III. nuit d'étoiles
Point de vue — Athéna
« Mais ferme ta gueule toi-même ! T'es parents ne t'ont jamais appris à pas agresser les gens purée ! » grogne-t-il en me regardant froidement.
J'avais simplement besoin de musique. Rien qu'une mélodie. Rien qu'un son, une parole. Il ne connaissait rien de ma vie et cela m'a surprise. Ici, tout le monde connaissait la "tragique histoire d'Athéna Whitaker". Lui ne semble pas la connaître. Et il vient de dire le mot qu'il ne fallait surtout pas prononcer; parent.
Mon sang ne fit qu'un tour, la colère monta en moi et à ce moment je ne me contrôle plus. Je hurle, je crie à m'en arracher la gorge, à en faire fuir mon âme, au fond elle a déjà foutu le camp depuis huit mois. Et me faire cracher ce mot à la figure me rend complètement hystérique. Il n'a pas le droit, il ne me connaît pas. Il n'a pas le droit de dire ce genre de chose...
Je me mets à le frapper au torse. Contact. Mes poings serrés rencontrent son torse. Contact ! Je hurle et le pousse contre le mur, mes mains poussent son buste contre le mur. CONTACT. On m'attrape par les épaules, il ne m'en faut pas plus pour me débattre comme une folle. Il a raison, je ne suis qu'une pauvre demeuré qui mérite juste de mourir pour rejoindre sa famille.
« Tu es complètement folle ! Ce n'est pas dans un centre de redressement qu'il faut aller, mais dans un hôpital psychiatrique » dit-il alors que deux femmes du centre essayent de le calmer.
Je lui jette un regard noir alors que l'on me force à partir, à cet instant, je sais que je fais peur. Même pour le personnel je suis ingérable. Et ça tout le monde le sait, normalement. Une fois dans ma chambre, les médecins me passent un savon monstre. Pendant que Greg, rejoins le brun contre qui je me suis énervé pour lui expliquer la situation.
« Athéna, tu dois arrêter d'agresser les gens comme ça ! » souffle un des toubibs qui me connaît bien.
Enfin me connaître est un bien grand mot. Personne ne sait vraiment qui je suis pourtant j'aurais du avoir une belle vie. J'aurais dû mener une paisible vie avec ma famille; mon grand frère aurait eu une petite amie et ils auraient dû être heureux, avoir des enfants. Ma petit sœur aurait eu une vie tranquille, faire des études supérieures et être elle aussi heureuse. Cela aurait dû être ainsi pour toute ma petite famille.
Seulement, j'ai tout foiré et résultat je suis seule, dans ma tristesse, ma solitude, la haine que j'éprouve envers-moi même est de plus en plus forte. J'essaye de me dire que je suis forte, que je suis au-dessus de tout ça. Sauf que c'est impossible.
« Il ne t'avait rien fait » dit-il alors que je me rends compte qu'il est encore là.
« Laisser-moi seule. »
Et ils le font, ils sortent tous les trois; quand j'entends la porte se fermer je m'affale sur mon lit. Mon chat, ou le dernier membre de ma famille dormait sur mon lit avant que je ne dérange. Il vient se coller à moi, je le caresse en baillant et je m'endors comme une masse. Il doit être seize heures, tout au plus et je suis fatigué complètement crevée.
Plus tard dans la soirée, je suis réveillée par quelqu'un qui frappe à la porte de ma chambre. Je grogne en me frottant les yeux, essayant vainement de chasser la fatigue de mon visage. Je regarde rapidement l'heure sur mon iPod; vingt-heures et trente minutes. Quand la porte s'ouvre, c'est Greg qui entre, un plateau à la main remplie de nourriture, de fruits et d'une bouteille d'eau.
« Je t'ai réveillé ? » dit-il en posant le plateau sur mon bureau. « Tu as l'air fatiguée. Tu te sens comment ? »
« Morte. » dis-je en haussant les épaules.
« Athéna... Ne dis pas ce genre de choses s'il te plaît. Tu n'as que seize ans, tu as encore tellement de chose à vivre. » il souffle doucement.
Je vois bien qu'il est inquiet, je sais qu'il essaye de faire beaucoup pour ne serais-ce voir un sourire sur mes lèvres. Chose qu'il n'a, et qu'il ne verra jamais. Il est vrai que je suis encore jeune, mais je n'ai plus rien à accomplir dans ma vie.
Je me dirige lentement vers ma fenêtre, dehors le temps est triste, il ne fait pas beau et la chaleur n'est pas extraordinaire non plus. Pourtant beaucoup d'adolescents traînent dans le parc en face de ma fenêtre. L'Institut est grand, et à de nombreuses infrastructures, une piscine, un parc, une salle de sport...
Je ne fais rien de tout cela. Je passe mes journées dans la chambre que j'ai depuis huit mois. Je n'ai aucun lien social, je ne vais pas sur internet. Pendant mon temps libre, j'écoute de la musique quand on ne me retire pas mon casque, sinon je prends soin de mon chat. Voilà ma nouvelle vie résumée en deux phrases.
« Je t'ai amenée de la tartiflette, j'ai appris que c'était ton plat préféré. »
« Oui, ça l'était. » dis-je assise sur le rebord de ma fenêtre.
« Tu es de plus en plus maigre... »
Je soupire et tourne ma tête, en lançant en même temps un regard noir avec mes yeux bleus vers lui, je ne veux pas parler de ce sujet. Je l'ai assez remarqué par moi-même, on commence à voir la trace de mes côtes sur mon ventre frêle. Je ne suis pas anorexique non plus, j'ai encore des forces et ne suis pas non plus un squelette. J'ai simplement dû perdre trois/quatre kilos voilà tout.
Greg me sermonne encore dix minutes, mais je n'écoute pas et quand il sort de la pièce, je me mets en pyjama, un simple slip et un ancien tee-shirt de mon père, puis je retourne me coucher. Je m'endors tout aussi rapidement, cela me surprend même parfois. La nuit est paisible, puis un bruit strident me fait sursauter, comme mon félin d'ailleurs.
Je reconnais tout de suite le son de l'alarme, celle pour l'incendie, encore un de leurs foutus tests en pleines nuits. Je me lève et fronce les sourcils en m'approchant de ma fenêtre, seulement là il y a de vraies flamme dans le bâtiment en face du mien. Un soupire sort de ma bouche, j'attrape mon chat et je sors en baillant. Pas le moindre du monde affolé contrairement à certains adolescents. Le personnel cri de sortir rapidement des bâtiments, à croire que je suis moins inquiété qu'eux. C'est sûrement parce que je ne crains plus la mort.
Dehors, je suis pieds nus dans l'herbe, en culotte et grand tee-shirt. Autant dire que nous sommes au début du mois de décembre et que l'hiver est déjà proche, je devrais être gelée. Mais je m'en fous. Mon animal dort dans mes bras alors que tout le monde autour panique. Je suis fatiguée personnellement, mes paupières n'arrivent plus à se maintenir ouvertes. Je somnole debout.
Sans comprendre quoi que ce soit, la chaleur, les poils et le poids de mon chat disparu de mes bras. Je mets quelques à comprendre ce qui se passe. Il court droit vers les flammes. Je me mets aussitôt à crier en le suivant, je ne veux pas qu'il meure, je n'ai pas le droit de laisser le dernier membre de ma famille mourir. S'il meurt je meurs.
Et j'en ai terriblement envie.
Marie.
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