au Calice ?

Mon corps devient mou instantanément. Ce rituel à la con, j'ai arrêté d'y penser depuis une éternité tellement je n'en avais plus rien à foutre. Contrairement aux vampires, ce rite est souvent mortel pour ma race. Ce n'est pas quelque chose à prendre à la légère. Le Calice représente le seul individu humain capable de donner de son sang volontairement à un strigoï. Les vampires n'en ont parfois rien à cirer des conséquences, parce qu'ils ont déjà la vie maudite, d'autres considèrent leur Calice comme la prunelle de leurs yeux. Chez nous, c'est plus compliqué, beaucoup plus compliqué. Mais ce n'est pas le sujet, Kayn, c'est loin de l'être, là.

- J'aviserais.

- Tu « aviseras » ? se marre-t-il.

Je deviens encore plus tendu. J'avoue que moi-même je n'y crois pas. Si je tombe dans le piège, je n'en sortirais pas indemne.

- Oui, et si Dorian me casse les couilles, bah c'est pas son problème.

Vu sa mentalité, il risque de péter les plombs comme jamais s'il me voit amener quelqu'un d'autres que Rubis au manoir. Ma meilleure amie est la seule à se pointer là-bas en ma compagnie. Dorian n'avait pas hésité à l'hypnotiser la première fois afin de s'assurer qu'elle ne soit pas mon Calice. C'est un putain de gros con. J'ai toujours voulu éviter à Rubis de côtoyer Dorian, parce qu'il serait capable de blesser quelqu'un sans aucune retenue, mais cette histoire a été rapidement compromise. Si je me promets de ne jamais présenter mon père adoptif à cette Mage Blanche, je ne suis même pas certain de tenir cette promesse, ne serait-ce que cinq foutues minutes.

- On verra où le vent nous mène, rit à nouveau Cæsar, confortablement installé sur son plumard. Allez, prends tes médicaments et pionce avant que le sujet fâcheux s'éternise.

Sans un mot, je m'exécute et attrape la boîte de somnifères avant d'en sortir deux du récipient. Deux gélules blanches que je garde dans ma main avant de sortir de la chambre, de traverser le couloir et de m'enfermer dans les toilettes en tête d'allée. J'arrive devant les cinq lavabos et me pose face au premier. L'eau coule rapidement à flot lorsque j'ouvre le robinet. Une fois la première gélule dans ma gorge, j'avale deux gorgées d'eau avant de réitérer l'opération. J'éteint l'eau et retourne sur mes pas. Cæsar est déjà couché sous sa couette lorsque j'entre à nouveau dans la chambre. Dans la même position que lui, je m'installe sur la mienne et replie seulement une paupière. Pour moi, il m'est impossible de fermer les deux yeux, mais ça ne veut pas dire que je ne dors pas. J'ai probablement meilleur sommeil qu'un sang chaud maintenant que je prends des somnifères. Je dors tout en ayant pleine conscience de ce qu'il se passe autour de moi. Malgré tout, ceux qui dorment correctement ont un sommeil réparateur semblable à celui des humains. D'un côté, je suis plongé dans les ténèbres, et de l'autre, j'ai la lumière dans la gueule dès que ce putain de soleil se lève.

Le lendemain matin, j'aperçois la main de Cæsar devant mon œil gauche. C'est signe que nous devons nous lever. C'est un moyen pour nous deux, lui pour être certain que je sois réveillé et moi pour avoir la certitude de ne pas être en retard pour le premier cours. Même si le petit déjeuner est quelque chose dont je m'en balance, j'apprécie rester avec eux durant toute la matinée. Une fois redressé, j'observe mon voisin de chambre se vêtir de vêtements propres. Je fais de même une fois qu'il a terminé avant de le rejoindre dans le couloir déjà bondé d'étudiants. Les dernières années descendent tous par deux sur le palier des dortoirs afin de rejoindre le réfectoire.

Nous suivons la carpette rouge et nous retrouvons Simon au bout de couloir, dans l'une des premières chambres de l'allée. Le sourire jusqu'aux joues, il peine à rester debout mais nous suit dans les escaliers étriqués jusqu'au rez-de-chaussée des dortoirs. Dans la foulée, nous croisons Rubis et Sindy, toujours distantes l'une envers l'autre.

- Vous avez passé une bonne soirée ? nous demande Rubis dès qu'elle nous aperçoit.

- On a papoté sur le Calice avec Kayn, ajoute Cæsar aussitôt.

Bordel.

- Très clairement, t'étais pas obligé de m'enfoncer sur ce coup-là.

- Si, tout le monde doit être au courant de ce qu'il se passe dans ta tête et autour de toi, plaisante à moitié Cæsar.

Même les autres sont surpris que nous ayons eu une discussion sur ce truc auquel je n'avais pas pensé depuis des lustres. Pour dire à quel point c'est ridicule, y'en a forcément un qui se sent obligé de tout balancer aux autres. Je déteste les moments de faiblesse comme celui-ci, ça me tue à petit feu, ils ne savent pas à quel point. Ils finissent de papoter entre eux alors que je perds une énième fois mon temps à me perdre dans mes pensées merdiques. Finalement, nous descendons enfin le gigantesque escalier présent à ma gauche avant de tomber sur le hall. Là, apparaît l'aile Ouest et l'aile Est de part et d'autre de l'entrée de l'académie. Nous partons à gauche dans un seul et unique mouvement de foule. Une dizaine de mètres plus loin, c'est à droite que nous tournons pour nous engouffrer dans la salle commune au milieu d'un troupeau de moutons. Je ne tente pas de chercher la Mage Blanche des yeux et part me poser à notre table avec les autres.

J'ai une irrépressible envie de manger, mais pas le même plat que tout le monde. Je ne peux pas. Il faut que je fasse ça à l'abri des regards, et je me dis toujours que j'irais chasser, mais c'est toujours loin d'être fait. Je suis loin d'avoir le temps, aussi. Quand est-ce que je vais pouvoir bouffer tranquillement ? Je n'ai aucun moment à moi, toujours avec Rubis, avec Sindy, avec Cæsar... Jamais seul. Je ne peux pas bouffer seul, faut toujours qu'on m'assiste, qu'on me surveille, j'en ai ma claque.

- T'as l'air tendu, toi, fait remarquer doucement Simon.

- À peine. J'ai juste envie de bouffer, ma gorge me gratte.

Je commence à ressentir les effets négatifs de la soif, mon œsophage me brûle au possible. Derechef, Rubis me passe un ridicule verre d'eau. Un verre d'eau ! Elle n'a pas mieux, ou c'était juste histoire de paraître polie pour une fois dans sa vie ? Pour m'amuser un peu, je transforme l'eau en sirop vert émeraude. Pas besoin de deviner quel est le parfum. Il n'y a que cette plante qui arrive à calmer mes démangeaisons. Je lève mon verre et le place devant mon visage, coude posé sur la table. J'observe les mouvements se propager à travers le récipient. Tout est déformé, les angles sont arrondis. Je vois la vie en rouge, à travers mon verre de menthe.

Le rouge pour le danger, chaque individu est susceptible de représenter un Calice, chaque individu peut me tuer. Le rouge pour la puissance, le pouvoir. Je suis le seul de ma race dans cette foutue école. Je suis le seul à me permettre tant de connerie, de parole, parce que je sais qu'on ne peut pas me dégager aussi facilement de là. Le rouge pour le sang, parce que j'apprécie voir l'hémoglobine couler de mon corps ou de celui des autres. Je n'ai jamais tué pour me nourrir, j'ai déjà tué pour le plaisir. Je ne suis pas comme les vampires. Le rouge pour la colère, parce que c'est ce qui me définit le mieux. Le rouge pour le phénix. Un phénix écarlate, parce qu'un jour je renaîtrais forcément de mes cendres.

Je détache mes yeux du verre avant de l'apporter à ma bouche et de soulager ma douleur. J'avale d'une traite toute la boisson et seuls mes bruits de gorge se font entendre à la table. Tout le monde me fixe, mais personne n'ose parler. Je balaye les places occupées du regard avant de poser mon verre sur la table. Le bruit du récipient résonne dans mes tympans, me provoque des légers frissons.

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