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Le rejet

Les ténèbres. Partout. Pas après pas. Silence sépulcral. Douleur violente, s'insinuant jusqu'au bout des doigts. Souffle haletant. Poumons enflammés cherchant la douce fraîcheur de l'air. L'envie de mourir, de vivre, de disparaître. Puis, illumination.

La lumière revint. Les idées l'accompagnaient et bientôt, toute l'horreur s'imposa. La sensation d'avoir perdu un membre, une partie de soi. Une pâle grisaille délavée avait chassé la couleur, tout paraissait indistinct. Okren, détaché de cette enveloppe de chair mutilée de l'intérieur, se vit avancer au milieu de la foule de ses anciens compagnons. Ses douze frères l'escortaient, gardes d'onyx dans leurs armures d'obsidienne. Leurs yeux froids, enfoncés dans un visage de statue, glissaient sur lui sans le voir. La honte se posa sur lui, chape pesante qui lui fit plier les épaules. La centaine de Belláns l'observait, le dévisageait, le méprisaient mais leurs lèvres restaient closes. Leur regard brillait de haine, allumé par les récits de ses exactions. Ils cherchaient le sang qui devait l'avoir maculé, la trace de ces infâmes massacres. Mais nulle souillure, nulle marque de cette corruption. Ils ne voyaient qu'un homme brisé, vêtu d'haillons salis par des semaines de détention. "Un homme ? Bien grand mot pour désigner cette loque" pensaient-ils. Courbé en deux, Okren se recroquevilla encore sous le poids de ce rejet. Ils avaient été son sang, sa famille, ses frères mais maintenant ils l'écartaient. 

Alors qu'il croyait que la terre désolée de son âme allait se rompre sous cette incroyable pression, une flamme jaillit en lui. Un feu brut, un incendie d'émotions. Son découragement, sa honte, son chagrin furent consumés par ce brasier et des braises fumantes naquit un nouveau sentiment. La Haine. La femme sombre enfanta de la sanguine Vengeance, écarlate de Colère. Ensemble, elles attrapèrent Okren par les épaules et le redressèrent. Droit, il continua sa route. Son regard fixé devant lui, il ignora  l'avanie de la foule. Des murmures intrigués commençèrent à s'élever un peu partout, brisant le silence. 

Le vent froid caressa la peau d'Okren. Celui-ci ne frissonna pas, réchauffé par le chaos ardent qui bouillonnait dans son coeur. Il se tenait au pied du Monastère, fort blanc élancé comme pour prolonger le roc sur lequel il se dressait. Derrière lui, la masse sombre de l'orage humain se pressait pour le rejeter. Il se tourna une dernière fois vers son ancienne demeure et la vit comme dans ses souhaits. En flamme, drapée de cris d'agonie. Son regard coula sur les faces immobiles qui le fixaient. Il s'engagea sur l'étroite route qui glissait le long de la montagne sans regret. 

Peu à peu, le nuage noir devant l'entrée se désagrégea. On parla encore longtemps du traître Okren, cet ignoble Nollgolire qui aurait massacré des centaines d'elfes innocents. Les peureux tremblaient en entendant ce nom. Ils pensaient à la terrible peine qui avait été appliquée. L'Ablation, prononcée deux fois, était pour beaucoup le pire châtiment imaginable. Plus dur que la mort. La douleur que provoquait la cautérisation de la magie faisait paraître un bûcher pour une simple bougie. Mais, peu à peu, il finit par être oublié. La plupart avait tiré un trait sur cette sombre histoire, qui avait jeté l'opprobre sur l'Ordre. La joie revint au Monastère, empli à nouveau de joie et de lumière.

Dans les profondeurs de la Montagne-aux-quatre-Vents, dans un bureau relié à la surface par des escaliers tortueux, un elfe s'inquiétait pourtant. Il avait vécu de nombreuses aventures et son expérience lui disait qu'il reverrait Okren. Ses frères ne croyaient pas ses affirmations. Il savait qu'il le disait sénile dans son dos, ces gringalets d'à peine cents printemps. Ils niaient tout danger, enfants convaincus de leur supériorité.

Mais lui savait que l'orage s'abattrait tôt ou tard. L'ardente flamme qu'il avait lue dans les yeux du renégat ne pouvait être soufflée aussi facilement. Son arme rougeoyante pulsait lentement, assoiffée par ces promesses de sang...


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