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Chapitre 4 - La pointe de Pen-Hir

   Le lendemain matin, je poussai ma promenade jusqu'à une haute roche de la pointe de Pen-Hir, j'avais alors une vue imprenable sur le reste de la rade. Le soleil était à son zénith, et le ciel, de son immense magnificence bleutée, défiait les quelques nuages blancs qui s'installaient peu à peu. Je restais souvent des heures entières en cet endroit, à contempler le vaste paysage breton qui dévoilait sous mes yeux d'enfant ébahi l'ensemble profondément émouvant de sa beauté.

   Au loin, les toits d'ardoise étalaient une mosaïque de gris et de noir qui luisait sous la lumière accablante du soleil. Les murs de granite ou de chaume peints en blanc étaient tout aussi éblouissants. Sur la mer calme comme un lac, quelques gréements dardaient leurs voilures colorées, ils semblaient flotter paisiblement au gré des quelques souffles d'air qu'offrait la chaude journée d'été. À quelques mètres au dessous de moi, les vagues venaient doucement lécher les chevilles des falaises de la pointe. La lande environnante résonnait d'un concert de cris d'insectes et d'oiseaux marins. Un petit groupe de cormorans était, tout comme moi, perché sur un roc et étendaient leurs ailes alourdies d'eau salée. L'air, toujours humide comme à son éternelle habitude, transportait les odeurs marines d'embruns et de crustacés. Au loin, tout là-bas sur l'immensité effrayante de la mer, se détachaient les contreforts déchiquetés de la pointe du Raz et le phare de l'île de Sein.

   Là-haut, à regarder un long moment ce panorama et à humer avidement les relents de la mer, je me sentais au comble de l'apaisement. C'était le seul endroit où je me trouvais réellement à ma place, près de l'océan, avec pour seule compagne cette garce de ligne d'horizon, que tous les marins cherchent à atteindre sans succès. C'était le seul endroit où plus rien d'autre ne me préoccupait à part chercher partout la beauté. C'était le seul endroit où j'avais cette sensation étrange que tout le reste n'existait plus, que tout ailleurs s'était figé pour toujours, et où j'embrassais langoureusement les rayons solaires dorés, qui me le rendaient bien.

   Souvent, au paroxysme de l'arrogance, je me mettais à rêver que tout cela n'était rien qu'à moi, car j'étais le seul à le voir. Peut-être que cet endroit n'existait pas, peut-être étais-je en train d'imaginer ces paysages magnifiques. Mais cela eût été trop triste, finissais-je par me dire. Parce que je ressentais aussi le besoin viscéral de partager un jour cela avec quelqu'un. Qui ? Je ne savais pas encore. Mais quand cela arriverait, je me dirais que c'est une de ces fois où l'on se surprend à penser que, maintenant, après avoir partagé cet instant puissant de rêve et de magie, on peut partir en paix sans jamais plus rien regretter.

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