Des champs, des petites maisons, puis des quartiers, le périphérique d'une ville, et vint les grands buildings. J'observe défiler le paysage tout droit sortie d'une série américaine. Le décor est en place, les cameras aussi. Tout est bon ? On film. Et, action.

Un taxi s'arrête à mon sifflement et me demande où doit-il me déposer. Ou dois-je aller ? T'elle est la question. Si l'adresse fournie n'est pas bonne, si ce n'était qu'un canular ?
Non, je ne suis pas naïve à ce point là. Si ?
Il finit de rentrer l'adresse donnée puis se tourne vers moi et me toise du regard:
- Vous êtes sûre d'avoir assez d'argent, au moins ? Ce n'est pas le quartier d'à côté.
Je fronce les sourcils.
- Bien sur ! Roulez.
Il se prend pour qui ? Si je n'avais pas eu assez d'argent j'aurais pris les transports en commun, les probabilités qu'un contrôleur fasse apparitions sont très mince. J'aurais à la limite pris un taxi et me serais enfuite juste avant d'avoir atteint la destination désirée.
Et je ne parle certainement pas de vécu !
D'un hochement de tête, le chauffeur s'engage sur la voix principale.
Je souffle et m'enfonce dans mon siège. Quelques minutes plus tard, qui semble être une éternité, (surtout avec le morceau de fromage qui doit pourrir dans le coffre du taxi qui m'offre une odeur des plus... Raffinée !) je sors de cette petite voiture jaune et tend l'argent au chauffeur en le remerciant d'un hochement de tête.
Je me tourne pour observer l'environnement, puis me retourne vers le taxi qui a malheureusement déjà reprit la route. Découragée, je pivote sur moi-même et soupire devant cette maison qui tombe en ruine. Ça ne peut pas être la ? C'est un taudis ! Non, le taxi à dû se tromper. C'est certain.
Prenant mon courage à deux mains et suivant d'un pas curieux ma curiosité me guidant vers cette maison... Je passe par derrière et en faisant le maximum pour ne pas disparaître dans un trou qui doit être tapis sous cette immense verdure incontrôlable, j'atteins une porte qui tient encore debout, miracle, j'entre en faisant attention puis découvre un couloir aux murs trouées et moisis par l'humidité. Passé le couloir, je tombe sur une vieille cuisine qui a déjà l'air en meilleur état que l'entrée, un long rideau cache la deuxième partie de la pièce, ma curiosité me pousse à tirer dessus, c'est alors qu'apparaît derrière le rideau un coin aménagé de 4 matelas en piteuses états, quelques valises ouvertes avec des fringues pour la plupart sales et de grosses couvertures stockées dans un coin. C'est alors que je réalise que je suis bel et bien là où je veux être, même si je ne m'attendais pas du tout à ça. Non, pas du tout. Je lance un dernier rapide coup d'œil quant un bruit vint me faire sursauté. Un bruit de pas, je reste alors figé là, incapable de trouver un endroit où me cacher. Non, juste, je reste là à attendre que les pseudo-propriétaires de ce magnifique palace fassent leur entrée. Et c'est ainsi que je fait la rencontre d'un gars que je ne connais pas, mais alors pas du tout, devant moi, un couteau à la main.

Super l'accueil, bravos.
Alors le seul mot qui me vient en bouche à ce moment et que mes cordes vocales veulent à tout prit sortir est :
- Alex.
Mon interlocuteur fronce les sourcils et se relâche pendant une ou deux secondes puis se remet en position de combat, comme si j'étais le boss d'une fin de jeu vidéo impossible à tuer.
- Je connais Alex. Je continuais donc sur la même lancée. Je suis une amie.
Il me toise du regard puis semble réfléchir, et enfin après une longue minutes, j'entend le son de sa voix.
- Ne bouge pas, je reviens.
Puis il repasse par le même trou d'où il était venue. De mon côté, je ne risque pas de m'en aller vu que je cherche Alex, et que je suis venue exprès pour lui et pour, eh bien, pour leur « bande » de pote. La cuisine ne semble pas du tout fonctionner. Je me demande où ils doivent se ravitailler vu que même si le robinet est en état de marche, cela m'étonnerait que l'eau est un goût d'eau. Et puis la table qui doit sûrement servir de table à manger est à moitié bouffée par les mites. Brr j'aime pas ça du tout. Je ne m'éternise pas une seconde de plus debout que je prend une chaise pour m'assoir et faire passer le temps. Mais la minutes d'après je me retrouve de nouveau en compagnie de mon nouvel ami qui a une passion anormale pour les couteaux.
- Il arrive, tu t'appelles Élizabeth alors, Alex nous avais dit que tu allais venir, mais pas quand. Je suis Adrien, le gay de la bande. Enchanté.

Surprise du fait que la pression ce soit tout d'un coup détendue, je soupire d'aise et me remet donc bien sur la chaise.

- Ouais, la prochaine fois que tu rencontres quelqu'un, précise le gay fan de couteaux à bout tranchant de la bande. Je suis sûre qu'après, tous les mecs te voudrons comme copain pour se sentir protéger, ou pas. Enchanté.

- Merci de la petite précision, mais c'est pas mon genre de trimbaler des couteaux sur moi, ni de me battre avec. Promis.

J'arque un sourcil, super c'est bon nous sommes pote, et, mes dames et messieurs non ! Je ne vais pas me servir de lui comme d'un meilleur ami gay comme quasiment toutes les filles voudraient avoir. Même si cela est très tentant. Très. Mais, très chère, nous ne sommes point dans une foutue série américaine. À votre aise.

- Oh, non je te rassure, ce couteaux là était dans un coin sous un amas de poussières. Continue-t-il voyant mon regard pas convaincu.

- Je te crois t'inquiète pas. J'hoche positivement la tête, un sourire au coin des lèvres pour le rassurer.

- Chère Elizabeth, comment allez vous depuis notre voyage ?
Mon regard se dirige instantanément vers le couloir de l'entrée, je reconnais bien cette voix.
Je me lève et m'avance doucement vers celui-ci.

- Mon chère Alex, très bien et vous ?
Je repense soudainement au gars que nous avons martyrisé dans son sommeil.

Il acquiesce fièrement puis s'approche à son tours, c'est étrange de le revoir. Nous nous faisons un câlin de bienvenue d'une demie seconde puis une autre personne apparaît dans l'encadrement de la porte.

- Bonjour, je me prénomme Sébastien, mais mon entourage préfère Seb, si vous n'êtes pas assez bête vous aurez compris seule que Seb est le diminutif de Sébastien. Et si vous voulez tant le savoir, eh bien je n'ai aucune idée de pourquoi je porte ce prénom. Maintenant que nous nous connaissons un peu plus Mademoiselle Elizabeth, bienvenue !

Je reste encore quelques secondes à regarder ce troisième nouvel arrivant avec son aire tout à fait sérieux et son discours de présentation avant de me retourner pour chercher le regard d'Alex, je trouve à la place les deux amis, un sourire de complice pendu à leurs lèvres.
Je plisse alors les yeux et regarde ce Sébastien.

- Hum, dit moi, tu ne te serais pas entraîné devant un miroir avant de venir ?

- Juste dans le miroir du côté passager en revenant. Confirme-t-il en se redressant.

Mon regard s'éclaircit alors.
- Ok enchanté Seb. Joli discourt mais la prochaine fois raccourcit le un peu, d'accord ?

- Pas de soucis je note. Puis il s'avance et me tchèque avant de me contourner pour aller prendre une canette de soda caché dans un trou du mur de la cuisine.
Derrière, Alex et Adrien semble se dire deux-trois choses. C'est alors que je remarque.

- Il ne manque pas quelqu'un ?
Alex relève la tête vers moi avant d'intervenir.

- Si, il nous a déposé puis est allé déposer un truc à quelqu'un.
Je fronce les sourcils mais comprends bien vite que ça ne me regarde pas.. Enfin, pas encore.