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Chapitre 1

Le soleil brillait fort et pourtant le silence qui régnait dans le quartier désert était presque oppressant.
Seul un bruit de talons sur le sol osa le briser.
Un couple richement habillé marchait avec assurance au milieu des bars barricadés, semblant se diriger vers un point précis.
Au milieu de ce décor sinistre, un splendide bâtiment moderne se dresse devant le couple qui y entre.
Le hall d'entrée était d'un luxe et d'une luminosité fabuleuse. Un comptoir était entouré d'un magnifique escalier double de chaque côté et un jeune homme seul attendait derrière. Son style tranchait complètement avec les lieux, ses longs cheveux noirs encadraient un visage surmonté de lunettes aux montures noires et on pouvait remarquer des écarteurs d'oreilles tout aussi noir. Seul son uniforme éguayait le personnage de couleurs claires. Les fans de musique électronique auraient reconnu ce DJ aux sons agressifs répondant au doux nom de Skrillex, mais notre jeune couple n'était pas de cet univers.
Cela peut vous sembler étrange de voir un DJ mondialement connu derrière l'accueil d'un tel complex mais ici, le monde a continué différemment du vôtre. Ici, il y a un moment, les grands festivals et chaque discothèque dans ce monde étaient dirigées par de grands noms privés. Malheureusement, la concurrence était rude et le sabotage monnaie courante. Les autorités en place, qui voyaient ça comme un moyen de se débarrasser de ces gêneurs de disc jockeys, interdit alors la vie nocturne après de véritables attentats pendant ces festivals. Toutes les personnes liées à ce milieu furent obligées de se reconvertir, les quelques-uns qui refusèrent disparurent complètement. Alors forcément, voir ce jeune homme ici est normal, bien que le lieu soit un peu particulier.
Revenons à notre jeune couple qui, sous les directions du noireaud, se dirige vers un des lieux qui font la renommée de ce complex.
Un magnifique restaurant de luxe, où chaque action est calculée au millimètre près pour une meilleure expérience. On pouvait voir au loin dans la salle, un grand nombre de serveurs aux uniformes noirs parfaitement repassés et mis. Un homme parmis eux sortait du lot. Vêtu d'un uniforme qui n'en semblait pas un, on sentait qu'il dirigeait tous les autres. Il était habillé d'une simple chemise blanche aux manches retroussées et d'un pantalon noir retenu par une ceinture de cuir d'où pendait un tissu blanchâtre. Lorsqu'il s'approche enfin de notre couple, ils pouvaient remarquer un petit pin's représentant le drapeau norvégien accroché sur une poche de torse et une magnifique chaîne de main en argent avec de la fourrure blanche rayée.
Ils venaient de rencontrer "le tigre blanc", le gérant du côté restaurant, mais surtout, Kygo. Encore un grand DJ, mais surtout membre de la Holy Trinity, un trio de DJ aux liens incroyables dont nous reparlerons plus tard. Ce dernier s'incline légèrement devant ses nouveaux clients.
"Bienvenue, je suis Kyrre, votre hôte."
Sa voix fit frissonner la jeune femme, au grand dam de sa moitié. Le norvégien continue son travail, légèrement amusé par la situation, et cherche ses clients sur les réservations. Cependant, il fronce les sourcils en ne les voyant pas sur la liste et leur fait la remarque avec politesse. L'homme resta calme.
"Ce n'est pas grave. Il n'y a Pas de héros, de méchants, quelqu'un à blâmer"
Le serveur les regarde fixement avant de faire un grand sourire avec un léger regard nostalgique. No heroes, villains, one to blame, des paroles d'une de ses premières chansons. Ici, ces mots ont une signification particulière que le jeune homme avait tout de suite compris.
"Finalement, je viens de vous trouver, je vous conduit à votre table"
Le jeune homme marche le long du mur, légèrement éloignée des regards, avant de se diriger vers une autre salle bien moins remplie que la précédente. Le couple jubilait devant les plats garnis de viandes en tout genre, langoustines, saumons et crevettes, salivant même en voyant des linguines au coquillages.
Pourquoi être aussi excité devant un simple plat de pâtes au fruits de mers ? Simplement parce qu'à cause d'un très fort réchauffement des océans, une bonne partie des fruits de mer sont très durs à trouver et sont réservés à l'élite du monde, les politiciens qui ont causé ce réchauffement.
Pourquoi peut-on alors trouver ces produits ici ? Parce que tout le monde n'est pas forcément au courant que ces produits peuvent être trouvés ici, si vous voyez ce que je veux dire.
Bien que la nuit fut tombée et que le couple ait fini depuis longtemps, ils reviennent au complex, dans des vêtements plus légers et communs. L'homme à l'accueil était différent de la dernière fois. Il avait un uniforme plus sombre et un masque noir qui couvrait la partie basse de son visage. Cette simple description permet à quiconque de reconnaître ce DJ aux musiques mélancoliques.
Alan accueille donc le couple en enlevant son masque et en leur faisant un grand sourire.
"Bonsoir, en quoi puis-je vous aider ?
- Nous voudrions seulement passer une soirée sympathique"
Le masqué haussa un sourcil avant que l'homme ne se penche pour lui murmurer quelque chose à l'oreille une fois sûr qu'ils étaient seuls.
"We are the fuc*ing animals"
Un rictus se dessine sur le visage du DJ avant de leur faire signe de le suivre. Ils s'approchent tous les trois d'un mur sous les yeux intrigués du couple. Après plusieurs coups, une épaisse porte dissimulée s'ouvre sous les yeux ébahis des deux amoureux. Juste derrière, une imposante discothèque rayonne de lumières colorées. Un jeune homme s'approche avec un léger sourire. Il portait un pantalon noir surmonté d'une chemise mauve et d'un nœud papillon violet, mais ses signes les plus distinctifs étaient les deux-trois traces d'anciens hématomes et la boucle d'oreilles à chaînettes d'où pendait une trace de patte en pierres bleues sur un fond argenté et un peu plus bas, une griffe de canidé.
Ils viennent de rencontrer "le loup", gérant de la boîte de nuit clandestine, plus connu sous le nom de Martin Garrix et deuxième membre de la Holy Trinity.
Après avoir rapidement pris leur nom, la soirée put commencer et en beauté. Les lumières étaient épileptiques, la musique faisait vibrer le corps et résonnait dans la tête, l'alcool coulait à flot. Par ailleurs, le barman et le DJ semblaient aussi avoir des visages connus mais notre couple n'y faisait pas vraiment attention. Quelques tensions se sont fait sentir mais elle ont été très vite gérées par le néerlandais.
Tard dans la nuit et légèrement éméchés, notre couple se dirige à nouveau vers l'accueil où un deuxième homme se trouvait avec l'homme d'accueil. Il avait un costume de groom des plus typiques et parlait anglais avec un léger accent de l'est.
Lorsque nos amoureux sont allés à l'accueil pour avoir leur chambre réservée plus tôt, ce dernier fut un peu gêné car, encore une fois, ils étaient introuvables.
"Ce n'est pas grave ! Vivons une vie qu'on ne veut pas oublier !"
Les deux hommes se sont regardés avec confusion, le code semblant avoir été modifié par l'alcool. Par doute, ils préférèrent vérifier et ils trouvèrent enfin nos deux amoureux.
"Vous serez pris en charge par mon collègue, il peut paraître rude et effrayant mais il est digne de confiance !"
Après qu'un billet spécial leur ait été donné, ils marchaient dans des couloirs de plus en plus sombres. Soudain, ils s'arrêtent net, totalement pétrifiés. Devant eux, dans un couloir extrêmement sombre, un homme se tient debout. Il était vêtu entièrement de noir, jeans, rangers et gilet à capuche. Cette dernière couvrait une partie du visage, rendant le personnage encore plus effrayant. L'amoureux tendit le billet d'une main tremblante vers l'homme qui le pris d'un geste lent. Il regarde le billet quelques instants avant de toucher le mur à côté de lui, tout en fixant le papier. Un petit moment de silence où personne ne bougeait se passa, puis l'homme regarde le mur avant de le frapper d'un coup sec.
Les lumières s'allument d'un coup, inondant le couloir de clarté. On pouvait voir un long tapis rouge traverser les lieux, plusieurs portes l'encadraient. Mais surtout, on pouvait mieux voir l'homme qui semblait pester à voix basse dans une langue nordique bien qu'un "faux contact de merde" fut entendu. Ses vêtements portaient des traces de saletés et poussière mais on pouvait enfin voir une partie de son visage et de son cou. Il portait un ras de cou en cuir d'où pendait une dent de canidé avec une petite touffe de poils roux. Sur le côté droit, un fin visage de renard en argent trônait alors que le côté gauche se divisait en deux pour encadrer une cicatrice rougeâtre légèrement visible.
Nos amoureux sentirent un poids s'enlever de leurs épaules, mais ils se mirent à trépigner. L'homme devant eux n'était personne d'autre que "le renard", gérant du côté hôtelier et dernier et plus mystérieux membre de la Holy Trinity.
Ce dernier les conduit devant une magnifique porte qu'il ouvrit. Pour notre couple, ce fut le paradis total. Une chambre d'un luxe impressionnant, d'une classe indescriptible et d'une propreté absolue. Tout ça n'était pas réservé normalement à des gens du bas peuple.
Alors que la jeune femme faisait déjà un tour de la chambre avec émerveillement, le jeune homme regardait leur hôte. Celui-ci s'inclina légèrement.
"Pardonnez moi de vous avoir fait peur, cela fait un moment que je demande à réparer ces lumières mais je n'ai pas eu de réponses positives jusqu'à maintenant."
Il énonça les horaires du petit-déjeuner puis tendit la clé de la chambre. Lorsque notre amoureux récupéra la clé, il croisa son regard. Son visage se décomposa avant d'écarquiller les yeux lorsqu'il reconnut l'homme en face de lui. Malheureusement, ce dernier disparut avant que le jeune homme ne put faire quoique ce soit, le laissant bouche bée. Sa partenaire le sortit de ses pensées et la porte se ferme enfin. Un peu plus loin dans le couloir redevenu sombre, le scandinave poussa un profond soupir avant de se faufiler dans un trou de monte-charge où se trouvait un sac à dos. Il s'y installa confortablement, enleva sa capuche et ferma les yeux, un léger sourire aux lèvres. Tim Bergling put alors dormir un peu, avant l'arrivée du prochain client.

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