20 : Protector (2/3)
TW : Attention la scène qui va suivre est particulièrement atroce à lire. Si vous êtes sensible, merci de passer au paragraphe après l'astérisque
Deux Silridriss montèrent eux aussi les escaliers sans trop se presser. Un male et une femelle. Ils riaient et plaisantaient en approchant les infortunés esclaves. Tous les deux étaient richement habillés dans des tenues particulièrement colorées et ajustées, l'un comme l'autre disposait d'un couteau ou d'une dague à la ceinture. Le mâle attrapa le sylvain par la nuque et le jeta à sa congénère sans ménagement. La scientifique ne remarqua les énormes griffes qui sortaient des doigts des sauriens à ce moment-là. Car la femme déchira la robe de bure du Sylvain en emmenant de la peau avec. Ce dernier hurla et chercha à se protéger avec son bras. L'assaillante mordit dedans avec férocité. L'être des forêts hurla de douleur tandis qu'elle le soulevait pour l'emmener plus bas.
La gnome n'eut pas un sort plus enviable : recroquevillée sur la dernière marche, elle suppliait de la laisser tranquille. Toutes griffes dehors, le Silridriss n'écoutait plus, comme sa congénère, il était mû par un besoin irrépressible et bestial. La frêle créature en face de lui n'avait aucune chance. Il la souleva d'une main et la colla contre la porte par le cou avec violence. La gnome, eut un cri bref lorsque sa tête heurta le bois avant de perdre en partie conscience. Les griffes déchirèrent ici aussi la robe de bure d'un coup sec, laissant apparaître la peau grise et sans cicatrices de la créature.
Le saurien resta interdit quelques secondes devant la peau sans traces de l'esclave. Il se retourna d'un coup sec en hurlant : « Trouvée ! » Puis il jeta à la créature un regard sauvage et avide de sang. Dans les étages, une acclamation et des rires résonnèrent de plus belle. Il dégrafa son pantalon et sorti son sexe avant de retourner l'esclave pour la forcer à lui tourner le dos. Dans le bâtiment, ce n'était désormais que des cris et des hurlements qui remontaient par les escaliers.
Sous le coup de l'horreur, la scientifique mis ses mains devant sa bouche. Pour elle dont l'esprit était uniquement géré par la logique, ce qui se passait devant elle n'était pas concevable. Pas parce qu'il s'agissait d'un viol dont elle était spectatrice, non, mais plutôt de la disproportion entre la taille de l'organe génital et les dimensions de la gnome. Pour elle, ça ne pouvait pas rentrer, ni en diamètre, ni en longueur. Ce qui se passait devant elle était d'une fascination malsaine et elle ne pouvait détacher ses yeux de ce qui se déroulait devant elle.
La victime commença à reprendre conscience quand son agresseur la força à se plier en deux pour libérer les accès à son sexe. Elle se débâtit en criant. Elle chercha une position qui la protégerait mais derechef le saurien coinça sa tête contre la porte.
« - Sois tu te tiens tranquille et tu te retiens la porte, soit je fais en sorte que tu le fasses. »
La pauvre créature invoquait la pitié, faisant valoir son assiduité à la Déesse-Impératrice. Mais ce fut sans effets sur le Silridriss, qui la souleva par les hanches en déchirant la peau avec ses griffes. Il posa son sexe contre celui de la petite créature.
Elle lâcha la porte et se laissa tomber en espérant que le saurien la laisse tranquille. Furieux, ce dernier lui mit un violent coup de poing qui assomma sa victime. Il prit les frêles mains de sa future martyr et les posa l'une sur l'autre contre la porte avant de violemment les punaiser avec son couteau.
La Gnome hurla de douleur, sortant de manière immédiate de l'inconscience tandis que l'Homme-Lézards reprenait son affaire comme si de rien n'était.
Elle ne touchait plus les marches de l'escalier quand il la pénétra avec violence. Elle hurla derechef de douleur. Avec des vas et vient violents, Il allait de plus en plus profondément dans sa victime qui ne s'arrêtait plus de hurler de douleur. Des cris à en déchirer le cœur des tortionnaires le plus aguerris sortait de sa bouche et encourageait l'Homme-Lézard à être de plus en plus violent dans ses actes. Les mains plantées dans la porte, des griffes qui lacéraient sa peau et un sexe surdimensionné qui lui ravageait ses organes, il n'y avait aucun point de son corps qui n'était pas meurtri par l'acte bestial. Les cris qui provenaient d'en bas ne pouvait que laisser imaginer que ce qui se produisait ici avait lieu à tous les étages. La violence des coups et de la position était tel que le petit corps était traité comme un bélier pour ouvrir les portes. La tête tapant en rythme la paroi de bois dans des hurlements à déchirer en perdre son âme.
Un liquide vermillon coulait désormais sur les marches de l'escalier. Il provenait du sexe de sa partenaire et de ses multiples blessures mais le saurien ne s'arrêtait pas. Il continua, de plus en plus violemment, les griffes laissant des sillons indélébiles dans la peau grise dans de multiples endroits. Les hurlements de douleur de la gnome, liés à la terrible torture qu'elle subissait, se mêlait à celle des autres pensionnaires de l'établissement. Petit à petit, les cris se firent moins fort, jusqu'à ce qu'elle se tût en s'enfonçant dans l'inconscience. Cela n'arrêta pas son bourreau, qui continua sur le corps sans réactions jusqu'au coït, où il mordit profondément dans la chair de sa partenaire avec un râle bestial.
Son affaire finie, le saurien laissa choir le corps de la gnome, toujours retenue par le couteau dans les escalier. Il se rhabilla, puis décrocha sa lame et la rangea sans même un regard à sa victime. Les bras tombèrent contre la porte comme une marionnette sans maître, comme si la vie avait quitté son corps. Sans plus d'intérêt que cela pour la petite créature qui se vidait de son sang, le saurien commença à descendre les escaliers.
Dans son coin, sous le choc de ce qu'elle venait de voir, la scientifique se retenait de hurler avec les mains sur la bouche. Des larmes coulaient sous le coup de l'horreur absolue dont elle venait d'être le témoin. Ces images seraient gravées dans son esprit jusqu'à sa mort. Juste à côté d'elle, le Sylvain tremblait légèrement. Il se contenta de déglutir avec difficulté avant de trouver le courage de détourner les yeux afin de regarder les époux Ferreira.
Les bras l'un dans l'autre, les deux Humains n'avaient pas assisté à ce qui s'était déroulé derrière la porte. Mais au vu des bruits et des cris, il ne leur était pas difficile de deviner. La femme agrippait fermement la tenue d'esclave de son mari tout en cherchant le réconfort. Le professeur faisait son possible pour boucher les oreilles de sa femme.
Lentement, le calme revenait dans le bâtiment. Il restait encore quelques cris, et des sanglots un peu partout. Le Sylvain se leva avec d'infinies précautions et, sans un bruit, il se rapprocha de la porte. Il posa son oreille tout contre la porte, et écouta. Les parents de Manuel se relevèrent, si le professeur préféra rester en retrait, sa femme se rapprocha aussi de la porte. Le sylvain lui fit un signe de prendre ce qu'elle trouverait derrière et de le tirer à l'intérieur lorsque la porte serait ouverte. Il interpella Patricia Belamour toujours hypnotisée par celle qui semblait sans vie dans l'escalier. Il lui demanda avec les gestes si elle voyait quelqu'un derrière la porte. Toujours les deux mains sur la bouche, elle secoua la tête négativement.
Avec d'infinies précautions, l'intendant ouvrit la porte sans un bruit. Le petit corps glissa en partie à l'intérieur et la femme le tira en sécurité. Rapidement aidé de son mari qui la rejoignit. Ensemble, ils commencèrent à appliquer ce qu'ils connaissaient des premiers secours. Ils furent rapidement rejoints par le Sylvain qui commença à essayer de stopper l'effusion de sang qui sortait du sexe de la gnome. Il y glissa un chiffon et appuya fortement.
« - Elle perds beaucoup de sang José, susurra-t-elle. Elle a l'équivalent du vagin ouvert en deux, peut-être même à son extrémité. Je n'ose même pas imaginer ce qui lui est rentré dedans.
- Je vois ça. C'est une urgence gynécologique voir obstétrique... Merde, vous saviez que ça allait se terminer comme ça ? murmura le scientifique au tenancier.
- Oui. Mais on ne pouvait rien faire. C'est un jeu pour eux. Le maître cache un nouvel esclave vierge dans ceux qui ont survécu à la précédente séance. Le jeu pour les participants est de le trouver. Qu'il soit mâle ou femelle.
- Est-ce qu'il y a un hospice ou un genre d'apothicaire où l'on pourrait l'amener ?
- Non, Les Silridriss ne les tolèrent pas.
- Quel carnage... Et pourquoi ne pas avoir ouvert la porte ?
- Cet étage est pour les esclaves en voyage. Mais si un des esclaves de l'étage d'en dessous arrive à se mettre en sécurité ici... Les Silridriss considèrent que ceux sous les combles veulent participer eux aussi. C'est pour cette raison que la porte est légèrement plus épaisse que les autres.
- Et vous ? Vous n'êtes pas concerné ?
- Non, il faut quelqu'un pour tenir la paperasse. J'ai appris leur langue, à l'écrit comme à l'oral. Ça me rend précieux, pas intouchable cependant : si j'avais été un peu plus bas, mon destin n'aurait pas été meilleur que le sien.
- Pat... Patricia, fit l'homme de science en relevant la tête. Il faudrait que tu nous aides à... Patricia ? »
La scientifique était en état de choc de ce qu'elle venait de voir. Elle restait prostrée, les mains sur la bouche et des larmes plein les yeux. Dans sa conception du monde, blesser, tuer, faire souffrir, menacer... c'était la normalité pour obtenir ce dont elle avait besoin et avoir des résultats. Mais là, ce dont elle venait d'être le témoin, un viol et une éventration de l'intérieur simplement pour un plaisir personnel dépassait sa propre folie.
*
Le bâtiment de trois étages, dans la pénombre de la cité d'argent n'avait, en soit, rien de particulier. Installé le long d'une rue plutôt animée et correctement éclairée, avec un jardin public juste à côté, il bénéficiait d'un emplacement agréable compte-tenu de la vie de l'ancienne forteresse russe. Elle était cependant au centre de toutes les attentions des badauds qui traînaient dans la zone. Le drapeau des nations humaines, en réalité celui des nations-unies accrochait le regard le long du porche. Les chimères avaient bien précisé : ce n'était pas une ambassade, mais simplement un lieu alloué. Par conséquent, pas de drapeau au-dessus de la porte et pas de contrôle d'accès. Le bâtiment restait territoire des cités d'argent et la loi s'y appliquait comme partout dans la ville.
Sellgan s'approcha de l'entrée, il désirait s'assurer que l'installation se faisait sans mal. Il y avait quelques remous dans la mémoire suite à l'arrivée de ces soldats accompagnés par une délégation un peu étrange et à la réputation un peu envahissante. Il n'eut pas le temps d'attraper la poignée que l'accès s'ouvrit pour laisser sortir une femme. Derrière elle, ça pestait en cherchant à la retenir.
La peau noire, et le tailleur classe, la présidente faillit lui rentrer dedans avant de se rendre compte de son interlocuteur.
« - Ha ! Vous tombez bien, je vous cherchais, commença-t-elle tandis que la porte derrière elle se rouvrait pour laisser passer le garde du corps.
- Pour ? Demanda Sellgan une fois la surprise passée et un sourcil de relevé. Il y a un problème avec vos logements ou les bureaux ?
- Non, ça je m'en moque : même si c'est un peu austère, ça rempli son office. Je voudrais savoir quand est-ce que je vais rencontrer les monarques.
- Chérie, fit discrètement l'homme de haute stature derrière elle tandis que quelqu'un retenait de nouveau la porte, il faut vraiment que tu te calmes là, n'oublie pas que nous ne sommes pas chez nous, tu ne peux pas t'inviter chez les gens comme ça.
- Il y a des priorités. Être gentille et bien élevée ne fait pas partie des miennes actuellement, répondit-elle avant de reporter son attention sur la Chimère un peu décontenancée.
- Attendez quelques secondes que je vérifie s'il y a une possibilité.
- Faites. » répondit la présidente les bras croisés.
L'accès à la mémoire fut rapide pour le diplomate qui sentait que la situation lui échappait. Comme il le présentait, la présidente était ingérable. Elle décidait et autour d'elle, on s'activait pour éviter la casse.
- Ma reine ? demanda-t-il à l'adresse de Salida. La Délégation Humaine, et en particulier la présidente demande à être reçue immédiatement.
- Merci Sellgan, mais je n'ai pas trop le temps là... On est en galère avec les enfants, les informations dans la mémoire sont contradictoires sur le sujet et on n'a rien pour gérer. Manuel est présent et on improvise totalement. En plus le général Sarlen ne va pas tarder lui non plus pour parler des opérations qui ont déjà été démarrées. On en a partout et on ne s'en sort pas...
Sans le vouloir, Salida partagea quelques éléments qui l'entourait. Deux enfants pleuraient et le troisième tétait son sein. Le premier avait mangé et son père l'avait dans les bras. Il tentait tant bien que mal de le calmer et elle faisait de même avec l'autre pleureur tandis que le dernier avalait goulûment le lait maternel. Les enfants ne remontaient dans la mémoire que le mécontentement de quelque chose et des douleurs qu'elle n'arrivait pas à comprendre.
- Elle a un enfant elle aussi. Vu que vous avez des ... Hybrides. Le mot lui arracha la gorge. Peut-être qu'elle a une solution qui fonctionnera...je vais lui demander.
- Euh... Oui, on va essayer. Amène-là plutôt. Préviens-là aussi que c'est vraiment « à l'arrache » comme Manuel à l'habitude de dire. Si elle nous trouve une solution on traitera dans la foulée.
- Ma Reine, êtes-vous bien consciente de l'image que vous allez donner à la représentante d'une autre nation ? Demanda la loutre avec un regard inquiet à la Présidente qui attendait bras croisés.
- Sellgan, je fatigue réellement. Je suis épouse et mère avant d'être souveraine. Donc, par pitié, pour le bien de mes petits, amène-là chez moi en précisant bien qu'on est en train de gérer des enfants de quelques semaines. Si c'est réellement urgent, elle comprendra et fera avec.
Le diplomate n'était pas convaincu, pour lui, rien de ce qui se déroulait actuellement n'avait de sens. Tout partait de travers et rien n'était réellement maîtrisé. Son regard était presque déconnecté en ne sachant que faire de la personnalité politique en face de lui.
« - On y va ? demanda-t-elle impatiente. Ou alors il faut que je commence à les chercher moi-même dans les rues de la ville.
- Pas la peine, je vous y emmène, nous ne sommes pas très loin. Cependant, ils sont avec leurs progéniture et ça crie un peu... faudra attendre qu'ils se calment.
- On attendra. En route. Kouamé, tu restes ici, pas de bêtises ou gare à tes fesses. »
Il y eut une réponse molle provenant du bâtiment tandis que le garde du corps et deux autres personnes habillées en tenue kaki sortaient. Ils n'avaient pas fait vingt mètres que la porte se rouvrit pour laisser sortir le commandant Higas qui se mit à leur suite.
« - Minute, vous allez où vous ? Demanda Sellgan, légèrement agressif à l'intention du militaire.
- Je vous accompagne à...
- Non, vous, vous n'êtes pas invité, coupa la chimère.
- Je m'offusque de...
- Commandant ? coupa net Okoyé. Pourriez-vous retourner dans le bâtiment ? Je m'en sortirais très bien sans vous.
- Madame, si je puis me permettre...
- Non, vous ne pouvez pas, fit-elle avec un visage bien plus fermé. Ma demande n'était que pure politesse. C'est un ordre que je vous donne, précisa-t-elle.
- Bien madame. » Fit le gradé en hochant la tête avant d'opérer un demi-tour.
Sellgan s'assura que le commandant Higas avait bien fait demi-tour avant de poursuivre son chemin. Dans la mémoire, il vérifia également que le service de surveillance était en place et qu'il n'avait laissé aucun angle mort. Il contrôla également que toutes les personnes présentes étaient connues dans la mémoire, et que même si ces dernières sortaient, aucune ne serait laissée sans surveillance. Tout serait su, tout serait observé, tout serait écouté.
Durant le trajet, le diplomate observa la présidente. Et surtout ses réactions. Il ne voulait pas laisser le plus petit risque d'amener une personne dangereuse aux cotés de la souveraine. Mais la femme ne trahissait aucune nervosité particulière qui laisserait penser un passage à l'acte violent. En réalité, le couple observait la cité d'argent, plongée dans les ténèbres de la montagne et éclairée à l'électricité de la même manière que des touristes en voyage dans un pays étranger. Ils échangeaient sur la structure la ville et demandaient de fréquentes précisions sur ce qui se déroulait sous leurs yeux. Le passage dans un marché ouvert les perturba quelques instants à la vue des denrées aux odeurs, formes et couleurs étranges. Les quelques cris et autres sons semblables à des onomatopées, les négociations commerciales dans des langues aussi étranges et hors de leurs compréhensions les laissa un peu pantois. Mais ils suivirent le diplomate dans les rues animées de la cité d'argent. Ils constatèrent que la cité n'avait plus grand-chose à voir avec l'ancienne base russe, elle était devenue une sorte de ville souterraine, un étrange mélange multiculturel et multiracial. Au bout d'un moment, entre les distractions extérieures et le dédale arpenté, la présidente s'était perdue en lieu et temps requis pour rejoindre le domicile royal lorsque Sellgan s'arrêta devant une porte dans une rue.
Rien n'aurait pu laisser présager ici la demeure des notables de la ville en cet emplacement. La porte restait une porte standard métallique bleue sans fioriture. Les murs autour conservaient la texture grise des murs de la cité d'argent et même l'éclairage du porche était commun à la rue. En dehors d'une chimère ramenant des courses chez elle et quelques petits qui jouaient dans la voie avec peu de circulation, ce n'était là qu'un logement parmi tous les autres de la cité.
« - Je vous laisse frapper à la porte, n'oubliez pas que rien n'a été prévu pour votre arrivée. »
Sans y réfléchir à deux fois. La présidente alla frapper à la porte et attendit. Derrière elle, son mari se rapprocha.
Un jeune homme, cheveux blancs un peu long et lunettes noires sur le nez vient leur ouvrir. Le tatouage tribal qui ornait sont corps et son visage contrastait fortement avec la douceur dont il tenait une petite créature rousse et bruyante contre lui.
A peine eut-il identifié ses visiteurs qu'il referma la porte avec un juron : « A non, merde, c'est pas le moment ! »
Devant la porte de nouveau fermée, la politique échangea un regard avec son conjoint qui haussa les épaules.
Avec surprise, la porte se rouvrit, laissant entrevoir une créature a mis chemin entre la femme et une tigresse blanche. La fatigue était visible sur son visage.
« - Entrez, ne faites pas attention au bazar. On a du mal avec les enfants. On ne sait pas ce qui se passe. On est avec vous juste après... »
En pénétrant dans le logement, Okoyé, vit que la femme portait contre son sein une petite créature semblable à un nouveau-né à poils noirs et que ce dernier pleurait. L'entrée était faite de béton peints en beige et de quelques meubles en bois. Pourtant la politique se figea, les réactions de mère prenant le dessus sur les responsabilités professionnelles.
« - Une minute, est-ce que ce sont les hybrides dont j'ai entendu parler ? Ce sont vos enfants ?
- Oui, ils me disent qu'ils ont mal dans les épaules mais je ne ...
- Le cou. Retenez le cou ! »
De manière immédiate, Salida redressa la jeune fille sans vraiment comprendre où était le problème. Lorsque leurs regards se croisèrent la souveraine vit une réelle inquiétude dans le regard de la dirigeante et cette dernière y lu l'incompréhension. Elle eut la présence d'esprit de continuer les explications :
« ... Chez les Humain, les enfants naissent avec les muscles atrophiés. Les muscles du cou ne peuvent pas soutenir le poids de leur tête et c'est potentiellement douloureux jusque dans les épaules. Il faut les assister le temps que les muscles se fassent et leurs permettent de retenir leur tête.
- Vous êtes sûre ? Nous n'avons pas ce problème chez nous, fit Salida en comprenant le problème et le danger. Nos petits se mettent debout après quelques minutes chez nous.
- Oui mais pas là. C'est visible. Personne ne vous l'a dit ?
- Non, nous sommes partis du principe que ces enfants sont des chimères comme les autres. » La présidente positionna les mains et les bras de la chimère pour que la nuque soit maintenue. Avec synchronisation, la tigresse sentit que la gêne et une bonne partie de la douleur de son enfant disparaissait. Immédiatement, la reine se retourna pour parler à son mari un peu plus loin qui tentait de calmer le petit dans ses bras « Manuel ? Retiens la tête, c'est là qu'est le problème. Fait attention au cou. »
Dans la pièce à coté, le jeune homme eu un doute mais remonta quand même sa main derrière la tête, le long de la nuque. Son enfant se calma mais restait encore énervé.
« - Vous allaitez ? Demanda la présidente.
- Oui, je pense que c'est ce qu'il y a de mieux pour le moment.
- Je suis d'accord. Au moment de les nourrir, faites-les glisser comme ça pour qu'ils puissent avaler correctement. Essayer de faire en sorte qu'ils restent assez droit pour qu'ils digèrent facilement.
- Puis-je vous demander de le tenir quelques instants ? Je dois donner le sein à Kalisto qui n'a pas encore mangé. Fit Salida qui ne savait plus où donner de la tête.
- Euh, ... Oui, bien sûr. C'est un garçon ou une fille ?
- Un garçon, il s'appelle Clémark. Entrez essayez d'être un peu plus à l'aise.
- Bonjour Clémark. »
La petite boule de poil noire la regarda avec de grands yeux verts. Sur un coté du museau, une petite trace de lait. Les narines se contractaient au fur et à mesure que l'odeur de la femme atteignait ses narines. Dans son esprit, cela ne voulait rien dire. Ce n'était ni maman, ni papa. Et ce n'était pas normal. Il commença à pleurer légèrement jusqu'à ce que la femme, aussi noire que lui ne se mette à chanter un air qu'il ne connaissait pas. Aucune trace dans la mémoire de cet air doux dont les paroles lui échappait. Pourtant, cela lui fit du bien, et par pur réflexe, il envoya ce qu'il écoutait dans la mémoire.
Ses sœurs, perturbées elles aussi par ce chant se calmèrent. Avec surprise, Manuel sentit la petite boule rousse se recroqueviller légèrement pour chercher le sommeil. Elle se trouvait en sécurité dans les bras de son père, et, après tant de temps à crier sa douleur sur la mauvaise position, elle était fatiguée et le problème était réglé. En plus, elle avait déjà mangé... elle sombra dans le sommeil en un temps record.
Lorsque le monarque s'en rendit compte, il tourna vers l'élue un visage surpris. Mais cette dernière continua de chanter pour le petit garçon entre ses bras. Une chanson de noël pour demander à l'enfant de dormir, un air apaisant avec des paroles rassurantes et merveilleuses.
Salida elle-même fut surprise, plus encore lorsqu'elle constata à un moment que la petite dernière à manger, Kalisto, s'était, elle aussi, endormie du sommeil du juste, repue, contre sa mère.
« - Quatre lettres avec les enfants, murmura la femme décidée qui s'était arrêtée de chanter. A, B, C et D. Alimentation, Bobo, Couche et Dodo. Si ça crie, c'est qu'il y en a un qui est problématique.
- Vous avez eu des enfants ?
- Je les aient toujours. La grande est partie vivre sa vie Buenos Aires. Le plus jeune me suit toujours. Il est en ville.
- Merci pour votre aide. On cherche le problème depuis un petit moment maintenant. Manuel était inquiet que les enfants aient des problèmes médicaux.
- Je vous en prie... Fit la politique avec un clin d'œil à son compagnon qui s'était mis à regarder le plafond en soupirant. Mais vous savez, je ne suis pas venu pour cela.
- Je sais, mais on parle quand les enfants sont couchés. Ils ont tendance à mettre tout ce qu'ils entendent dans la mémoire. Et certaines personnes qui y ont accès ne sont pas des plus amicaux.
- Hillgearim je suppose.
- Entre-autre, ajouta le roi sans sentiments dans la voix en se rapprochant de sa femme. Profitons-en pour les coucher. »
Avec beaucoup de précautions, les trois enfants furent couchés dans de petits lits adaptés à leur taille. Puis ils furent laissés dans le noir pour que leur repos leur soit le plus réparateur.
« - Quelqu'un veut un café ? demanda Manuel à personne en particulier.
- Je veux bien, fit Okoyé. Ça fait un moment que je cours pour vous rencontrer, je vais enfin pouvoir me poser.
- Je veux bien un thé s'il te plait chéri. »
Après échange de regards avec le Roi, l'homme qui accompagnait la présidente hocha la tête d'assentiment.
« - Trois cafés et un thé. J'amène ça dans le salon. Installez-vous."
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