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6 : COURS ALICIA !

Une longue journée semblable aux autres allait bientôt s'achever. Alicia s'installa dans son lit, fatiguée sans trop savoir pourquoi. Elle fixa son nouveau livre de chevet, un essai sur les rêves lucides qu'elle avait emprunté sur les conseils avisés du bibliothécaire.

Alléchant... mais elle préféra reporter sa lecture à un autre soir. Des bâillements prononcés lui indiquaient qu'elle était prête à s'engouffrer dans le sommeil comme un navire sous les tentacules du monstre de Vingt mille lieues sous les mers. Et c'est ce qui arriva car elle s'endormit aussitôt la lumière éteinte.

Toute la journée, il lui avait fallu attendre patiemment l'heure où elle pourrait enfin ouvrir la porte des rêves fabuleux qui enchantaient ses nuits.

Malheureusement, il n'en fut pas ainsi. Aux alentours de minuit, un courant d'air hivernal glaça ses membres et l'obligea à se réveiller. Ses mains tremblantes partirent à la recherche d'une couverture mais elles ne trouvèrent que le contact de la terre rugueuse. Son cœur se contracta furieusement. En laissant errer ses yeux dans l'obscurité, elle comprit qu'elle se trouvait dehors.

Alicia avait beau triturer sa mémoire, elle ne s'expliquait pas comment cela avait pu arriver. Elle se souvenait seulement s'être couchée dans sa chambre, tout à fait normalement, puis s'être endormie.

Plus bizarre encore : ce qu'elle parvenait à distinguer ne lui rappelait aucun environnement familier. Les arbres, de longues silhouettes noires qui se déchiquetaient en branches sèches et crochues comme des ongles, ne ressemblaient en rien à ceux qu'on trouvait dans les parcs de la ville. Elle ne reconnaissait pas non plus le sol humide, tapissé de cailloux noirs et de feuilles agonisantes. Même la pleine lune, démesurément grande et souveraine dans un ciel d'encre, lui semblait inconnue.

À la stupéfaction succéda la peur : derrière un buisson, Alicia venait de surprendre le reflet de deux yeux jaunes. Au même moment, le bruissement du vent fit s'animer la nature lugubre, portant d'étranges murmures à ses oreilles.

Persuadée de ne pas être la bienvenue dans cette forêt, Alicia rassembla ses forces pour se relever et courir.

Elle courait comme une évadée, s'orientant au hasard entre les arbres. Et jamais ses jambes ne l'avaient portée aussi vite. La peur, telle une drogue hallucinogène, lui donnait l'impression que la forêt tout entière devenait prédatrice et qu'elle n'était plus qu'un fragile gibier pris au piège. À plusieurs reprises, Alicia se sentit agrippée, retenue par une force invisible. Des racines meurtrières semblaient sortir du sol à son passage pour la faire trébucher, tandis qu'un tapis de brouillard opaque masquait les obstacles de cette nature ennemie. Seule la lune aussi rayonnante qu'un phare semblait être son alliée.

Sa fuite n'en finissait pas. Chaque fois qu'Alicia jetait un regard par-dessus son épaule, elle croyait surprendre les mouvements furtifs et menaçants d'une ombre qui la poursuivait. Et si une branche cognait son visage ou lui lacérait les jambes, elle se retenait de crier par peur d'attirer l'attention. Ses mollets étaient en sang, ses pieds couverts d'épines, mais dans la situation où elle se trouvait, la douleur lui semblait dérisoire.

Tandis qu'elle filait, sa respiration se faisait de plus en plus haletante et son cœur cognait sa poitrine comme s'il voulait en sortir. Le désespoir qu'elle ressentait en imaginant ne pas trouver d'issue à ce bois s'alourdissait à chaque foulée. Par miracle, au moment où elle se voyait glisser par terre et s'abandonner, Alicia tomba sur la trace d'un sentier.

Ce chemin l'emmena directement au pied d'un immense portail qu'elle manqua heurter de peu, tant elle était concentrée dans sa course. Elle leva la tête et découvrit, derrière les arabesques de fer, une propriété dans laquelle siégeait un manoir gris à la toiture sombre. Mais les formes qu'elle entrevoyait se troublaient et dansaient devant ses yeux ahuris, comme un mirage.

Le portail était légèrement ouvert. Alors, sans perdre une seconde, Alicia s'aventura dans le jardin, le souffle court. 

https://youtu.be/PwQSBBkUxoQ

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