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6 - Maeva

Maeva se réveille désorientée au milieu de la nuit. Le deuxième étage de la biscuiterie Sasaki est plongé dans la pénombre grisâtre propre à cette heure incertaine où le temps semble suspendu. Son nez s'enfonce dans un vieux coussin taché de peinture et de salive, et son ventre repose à plat contre la banquette dépliable de l'atelier. Maeva pensait faire une affaire en l'achetant pour moins de vingt dollars, mais ce truc est dur comme la roche. Pas étonnant que le jeune homme du vide-grenier ait eu l'air si content de s'en débarrasser.

Elle se redresse en serrant les dents. En passant une main dans ses cheveux, elle réalise ne pas avoir défait son chignon avant de sombrer dans son coma quotidien. Son téléphone repose à terre, signe, elle croit s'en souvenir à présent, qu'elle y est restée jusqu'à s'écrouler de fatigue. Maeva le ramasse avec un soupir. L'application de discussion instantanée est encore ouverte en arrière-plan, affichant un dernier message de Luno qui l'exhorte à aller dormir alors qu'elle-même doit être en train d'arpenter les rues en buvant son quatrième litre de thé de la journée. Il est un peu plus de cinq heures du matin.

Maeva tousse dans son coude en remontant le fil de la discussion. Sa gorge est sèche comme elle l'est toujours à cette heure de la nuit. Quand elle avise le reste de soda reposant à ses pieds, elle s'empare du verre en plastique en se disant qu'il doit encore être assez frais pour étancher sa soif et réalise trop tard qu'il s'agit de l'eau sale de la peinture. Elle la recrache en catastrophe, écœurée, la langue tirée pour ne pas en avaler une goutte supplémentaire. L'immonde liquide strie son menton de brun. Il termine sa course sur sa poitrine découverte par son débardeur froissé, et Maeva songe bêtement qu'elle aimerait bien qu'Aster soit là pour l'essuyer. Luno a raison ; son sens des priorités est aussi fracassé que le rythme de sommeil de son amie.

Elle retire la veste nouée autour de sa taille afin de s'éponger avec. Une lumière pâle s'introduit par la fenêtre mansardée du plafond pour se déverser sur l'atelier, mais Maeva préfère ne pas s'attarder sur ce qu'il renferme. Son regard se dérobe soigneusement aux chevalets retournés et aux toiles vierges qui lui tournent le dos. Au lieu de ça, elle part ouvrir la fenêtre pour s'aérer l'esprit. Elle croit entendre deux ou trois personnes échanger des murmures nerveux aussitôt après avoir passé la tête dehors, mais, sur le coup, n'y fait pas attention. Peut-être qu'ils ont crié un peu fort et l'ont réveillée en passant. Au temps pour eux. Elle s'en moque, de toute façon.

Elle croise les bras et cale son menton entre ses poignets. Impossible de voir quoi que ce soit de la rue depuis sa position, mais c'est aussi bien comme ça. Maeva se fiche de la rue et des âmes en peine qui la hantent. Elle partirait si elle le pouvait, loin du quotidien végétatif de Sunnyside, loin de ce trou et de l'influence néfaste qu'il exerce prétendument sur les plus fragiles de ses concitoyens.

Ses lèvres expulsent un embryon de soupir lorsqu'elle réalise ne pas avoir réprimandé Blue pour son escapade de la semaine dernière. Les occasions n'ont pourtant pas manqué. Le soir même, après avoir invité Aster à rejoindre le club de lecture et manqué d'oublier ses sacs de courses restés à la mercerie ; le lendemain, pendant le petit-déjeuner qu'elles ont pris seules dans la cuisine du rez-de-chaussée ; mercredi, quand Maeva est allée chercher le trio infernal au handball sans comprendre pourquoi ils n'ont pas ouvert la bouche de tout le trajet. En réalité, tout ça l'ennuie. Maeva n'a pas demandé à prendre la responsabilité de la deuxième gosse pondue par ses mères dans l'espoir de sauver leur mariage. Elle veut juste faire la seule chose grâce à laquelle son existence a encore un sens. Et puis, Blue est assez futée pour comprendre toute seule que se jeter dans un trou sans fond n'est pas l'idée du siècle.

Ses orteils et ses talons, laissés nus par des chaussettes qu'elle n'a pas pris la peine d'enlever hier soir, commencent à se refroidir. Maeva ferme la fenêtre dans l'intention d'aller se recoucher. Distrait par d'autres obligations, son esprit a occulté l'existence des toiles restées dans son dos. Son souffle se pétrifie dans sa gorge quand elle se retourne. Son oxygène se change en poussière. Il stagne dans les canaux obstrués de ses veines, incapable d'irriguer le vieux moignon fêlé qui lui sert de cœur. La vaste étendue blanche s'ouvre devant elle comme la gueule d'un océan affamé. Un océan infini, sans terre ni horizon, où ne se trouverait que le même vide froid et impitoyable qui la tue à petit feu dans ses cauchemars les plus ravageurs.

Le chevalet atteint le sol avant que Maeva réalise l'avoir poussé. Il se renverse avec un bruit à faire s'effondrer les murs de la ville d'à côté et demeure tristement couché à terre, le regard accusateur d'une toile pas plus haute que Blue dardé sur le plafond. Maeva bat des cils le temps de reprendre ses esprits. Puis, aussi confuse qu'embarrassée par ce ridicule accès de panique, se couvre la bouche comme si cela pouvait réparer son erreur. Les montants arrières du chevalet sont complètement pétés.

Elle pose les autres toiles au sol pour éviter de leur faire subir le même sort, l'esprit complètement fermé à la possibilité d'avoir réveillé sa mère et sa sœur en sursaut au milieu de la nuit.


— C'était quoi le gros bruit qu'on a entendu ce matin ?


Quand Blue pose la question en prenant son petit-déjeuner, Maeva manque de s'étouffer avec ses corn-flakes. Elle ne s'est pas rendormie après l'incident. La contrariété logée dans son cœur a gonflé jusqu'à prendre toute la place, transformant le reste de la nuit en épreuve de patience. Elle s'est tant tournée et retournée sur la banquette qu'elle a dû y creuser un nid. Le froid, puis la chaleur, puis les démangeaisons couplées à un mal de ventre sorti de nulle part ont failli la pousser à descendre au premier étage pour emprunter les médicaments de sa mère. Merde, elle ne pourra rien faire de sa journée dans cet état. Elle aimerait bien pouvoir dormir sur demande comme Luno.


— Quel bruit ? fait-elle avec une ignorance de façade.

— Une espèce de gros boum comme quand un morceau de la cheminée est tombé sur le toit l'année passée, dit Blue. Vous avez rien entendu ?

— Rien du tout, répond Maeva en haussant les épaules. Et toi, maman ?


Elle veut interroger sa mère du regard, mais celle-ci les écoute à peine. Haruka Sasaki dispose les sablés floraux du matin dans la vitrine du comptoir, les lèvres pincées, la mine contrariée, le teint pâle sous ses cheveux noués. La honte grignote les joues de Maeva quand elle reconnaît les signes flagrants d'un manque de sommeil.


— Tu veux que je t'aide, maman ?


Blue termine sa tortilla du matin avant de s'essuyer la bouche et de rejoindre sa mère de l'autre côté du comptoir. Son penchant bizarre pour la nourriture mexicaine s'est déclaré il y a un peu plus d'une semaine, alors qu'un gamin du handball a ramené en guise de goûter une espèce de petit sandwich à la purée de haricots rouges. Il devait être sacrément bon, son sandwich, car Blue n'a pas lâché la grappe de leur seconde mère jusqu'à ce qu'elle l'emmène déjeuner au restaurant de ses parents. Depuis, Blue se prépare des tortillas au petit matin et Maeva a régressé au stade des corn-flakes. Sa mère lui a demandé de garder un œil sur ce qu'elle mettait à l'intérieur, mais, puisqu'elle semble se contenter d'œufs durs mêlés à des morceaux de fruits plus ou moins frais selon ce qu'elle trouve dans le frigo, Maeva a cessé de s'y intéresser à l'aube du troisième jour.


— Quoi ? fait Haruka, désorientée, en voyant sa cadette apparaître dans le coin de son œil. Oh, non, je m'en sors bien. Merci, Blue.


Elle se redresse en s'essuyant les mains sur son tablier. Son poing se plie sous son menton. Elle a beau prétendre l'inverse, ses filles voient bien que quelque chose la tracasse. Puisqu'elle n'en parlera pas de son propre chef, Maeva décide de poser la question entre deux bouchées de céréales.


— Oui, c'est que... Vous n'avez rien entendu d'autre que ce gros boum, cette nuit ? s'enquiert enfin Haruka. Comme un groupe qui passe, ou... ou une dispute ?

— Y a eu du passage vers cinq heures, se rappelle Maeva. Pourquoi ?


Sa mère leur raconte, et elle sent le contenu coagulé de ses veines se remettre en mouvement sous l'influence de la rage.



Maeva ouvre la porte de la salle E404 d'un violent coup de pied. Hermétique à la frayeur de ses camarades, elle se défait du tube en plastique accroché dans son dos pour le jeter dans un coin de la pièce. Ce truc ne contient rien d'autre que du papier à dessin et de quoi y gribouiller ses conneries, comme dirait l'immonde pouffiasse qui lui sert de seconde mère, alors pourquoi a-t-il passé la journée à tirer sur ses épaules comme s'il pesait une putain de tonne ? Maeva a songé à l'abandonner entre les gradins de l'amphithéâtre. À le laisser là avant de partir sans se retourner, à la manière d'une femme trop lâche pour affronter le regard suppliant du chiot qu'elle viendrait de ligoter à l'orée des sous-bois.

Ses mains se joignent sur la fermeture circulaire du tube. Maeva s'y appuie de tout son poids en soupirant, les tempes battant de colère. Vraiment, quelle journée de merde. Elle n'aura même pas pu piquer le roupillon dont elle pensait pouvoir profiter en cours magistral.


— Eh, tu veux nous dire ce qui se passe ou tu nous laisses deviner ?


La voix de Luno traverse le brouillard dans lequel elle patauge depuis ce matin pour lui attraper le bras et la ramener à la réalité. Maeva bat des cils en dévisageant les membres du club, s'arrêtant un instant de trop sur Aster et l'expression penaude de ses yeux levés dans sa direction. Ses doigts crispés les uns sur les autres se détendent peu à peu. Maeva prend une profonde inspiration qu'elle recrache en un long soupir, ce qui, pour une raison ou pour une autre, l'aide à se calmer un peu.


— Une bande d'abrutis a bourré notre poubelle de recyclage avec des merdes irrécupérables cette nuit, dit-elle. Probablement les Lapurge.

— C'est... monstrueux ?


L'hésitation de Luno empreint ses mots d'une ironie involontaire. Maeva croise les bras, les traits tendus. Elle a gardé les sourcils froncés si longtemps que son front a un semblant de crampe.


— Tu piges pas. Ma mère va se bouffer une amende.


D'abord confus, le silence devient compréhensif. La biscuiterie artisanale Sasaki n'a jamais rapporté de quoi mettre leur famille à l'abri du besoin. La plupart du temps, l'entreprise perd plus d'argent qu'elle n'en gagne – leur comptable n'a d'ailleurs toujours pas touché son salaire du mois passé. Comment pourrait-il en être autrement, dans une ville comme Sunnyside ? Aster doit le comprendre, elle aussi, car elle baisse les yeux sans poser de question.


— Désolée, fait Luno avec stoïcisme.

— C'est la guerre, murmure Maeva en se creusant la paume des ongles. Rien à foutre qu'ils viennent pleurnicher pour leur salle, mais qu'ils commencent pas à faire chier en dehors de ça. Je vais arracher leurs sales gueules et les empaler au bout d'une fourche pour décorer le magasin avec.

— Une réaction saine, commente Luno sans plus d'émotion.

— Ouais, enfin... tente Shade.

— Pourquoi on leur ferait pas la même chose ? le coupe Lucas. Pas le truc avec les têtes et les fourches, hein, ça, ce sera peut-être le mois prochain, mais le machin des poubelles ?

— Ce serait bien si cette connasse de maire acceptait de rendre l'amende proportionnelle aux revenus, répond Maeva, mais c'est pas le cas. Je vous jure, si j'avais une liste de tous les bouffons qui ont voté pour elle...


Elle laisse ses mots mourir sans tenter de les réanimer. Du pouce et de l'index, elle se masse les paupières. Ce n'est pas le moment de penser à ça.


— Bah ouais, reprend Lucas, mais c'est pour le principe. On va quand même pas les laisser s'en tirer sans réagir.

— C'est pas mon intention.


Maeva s'assied avec le reste du club pour réfléchir. Visiblement mal à l'aise, Shade décale sa chaise pour lui laisser un peu plus d'espace que d'ordinaire. Elle réalisera plus tard qu'ils étaient sans doute en train de débattre du roman de la semaine avant son arrivée. Pour le moment, elle n'y accorde pas une pensée. Elle recense en esprit toutes les manières dont elle pourrait faire payer leur outrage aux Lapurge, s'efforçant tant bien que mal de ne pas formuler à voix haute son envie d'aller incendier leur foutue baraque après les avoir piégés à l'intérieur. Ce serait un sacré service rendu à Sunnyside.


— Leur voiture, chuchote Aster.


Maeva interrompt ses réflexions pour interroger sa voisine du regard. Celle-ci demeure immobile depuis tout à l'heure, les mains croisées sur les genoux, la tête baissée jusqu'à faire disparaître son nez dans son écharpe relevée.


— Je les connais, poursuit-elle. J'y réfléchis depuis la semaine passée. J-j'ai accroché leur voiture, enfin, une de leurs voitures, quand j'ai voulu repasser mon permis en arrivant à Sunnyside. Ça doit être pour ça que je l'ai jamais eu.

— Ils t'ont pourrie aussi ? fait Maeva d'un ton plus doux. Ça m'étonne même pas d'eux. Ils me dégoûtent, putain.

— Purée, excellent, dit Lucas après un bref éclat de rire. On est tous unis par la haine des Lapurge. Le destin a dû nous réunir dans ce club pour saccager leurs bagnoles. Moi, c'est à leur SUV que j'ai refait la carrosserie.

— Oui, soupire Shade, et après t'as passé la nuit au poste.

— T'as pas vécu tant que t'as pas passé au moins une nuit en cellule, se défend sa sœur. Je suis un exemple pour vous tous.

— Je pensais qu'Aster parlait de leurs voitures parce qu'elle allait proposer de les faire cramer, avoue Luno en replongeant le nez dans un bouquin aussi large qu'elle. Je suis presque déçue.

— Eh, tu sais que c'est pas con comme idée ?


Lucas croise les bras derrière la tête avec un sourire mauvais. Attiser ainsi leur désir de vengeance ne devait pas être l'intention d'Aster, car celle-ci se retire derrière la barrière sécurisante de son écharpe pour y rougir en paix. D'un autre côté de la table, Shade lève les mains devant lui pour tenter de tempérer ses amies.


— Eh, oh, on se calme. On n'est même pas sûrs que ce soient vraiment les Lapurge qui aient fait ça. Pas vrai ? Ils sont passés en pleine nuit, non ?


Il quête l'approbation de Maeva, qui abrège à contrecœur sa contemplation fort plaisante du profil d'Aster. Elle n'a pas besoin de réfléchir à la question. La réponse se trouve dans ses tripes. Ainsi, quand elle reprend la parole, son air est plus cassant qu'elle l'imagine.


— Non. Une quantité pareille, en nuit, une heure avant le passage des éboueurs, et après la scène de Whitney la semaine dernière ? T'es mignon si tu crois vraiment que c'est une coïncidence. Et puis, maman est appréciée dans le quartier. Personne lui ferait jamais ça.

— Parce que tu connais personnellement tous tes voisins ? Les gens sont cons, Mae, surtout à Sunnyside. On peut jamais être sûrs de rien.

— Tu crois que je suis pas au courant ?


La moue peu convaincue de Maeva se reflète sur le visage de Lucas, partagée entre l'envie de soutenir son frère et celle de voir flamber la propriété des Lapurge. Les raisons de sa haine sont pourtant bien plus personnelles que le seront jamais celles des autres. Maeva s'attendait à bénéficier de son appui, mais peut-être devra-t-elle s'en passer.


— Je pensais pas à l'incendier, intervient Aster. O-on pourrait juste, euh, je sais pas, leur crever un pneu, par exemple ? Ce serait plus discret. Ça pourrait même passer pour un accident.


La surprise se peint sur le visage des membres du club. Impressionnée, Maeva pivote vers Aster pour lui témoigner son soutien. Le regard qu'elle lui adresse meurt éclaté comme un oiseau en plein vol contre son barrage de coton.


— Riche idée, sourit Luno. T'es plus sadique que t'en as l'air.

— Ça veut dire quoi, ça ?

— Que t'es plus sadique que t'en as l'air.

— Ce serait plus prudent, appuie Maeva avant qu'Aster réponde aux provocations de Luno. T'as raison, on va faire ça. On va faire ça cette nuit.


Elle martèle la table de son index pour ponctuer ses propos. Dépassé, Shade écarquille les yeux sans lui opposer davantage d'arguments. Il se laisse tomber contre le dossier de sa chaise en soupirant, aveugle au regard désolé que lui glisse Aster.


— Super, grommelle-t-il. Amusez-vous bien en prison, moi, je serai en train de réviser pour les examens de janvier. Je vous apporterai peut-être des oranges pour Noël.

— Comme tu veux, traître, rétorque Maeva. Lucas ?

— Oh, euh, tu sais, la nuit, faut pas trop compter sur moi, s'esquive celle-ci. Je serai déjà en train de dormir quand vous partirez.

— C'est non pour moi, répond Luno avant même qu'on lui pose la question.

— Pardon ? Je pensais que tu voulais qu'on la fasse cramer, leur voiture, soulève Maeva en arquant un sourcil.

— C'est pas pour ça que j'ai envie de me salir les mains. Regarder quelqu'un marcher sur le feu, c'est marrant, mais t'as pas forcément envie de faire pareil.


Une expiration outrée s'échappe des narines de Maeva. Ses bras traversés d'arabesques se croisent devant elle comme pour la protéger de cette infâme trahison.


— Vous allez vraiment me lâcher à l'aube d'une déclaration de guerre ? Bon, comme vous voulez. Faut croire que ce sera juste toi et moi, meuf, ajoute-t-elle en revenant à Aster. On est le dernier rempart entre la bassesse des Lapurge et le reste de l'humanité. Je passe te prendre vers neuf heures, ça ira ?

— Euh, d-d'accord. Comme tu veux.


Quelque chose lui dit que ce n'est absolument pas ce qu'Aster comptait lui répondre à la base.

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