Elle doit se sentir de trop, je me met à sa place et même si elle ne dort pas à la rue, Sophia doit se sentir à l'écart.
- À table bande d'asticots gluant ! Hurle Sébastien, ce qui fait sursauter la petite nouvelle.
- Je vous ai entendue, j'accepte.
Au salon nous nous regardons tous d'un air incompréhensible.
- Sur le fait de rester. J'accepte.
Répète-t-Elle. Nous nous levons pour rejoindre la cuisine et ainsi la table pour manger.
- Ça marche, c'est d'accord, on est tous d'accord ? Oui on est tous d'accord, lui répond Alex d'un seul trait.
Sebastien nous sert un plat de petits poids carottes et du poulet réchauffé.
- Pas mal Seb, pas mal. Dit Adrien avec étonnement, enfin, avec une pointe de moquerie dans sa voix.
- Oh ça va j'ai gérer quand même ?
- Mais oui tu as gérer. Lui répondit-je en riant.
Nous commençons à manger en parlant un peu jusqu'à ce qu'Alex inclut la nouvelle venue dans la conversation :
- Parle nous un peu de toi Sophia, si tu veux ?
Cette dernière hoche la tête timidement.
- J'ai pas grand chose à dire, je me suis faite jetée dehors par ma mère qui est au bout du rouleau, elle préfère visiblement me laisser crever de faim dans la rue qu'avec elle. elle reste fixé sur le plat, elle est énervé, je la comprend, on la comprend tous. Les garçons décident alors de leur raconter à tour de rôle leur histoire pour lui dire implicitement qu'elle n'est pas la seule dans son cas, et qu'elle se trouve avec des personnes qui peuvent la comprendre. Au dessert Sophia à l'air un peu plus à l'aise, elle parle un peu plus. Elle n'est pas si timide que ça en fait, même si je sens en elle toujours un peu de réticence. A présent que son visage est nettement plus dégagé, elle à deux jolies fossettes qui se creuse légèrement quand elle parle, son sourire doit être magnifique. Mais je ne m'inquiète pas trop, Sébastien réussira à la faire sourire si ce n'est pas la faire rire.

*

Alors que suis dans la douche, un cri de stupeur me fait sursauter et crier moi aussi, une autre personne dans la maison se met à crier, puis encore une autre. Je me calme un peu, sort de la douche, me sèche et m'habille puis cours partout dans la maison à la recherche de la source de ce cri. Je tombe nez à nez avec Sébastien, sous les escaliers, pétrifié.

- Ne bouge pas...

Je ne bouge pas et lui répond également en chuchotant :

- Qu'est ce qu'il y a ?

Adrien et Sophia nous rejoignent rapidement.

- Il y a une araignée... Elle est énorme ma parole !

je souffle un coup, pas possible. Bon.

- On se calme, il n'y a rien à craindre. On va tous reculer petit à petit et l'ignorer.

On recule tous les quatre d'un pas, puis Adrien prend la parole de façon solennel.

- N'ayez crainte, je vais la tuer.

Ce dernier partit à la cuisine et revins avec un couteau.

- Il vaudrait mieux prendre une chaussures plutôt non ? intervint Sophia pas très convaincue du plan d'Adrien. Ce dernier regarda ses chaussures, puis le couteau, puis l'araignée noire et toute velue, ses huit pattes et ses 80 yeux globuleux. Brrrr. Finalement Adrien laisse tomber l'idée du couteau et prend sa chaussure afin de la tuer. Pendant qu'il s'en charge nous nous dirigeons au salon en regardant de loin notre héro dans son combat contre l'araignée velue.
Quelques minutes plus tard la tête d'Alex puis de Thomas passent par l'encadrement de la porte, ils étaient partie vérifier quelque chose à l'entrepôt début d'après midi.
Mon regard se pose de longues secondes sur Thomas, je le trouve beau, ses cheveux noir de jais qui partent un peu dans tous les sens me charmes sans difficulté. Son comportement de leader avec Alex me plaît aussi.
Il pose ses yeux bleus sur moi, surprise par notre croisement je détourne les miens sur la télé.
- On est en Juillet, vous savez ce que cela veut dire ? Demande Alex à peine eu-t-il posé ses affaires sur le porte manteau.
Adrien, Sebastien et Sophia hochent la tête en souriant, tandis que moi, dans l'ignorance totale je les regarde sourcil froncé.
- Qu'est ce qu'il se passe en juillet ?
Thomas s'approche du canapé, et de moi.
- Il y a le festival annuel au centre ville. Plein de stand de nourriture d'ailleurs, de spectacles, de musiciens et de la bonne humeur.
- Oh ça a l'air génial ! C'est quand ?
Je suis toute excité à l'idée qu'une tel chose puisse se passer en ville. Évidemment que je n'étais pas au courant puisque je n'habitais pas là avant.
- Ça commence demain, c'est organisé par la mairie et ça doit durer près d'une semaine.
Je les regardes tous un à un avec joie. Ça va être génial.

Avec Sophia, qui n'est avec nous que depuis quelques jours, -elle s'intègre plutôt bien d'ailleurs- nous sommes dans ma chambre entrain de chercher des habits à mettre pour aujourd'hui, je lui en prête certain comme elle n'a pas beaucoup de vêtement avec elle. Une fois prête on descend en bas, les garçons qui nous attendent déjà nous regardent quelques secondes avant de réagir.
- Tu es magnifique Elizabeth. Me dit spontanément Thomas.
- Et toi aussi Sophia, se rattrape t'il. Mais je vois clair dans son jeu. Je luis sourit donc un peu gênée et nous le remercions puis nous sortons tous ensemble en ville.
Ce qui me fait étrange c'est que j'ai un réel feeling avec lui. Au début quand je ne le connaissais pas tellement, il était plutôt distant et ne me mêlait pas à ses discussions, aujourd'hui c'est autre chose, comme si nous étions deux petits aimants retourné qui s'attirent et s'évitent continuellement. C'est amusant.
On arrive au centre rapidement puisque c'est à deux pas de là où l'on vit. On ne reconnaît presque pas la grande place. Elle est remplie de stands de tout et de n'importe quoi, de nombreuses personnes s'agglutinent au milieu de la place, sur les trottoirs, et sur les routes barrées laissant l'exclusivité aux piétons juste pour l'occasion.
Avant de se laisser nous balader on vérifie bien qu'on a prit nos téléphones, au cas où on se perdrait dans cette immense foule.

Je reste à côté de Sophia, les garçons sont derrière nous. On marche un peu à travers la foule et les stands. Derrière, Adrien nous appel.
- Venez admirer bob le surfer ! Nous nous mettons à rire ensemble quand on se retourne et que l'on voit Sébastien, sa tête caché sous un masque de personnage Disney. Celui-ci se prête au jeu et se met à imité le personnage qu'il incarne en faisant de grands mouvements et en parlant de manière très expressive.
On le laisse peut de temps après pour continuer d'arpenter une partie du centre. On s'arrête à quelques stands de nourritures diverses pour goûter les plats d'autres cultures. Enfin je suis contente, j'ai vu Sophia rire. J'étais sure et certaine que les conneries de Seb la rendrait heureuse, ou alors c'est d'être avec nous. Oui parce que bon, nous sommes un groupe d'agréable compagnie il faut bien se l'avouer.

On se faufile un peu partout comme des petites souris. On a beau s'amuser toutes les deux, on a perdue les garçons ! C'était à prévoir vu le nombre de personne qu'il y a.
- Oh regarde c'est adorable !
- Adorable ?! Je m'exclame de surprise, tu trouves ce gâteau en forme de chauve-souris adorable toi ?
- Oui ça me fait penser à twilight. Un beau film de vampire à l'eau de rose.
- Et de méchant loup-garou ! Ajoutais-je avec des petits grognement.
- Des loups gentils.
- Oui ils sont gentil mais Bella friendzone le loup-garou pendant quasiment tout le film.
- Normal il était pas ouf au début.
On se regarde une seconde en réalisant qu'on venait vraiment d'associer un gâteau en forme de chauve-souris à un film d'amour. Puis on éclate de rire.
- Oh regarde la bas il y a Alex. Il nous fait signe de venir on y va ?
Je me penche légèrement et vois qu'effectivement Alex se tient debout près d'une barrière de police non loin de la sortie du festival. Il est seul. Les gens autour de lui semblent presque irréels quant on le voit ainsi au loin. La foule va et vient. Le brouhaha nous emporte dans une sorte de cocon, comme dans un rêve. Je vis un rêve éveillé.
J'approuve d'un hochement de tête puis nous marchons dans sa direction.
- Où sont les autres ?
- Je l'ai ai perdu.
- Je vais essayer de les retrouver, Sophia tu restes avec Alex ? Vous restez ici ?
Ce dernier hoche en posant son regard sur Sophia.
- On fait ça. Confirme t'il.
Je m'élance dans la foule à la recherche de nos compagnons. Une musique s'incruste dans ma tête, je commence à la fredonner, il s'agit de Somewhere Only We Know, mais je ne sais pas pourquoi elle me traverse l'esprit à cet instant.
Je vois au loin une touffe noire, il ne peut que s'agir de Thomas. Je me met à trottiner jusqu'à lui, j'aurais bien couru un sprint mais je me serais pris l'épaule de quelqu'un, ou encore mieux, un poteaux.
- Thomas ! Criais-je à travers le reste de personnes nous séparant. Thomas se retourne vers moi, il est à un stand qui propose des dates marocaines et d'autres fruits à coques.
- Tu as aussi perdu les autres ?
- Oui, et toi ?
- Non j'étais avec Sophia, on a retrouvé Alex ils sont ensemble et je suis partie vous retrouver.
Thomas hoche la tête puis s'écarte un peu du stand et se met à marcher. Je me met à ses côtés.
- Alors ? Il est génial ce festival hein ?
- J'adore ! Merci beaucoup de me l'avoir fait découvrir. Il sourit, Je ne pensais pas que la mairie avait autant les moyens.
- En fait elle participe un peu, mais c'est beaucoup du volontariat de tous les habitants de cultures différentes qui veulent partager des choses avec les autres.
Je lui sourit en hochant la tête.
- Au fait je te cherchais. Me lance t'il tout à coup,
- Ah oui, pourquoi ?
- J'avais envie de passer du temps avec toi. Je sens mes joues se rougir et ma tête s'enfoncer dans mon cou en souriant jusqu'aux oreilles. Ma réaction me surprend tout autant que je suis surprise de ce qu'il m'avoue.
- C'est sympa...
je ne sais pas quoi dire.
C'est comme si le temps était au ralentis. Il y a la foule qui s'amusent, parlent fort, bougent vites et dans tous les sens, des enfants qui s'amusent, des bousculades, des sourires, des pleures d'enfants capricieux, des rencontres de longues dates... Et puis au milieux de tout ça il y a nous deux, marchant l'un à côté de l'autre dans ce temps qui n'est plus le même.