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Chapitre 03 - Kayn ☀️ : Rester de marbre.

« Le méchant désire les ténèbres mais les ténèbres font de lui un aveugle. » 

Garder mon calme. Il faut que je garde mon calme. C'est le mot d'ordre qui se trimballe dans ma tête depuis qu'elle me fixe comme un chien battu. Ou peut-être que c'est moi, le clébard maltraité, dans cette histoire ? Ok, je l'observe comme si elle venait de me tabasser, mais aussi parce qu'elle fait la même chose. Surtout parce qu'elle fait la même chose. Elle m'a quand même bien frappé, au final. Mes yeux se détachent des siens lorsque je remarque Rubis en train de la reluquer de bas en haut. La Mage Blanche de première année tilt en quelques secondes avant de lentement pivoter son visage vers celui de Rubis. Elles se défient du regard comme deux gamines en école primaire. Je coupe court à cette mascarade en attrapant Rubis par l'avant-bras avant de l'embarquer dans mon élan lorsque Simon et Cæsar nous rejoignent à l'étage d'en-dessous. Quelques mètres derrière moi, j'entends la Carreau brailler. 

— Je sais pas elle sort d'où cette brunasse, mais elle commence à me pomper l'air. Elle est toujours dans nos pattes, c'est dingue, intervient Rubis.

Je lâche enfin Rubis lorsqu'elle commence à se plaindre. Elle prend soin de défroisser ses vêtements sombres avant de se redresser et de regarder devant elle lorsque nous descendons l'escalier en colimaçon reliant tous les étages. Franchement, je suis soulagé que cette folle ne nous ai pas suivi. Elle me hante du matin au soir. 

— Une brune aux yeux bleus ? C'est mon enrôlée, prononce doucement Simon. 

— Sérieux ? Tu t'es tapé une putain de Mage Blanche cette année ? s'offusque Rubis. 

— Ouais, mais maintenant qu'elle est ici, je la laisse se débrouiller. 

Il hausse les épaules tout en continuant de descendre aux côtés de Cæsar, silencieux. Rubis et moi sommes derrière ces deux-là tandis que Sindy se trouve en dernière ligne. Cette histoire d'enrôleur, ça me les brise bien plus qu'il n'y paraît. Vraiment, je maudis celui qui a inventé ce mode de fonctionnement. C'est très simple, le mien s'est pris une droite dans la gueule le jour où il s'est pointé. Je venais de sortir d'une immonde année à Axsilver. J'avais pris cher, dans tous les sens possibles et inimaginables. Les thérianthropes sont tellement sectaires, il m'aurait été impossible de rester encore douze mois de plus au Royaume Sauvage. Plutôt crever. 

Tous les ans, tous les ans, je ne grandis plus, je ne vieillis pas. Je suis figé à l'âge de vingt piges comme le veut la tradition de ma race. Tradition, mon cul. Nous sommes surtout obligés d'en arriver là. Très peu y arrivent et se suicident bien avant de dire ouf, d'autres sont toujours en vie. Comme moi. Comme ceux qui ont toujours un repère, quelque chose à se raccrocher pour ne pas lâcher prise. Chez moi, c'est ma mère. Et Rubis. Sans ça, mon père m'aurait brûlé il y a bien des années. Cette simple pensée me tire un sourire agacé. Mon père, mon faux père. Dorian. Celui qui a sauvé ma mère de sa détresse, de son désespoir. Pourtant, ma présence l'insupporte plus que n'importe quoi, plus que n'importe qui.  
Nous arrivons au rez-de-chaussée afin de chercher notre salle de Nécromancie. L'une des seules pièces se trouvant à proximité de la salle commune avec la serre d'herboristerie des Chamans et des Mages Blancs. Dans ce genre de cas de figure, ce sont les seules fois que nous avons l'occasion de croiser les Trèfles et les Carreaux. Sinon, tout le monde s'évite. Les Nécromanciens traînent avec les Sanguimanciens, et les Mages Élémentaires avec les Mages Blancs. L'enseignant nous laisse entrer dans l'endroit avant de refermer le battant derrière lui. Nous allons encore assister à un cours théorique puisqu'en pratique, nous sommes toujours en extérieur. La salle, cet endroit que je déteste plus que n'importe quoi, après Dorian. Nous nous installons à peine que je sors une feuille et un stylo de mes poches avant de commencer à griffonner sur cette première. Cette fois-ci, je retrouve la silhouette du corbeau sur une pierre tombale. La stèle de Lana Osiris : ma sœur. Une sœur morte-née que je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer. Pourtant, je sais qu'elle est là, dans mon cœur. Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsque j'esquisse l'ombrage de l'oiseau. Ma bague claque éternellement contre la table, ce qui a le don d'énerver Rubis, et surtout les enseignants. Je remarque difficilement que nous nous trouvons désormais dans le silence. Le brouhaha des installations a fini par se calmer, mais l'ambiance est beaucoup trop éteinte pour que cela soit normal. Mon crayon termine lentement sa course sur la feuille, mon anneau arrête de façon saccadée de taper contre la table. Au-dessus de mes yeux, je sens une présence m'observer avec insistance, mais ce n'est pas Rubis. Les cheveux sur le front, je lève mon regard. Le professeur me dévisage pour la énième fois depuis que j'ai mis les pieds ici. Il ne m'a jamais saqué, parce que je suis un thérianthrope. Un demi, thérianthrope. 

— J'espère que tu connais déjà la leçon, Kayn, prononce-t-il sur un timbre impassible. 

Je pose mon stylo, appuie mon avant-bras sur la table et le dévisage. Je crois qu'il me prend pour un con. Sa chevelure courte et blonde déshonore la caractéristique principale des Nécromanciens : nous avons tous les cheveux foncés. Lui, je sais pas où est-ce qu'il a été pêché, mais certainement pas chez les Piques. 

 — Ouais, je la connais la leçon, ça fait trois ans. Si vous changiez de disque, de temps en temps ? 

Il papillonne des yeux devant tout notre groupe, outré par mon afront. Pourtant, il a l'habitude, c'est tous les jours comme ça. Il sait très bien que je peux pas voir sa gueule en peinture, il est à peine plus âgé que les dernières années et il se prend pour un monarque. J'ai des limites. 

— Arrête de me parler comme ça, Kayn. 

— Sinon, quoi ? 

— Sinon je mets au courant ton père. Il sera ravi de savoir que tu fous ta scolarité en l'air après ton harcélement à Axsilver. 

Il me semble que tout le monde sait pour ma mauvaise expérience à Hatlas, mais ce n'était pas une raison d'étaler le sujet ici. Il sait très bien s'en servir contre moi contrairement à mon tuteur légal. Un rire nerveu s'échappe de ma gorge. 

— Dorian n'en a rien à foutre de votre école. Au moins, Axsilver possède des enseignants compétants. 

Sur son visage, je voisqu'il tente de changer de stratégie. Un sourire se dessine sur son faciès. 

— Et si je prevenais ta mère, alors ? 

Mes poings se serrent. Utiliser ma mère pour ça, un vrai coup-bas. Tous les jours, toutes les semaines, tous les mois il est là, à me provoquer du matin au soir pour que je prenne les cours théoriques en note. Le problème, c'est que je n'ai pas envie. Je suis loin d'avoir envie, en fait. Les seuls cours qui m'interessent sont ceux de pratique. La Nécromancie, les quatres éléments, les malédictions, et le reste représente très peu pour moi. À croire que les enseignants font exprès de ne pas comprendre. Ce n'est pas si compliqué, merde. Maintenant, je ne sais plus quoi dire, devant les autres qui observe cette scène de ménage comme un putain de spectacle. Il m'a cloué le bec en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je déteste ça. M'affronter pour me ridiculer, aucun des professeurs n'osent faire ça, sauf lui. Il n'en a jamais assez, et en voyant sa gueule j'ai l'impression de faire face à Dorian, en beaucoup moins violent. De toute façon, je ne peux pas être viré. S'il veut prévenir ma mère, grand bien lui fasse. 

Je reprends mon crayon en main alors qu'il débute enfin son cours après m'avoir pris le chou en public; Du coin de l'œil, il m'observe grifonner ma feuille mais décide de se taire. Je crois qu'il a eu son quota d'embrouille pour la journée. Mercredi, ça sera une autre excuse qu'il me pondra et rebelote. 

Le reste de l'heure, il ne prête aucune attention à ce que je fais. Plusieurs fois, du coin de ma vision, je l'observe déblatérer son cours, ses explications, et même faire des allers-retours de droite à gauche de la salle. Dans cette pièce, les rideaux des fenêtres sont opaques, donnant une ambiance plus sombre à l'endroit tout en laissant pas mal de luminosité. Je déteste le soleil, je haïs la clarté, ça me donne mal au crâne. Une fois sur deux, nous nous retrouvons ici, ce qui me permet de me revitaliser avec toute cette lumière, même si l'enseignant de la matière me les brise à n'importe quelle occasion qui se présente. 

Lorsque nous sortons de la salle, nous ne croisons pas la Mage Blanche de l'autre fois. Et tant mieux, parce qu'elle occupe déjà mon esprit en permanence. La croiser à chaque fin de cours me rajouterai un poids sur ma conscience que je ne pourrais pas assumer face à Rubis. Cette dernière m'a déjà reluqué durant toute la leçon de Nécromancie, je n'ai franchement pas besoin de ça, après tout. Même les cours de potion me font chier, c'est pour dire. Celui que nous avons après notre leçon de Nécromancie me donne des envies de meurtre. Si je pouvais m'endormir, je le ferais, mais ce n'est pas possible. Je ne dors que d'un œil, littéralement. Pas très discret, hein ? Mieux vaut s'abstenir avant de me faire remonter les bretelles par la professeure. Passionnée par son travail contrairement à certains, elle n'a pas le temps ni l'énergie de s'occuper des cas comme le mien. Et elle a raison, ça me fait un blaireau en moins sur le dos. 
Vient la pratique des quatre éléments après les potions. Nous retrouvons Simon, Cæsar et Sindy à l'extérieur. Ils se trouvent tous les trois près du lac. Quelques dizaines de mètres séparent ce dernier de la bâtisse, mais les deux sont toujours reliés par un chemin de gravillons rouges et noirs : les couleurs du Carreau, du Pique, du Trèfle et du Cœur. 

— Après-midi de merde, n'est-ce pas ? me demande Sindy en nous voyant arriver, le buste tourné vers nous. 

Ses cheveux crépus retombent sur ses tempes, et son sourire illumine ma journée bien plus qu'un simple soleil à la con. 

— Tu parles, Langford m'a saoûlé tout à l'heure. Devant tout le monde, qui plus est. 

— Il aurait pu te prendre à part, se marre Cæsar, accroupi au bord de l'eau.

Je ne m'approche pas de celle-ci. Je ne sais pas nager, je n'ai jamais appris. Et je ne veux surtout pas foutre, ne serait-ce qu'un centimètre de ma peau dans ce lac. Cæsar lui, n'a pas peur pour son costume. Je n'aurai pas osé, à sa place. 

— C'est trop compliqué pour lui, visiblement. Il a préféré parler de mes parents devant tout le monde. Comme si les autres ne savent pas assez bien que Dorian est merdique en tant que père.  

Simon hausse les épaules. 
— Il y a pire. 

« Mais le reflet de cette réalité c'est qu'il y a toujours mieux » comme dirait le poète. Je n'ai pourtant pas la force de continuer de débattre. La chevelure mi-longue et légèrement bouclée de Simon me rappelle la mienne. Son front se plisse du matin au soir car celle-ci le chatouille en permanence. J'ai exactement la même sensation, et j'ai parfois l'impression de ressentir ses mèches me frôler également. Après Rubis, c'est l'individu avec lequel j'ai le plus d'affinité et de points communs dans cette école. Pourtant, ce n'est pas avec lui que je vis dans les dortoirs mais bien Cæsar. 

La professeure arrive enfin, regroupe l'assemblée d'une quarantaine d'étudiants devant elle avant de nous énoncer le programme de cette séance. Une nouvelle fois par binôme, je me mets avec Rubis tandis que les gars restent éternellement ensemble. Sindy se trouve rapidement un partenaire de sa classe. Rapidement, les dualités se forment et nous ne perdons pas de temps.  Comme pour presque tous les enseignants, Madame Williams procède toujours par groupe d'une quarantaine d'individus. Comme des classes classiques mais où toutes les spécialités sont mélangées. Actuellement, la pratique des quatre éléments est accessible à toute l'académie, mais j'ai ouïe dire qu'ils allaient modifier cela et n'en donner qu'aux Mages Élémentaires et aux Mages Noirs parce que ces cours-là ne sont pas forcément utiles pour les Mages Blancs et les Mages Rouges. Heureusement ou malheureusement pour moi, la Carreau ne se trouve pas présentement avec nous, ce qui signifie qu'elle fait partie d'un autre groupe multi-spécialités. Je trouve que ce n'est pas plus mal, je sais que Rubis aurait pété un scandale. Et même probablement Cæsar, finalement. Simon n'a pas de position objective, c'est son enrôleur, normal qu'il la défende si l'occasion s'y prête. Sindy n'est là que depuis trois ans, elle s'est tapé son enrôleur et bien d'autres personnes ici. Même des filles. Elle est mal placée pour me donner des leçons de vie, et surtout d'amour. 

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