Chapitre 13 : case départ
J'ouvre les yeux. La lumière reparait un instant, dans un rayon blanc et aveuglant. Puis c'est le noir complet, le noir d'encre, le noir de jais. Le noir, comme celui de la galerie de gauche, comme le trou dans lequel je tombais, comme mes pensées.
Je peux constater que je me trouve debout. Je ne semble pas blessé.
Je remue timidement le bout des doigts, craignant un craquement sec ou une douleur fulgurante, mais, visiblement, je pète la forme.
Mais je ne suis pas rassuré pour autant. Comment ai-je pu passer d'une galerie, puis d'un trou sans fond, à un sol, en position debout, sans aucune égratignure ?
Je sursaute lorsque ma tête heurte une surface dure, derrière moi.
Je tends lentement le bras, et frissonne de nouveau lorsque mes doigts effleurent une paroi dure et froide.
Je fais la même chose à ma droite et à ma gauche : j'effleure toujours cette surface froide.
Je tends enfin les bras vers le haut, mais cette fois, mes doigts brassent du vent.
J'en déduis que je suis dans un espace très étroit, avec un plafond assez haut (il y a obligatoirement un plafond, puisque je suis dans le noir).
Certainement une armoire.
Mais, comment se fait-il que j'ai atterri dans une armoire ? Vraiment, je ne m'habituerai jamais à ces bizarreries.
Cependant, mes yeux s'étant habitués à l'obscurité, je distingue une fente, séparant la paroi devant moi en deux. Sans aucun doute les portes de l'armoire.
En rapprochant les yeux de l'orifice, je distingue un fin rai de lumière qui court le long de la fente.
Si je suis en mesure de voir ce petit rai de lumière, c'est que l'armoire ne doit pas être fermée à clefs.
Je décide donc de tenter une sortie.
J'avoue que ça me fait un peu peur, car je n'ai strictement aucune idée de ce que je vais trouver à l'extérieur, mais je ne peux pas rester là à attendre !
Je pousse lentement la porte de l'armoire, qui grince en coulissant sur son axe.
Je me jette brusquement à l'extérieur et observe les alentours : je me trouve dans une salle dépourvue de tableau, de chaises et de tables. Pourtant, cet endroit me semble familier. J'ai l'impression que quelque-chose m'échappe, mais je ne sais pas quoi (je pense souvent ça, non ?).
Vous vous dites certainement que ce quelque-chose qui m'échappe ne va pas me revenir, que je vais me dire "Boh, ce n'est pas grave, ça ne devait pas être important" et que je vais continuer ma petite routine, jusqu'à ce que la chose en question me revienne, mais que, à ce moment-là, je me rendrai compte que c'est trop tard ! Ah, ce que vous êtes prévoyants et prévisibles ! Eh bien, détrompez-vous, chers lecteurs frimeurs ! (Vous avez vu, ça rime ! Hum... OK, j'arrête.)
Lorsque j'aperçois un clou enfoncé dans le mur, la chose me revient brusquement, telle un flash, et il n'est pas trop tard (enfin, je crois...) !
Je pense à voix haute, une expression d'horreur sur le visage :
– Mais oui, bien sûr ! Je suis dans la salle...
– ...de Baroúl, ton meilleur pote ! me répond-on.
– Oui, c'est ça ! je répond.
Mais... attendez. Il n'y a personne dans la pièce. Deviendrai-je fou ?
– Euh... qui est là ?
Pas de réponse. Mes membres commencent à trembler de manière incontrôlable.
Vous vous demandez la raison de mon angoisse ? Oh, mais c'est très simple.
1 : Je suis dans la salle du professeur taré qui découpe ses élèves en rondelles.
2 : Quelqu'un a répondu à ma pensée à voix haute (penser à voix haute, quelle curieuse expression !) alors que le pièce semble désespérément vide.
Non, vraiment, je ne vois pas pourquoi je m'inquièterai ! (Notez ma splendide ironie).
Je reste ainsi immobile, tous les sens en alerte, les yeux rivés sur le clou fixé dans le mur en face de moi.
Mais, alors que je suis en pleine contemplation de celui-ci, un rai de lumière aveuglant en jaillit et vient se loger dans mes yeux, provoquant chez moi un brusque mouvement de recul.
C'est alors que je me souviens que la même chose s'était produite lorsque j'avais ouvert les yeux dans l'armoire.
Je me frotte vigoureusement mes paupières closes et les rouvre lentement. Je me rends compte avec stupeur que le clou n'est plus là.
À la place, il y a un trou minuscule, vestige du morceau de feraille visiblement retiré.
Je m'approche lentement du petit orifice, comme poussé par une force invisible.
Je jette un œil à l'intérieur.
Je le regrette aussitôt.
À suivre...
Hey, salut mes p'tits choux !
Alors alors, comment trouvez-vous ce chapitre ?
Comme d'hab', je m'arrête en plein milieu d'une péripétie, oui, je sais, c'est pénible, mais c'est ainsi, et ça le sera toujours !
Pour patienter, laissez-moi un petit commentaire !
Bizzz♥
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