Le brouillard commençant à se dissiper, je peux enfin y voire plus clair. Le ciel gris et nuageux qu'il y avait il y a quelques minutes devint bleu et dégagé. Un temps parfait, je dirait bien.
Le moteur des voitures grondent incessamment, elles sont pressées. J'y suis habituée. Le quartier où j'ai grandit ne m'à pas beaucoup aidé sur ce point, il n'y avait pas une heure où il y régnait le calme complet.

J'hésite. Cela fait maintenant plus ou moins une semaine que j'erre ici, cela commence à me lasser, j'ai besoin de voire autre chose, de vivre d'autre chose et de m'occuper. Effectivement, j'ai besoin d'une occupation. A vrai dire, j'aimerais beaucoup reprendre contacte avec Alex. Je ne le connais certes pas beaucoup, mais ça m'avais l'air de quelqu'un de bien. Les moments passés ensemble le temps d'un trajet avait été génial, la proposition qu'il m'a faite me fait beaucoup plus cogité ces temps-ci.
J'y pense et repense depuis quelques jours. Depuis notre dernier échange par sms, je ne lui ai pas renvoyé un seul message. Par peur sans doute, ou alors j'avais sûrement besoin de prendre du recul, mais maintenant que j'en ai pris, je serais ravi de reprendre contacte avec lui.
M'adossant à un mur, je sors mon téléphone portable et lui envois un message sans trop d'hésitation. Je lève les yeux vers le ciel et reçu une notification de sa part avant que je ne puisse ranger mon téléphone. Il me dit qu'il va bien et demande de mes nouvelles. Le truc basique. J'appuie alors instinctivement sur le bouton d'appel par flemme d'écrire un long pavé lui expliquant la situation.

L'appel entre lui et moi ne dure qu'une quinzaine de minutes, il me donne une adresse et me conseille de prendre le train. Ce que je vais évidemment faire. Quelle idée de vouloir prendre un taxi ou d'y allé en stop même ! Sans perdre un instant je file récupérer mes affaires. Fouillant à droite, à gauche sur mon cellulaire, je tombe sur une grande page m'informant de tous les événements du moment à la gare . Il y a un train à 21h, sauf que contrairement à la dernière fois, je vais payer le ticket. Je devrais avoir un bon point pour la peine, vue le nombre de fraudeur. On devrait peut être même m'applaudir, ou alors non. Je suis de ceux qui agissent dans l'ombre.

Mes petites affaires sur mon dos, tel une tortue, j'arpente plusieurs rues avant d'arriver devant ce qui semble être un parc, je contourne les barrière encerclant l'endroit pour arriver devant le portail de l'entrée. J' y entre après avoir pris une bonne inspiration. Je me pose sur un banc et attend, qu'est-ce que j'attend ? La nuit gagne peu à peu du terrain, mais la visibilité reste plutôt bonne. J'arrive même à conclure que cet endroit n'est pas très grand et doit surement être réservé aux enfants. Il y'a un petit coin "forêt" avec de la verdure et à côté un coin désert avec sûrement du sable et deux ou trois jeux. Non loin de moi, j'entend d'abord un bruit de feuillage puis comme des pas s'avançant sur l'herbe. Je reste là à fixer dans la pénombre qui peut bien s'approcher. Puis ça se passe très vite. Un homme habillé en couleur de la nuit surgit de nulle part pour me tomber dessus quant une autre personne tout aussi imposante s'interpose et se met à frapper violemment l'autre qui lui répondit de ses coups tout aussi violent.
Sur le moment, ça à plus l'air d'un réglage de compte qu'autre chose. Je le sens dans ma poitrine, mon coeur tambourine sans cesse et à toute vitesse, assise sur le banc, incapable de m'enfuir, paralysé par la surprise et la peur de ce qui se passe devant mes yeux.
Les deux sauvages continuent de se mettre dessus. N'osant vraiment pas intervenir, je veux juste partir d'ici si la paralysie ne m'envahissait pas à cet instant précis. Comparé à eux, je ne suis qu'une crevette, alors bon. D'autre silhouette se distinguent en avançant petit à petit vers nous. Je ne bouge toujours pas, toujours sous le coup de la paralysie. C'est la première fois que j'assiste à une chose pareil. Bon sang mais qu'est ce que je fais plantée au milieu de se raffut ? Violemment, l'une des nouvelles venue m'empoigne le bras et me tire plus loin, me forçant à me lever.

En fait il y a plus de monde que je ne le croyais dans ce parc. Beaucoup plus.
Je me débat comme je le peux avec ma corpulence de crevette face à cet homme qui ne me lâche pas.

Un autre homme sortant de nulle part saute sur celui qui me tient le bras. La prise autour de mon poignet se desserre pour venir totalement disparaître. Sa y est, c'est la baston générale : tout le monde se tape dessus pour je ne sais quelle raison et moi je suis là, au milieux de tout ça, n'ayant rien à voire là dedans.

Je cours me cacher derrière un des buissons du parc, assez loin du grabuge en attendant que ça se calme, je n'ai aucune idées de l'endroit où se trouve les portes pour sortir dans cette nuit, malgré que la pleine lune soit là pour nous éclairer un minimum, la visibilité est sacrément réduite.
Quelque minutes plus tard je me fait sortir du buisson par quelqu'un, violemment.
- Qui es-tu ?
Me demande t'il avec un sombre pincement de menace.
- Je, je. Je n'ai rien avoir avec tout ça !
Et voilà. Tout ce que je pus sortir, la réplique parfaite d'une femme qui, à l'inverse, a tout à voir avec ça. Bravos, non franchement bravos !
- Je suis Mael. Si ont n'avait pas été là qui sait ce que tu serais devenue.
Alors c'est eux qui m'ont sortit de se pétrin bizarre dont je peine à réaliser ce qui vient de se passer. Mais qui ne me dis pas que s'ils m'ont sauvé c'est pour mieux me kidnapper ?
- Merci beaucoup, alors?
Je sens encore mon cœur faire des siennes à tambouriner sans relâche dans ma poitrine, je le sens partout, dans mon cou, mes bras, mes jambes, mon ventre, mon dos. Vraiment partout. Je suis en stress, j'ai peur. Ce gars là, me fait aussi peur.
- Donne ton portable, t'es inconsciente. Continua t-il.
Je le lui donne sans me poser de questions, intimidé. Il bidouille un truc avec puis me le tend, je l'attrape rapidement puis le range rapidement dans ma poche, comme une voleuse.
- Si tu te retrouve encore une fois dans une situation de merde comme celle-là, t'envoies un message ou t'appel.
J'hoche la tête et lance un regard derrière lui où se déroulait l'action il y a quelques minutes. Tout le monde semble être partit. Ce devait bien être un réglage de compte finalement.
- Merci.
Sur ses mots je le contourne rapidement, priant pour ne pas qu'il me rattrape. Je me met à courir jusqu'à apercevoir le portail de sortie. Maintenant c'est clair : jamais je n'amènerais mes enfants dans des parcs pour enfant.
Pourquoi l'ai-je remercier ? Pourquoi lui ai-je donné mon portable ? Pourquoi je ne suis pas partie directement ? La peur. La peur de ce qui aurait pu m'arriver si je n'avais pas écouté cette personne. Je suis encore terrifiée de ce qui vient de se produire, c'est étrange. Il y a quelque chose d'anormal dans cette histoire.

Je n'aurais vraiment pas dû partir comme ça, j'aurais dû rester et faire comme d'habitude, poser pleins de questions et faire ma curieuse. Mais là, c'était beaucoup trop pour moi. Je peine encore à réalisé la chose, ce genre de truc ne se passe que dans les films normalement. Enfin après tout, il se passe souvent ce genre de chose dans les grandes villes, qui sait ce que d'autre ont déjà vu, ou bien vécu? Bien pire, c'est sûr.
Ça fait tout juste une bonne trentaine de minutes que je suis à la gare à attendre mon bien aimé moyen de transport pour quitter cette ville de fou.
La baston de tout à l'heure devait sûrement être en lien avec des trucs de gangs ou quelques choses comme cela. Ou alors non, ce « Mael» n'aurait pas été si « gentil ».
Bref, je ne veux plus trop y repenser, c'était bizarre. Ça fait cogiter pas mal de chose chez moi sur le second scénario qui aurait pu se passer, je suis encore un peu déboussolée.

Je passe mon ticket et m'installe à un siège près d'une fenêtre, au fond du wagon. J'envoie un rapide message à Alex, ferme les yeux, musique branchée.